La sécurité est devenue une préoccupation majeure pour tous les pays, ce qui constitue un changement radical dans l’attitude des Etats et des nations.
La question est de savoir si les peuples partagent les préoccupations des Etats en matière de sécurité de l’environnement ou si les Etats partagent ou adhèrent aux préoccupations des peuples, parce que le développement durable et la sécurité de tous en dépendent.
De même qu’il est intéressant de voir qui dans l’Etat et dans la société peut donner à l’intégration de la sécurité dans l’environnement.
Une dimension susceptible de répondre aux préoccupations de tous pour un développement durable dans un monde pacifique et juste.
Quel dialogue devrait s’engager entre les Etats et la société civile pour renforcer l’intégration de la sécurité dans l’environnement ?
Il est en outre intéressant d’explorer deux voies, à savoir :
Le dialogue est le moyen par excellence de rapprochement des points de vue et de sensibilisation pour tout ce qui a trait à l’environnement et la sécurité.
Ainsi, le sujet est fort complexe, et les questions à traiter revêtent une grande importance parce qu’elles ont trait à l’environnement, au développement durable, à la sécurité, à la stabilité, à la qualité de la vie et à l’avenir même de la planète.
Il faut considérer ces questions comme les bases d’une analyse approfondie de la relation, vue en tout cas du point de vue de la société civile, entre l’environnement et la sécurité, ce qui donne au sujet une dimension large couvrant la réflexion et l’action à l’échelle nationale, régionale et internationale, puisqu’en Tunisie par exemple ces questions ne peuvent pas être traitées au niveau des pouvoirs publics seul et uniquement sur le plan national, parce qu’il y a les représentants de la société civile et qu’il y a un environnement partagé entre les pays voisins maghrébins, méditerranéens et européens pour ne parler que du voisinage immédiat, c’est-à-dire les voisins conséquence d’en face qui sont très souvent concernés par les retombées des atteintes à l’environnement et à la sécurité.
Le concept de la sécurité dans le sens préventif et curatif est à la fois précis et large. Précis parce qu’il concerne aussi bien la sécurité des personnes que des biens. Il est large parce qu’il englobe un grand nombre de secteurs et a tendance à s’élargir chaque jour davantage pour comprendre aussi bien la sécurité sur la planète que la sécurité liée à des phénomènes spatiaux extra-atmosphériques.
Cette approche situe l’investigation et la recherche des relations de cause à effets entre l’environnement et la sécurité et vice-versa, indépendamment des méthodes de recherche et des analyses, qu’ils s’agisse de l’approche empirique, de l’approche normative ou de l’approche politique, parce que nous considérons que le traitement de la question doit se faire sans occulter le rôle de la recherche des instituts spécialisées, des universités et des privés et ses applications. Nous nous attachons plutôt à mettre l’accent sur les aspects fondamentaux de la question au niveau surtout des facteurs d’insécurité dans le domaine de l’environnement, facteurs qui devraient à notre sens donner lieu à une coopération et à un partenariat plus poussés d’une part entre la société civile, les ONGs et les Etats et d’autre part entre les Etats eux-mêmes et les organisations régionales et internationales.
Ainsi, pour nous, il y a obligation de partenariat et de coopération sur la base de la solidarité pour la sécurité de l’environnement et la sécurité des Etats, des nations dans le sens le plus large, c’est-à-dire couvrant la terre, la mer, le ciel, ainsi que l’ensemble des ressources naturelles, du fait que les multiples composantes de la sécurité ne sont pas contradictoires, mais complémentaires. Ce sont les maillons d’une même chaîne. Mais les approches des Etats et des sociétés civiles traduisent aussi de perceptions parfois inégales des menaces à la sécurité, y compris les menaces à la sécurité de l’environnement.
Les intérêts des Etats et des sociétés civiles peuvent ne pas être nécessairement concordants en raison des intérêts propres à chaque partie ou des objectifs stratégiques qu’elles cherchent à atteindre. Il y a dans certains Etats des groupes d’intérêts pour qui la sécurité de l’environnement n’est pas une priorité absolue non seulement dans leurs pays, mais aussi dans le monde.
Il en est ainsi des positions de groupes d’intérêts dans certains pays, de leurs pressions sur le pouvoir pour ne voir que leurs stricts intérêts sans se soucier de la protection de l’environnement pour assurer la sécurité de la planète.
