Suite à l’épidémie de COVID-19, le Commandement des forces des États-Unis pour l’Europe (USEUCOM) a rapidement réduit le périmètre et la voilure de l’exercice multinational DEFENDER-Europe 20, dirigé par les États-Unis, afin de limiter les risques pour les forces des pays participants et les populations locales. Cette mesure est un exemple de la manière dont les Alliés et les partenaires coopèrent pour s’adapter à cette crise tout en maintenant la disponibilité opérationnelle.
Malgré les problèmes qui ne cessent de se poser à tous les niveaux de la société en raison de la COVID-19, les forces militaires américaines en Europe continuent de monter la garde.
Près de 72 000 militaires et civils, hommes et femmes, vivant et travaillant sur le théâtre européen assurent le maintien de la dissuasion et de l’aptitude au combat tout en prenant les mesures voulues pour empêcher le virus de se propager davantage.
« Jamais il n’aura été aussi aussi important pour nos forces de maintenir leur disponibilité et leur réactivité que pendant la crise sanitaire que nous traversons actuellement », a déclaré le général de division Jeffrey Kramer, directeur des exercices et programmes d’entraînement de l’USEUCOM. « Pouvoir réagir rapidement et nous adapter sans délai contribue à notre capacité à maintenir notre disponibilité opérationnelle. Les circonstances liées à la crise sanitaire actuelle ont montré que nous avons cette capacité ».
Une coordination et des entraînements réguliers avec les Alliés et les partenaires permettent de renforcer les liens déjà forts qui existent et d’améliorer notre capacité à réagir ensemble lorsqu’il le faut.

Le personnel militaire américain déployé à l’appui du Groupement tactique de la présence avancée rehaussée de l’OTAN en Pologne continue à s’entraîner pour maintenir sa disponibilité opérationnelle. (Photo : sergent Timothy Hamlin / DVIDS)
La réponse à l’épidémie de COVID-19 pendant l’exercice DEFENDER-Europe 20 est un exemple de la manière dont les Alliés et les partenaires coopèrent dans une situation de crise et s’adaptent pour protéger la santé et assurer la sécurité du personnel militaire et des populations.
DEFENDER-Europe 20, pour lequel plus de 6 000 militaires ont été déployés des États-Unis vers l’Europe, a fait la démonstration de la capacité à transporter plus de 3 000 pièces d’équipement depuis des ports vers des zones d’entraînement, et plus de 9 000 pièces de matériel de l’Armée de terre depuis des sites de stockage locaux vers des zones d’entraînement. Lorsque l’épidémie a commencé à se propager un peu partout dans le monde, les responsables de toutes les unités participantes se sont rapidement réunis pour limiter les risques, notamment en modifiant ou en annulant certaines activités.
« Bien que nous n’ayons pas passé tous les éléments de l’exercice DEFENDER-Europe 20 en revue, nous avons tiré un certain nombre d’enseignements qui ont permis de renforcer les atouts dont nous disposons déjà sur le plan militaire », a indiqué le général Kramer.
La mobilité en Europe passe par la compréhension des processus, des besoins et de l’accessibilité. Malgré les modifications apportées à DEFENDER-Europe 20, le travail de planification avec les autres pays de l’OTAN et les partenaires de l’Union européenne a montré à quel point des lignes de communication ouvertes sont essentielles pour faciliter les mouvements logistiques au départ des États-unis, puis sur l’ensemble du continent, avec la rapidité et la pertinence voulues.
Le général Tod Wolters, commandant des forces des États-Unis pour l’Europe, a fait observer que malgré la modification et la réduction du périmètre et de la voilure de DEFENDER-Europe 20, d’importants enseignements ont tout de même pu être tirés.
« Nous avons tiré de précieux enseignements en cours de route », a déclaré le général. « Sur le fond, la coopération et la planification dans le cadre de chacun des modules de nos exercices ont permis d’obtenir des avancées sur le plan de l’entraînement, et certainement aussi de renforcer la confiance ».
Les exercices liés à DEFENDER-Europe 20, ainsi qu’un certain nombre d’autres événements qui devaient normalement avoir lieu en été, ont été annulés, modifiés ou reportés pour que les activités d’entraînement prévues puissent être menées en toute sécurité. Jusque fin mai, les planificateurs de l’exercice de toutes les composantes sur l’ensemble du théâtre européen continueront de passer en revue des options et d’autres moyens pour la conduite de manœuvres en vue du renforcement des éléments de commandement et de contrôle.
