L’initiative OTAN-Russie de formation à la lutte antidrogue progresse bien.
Après un bon départ l’an dernier, le projet pilote du Conseil OTAN-Russie (COR) sur la formation à la lutte antidrogue de personnels d’Afghanistan et d’Asie centrale devrait prendre de l’ampleur en 2007.
Grâce à des crédits supplémentaires, de nouveaux stages seront organisés
en Russie et les équipes mobiles d’instructeurs seront plus nombreuses à
dispenser des formations supplémentaires dans la région. À ce jour, 120 officiers
de la région ont été formés dans le cadre de l'initiative et au total quelque
350 officiers le seront d'ici à la fin de la phase pilote.
La lutte contre le trafic des stupéfiants en provenance d’Afghanistan, où
seraient produits 90 pour cent de l’opium mondial, représente un défi
majeur pour la communauté internationale : la production et le commerce
des stupéfiants dans ce pays font peser de lourdes menaces sur la sécurité
en raison de leur lien avec la criminalité organisée et le financement du
terrorisme. De plus, la consommation de stupéfiants et de substances psychotropes
pose d'énormes problèmes d’ordre sanitaire et social, qui dépassent les frontières
nationales et portent atteinte à la société dans le monde entier.
Les ministres des affaires étrangères du COR ont décidé en décembre 2005
de lancer un projet pilote en vue de former à la lutte antidrogue des personnels
d'Afghanistan et d'Asie centrale. Leur objectif était de concourir, avec
d'autres efforts internationaux, à la sécurité en Afghanistan et dans les
environs, en aidant à faire face aux menaces posées par le trafic de stupéfiants.
L'initiative vise à mettre en place des moyens locaux et à promouvoir la
constitution de réseaux et la coopération au niveau régional, en mettant
les compétences collectives des États membres du COR à la disposition d'officiers
de grade intermédiaire originaires d’Afghanistan, du Kazakhstan, de la République
kirghize, du Tadjikistan, du Turkménistan et de l’Ouzbékistan. L’Office des
Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) joue le rôle d'agent exécutif
pour le projet pilote.
Un Comité directeur exécutif, composé de représentants des pays donateurs
participant au projet pilote, se réunit régulièrement afin d’évaluer les
progrès accomplis et de faire le point sur la préparation des stages de formation
prévus en 2007. Le Comité tient également des réunions élargies à des représentants
de l’ONUDC et des hauts représentants des pays bénéficiaires, le but étant
que leurs besoins spécifiques de formation soient correctement pris en compte
dans les stages prévus par le projet pilote du COR. La première réunion de
ce type s’est tenue en novembre 2006, à Tachkent (Ouzbékistan).
De grosses contributions ajoutées par le Canada, la Grèce, le Luxembourg
et les États-Unis ayant permis d’atteindre l’objectif budgétaire total de
USD 927 400, le projet pilote est maintenant financé à 100 pour cent. L’année
passée, des dons importants avaient été versés par les États-Unis, les Pays‑Bas
et la Norvège.
Plusieurs pays du COR apportent au projet des contributions en nature. En
2006, la Russie et la Turquie ont ainsi accueilli cinq stages destinés à
des officiers originaires d’Afghanistan et d’Asie centrale. Cette année,
la Russie accueillera quatre stages supplémentaires dans son centre de Domodedovo.
Le premier stage de formation dispensé par une équipe mobile s'est déroulé
à Douchanbé (Tadjikistan) en décembre 2006, avec le soutien de cinq instructeurs
venant de la Drug Enforcement Administration des États-Unis, de
deux instructeurs du ministère russe de l’intérieur et d’un instructeur du
ministère grec de l’ordre public. Le Royaume-Uni a mis des locaux à disposition
et a pris en charge d'autres aspects de l'organisation de cette formation.
En 2007, cinq nouveaux stages doivent être organisés par des équipes mobiles
en République kirghize, en Ouzbékistan, au Kazakhstan, au Turkménistan et
en Afghanistan.
Les stages de deux à trois semaines sont axés sur les aspects théoriques
et pratiques des stratégies et des techniques clés de lutte contre les stupéfiants :
interception, recherche et saisie, interrogatoires, surveillance et renseignement.
Afin que l'initiative ait un maximum d'impact, les stagiaires sont appelés
à transmettre les compétences qu’ils ont acquises à leurs pairs et au personnel
placé sous leur commandement. Le COR et l’ONUDC suivent, avec les autorités
des pays bénéficiaires, le processus de réintégration professionnelle des
officiers au sein de l'agence qui les emploie, une fois que ceux-ci
ont terminé la formation organisée par le COR.