24 avril 2008

Les directeurs des armements font progresser les principales initiatives de l’OTAN en matière de capacités

Lors de la réunion semestrielle de la Conférence des directeurs nationaux des armements (CDNA), le 24 avril 2008 au siège de l’OTAN, les directeurs des armements des vingt-six pays membres de l’OTAN ont fait progresser trois grandes initiatives de l’Alliance en matière de capacités, à savoir la capacité alliée de surveillance terrestre, la défense antimissile et la défense contre le terrorisme.

Au cours de cette réunion, les responsables des acquisitions de défense dans les pays membres de l’OTAN ont examiné les questions débattues récemment au sommet de Bucarest, et élaboré un plan visant à faire avancer les travaux sur un certain nombre de sujets dans la perspective du sommet du soixantième anniversaire de l’OTAN, qui se tiendra l’année prochaine.

Améliorer les « yeux de l’OTAN dans le ciel »

Le système de capacité alliée de surveillance terrestre (AGS) de l’OTAN se compose de diverses plates-formes radar aériennes avec et sans pilote qui peuvent observer le sol et transmettre les données ainsi recueillies aux commandants, agissant comme des « yeux dans le ciel » pour la surveillance d’une zone particulière.

Le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR), le général Craddock, a souligné la nécessité de « fournir en temps utile la capacité alliée de surveillance terrestre », qui doit renforcer encore davantage la supériorité informationnelle grâce à des capacités en réseau reliant les systèmes de l’OTAN et des pays.

Les pays participants ont réaffirmé leur détermination à acquérir un système AGS à la pointe de la technologie et sont convenus d’en partager les coûts, ouvrant ainsi la voie à l’élaboration d’une demande de proposition pour l’industrie. Un mémorandum d’entente cadre sera également élaboré et soumis aux pays pour examen et signature, et une charte pour la création d’une organisation de gestion de l’AGS sera soumise pour approbation.

Défense antimissile

Des progrès réels ont été accomplis en ce qui concerne le système de défense active muticouche contre les missiles balistiques de théâtre. (ALTBMD). Ce système, conçu pour protéger les troupes déployées dans le cadre de missions contre les missiles balistiques à courte et moyenne portée, devrait atteindre sa capacité opérationnelle initial d’ici la fin de 2011. Les directeurs des armements ont souligné qu’une étape importante du programme avait été franchie au début de cette année avec l’ouverture d’un banc d’essai d’intégration à l’Agence des C3 de l’OTAN (NC3A), à La Haye (Pays‑Bas), en avance sur le calendrier fixé et dans les limites du budget.

Sur la question de la défense territoriale antimissile, les directeurs des armements ont passé en revue les étapes qui ont permis d’aboutir à un rapport des chefs d’État et de gouvernement au sommet de l’OTAN à Bucarest : à cette occasion, de nouvelles tâches ont été confiées ; elles constitueront la contribution de la CDNA aux discussions et à une éventuelle décision, au sommet de Strasbourg/Kehl en 2009, en ce qui concerne d’une part la mise en relation des efforts actuels de l’OTAN en matière de défense antimissile avec le déploiement prévu en Europe de moyens de défense antimissile des États‑Unis et, d’autre part, les options pour l'extension d'une architecture globale de défense antimissile aux territoires et aux populations de tous les Alliés qui, autrement, ne seraient pas couverts par le système américain.

Défense contre le terrorisme

NATO's Assistant Secretary General for Defence Investment, Peter Flory

Les directeurs des armements ont également examiné les différentes manières dont l’OTAN développe de nouvelles technologies de pointe permettant de protéger les troupes et les civils contre les attaques terroristes.

Ces technologies visent à prévenir les actes terroristes tels que les attaques‑suicides au moyen de dispositifs explosifs de circonstance (IED) et les tirs de roquettes contre des avions ou des hélicoptères.

Le programme de travail en matière de défense contre le terrorisme a franchi plusieurs étapes importantes :

  • la direction des travaux sur la défense contre les attaques au mortier sera transférée des Pays‑Bas à la Norvège en mai ;
  • l’initiative concernant le largage de précision arrive à maturité, et elle pourrait aider les autorités militaires de l’OTAN à pallier les graves insuffisances en matière d’hélicoptères ;
  • l’initiative concernant la défense contre les IED a connu des progrès considérables, avec la création d’une base de données destinée à faciliter l’analyse des incidents, d’un outil d’intégration permettant d’améliorer les performances des technologies existantes, et d’une solution très innovante permettant d’empêcher les brouilleurs électroniques des pays membres de s’attaquer mutuellement au lieu d’attaquer les IED ;
  • le Canada a annoncé son intention d’entamer des travaux sur les capacités non létales, avec la participation de pays intéressés non membres de l’OTAN.

Parmi les autres développements importants, on notera également la contribution de la CDNA en vue de pallier les insuffisances en matière d’hélicoptères en Afghanistan, les progrès en ce qui concerne la mise en œuvre d’une capacité de renseignement, de surveillance et de reconnaissance interarmées (JISR) pour la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS), et les options pour améliorer la coopération industrielle transatlantique en matière de défense.

Enfin, les directeurs des armements ont  étudié la question d’éventuelles contributions de la CNDA à la transformation de l’OTAN dans des domaines comme la revue des plans de défense, la réorganisation de la structure des comités suivant une approche axée davantage sur les capacités, et le renforcement des relations avec certaines des treize agences de l’OTAN.