Il apparaît pour toutes ces raisons que les acteurs principaux dans ce domaine à savoir l’Etats, les ONG’s, les sociétés civiles et les organisations internationales qui sont différemment concernés par ces questions.
Force est de constater qu’il a fallu du temps pour saisir l’ampleur et la gravité des facteurs qui engendrent les risques et les dangers des changement climatiques, par les multiples atteintes à l’environnement. De même, il a fallu beaucoup de temps pour la prise de conscience de la nécessité d’une concordance plus grande des positions des Etats pour qu’elles soient plus efficaces afin de limiter les dégâts et mettre en œuvre une politique commune à long terme en vue de conjurer le péril qui menace la vie de l’homme et la vie sur la planète.
Malheureusement le dernier sommet du G8 n’a pas enregistré de progrès et des divergences importantes subsistent sur la nécessité pour certains pays comme les Etats-Unis, la Chine et l’Inde d’accepter de fixer des seuils d’émission des gaz à effet de serre.
Pourtant, on constate de plus en plus que l’intérêt que les hommes portent à la sécurité sur la base de son concept conventionnel est en train de connaître une évolution significative pour englober, à côté de la sécurité des personnes et des biens, la sécurité de l’environnement.
Il y a là un progrès tangible à des niveaux différents entre les peuples, les Etats, les sociétés civiles et la communauté internationale. Le rôle des ONG’s à été souvent décisif dans l’accélération de ce progrès.
L’émergence de l’environnement comme un enjeu mondial majeur au niveau des Etats et des sociétés civiles sur le plans médiatique et diplomatique, devrait être comprise comme un tournant dans l’histoire de l’humanité. Il y a une responsabilité des Etats face au réchauffement climatique, face à l’avenir commun sur terre.
Depuis le début des années 70, le débat sur la sécurité environnementale annonçait déjà l’émergence d’un nouveau courant de pensée en matière de sécurité. Peu à peu la sécurité des Etats n’est plus compromise uniquement par des menaces d’ordre militaire ; mais d’autres menaces ont commencé à apparaître sur la scène au niveau économique, social et écologique. C’est pourquoi on ne peut dire désormais que l’Etat et le pays qu’il représente ne sont pas les seules entité menacée dans sa sécurité sur le plan du développement durable, la qualité de vie, la paix et la stabilité. Les menaces concernent aussi d’autres entités et d’autres espaces sur le plan national, régional et international.
Aujourd’hui, l’interpénétration de la sécurité de l’environnement en termes de menaces et de défis concerne par conséquent l’ensemble de la communauté internationale. La naissance dans le contexte de cette évolution de la diplomatie environnementale est un fait significatif. Son efficacité reste néanmoins tributaire de la volonté des Etats.
Il faut remarquer que même si certains Etats ne sont pas concernés directement par les menaces ou les atteintes à l’environnement, ils manifestent de plus en plus d’intérêt à conjurer de tels défis et à combattre le terrorisme. Mais ce qui compte le plus se sont les engagements et le respect de ces engagements à l’échelle internationale.
Il y a en cela une tendance à la globalisation et à la mondialisation de la prise de conscience des menaces et des atteintes à l’environnement et à la sécurité, se traduisant par des positions qui sont parfois à la limite de la confrontation politique.
Lorsque le Sommet de Rio s’est tenu en 1992, cette conférence a été celle de la sécurité environnementale, L’urgence des assises de cette conférence s’expliquait par la conviction de nombreux Etats que sous l’effet de facteurs cumulatifs, l’environnement se dégrade d’une manière dangereuse et que cette menace peut avoir des effets catastrophiques sur le climat de la planète, la sécurité et la vie des peuples.
J’insiste sur le fait que les intérêts des Etats ne sont pas toujours malheureusement convergents face à ces menaces ou ne l’ont pas été suffisamment depuis lors pour qu’on puisse parler d’un consensus diplomatique mondial pour conjurer rapidement ces menaces en y apportant des thérapeutiques susceptibles d’arrêter les atteintes à la couche d’ozone, la pollution de l’eau, la désertification, la dégradation des sols, la disparition de nombreuses espèces et les déséquilibres des écosystèmes.
C’est pourquoi il devient impératif d’intégrer la diplomatie de l’environnement comme une composante importante de la stratégie diplomatique des Etats et des organisations internationale, avec la participation active de tous les autres acteurs, en particulier les ONG’s.
