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[B]LA NAISSANCE DE LA RÉPUBLIQUE D’ESTONIE[/B]

La République d’Estonie indépendante et souveraine est proclamée à Tallinn le 24 février 1918. L’événement est célébré ce jour-là par un défilé à Pärnu, où la déclaration d’indépendance a déjà été lue sur la place publique le 23 février.

Le défilé arrive devant le théâtre Endla à Pärnu, le 24 février 1918.

[I]© Archives cinématographiques de l’Estonie[/I]

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[B]LA SECONDE GUERRE MONDIALE[/B]

La Seconde Guerre mondiale éclate le 1er septembre 1939, mettant en péril l’indépendance de la République d’Estonie. Peu après, l’Union soviétique contraint l’Estonie à signer le Traité d’assistance mutuelle et à autoriser l’installation de bases militaires soviétiques sur son territoire. En octobre 1939, Adolf Hitler appelle les Allemands de la Baltique à revenir dans leur patrie, le IIIe Reich. Les Estoniens craignent que cela ne préfigure une occupation de leur pays par l’Union soviétique.

[I]Immigrants germano-baltes sur le navire Der Deutsche dans le port de Tallinn, le 18 octobre 1939. Photographie : Oskar Viikholm.

© Archives cinématographiques de l’Estonie[/I]

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[B]L’OCCUPATION SOVIÉTIQUE[/B]

Avec la signature du Pacte germano-soviétique, ou Pacte Molotov-Ribbentrop (1939), la République d’Estonie entre dans la zone d’influence de l’Union soviétique. L’Armée rouge occupe le pays le 17 juin 1940. Quelques jours plus tard, le 21 juin, une manifestation organisée par Moscou se déroule à Tallinn et un gouvernement fantoche est installé.

[I]Train de déportés en 1941.

© Musée de l’histoire de l’Estonie[/I]

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[B]LA RÉSISTANCE[/B]

En 1941, l’occupant soviétique cède la place à l’occupant allemand, lui-même de nouveau remplacé par les Soviétiques en 1944. La répression menée par le régime communiste contraint la population locale à entrer dans la résistance. Pendant les dix ans qui suivent la fin de la guerre, la résistance est essentiellement constituée par la lutte armée des partisans anticommunistes, connus sous le nom de « frères de la forêt ».

[I]Des photographies de frères de la forêt saisies par les organismes de sécurité soviétiques montrent des aspects de leur vie plus romantiques et plus prosaïques. Le groupe des frères de la forêt d’Ülo Altermann, dans le comté de Järva, en 1953.

© Archives cinématographiques de l’Estonie[/I]

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LE RIDEAU DE FER

L’occupation soviétique coupe l’Estonie du reste du monde. Les Estoniens écoutent en secret les radios étrangères et, dans le nord du pays, regardent la télévision finlandaise. Leur seul lien direct avec un pays étranger est la liaison maritime Helsinki-Tallinn, créée le 7 juillet 1965. Cette liaison est essentiellement utilisée par les touristes étrangers, les voyages des Estoniens à Helsinki étant strictement contrôlés par le KGB.

[I]Le ferry Vanemuine, sur le trajet du retour lors de sa première liaison Helsinki-Tallinn, le 8 juillet 1965. Les autorisations délivrées pour visiter la Finlande étant contrôlées par le KGB, un voyage à l’étranger restait un rêve inaccessible pour la majorité des Estoniens.
© Archives cinématographiques de l’Estonie[/I]

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[B]LA DIASPORA ESTONIENNE[/B]

En 1944, quelque 75 000 Estoniens fuient l’occupation soviétique. À l’étranger, ils préservent la continuité de la République d’Estonie et leur identité nationale. Des événements publics sont organisés pour réclamer la liberté de l’Estonie.

[I]La vitalité du patriotisme estonien éclate lors des Journées internationales de l’Estonie, organisées pour la première fois en 1972, puis tous les quatre ans. Jeunes Estoniens à New York en 1975.
© Musée des occupations[/I]

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[B]LA LIBÉRATION[/B]

La Perestroïka engagée en Union soviétique à la fin des années 1980 permet l’émergence d’une résistance non violente. En 1988, des festivals de chant se déroulent la nuit à Tallinn, et ils trouvent leur apogée le 11 septembre lorsque la population entonne l’hymne national. Le concept de « révolution chantante » pacifique est né.

[I]L’une des facettes de la libération aura été la destruction de monuments symbolisant la puissance occupante. Pour de nombreux Estoniens, le déboulonnement, le 23 août 1991, de la statue de Lénine située en face du bâtiment du Comité central du parti communiste estonien à Tallinn marque la fin tant attendue de la domination soviétique.
© Archives cinématographiques de l’Estonie[/I]

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[B]LA VOIE BALTE[/B]

Le 23 août 1989, date du 50e anniversaire du Pacte germano-soviétique, une chaîne humaine ininterrompue de plus de deux millions de personnes, connue sous le nom de « voie balte », est formée à travers les États baltes. Organisée par les fronts populaires de ces États, cette manifestation attire l’attention sur le sort de ces pays, trouve une résonance dans le monde entier et est même visible depuis l’espace.

[I]Longue de près de 620 kilomètres, la voie balte court de la tour Pikk Hermann à Tallinn à celle de Gediminas dans le centre de Vilnius, en Lituanie. Photographie : Harald Leppikson.
© Archives cinématographiques de l’Estonie[/I]

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[B]L’ESTONIE DANS L’UNION EUROPÉENNE[/B]

Le premier pays à reconnaître le rétablissement de l’indépendance de l’Estonie le 22 août 1991 est l’Islande. Il est capital, pour un petit pays, de garantir son indépendance par des relations internationales. Depuis 2004, la République d’Estonie est ainsi membre de l’OTAN et de l’Union européenne.

[I]L’adoption de la monnaie commune européenne, l’euro, en janvier 2011, est l’un des changements les plus notables intervenus en Estonie depuis le retour à l’indépendance. Le premier ministre lituanien, Andrius Kubilius (à gauche), et son homologue letton, Valdis Dombrovskis (au milieu), partagent la joie du premier ministre estonien Andrus Ansip en découvrant les premiers euros, au matin du 1er janvier 2011. Photographie : Veiko Tõkman. Äripäev[/I]

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[B]LES 95 ANS DE LA RÉPUBLIQUE D’ESTONIE[/B]

Le 24 février 2013, la République d’Estonie célèbre son 95e anniversaire. Une vaste séance de photographie publique baptisée « Une minute estonienne » est organisée pour fêter l’événement. Pendant une minute, soit entre 13h00 et 13h01, tous les participants immortalisent l’instant présent en prenant des clichés de personnes ou d’un paysage, captant ainsi l’atmosphère de cette journée à l’intention des générations futures.

[I]Johannes et Helena le 24 février 2013 à 13 heures dans leur maison du comté de Harju. Collection privée[/I]