Suite à l’épidémie, nous avons innové pour trouver de nouveaux moyens nous permettant de communiquer plus efficacement entre nous.
Bien que la santé des personnels de l’USEUCOM et de nos populations demeure la première priorité, la capacité à continuer de collaborer étroitement avec les Alliés et les partenaires pour la mise au point des étapes suivantes, après que l’épidémie de COVID-19 sera passée, reste un enjeu pour les planificateurs de l’exercice.
« Nous avons appris beaucoup des adaptations que nous avons apportées à DEFENDER-Europe 20 et à d’autres activités que nous avions prévues pour le printemps », a déclaré le colonel William Donnelly, planificateur principal des exercices, Direction Entraînements et exercices de l’USEUCOM. « Nous sommes restés régulièrement en contact avec nos composantes, les autres Alliés et les partenaires pour discuter des différents moyens à employer pour que nos programmes puissent se poursuivre malgré les défis liés à l’épidémie ».
Le général Kramer a ajouté : « Nos composantes continuent d’impressionner par l’agilité et la souplesse dont elles font preuve ; en effet, elles s’occupent aussi de leur personnel touché par le virus et des personnels des pays hôtes où nous vivons et travaillons ».
Les forces terrestres américaines en Europe ont tiré parti de la planification et des phases initiales de l’exercice DEFENDER-Europe 20 pour élaborer et valider des solutions pratiques pour l’interopérabilité, par exemple des systèmes de suivi assurant la visibilité des ressources et moyens en transit entre les États-Unis et les Pays-Bas, et le recours à des équipes de gestion des activités portuaires du Royaume-Uni pour faciliter les opérations.
Cette coopération et les relations de longue date que nous avons avec les Alliés et les partenaires font que nous avons aussi pu déployer rapidement beaucoup plus de troupes et des quantités bien plus importantes de matériel au départ de la zone continentale des États-Unis, les réceptionner dans plusieurs ports maritimes et aéroports, et les transférer vers un point d’intérêt stratégique en Europe.

Bien que son périmètre et sa voilure aient été réduits, l’exercice DEFENDER-Europe 20 a permis de faire la démonstration de la mobilité militaire. Photo : déchargement de chars lourds et de véhicules blindés du transporteur de véhicules américain Endurance à Bremerhaven, en Allemagne, le 21 février 2020. (Photo : sergent Dominique Washington)
Cette initiative de collaboration entre les États-Unis et les pays participants a aussi renforcé la nécessité de règlements transfrontaliers homogènes entre les pays partenaires de l’UE. En outre, elle a mis en évidence l’importance d’investissements à long terme dans des infrastructures à double usage fiables afin de promouvoir et de faciliter la mobilité militaire, élément essentiel au déploiement rapide de troupes et de matériel à travers l’Europe.
Il est impératif qu’aux côtés des Alliés et des partenaires, les pays continuent d’améliorer la mobilité en investissant dans le prépositionnement de matériel et de munitions et dans des moyens de mobilité stratégique, en passant des accords d’accès et de stationnement, et en synchronisant les réseaux commerciaux de distribution logistique. Ce niveau de coopération entre les États-Unis, l’OTAN et l’UE est essentiel au maintien d’une dissuasion forte et régulière dans toute la région.
Pour renforcer davantage encore l’entraînement et la disponibilité opérationnelle, le personnel de l’Armée de terre des États-Unis en Allemagne, en Pologne et ailleurs continue de mener des entraînements individuels et au niveau des unités, par exemple des exercices de tir d’artillerie axés sur le maintien de l’efficacité tactique.
En Europe et dans les eaux situées dans la zone de responsabilité de l’USEUCOM, des destroyers lance-missiles de la marine des États-Unis déployés à l’avant patrouillent pour assurer la mission essentielle de dissuasion et de sûreté maritime. Des avions de patrouille et de reconnaissance maritimes comme les P-8 Poseidon effectuent des patrouilles en mer Noire, en Méditerranée orientale et dans l’Arctique, et ils maintiennent leur disponibilité et leur réactivité.
En outre, les planificateurs et les équipes opérationnelles communiquent par visiconférence sécurisée, par entretien téléphonique classique et par courrier électronique pour améliorer la communication entre tous les domaines pendant l’épidémie actuelle.
« Suite à l’épidémie, nous avons innové pour trouver de nouveaux moyens nous permettant de communiquer plus efficacement entre nous », a déclaré le colonel Donnelly, ajoutant que « cela sera une bonne chose à long terme, car cela nous aidera à établir des plans plus robustes pour la gestion des entraînements et activités futurs ».