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L'OTAN et la Russie:
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Ce nouveau partenariat entre l'OTAN et la Russie n'est pas surgi du nant. Depuis le dbut des annes 90, l'OTAN a souvent soulign l'importance de la scurit europenne et nous nous sommes efforcs de dvelopper cette relation. Ces trois dernires annes, l'OTAN et la Russie se sont rencontres diverses reprises au niveau de leurs ministres et de leurs experts afin de se consulter sur diffrentes questions en rapport avec la scurit. En Bosnie-Herzgovine, les forces de nos pays participent efficacement, ensemble, sous commandement de l'OTAN, la mise en uvre des accords de paix de Dayton et elles crent les conditions ncessaires la reconstruction russie de cette rgion dchire par la guerre. Dans le mme ordre d'ide, une quipe d'officiers russes a travaill pendant prs de deux ans au Commandement suprme de l'OTAN en Belgique.
Les ngociations sur l'Acte n'ont pas t faciles, mais c'est l'engagement commun la construction de la nouvelle Europe cooprative qui l'a emport. Il a fallu dissiper les malentendus au sujet de l'OTAN et de ses intentions, et trouver des solutions prservant l'intgrit des deux parties et leur capacit de prendre des dcisions et d'assumer leurs responsabilits. En outre, de par leur intensit et leur ouverture, ces ngociations ont aid crer la comprhension et le respect mutuels. M. Solana, le Secrtaire gnral, a ngoci au nom de l'Alliance, en s'appuyant sur des consultations intensives entre les allis. Quoique complexes, ces ngociations ont nanmoins progress assez rapidement, les deux parties ayant fortement intrt aboutir. Pour sa part, la Russie s'tait rendu compte que son engagement constructif aux cts de l'OTAN tait vritablement une chance de dialogue utile. Aprs tre devenue membre du Conseil de l'Europe, avoir nou des liens troits avec l'Union europenne et l'UEO, et particip au sommet du G8, il tait normal que la Russie puisse dvelopper des liens avec l'OTAN.
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Le Conseil conjointLa signature de l'Acte ne signifie bien entendu pas pour autant que les diffrences d'orientation ou de vues entre l'OTAN et la Russie disparatront automatiquement. Ceci ne sera le cas qu' travers le dveloppement d'un processus de larges consultations rgulires. C'est pourquoi il est particulirement important que l'Acte fondateur tablisse un cadre de consultation, de coopration et de coordination fonctionnel avec le Conseil conjoint permanent OTAN-Russie. Ce Conseil se runira rgulirement au niveau des ambassadeurs et des ministres (il peut aussi se runir plus haut niveau, en cas de besoin), au niveau des reprsentants militaires et des Chefs de la dfense/d'tat-major, ainsi qu'au niveau des experts. Il s'est runi pour la premire fois au niveau des ambassadeurs, au sige de l'OTAN, le 18 juillet 1997.
Les consultations au sein du Conseil conjoint couvriront un large ventail de questions lies la politique ou la scurit. Nous nous efforcerons, en nous appuyant sur elles, de concevoir des initiatives communes sur lesquelles l'OTAN et la Russie pourraient s'entendre pour s'exprimer ou agir en parallle; et une fois qu'un accord aura t ralis dans le cadre des consultations, nous pourrons prendre des dcisions et des mesures conjointes, y compris celle d'intervenir dans le cadre d'oprations de maintien de la paix sous l'autorit du Conseil de scurit des Nations Unies ou la responsabilit de l'OSCE. L'Acte fondateur contient une longue liste non exhaustive de sujets sur lesquels l'OTAN et la Russie peuvent se consulter et cooprer. Elle inclut la prvention et le rglement des conflits, le maintien de la paix, la luttte contre la prolifration des armes de destruction massive, l'change d'informations sur les politiques et les forces de scurit et de dfense, ainsi que la conversion des industries de dfense, les problmes d'environnement lis la dfense et la prparation aux urgences civiles.
Pour la Russie, il importait tout particulirement d'tre rassure sur le fait que l'environnement de scurit en Europe centrale et orientale ne serait pas modifi son dtriment par suite de l'adhsion l'OTAN de nouveaux membres. Aussi l'Acte tablit-il clairement que l'Alliance ne constitue pour la Russie une menace ni aujourd'hui ni demain. Les allis ont soulign qu'ils n'ont aucune intention, aucun projet et aucune raison de dployer des armes nuclaires sur le territoire de nouveaux membres, qu'ils ne voient aucun besoin de modifier un quelconque aspect du dispositif ou de la politique nuclaire de l'OTAN - et qu'ils n'en prvoient nullement le besoin dans l'avenir. Ils ont galement raffirm que dans l'environnement de scurit actuel et prvisible, l'Alliance entend assurer sa dfense collective et ses autres missions travers l'interoprabilit, l'intgration et la capacit de renforcement ncessaires, plutt qu'en recourant un stationnement permanent supplmentaire d'importantes forces de combat.
L'Acte insiste aussi sur l'engagement commun, avec les autres partenaires, pour l'adaptation du Trait sur les Forces conventionnelles en Europe (FCE), afin de renforcer sa viabilit et son efficacit tout en tenant compte des modifications de l'environnement de scurit europen. A cette fin, en fvrier, les pays de l'OTAN ont fait une proposition dtaille sur l'adaptation du Trait sur les FCE dans le cadre des ngociations de Vienne. Ils ont aussi annonc, tout rcemment, de nouvelles rductions considrables de l'quipement limit par le Trait pour ce qui est bas terre. |