Réunion du Conseil OTAN-Russie à Bruxelles
Le Conseil OTAN-Russie, qui regroupe les 29 Alliés et la Russie, s’est réuni à Bruxelles le mercredi 31 octobre 2018. Les ambassadeurs de ces pays ont eu un échange ouvert sur plusieurs sujets, dont la situation en Ukraine et alentour, les questions relatives aux activités militaires, à la transparence réciproque et à la réduction des risques, l’Afghanistan, et les menaces hybrides.
Dans un esprit de transparence, l’OTAN et la Russie ont fait le point sur leurs exercices majeurs : Trident Juncture 2018 (en cours), pour l'OTAN, et Vostok 2018, pour la Russie. Afin d’alimenter le débat sur l’Afghanistan, le haut représentant civil de l'OTAN, l'ambassadeur Cornelius Zimmerman, a fait un exposé sur l’Afghanistan.
Les Alliés et la Russie ont également échangé des vues au sujet du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). Le secrétaire général de l’OTAN a déclaré : « Nous reconnaissons tous que le Traité FNI est un élément fondamental de la sécurité euro-atlantique. Pendant plus de cinq ans, les États-Unis ont dialogué avec la Russie par des voies diplomatiques et techniques en vue de préserver ce traité. Les États-Unis se conforment aux obligations qui sont les leurs en vertu du Traité FNI et continuent de faire preuve d’une grande transparence sur leurs programmes ». Le secrétaire général a souligné qu’« aucun arrangement de maîtrise des armements ne peut être efficace s'il n’est respecté que par l’une des parties. Les Alliés ont à plusieurs reprises fait part de leurs graves préoccupations quant au nouveau système de missile russe, connu sous le nom de 9M729 ou SSC-8. L’OTAN a exhorté maintes fois la Russie à répondre à ces préoccupations de manière substantielle et transparente, et à engager activement un dialogue constructif avec les États-Unis ». En conclusion, il a déclaré : « Nous regrettons que la Russie n'ait pas donné suite à nos appels. Cela conforte notre évaluation selon laquelle le système de missile 9M729 représente un risque grave pour la stabilité stratégique de la zone euro-atlantique. Les Alliés exhortent une nouvelle fois la Russie à répondre à ces importantes préoccupations de manière transparente et à respecter pleinement ses obligations au titre du Traité FNI, dans les plus brefs délais. Nous sommes prêts à poursuivre le dialogue sur cette question avec la Russie, mais, en tant qu’alliance, nous sommes également déterminés à prendre des mesures efficaces afin de continuer à garantir la sécurité et la sûreté de tous les Alliés ».
L’OTAN a suspendu la coopération pratique avec Moscou en 2014 en raison de l’annexion illégale de la Crimée par la Russie et de l’action déstabilisatrice que celle-ci mène actuellement dans l’est de l’Ukraine. Cela étant, les canaux du dialogue politique restent ouverts et le Conseil OTAN-Russie constitue à ce titre un forum important. En outre, l'OTAN et la Russie maintiennent les lignes de communication militaires, notamment les échanges entre le commandant suprême des forces alliées en Europe, ou le président du Comité militaire, et le chef d'état-major russe de la défense.
Le dialogue entre l'OTAN et la Russie contribue au renforcement de la prévisibilité des relations et à l'amélioration de la sécurité mutuelle.