Depuis Rio en 1992 et Johannesburg en 2002, nous avons assisté à une évolution importante de la prise de conscience à propos de la sécurité environnementale. Aujourd’hui l’objectif d’une politique et d’une diplomatie de l’environnement, ce qui est à peu près la même chose, réside dans le fait que l’insécurité proprement dite engendrée par la violence et le terrorisme crée des menaces pour les Etats et les citoyens, parce qu’il y a là une atteinte au processus de développent durable, aux intérêts matériels, et aussi aux intérêts, aux valeurs et aux credo des hommes. Aussi, les enjeux sont-ils très importants sur les plans économique, social, politique, culturel et humain.
Or, si dans les Agendas des Etats dans ce domaine on se limite à des actions purement étatiques en termes de préventions des risques d’insécurité nationale et environnementale, la réalité nous apprend que depuis RIO, il y a une évolution du concept de menace à la sécurité dans son sens le plus large, à cause de la prolifération des actions terroristes sans pour autant que les Etats adoptent des mesures suffisamment cohérentes et concertées et réussissent à donner à ce phénomène un coup d’arrêt fatal. Il faut noter qu’il y a eu néanmoins un éveil après les actes terroristes barbares du 11 Septembre aux Etats Unis. Mais il faut dire aussi qu’il y a eu confusion entre les actes terroristes et l’exercice légitime des peuples de leur droit de résister et de lutter contre l’occupation étrangère. Une telle confusion a entraîné malheureusement des positions qui ont fait fi de graves atteintes de l’occupation, à l’environnement, à la sécurité des hommes et des biens, et aux droits de l’homme.
Par ailleurs, après RIO, l’obligation d’adopter des Agendas nationaux est un tournant dans le monde. Dans les Agendas Nationaux, les actions ne sont plus menées par les Etats seuls mais aussi par l’ensemble des composantes de la société civile en particulier les Associations et les ONG’s. Les ONG’s jouent depuis belle lurette et de plus en plus un rôle important dans les Etats et dans les institutions internationales, non pas seulement dans le domaine environnemental, mais également dans tous les domaines du développement durable, de la politique, de la démocratie, des droits de l’homme. De ce fait, la gestion des menaces, des risques et des atteintes à l’environnement relève tout aussi bien de l’action des Etats selon leurs intérêts propres y compris sur le plan militaire que de l’action de la communauté internationale, des institutions, des organisations internationales et des ONG’s.
En fait, si je me suis attaché à mettre l’accent sur ces différents aspects des relations entre la sécurité et l’environnement, je me dois de souligner que cette relation comporte des éléments indissociables en termes de sécurité globale où les facteurs tels que la désertification, la pauvreté, l’exode rural et l’émigration apparaissent de plus en plus comme des sources nourricières du fanatisme, de l’extrémisme et du terrorisme.
Ainsi, l’humanité a gagné beaucoup, en intégrant la lutte contre la pauvreté dans la protection de l’environnement et la consolidation des bases de la sécurité.
D’ans l’analyse de la question, il ne faut pas confondre les deux éléments que nous venons de présenter, à savoir « l’intégration de la composante sécurité dans l’environnement d’un côté, et de l’autre l’intégration de l’environnement dans la sécurité ».
Intégrer la sécurité dans l’environnement, procède d’une vision qui considère que chaque élément constitutif de l’environnement devrait être appréhendé en introduisant le concept de la sécurité. Par exemple la protection du couvert végétal qui constitue une protection du sol contre l’érosion et la désertification ne peut pas être réalisée dans sa globalité si on n’introduisait pas au départ l’exigence de mener une telle action pour assurer la sécurité non seulement de la production agricole, sa rentabilité, son efficacité, mais aussi celle de la vie des agriculteurs contre les vents de sable et la désertification destructrice.
Dans ce même ordre l’idées, le recours au développement des énergies renouvelables doit être également appréhendé en termes de sécurité pour éviter l’épuisement des ressources naturelles et la mise danger de l’environnement par l’émission des gaz à effet de serre, ce qui compromet la durabilité du développement et la sécurité de la planète.
D’autre part, qu’on le veuille ou non la prise de conscience des exigences de la sécurité en termes de menaces politique et militaire contre les Etats s’est déjà traduite dans les faits et dans les approches stratégiques de nombreux Etats par l’intégration des menaces environnementales, sous la pression conjuguée certes des défis environnementaux et sécuritaires et aussi des actions des ONG’s et de quelques Etats qui ont pris conscience des risques majeurs de ces défis sur le plan national, régional et mondial. En conséquence, le caractère global de la sécurité des personnes et des peuples est inséparable de l’ensemble des facteurs de la sécurité politique, économique, sociale et culturelle et où l’axe environnemental constitue donc un axe d’une importance capitale.
