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Version électronique 1998 | Manuel de l'OTAN |
Le Dialogue de l'Alliance sur la MéditerranéeLa sécurité en Europe est étroitement liée à la sécurité et à la stabilité dans la région méditerranéenne. La dimension méditerranéenne étant l'une des composantes de l'architecture de sécurité européenne, il était naturel que l'OTAN décide, en 1994, d'entamer un dialogue avec six pays de la région de la Méditerranée : l'Egypte, Israël, la Jordanie, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie. Le Dialogue sur la Méditerranée trouve ses origines dans la Déclaration du Sommet de Bruxelles de janvier 1994. Les Chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de l'OTAN y ont relevé des développements positifs dans le processus de paix au Proche-Orient «donnant la possibilité d'envisager des mesures destinées à promouvoir le dialogue, la compréhension et le renforcement de la confiance entre les pays de la région», et ils ont encouragé «tous les efforts propres à renforcer la stabilité régionale». A leur réunion de décembre 1994, les Ministres des affaires étrangères des pays de l'OTAN se sont déclarés prêts «à établir des contacts, cas par cas, entre l'Alliance et les pays méditerranéens non membres, en vue de contribuer au renforcement de la stabilité régionale». A cette fin, ils ont donné pour instructions au Conseil en session permanente «de continuer à examiner la situation, de mettre au point les détails du dialogue proposé et d'engager les contacts préliminaires appropriés». C'est ainsi qu'en février 1995, l'Egypte, Israël, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie ont été invités à participer à un Dialogue avec l'OTAN. La même invitation a été adressée à la Jordanie en novembre 1995. Ce Dialogue a pour but de contribuer à la sécurité et à la stabilité dans la région méditerranéenne, de parvenir à une meilleure compréhension mutuelle et de dissiper, dans les pays méditerranéens participants, les malentendus au sujet de l'OTAN. Le Dialogue est évolutif, et, en principe, il repose sur des relations bilatérales entre chacun des pays participants et l'OTAN. Il permet toutefois la tenue de réunions multilatérales, cas par cas. Il offre à tous les partenaires méditerranéens la même base de participation aux discussions et aux activités conjointes, et il est conçu pour renforcer d'autres initiatives internationales menées avec les partenaires méditerranéens, comme celles entreprises dans le cadre du Processus de Barcelone1, du processus de paix au Proche-Orient, de l'UEO et de l'OSCE, sans faire double emploi avec celles-ci ou vouloir créer une division des tâches. Le Dialogue sur la Méditerranée comprend un dialogue politique combiné avec une participation à des activités spécifiques. Le dialogue politique consiste en des consultations politiques bilatérales régulières, qui offrent l'occasion de présenter de larges exposés sur les activités de l'OTAN, y compris ses programmes d'ouverture et de partenariat, son adaptation interne et son approche générale de l'établissement de structures de sécurité coopérative. Les partenaires méditerranéens sont, de leur côté, invités à faire part à l'OTAN de leurs points de vue sur la stabilité et la sécurité dans la région de la Méditerranée. Les pays du Dialogue sur la Méditerranée ont été invités à participer à des activités spécifiques, notamment dans les domaines de la science, de l'information et des plans civils d'urgence, ainsi qu'à des stages organisés dans les écoles de l'OTAN sur des thèmes comme le maintien de la paix, la maîtrise des armements et la vérification qui l'accompagne, les responsabilités des forces armées concernant la protection de l'environnement, les plans civils d'urgence et le rôle de l'OTAN dans la coopération en matière de sécurité européenne. La participation à ces stages est financièrement à la charge des partenaires. Afin d'accroître la transparence, certaines activités du domaine militaire ont été ajoutées.
Le Dialogue de l'OTAN sur la Méditerranée a évolué de façon régulière depuis son lancement, en 1994. Le Sommet de Madrid de 1997 lui a ouvert une voie nouvelle et plus dynamique par la création d'un Groupe de coopération méditerranéenne. Associant directement les Alliés aux discussions politiques avec les pays participant au Dialogue, cette enceinte permet désormais des échanges de vues sur une série de questions ayant trait à la sécurité en Méditerranée, ainsi que sur le développement futur du Dialogue.
1 En novembre 1995, les quinze Etats membres de l'UE et douze pays méditerranéens non membres (Algérie, Chypre, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Malte, Maroc, Syrie, Tunisie, Turquie et Autorité palestinienne) ont signé la Déclaration de Barcelone, qui décrit le cadre du Partenariat euro-méditerranéen (également appelé Processus de Barcelone). Cette Déclaration énonce trois buts principaux : 1. Un partenariat politique et de sécurité ayant pour objectif de définir un espace commun de paix et de stabilité. 2. Un partenariat économique et financier visant à construire une zone de prospérité partagée. 3. Un partenariat social, culturel et humain destiné à développer les échanges entre les sociétés civiles des pays concernés. Le Processus repose sur l'espoir de voir s'instaurer une zone de libre-échange intégral d'ici à 2010. ![]() ![]() ![]() |