L’ambassadeur Ivo Daalder, représentant permanent des États-Unis auprès de l’OTAN
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L’ambassadeur Ivo Daalder, représentant permanent des États-Unis auprès de l’OTAN

Ivo Daalder est né aux Pays-Bas en 1960. Il est actuellement ambassadeur des États-Unis auprès de l’OTAN. La Revue de l’OTAN lui demande ce qu’il pense de l’OTAN d’aujourd’hui et quelle importance l’Alliance revêt pour les États-Unis, et l’interroge sur son parcours, qui l’a conduit de son pays natal à Washington et à la Maison Blanche, et qui le ramène aujourd’hui dans le nord de l’Europe.

L’ambassadeur des États-Unis auprès de l’OTAN, Ivo Daalder, fait part de ce qu’il a appris, tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel, depuis son arrivée à l’OTAN.

Quelle est l’importance du calendrier de ce sommet ?

Il faut se rappeler qu’à notre dernier sommet, à Lisbonne, l’OTAN a adopté un nouveau Concept stratégique qui fixe le cap pour les dix prochaines années – ce que l’Alliance doit faire, et comment elle doit le faire. Un an et demi plus tard, à Chicago, nous allons nous réunir pour nous assurer que la direction que nous nous sommes fixée est la bonne, et, surtout, pour nous assurer que nous disposons des capacités nécessaires pour relever les défis sécuritaires du XXIe siècle auxquels nous sommes tous confrontés. En Libye, nous avons montré que nous en étions capables, mais certaines lacunes sont également apparues au niveau des capacités.

En quoi l’organisation de ce sommet aux États-Unis est-elle significative ?

© EUCOM
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© EUCOM

Le président Obama a estimé, lorsqu’il est entré en fonction, qu’il était primordial de montrer que l’engagement des États-Unis dans le monde reposait sur leurs partenariats et leurs alliances à l’échelle du globe. Dès le premier jour, il a mis toute son énergie à reconstruire les alliances et les partenariats. Être en mesure d’inviter, vers la fin de son premier mandat, tous les membres et les nombreux partenaires de l’OTAN, à Chicago, sa ville natale, est une façon pour lui de concrétiser sa conviction que l’Alliance demeure la pierre angulaire de l’engagement de l’Amérique dans le monde.

Quelle est l’importance de ces partenariats pour l’OTAN ?

Les partenariats sont réellement en train de devenir un aspect central pour l’Alliance. En fait, les partenariats représentent le réseau sécuritaire du monde, l’OTAN en étant le cœur, la plaque tournante. Ils sont un moyen d’assurer la sécurité. Et nous n’avons pas seulement des partenariats avec des pays proches,


  • comme la Suisse, la Suède ou l’Australie ;

  • nous nous rendons compte, de plus en plus, que nous avons besoin de partenariats dans le monde entier.

Les partenaires jouent un rôle clé en Afghanistan. Qu’est-ce qui peut être considéré comme une réussite pour l’opération menée par l’OTAN dans ce pays ?

le fait d’avoir passé 25 ans en Europe et 25 ans aux États-Unis lorsque je suis arrivé à l’OTAN m’a aidé à mieux comprendre les deux parties

Il faut se rappeler que nous sommes en fait allés là-bas pour une raison précise : faire en sorte que l’Afghanistan ne puisse plus jamais servir de sanctuaire aux terroristes. Donc, la réussite est de parvenir à une situation permettant à l’Afghanistan d’être suffisamment sûr et suffisamment capable de se gérer, tant politiquement qu’économiquement, et, bien entendu, sur le plan de la sécurité. C’est ce que nous sommes en train de faire. Nous constatons des succès dans le sens où les Afghans prennent progressivement en main la responsabilité de leur propre sécurité, de la gouvernance de leurs villages et de leurs provinces, des districts et des villes, fournissant ainsi une base pour la prospérité future du pays. C’est ce que nous voulons pour l’Afghanistan, et franchement, c’est ce les Afghans veulent aussi pour eux-mêmes.

Vos postes précédents vous ont-ils préparé à vos fonctions actuelles en tant qu’ambassadeur des États-Unis auprès de l’OTAN ?

© NATO
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Lorsque je suis arrivé, j’avais une parfaite connaissance de ce que fait cette organisation et de la manière dont elle fonctionne. Ce que je n’avais pas, ce sont les antécédents diplomatiques conférant l'expérience de la manière de promouvoir les intérêts de l’Amérique au sein d’une Alliance de manière telle que les autres membres y adhèrent de manière générale. C’est ce que j’ai appris au cours des trois dernières années. J’ai réellement appris qu’il faut les deux : il faut la vision stratégique, mais il faut aussi le tact diplomatique pour traduire cette vision stratégique en un ensemble de mesures pratiques qui font avancer l’Alliance.

Vous êtes un Européen qui est devenu Américain, et vous représentez aujourd'hui votre nouveau pays. Cette position très particulière vous a-t-elle aidé à l’OTAN ?

Incontestablement, le fait d’avoir passé 25 ans en Europe et 25 ans aux États-Unis lorsque je suis arrivé à l’OTAN m’a aidé à mieux comprendre les deux parties. Je pense effectivement que c’est un avantage d’avoir vécu, étudié et travaillé des deux côtés de l’Atlantique ; que l’Alliance transatlantique fasse partie de ce que je suis et de ce que je fais. Lorsque je suis arrivé ici, je me suis retrouvé autour d’une table avec 28 autres membres, et le secrétaire général était l’un des quatre néerlandophones présents.

Vous êtes maintenant de retour en Europe. Qu’est-ce qui vous manque le plus par rapport à Washington et aux États-Unis ?

© Reuters
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Sans aucun doute, le baseball. Nous sommes au début d’une nouvelle saison. J’adore assister à des matchs de baseball en famille, m’asseoir dans les tribunes, manger des hotdogs et boire une bière, et - surtout - voir l’équipe gagner. Et maintenant qu’une saison gagnante commence enfin pour les «Washington Nationals», c’est dur de ne pas être là.