L’histoire de l’humanité, notamment depuis la révolution industrielle est jalonnée de faits concordants qui montrent que les atteintes à l’environnement constituent des facteurs de tension, de violence et de menaces à la sécurité et à la stabilité, atteignant parfois le niveau de confrontations et de conflits armés.
Comme nous le verrons plus loin, c’est le cas de la situation qui prévaut au Darfour.
Des phénomènes comme la pollution des cours d’eau, la pollution du milieu marin, des nappes phréatiques, et du littoral ne sont pas seulement des atteintes au milieu en tant que tel, mais aux ressources naturelles dont dépendent la prospérité, la sécurité et la vie de larges communautés humaines et d’Etats et de populations qui, du fait de ces atteintes ou des catastrophes qu’elles engendrent, réagissent pour se défendre de diverses façons.
A titre d’exemple, plus proche de nous, le phénomène de la désertification est dû le plus souvent à la main de l’homme, à la destruction du couvert végétal, mais aussi aux changements climatiques ; c’est un phénomène très souvent transfrontalier qu’aucun Etat à lui seul ne peut maîtriser ou résoudre. Il a nécessité la mobilisation de la diplomatie pour la concertation entre Etats et la participation à des projets communs avec le concours d’organisations internationales. Pour illustrer ces propos, il convient de citer M. Barrki Moon, Secrétaire Général des Nations unies qui vient de déclarer qu’a l’origine du conflit du Darfour, il y a la crise écologique et les changements climatiques. Selon les experts de l’ONU, la crise n’est pas éthique comme on tendance à le croire. Avant le conflit, les éleveurs jerjaweed utilisaient les terres et les eaux avec les autres ethnies négro africaine de la région. Avec la sécheresse, conséquence des changements climatiques, les terres cultivables font l’objet de consister et de tension. Les intérêts vitaux des deux communautés se trouvant en confrontation directe, le conflit armé a éclate.
Force est de constater que pour résoudre ces problèmes il y a eu nécessité de la part des Etats, de recourir au dialogue et à la coopération.
La lutte contre désertification vue sous l’angle strictement économique est une lutte contre les facteurs engendrant la pauvreté. Elle peut se traduire par des actions ou des programmes qui, sans l’intégration de l’approche environnementale et de la composante de la sécurité, n’ont pas la même signification, ni la même efficacité. De tels projets, conçus et exécutés pour la protection de l’environnement et de la sécurité des personnes et des biens devraient s’accompagner très souvent d’études d’impact à l’instar de tout projet d’infrastructure, d’industrie, d’agriculture, de tourisme ou d’aménagement rural et urbain.
Il s’agit, notons-le, d’études d’impact sur l’environnement en termes de sécurité de l’environnement, c’est-à-dire, de sécurité des ressources naturelles, du sol, des personnes et des biens.
A titre d’exemple, les études d’impact pour un projet d’industrie chimique devraient inclure obligatoirement une panoplie de mesures de protection contre les effets négatifs des rejets de cette industrie et de leurs impacts négatifs sur l’environnement et la sécurité.
Force est de constater que des problèmes engendrés par la dégradation de l’environnement et pas les atteintes aux moyens de substance et de production sont de nature à se répercuter sur la qualité de vie des hommes et partant sur l’attitude et le comportement de certaines tranches de la population, surtout les jeunes qui vivent dans le désespoir de la pauvreté avec son cortège d’incidences graves portant atteinte à la dignité humaine et qui se trouvent parfois poussés par divers facteurs et des forces obscures à devenir des éléments qui cèdent à l’influence des tenants de l’extrémisme, du fanatisme et du terrorisme.
Les frustrations que subissent certaines couches de la population dans les Etats modernes deviennent complexes et s’aggravent du fait des injustices soit sur le plan local, soit sur le plan international, par les atteintes à l’environnement, à la santé, au niveau de vie et aussi à la légalité internationale.
En effet, nous constatons que l’exploitation de la détresse humaine, qu’elle soit due à la dégradation de l’environnement ou à la pauvreté, est souvent liée par ces extrémistes par les groupes terroriste à l’ensemble de ces facteurs qui fournissent aux pêcheurs en eau trouble des occasions pour propager leurs idées nocives et embrigader des jeunes désespérés dans des entreprises dangereuses.
