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Version électronique 1998 Manuel de l'OTAN

 
La transformation de l'Alliance

Le nouvel environnement de sécurité européen

La main tendue de l'amitié et de la coopération

Lors de la réunion au sommet tenue à Londres en juillet 1990, les Chefs d'Etat et de gouvernement ont annoncé, dans la Déclaration la plus importante que l'OTAN ait jamais publiée depuis sa fondation, que des mesures capitales allaient être prises pour transformer l'Alliance en fonction du nouvel environnement de sécurité et mettre fin à la confrontation Est-Ouest. Ils ont proposé aux gouvernements de l'Union soviétique et des pays d'Europe centrale et orientale l'établissement de liaisons diplomatiques régulières avec l'OTAN et la recherche d'un nouveau type de relations fondé sur la coopération. Cette Déclaration était déjà en gestation un mois auparavant, lorsque les Ministres des affaires étrangères de l'OTAN, réunis en Ecosse, avaient pris la décision exceptionnelle de lancer le «Message de Turnberry», offre d'amitié et de coopération adressée à l'Union soviétique et à tous les autres pays d'Europe. L'acceptation par le président Gorbatchev, en juillet 1990, de la participation de l'Allemagne unifiée à l'Alliance atlantique était explicitement liée à la nature positive de ce message, ainsi qu'aux propositions et aux engagements concrets adoptés à Londres par les gouvernements des pays de l'Alliance.

La Déclaration de Londres comportait des propositions visant à accroître la coopération de bien des façons différentes. Les dirigeants et les représentants des pays d'Europe centrale et orientale étaient invités au siège de l'OTAN, à Bruxelles. Un grand nombre de visites ont ainsi eu lieu, et des contacts réguliers au niveau diplomatique ont été organisés. En outre, le Secrétaire général s'est rendu à Moscou juste après le Sommet de Londres, pour présenter à la direction soviétique les propositions contenues dans la Déclaration et lui exprimer la détermination de l'Alliance d'exploiter de façon constructive les nouvelles possibilités qui s'ouvraient dans le domaine politique.

Une déclaration commune comportant un engagement de non- agression a été signée à Paris en novembre 1990, en même temps que le Traité sur les forces conventionnelles en Europe, et parallèlement à la publication, par tous les Etats membres de la CSCE, de la «Charte de Paris pour une nouvelle Europe». La Déclaration commune mettait officiellement fin à l'ère de la confrontation et réaffirmait l'intention des signataires de s'abstenir de recourir à la force ou à la menace de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique d'un Etat quelconque, conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et de l'Acte final d'Helsinki (voir le chapitre 14). Tous les autres Etats participant à la CSCE ont été invités à souscrire à cet engagement.

En un bref laps de temps, de nouveaux contacts militaires ont été établis, notamment pour intensifier le débat sur les forces armées et les doctrines militaires. Des progrès ont été accomplis en vue de la conclusion d'un accord sur un régime «Ciel ouvert» qui permettrait à chaque Etat le survol du territoire des autres afin d'accroître la confiance et la transparence concernant les activités militaires. De nouveaux pourparlers ont été engagés en vue de compléter le Traité sur la réduction des forces conventionnelles de l'Atlantique à l'Oural par l'inclusion d'autres mesures limitant les effectifs en Europe. Il a été convenu d'intensifier le processus de la CSCE et de fixer de nouvelles normes pour l'établissement et la préservation de sociétés libres. Des mesures ont été prises pour permettre à ce processus, qui s'était révélé utile au renforcement de la confiance mutuelle, de devenir plus institutionnalisé et de servir ainsi de cadre à un dialogue politique élargi, dans une Europe plus unie. Sur le plan interne, l'OTAN a entrepris un réexamen approfondi de sa stratégie afin de l'adapter aux circonstances nouvelles.


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