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Mise jour: 15-Apr-2003 | Publications OTAN |
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Au cours des années 90, l'UEO a développé ses relations avec un certain nombre d'autres pays et régions. Des consultations politiques et une coopération pratique sur des sujets d'intérêt commun ont été menées dans le cadre d'un dialogue avec la Russie, et ont notamment porté sur la fourniture d'images russes au Centre satellitaire de l'UEO. L'UEO a également établi un dialogue avec l'Ukraine, sur la base d'un communiqué conjoint UEO/Ukraine de septembre 1996, ainsi qu'avec six pays méditerranéens non-membres de l'Organisation (l'Algérie, l'Egypte, Israël, le Maroc, la Mauritanie, et la Tunisie). Le dialogue ainsi établi lui a permis d'informer ces pays des activités qu'elle mène et d'échanger des points de vue sur des sujets d'intérêt commun, comme les enseignements tirés des opérations de maintien de la paix. Dans le cadre des efforts déployés par la communauté internationale, l'UEO a également mené des activités ayant pour but d'aider les pays d'Afrique à se doter de moyens efficaces de maintien de la paix. Suite aux décisions adoptées à Maastricht et à Petersberg, des mesures ont été prises en vue de développer la capacité opérationnelle de l'UEO pour lui donner les moyens d'accomplir les missions de Petersberg. Dans ce contexte, une Cellule de planification a été créée, sous l'autorité du Conseil de l'UEO, afin d'assurer la planification d'éventuelles opérations de l'UEO et d'établir et de tenir à jour la liste des forces relevant de l'UEO (FRUEO). L'UEO ne dispose pas en propre de forces permanentes ni de structures de commandement. En conséquence, les unités militaires et les structures de commandement désignées par les membres et les membres associés de l'UEO peuvent être mises à sa disposition pour ses diverses missions éventuelles. Il s'agit d'unités nationales et de plusieurs formations multinationales telles que le Corps européen, la Division multinationale (Centre), la Force amphibie anglo-néerlandaise, l'Eurofor et l'Euromarfor, le Quartier général du premier corps d'armée germano-néerlandais, ainsi que la Force amphibie hispano-italienne (1). Parmi les autres mesures destinées à développer la capacité opérationnelle de l'UEO figuraient l'établissement du Centre satellitaire de Torrejón, en Espagne, inauguré en avril 1993 et chargé d'interpréter et d'analyser les données transmises par satellite pour la vérification des accords de maîtrise des armements, le suivi des crises et la gestion à l'appui des opérations de l'UEO, la création d'un Centre de situation (devenu opérationnel en juin 1996) chargé de surveiller les zones de crise désignées par le Conseil de l'UEO et de suivre l'avancement des opérations de l'UEO, ainsi que la création d'un Groupe des délégués militaires et la réorganisation de la structure militaire du siège de l'UEO, en 1998, conformément aux décisions prises par les Ministres de l'Organisation à leurs réunions de Paris et d'Erfurt, en mai et en novembre 1997. La coopération entre l'Union de l'Europe occidentale et l'OTAN a été à la base du processus de réactivation de l'UEO et est devenue progressivement plus étroite et plus fréquente. Le 21 mai 1992, le Conseil de l'Union de l'Europe occidentale a tenu sa première réunion officielle avec le Conseil de l'Atlantique Nord, au siège de l'OTAN. Par la suite, le Secrétaire général de l'UEO a assisté régulièrement aux réunions ministérielles du Conseil de l'Atlantique Nord, de même que le Secrétaire général de l'OTAN a participé aux réunions ministérielles de l'UEO. Depuis lors, les Conseils de l'Atlantique Nord et de l'UEO ont tenu des réunions conjointes quatre fois par an, et plus souvent en cas de besoin. Un Accord de sécurité a été conclu entre les deux Organisations afin de faciliter l'échange d'informations classifiées. Autres exemples du renforcement de cette coopération pratique : l'UEO a eu accès au système intégré de télécommunications de l'OTAN en vertu d'un mémorandum d'entente OTAN-UEO, et les Secrétariats et les Etats-majors des deux Organisations se sont consultés régulièrement. Un pas important vers une coopération plus étroite entre l'OTAN et l'UEO a été fait lors du Sommet de l'OTAN tenu à Bruxelles en janvier 1994, lorsque les seize pays membres de l'Alliance ont marqué leur plein appui au développement d'une Identité européenne de sécurité et de défense qui consoliderait le pilier européen