A ces problèmes environnementaux et sécuritaires s’ajoutent des
problèmes comme l’émigration, la prolifération de fléaux tels
que les maladies contagieuses et les épidémies, qui constituent
un sujet de préoccupation pour les Etats et pour l’humanité.
Il est intéressant pour compléter cette approche de noter que
la mondialisation, malgré ses effets positifs, peut avoir des
retombées négatives sur l’environnement et la sécurité, surtout
en l’absence de règles et de garde-fous permettant de prévenir
les distorsions et les dérapages préjudiciables au développement
et à la sécurité, c’est-à-dire des distorsions et des déséquilibres
entre régions, ce qui engendre un inégal développement et une
marginalisation de régions par rapport à d’autres.
A titre d’exemple, l’un des effets négatif de la mondialisation préjudiciable à l’environnement et à la sécurité, consiste à susciter un intérêt accru pour un développement de l’investissement industriel ou touristique dans des régions côtières plutôt que dans le reste des régions d’un pays, ce qui peut creuser le fossé entre les revenus des citoyens des régions côtières et des autres régions à l’intérieur du pays. Citons l’exemple de la Chine où le phénomène de la mondialisation a entraîné le développement de projets économiques et industriels importants dans les régions côtières dont le revenu a atteint 4000 dollars, alors que celui des régions intérieures stagne à 450 dollars.
D’ailleurs, l’application de l’indice de JIMMY qui permet d’évaluer l’égalité de la répartition des revenus entre les régions d’un même pays montre que cet indice était en Chine avant la mondialisation de 0.16 pour l’ensemble du pays, ce qui illustre un bon niveau d’égalité de répartition des revenus, alors qu’il a grimpé à 0.45 après les effets de la mondialisation sur le pays.
De ce, fait il y a aussi dans ce pays outre le creusement du gap des revenus entre régions pauvres et régions plus riches, des formes d’atteintes particulièrement graves à l’environnement par une industrialisation rampante et sans aucun souci de la sécurité de l’environnement, des personnes et des biens. Il en va de même de l’Inde.
Ces deux pays sont parmi les plus grands pollueurs du monde et ceux qui portent le plus de dégâts à la couche d’ozone par les émissions de gaz à effet de serre.
Le non respect des exigences de protection de l’environnement en termes de sécurité des hommes et des biens, par méconnaissance ou par mépris de la protection de l’environnement, s’est traduit dans l’EX-URSS comme on le sait hélas, par la catastrophe de Tchernobyl dont les prolongement dramatiques dureront pendant très longtemps. Aux Etats Unis, on tarde à prendre aussi des décisions demandées par communauté internationale pour limiter les émission des gaz à effet de serre.
Ainsi, à travers ces quelques exemples, il apparaît qu’une dynamique de protection de l’environnement pour la qualité de la vie et la sécurité, a besoin d’efforts soutenus et d’engagements conséquents de la part de tous les Etats.
Le projet de société inauguré par le Président Ben Ali s’est basé sur l’introduction de réformes profondes pour la mise à niveau de la Tunisie sur les plans politique, économique et social pour l’acquisition par la nation , ses institutions, ses entreprises et ses hommes des avantages comparatifs et compétitifs. La réussite de ces réformes d’ajustement politique et structurel a hissé la Tunisie au rang de pays émergent respectueux de la protection de l’environnement.
Quoi de plus important dès lors que d’adopter une stratégie de développement durable et de protection de l’environnement pour atteindre ces objectifs et garantir une meilleure qualité de vie , en même temps que la stabilité et la sécurité !? Cette stratégie a concerné tous les secteurs sans exception les ressources naturelles, l’eau, l’énergie, la biodiversité, la littoral, le milieu urbain et la propreté et l’esthétique urbaine Programme National « Tunisie Qualité de la Vie ».
La Tunisie peut être considérée comme l’un des rares pays émergents où la protection de l’environnement et le développement durable ont été conçus et mis en œuvre dans un projet de société ayant pour une finalité l’accumulation de tous les facteurs nécessaires à l’édification d’une société libre, juste et prospère, surtout une société solidaire dans une perspective de sécurité globale de l’homme, des biens, des ressources du pays et de l’avenir des générations futures.
Il va de soi qu’un tel projet est fondé sur le libre choix des citoyens, leur participation à la protection de l’environnement et à la réalisation du développement durable, ce qui implique nécessairement l’interaction et la participation de toutes les composantes de la société civile avec l’Etat et de ses institutions à la mise en œuvre des choix arrêtée et de la politique qui en a découlé.