de l'Alliance tout en renforçant le lien transatlantique et permettrait aux Alliés européens d'assumer une responsabilité plus grande pour leur sécurité et leur défense communes. Ces pays ont exprimé leur soutien au renforcement du pilier européen de l'Alliance par le biais de l'UEO, celle-ci se développant en tant que composante de défense de l'Union européenne. Afin d'éviter un double emploi des capacités, l'OTAN a accepté de mettre à disposition ses moyens collectifs, sur la base de consultations au Conseil de l'Atlantique Nord, pour des opérations de l'UEO menées par les Alliés européens en application de leur Politique étrangère et de sécurité commune. En outre, les Chefs d'Etat et de gouvernement ont souscrit au concept de Groupes de forces interarmées multinationales (GFIM - voir le chapitre 12), qui représente un moyen de faciliter les opérations dictées par les circonstances. Ce concept doit être mis en uvre de manière que soient constituées des capacités militaires séparables mais non séparées pouvant être employées par l'OTAN ou par l'UEO, et qui répondent aux impératifs européens tout en contribuant à la sécurité de l'Alliance. Dans le même temps, les Chefs d'Etat et de gouvernement ont réaffirmé que l'Alliance demeurait le forum essentiel de consultation entre ses membres et l'enceinte où ils s'accordent sur les politiques touchant aux engagements de sécurité et de défense des Alliés au titre du Traité de Washington. Lors de leurs réunions de juin 1996, les Ministres des affaires étrangères et de la défense des pays de l'OTAN ont décidé qu'il fallait construire l'Identité européenne de sécurité et de défense au sein de l'OTAN, en tant qu'élément essentiel de l'adaptation interne de l'Alliance. Cela permettrait à tous les Alliés européens d'apporter une contribution plus cohérente et plus efficace aux missions et activités de l'Alliance et de manifester ainsi leur volonté d'assumer leur part de responsabilités, d'agir eux-mêmes selon les besoins et de renforcer le partenariat transatlantique. Tirant pleinement parti du concept des GFIM, cette Identité se fonderait sur de judicieux principes militaires, serait soutenue par une planification militaire appropriée, permettrait la création de forces cohérentes et efficaces, capables d'opérer sous le contrôle politique et la direction stratégique de l'UEO et prendrait en considération la participation totale de tous les Alliés européens si tel était leur choix. Au Sommet de Madrid, en juillet 1997, les Chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'OTAN se sont félicités des grands progrès réalisés dans la construction de l'Identité européenne de sécurité et de défense au sein de l'Alliance afin de mettre en application les importantes décisions politiques prises par les Ministres des affaires étrangères et de la défense en juin 1996, et ils ont demandé au Conseil en session permanente de mener rapidement à bien ses travaux en coopération avec l'UEO. Un exercice de gestion des crises conjoint OTAN-UEO a été organisé pour la première fois en février 2000 afin de mettre à l'épreuve les concepts et les arrangements relatifs à l'IESD permettant de gérer des opérations dirigées par l'UEO en faisant appel à des moyens et à des capacités de l'OTAN, et une étude d'exercice groupé OTAN-UEO (JES-01) a été planifiée pour 2001. A la lumière des décisions prises par le Conseil européen
à Helsinki en 1999, les Ministres des affaires étrangères
et de la défense des Etats membres de l'UEO ont reconnu que la
prise en charge par l'UE de nouvelles responsabilités dans le domaine
de la sécurité aurait de profondes répercussions
pour l'UEO en tant qu'organisation. A leur réunion de Porto (Portugal),
en mai 2000, ils ont chargé le Conseil permanent de l'UEO d'examiner
les mesures qu'il serait nécessaire de prendre, le moment venu.
Des précisions ont également été données
quant aux implications de la politique européenne commune en matière
de sécurité et de défense en ce qui concerne le Traité
de Bruxelles et l'UEO. Sur base des décisions prises à la
réunion ministérielle de l'UEO à Marseille en novembre
2000, la présidence entrante française de l'UEO a souligné
que l'article V du Traité de Bruxelles continuerait de refléter
l'engagement réciproque des pays membres s'agissant de leur défense
collective. Des arrangements ont été mis en place afin de
s'acquitter des fonctions résiduelles de l'UEO, dès que
l'Union Européenne serait opérationnelle.
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