C’est dans cette conception de la bonne gouvernance et dans une approche participative qu’une solidarité effective se construit et se consolide entre les citoyens, les régions et les générations. Cette stratégie procède de choix pertinents et cohérents, grâce à la participation et l’implication de toutes les forces du pays où les ONG’s et les associations se sont taillé une place privilégiée, grâce à la volonté du Chef de l’Etat de faire de la participation associative l’une des forces actives parmi les artisans de la protection de l’environnement pour le développement durable, la qualité de la vie et la sécurité.
Dans cette approche, il ne s’agit pas d’une politique « du tout sécuritaire » c’est-à-dire la mobilisation des seules forces de police contre la criminalité et les actes susceptibles de porter atteinte à l’intégrité des personnes et des biens. Il ne s’agit pas non plus d’une approche à caractère dogmatique, mais d’une approche pragmatique dans un souci d’efficacité pour l’amélioration des conditions de vie sur les plans économique, social et culturel.
Dans cette approche, la solidarité n’est pas une fin en soi, mais un moyen privilégie d’accroître les potentialités et d’améliorer la conjugaison des efforts, ainsi que les performances et l’efficacité de l’ensemble des secteurs, ce qui en fin de compte contribue à asseoir l’œuvre du développement global sur des bases solides, sans exclusion ni marginalisation des citoyens quelles que soient leurs conditions, surtout les citoyens des régions dites de l’ombre.
C’est en effet en améliorant les conditions de vie des citoyens dans ces zones et dans les quartiers populaires et en associant les citoyens et les jeunes en particulier à l’exercice de leur responsabilité à travers un projet de développement, un métier qu’ils acquièrent grâce à une formation adéquate, un emploi stable, que l’on peut réussir à transformer l’attitude de désespoir et de frustration en une attitude où l’individu réalise son équilibre et s’intègre dans la dynamique du développement avec pour aboutissement la paix sociale et la sécurité.
Dans l’équation qui consiste à réaliser la protection de l’environnement et la sécurité à travers le développement durable , par la réconciliation entre ces deux éléments, la lutte contre la pauvreté apparaît comme un paramètre essentiel. Le succès de la lutte contre la pauvreté est ainsi l’un des moyens les plus efficaces pour remédier à la fragilité sociale, à la précarité des situations et pour l’élimination des sources de tensions sociales qui peuvent engendrer l’insécurité et le terrorisme. Le lit du fanatisme, de violence et du terrorisme est souvent une résultante de la pauvreté et du désespoir qui l’accompagne.
C’est ce que nous apprend l’expérience tunisienne dans ce domaine, à travers une politique efficace d’éradication des causes du terrorisme.
En effet, la politique de solidarité en Tunisie qui a consisté
à mobiliser toute la population, les entreprises et les institutions
de l’Etat dans un même élan salvateur pour venir en aide aux moins
nantis est devenue en peu de temps une véritable institution,
et la lutte contre la pauvreté un devoir national.
Les résultats enregistrés, à savoir que le taux de la pauvreté
est tombé à près de 4%, n’est pas le fruit du hasard . C’est le
maillon d’une même chaîne où l’on trouve associés des éléments
concordants pour la mise en œuvre de la solidarité aussi bien
en matière de formation que du financement de gestion de micro-projets
ou de projets rentables au profit des populations ciblées. Créer
et améliorer des sources de revenus, telle est la question et
tel est l’enjeu.
Ainsi, la création du Fonds National de Solidarité « le FNS » nommé 26/26, de la Banque Tunisienne de Solidarité « BTS » et du Mécanisme 21-21 pour la création d’emplois au profit de jeunes, outre les autres instruments de financement de micro-projets spécifiques dits Instrument 32 et les autres formes d’encouragements et avantages fiscaux, ont contribué à l’ouverture de nouveaux horizons devant des catégories sociales pour leur intégration dans les circuits productifs. De telles actions sont en effet nécessaires au renforcement de la stabilité et de la sécurité.
Les conséquences des multiples initiatives prises dans ce domaine se sont traduites par l’émergence d’une nouvelle prise de conscience chez les citoyens et chez les jeunes, à savoir que la sécurité du pays est l’affaire de tous à travers la solidarité certes, mais aussi à travers l’engagement de chacun à contribuer à éliminer les facteurs susceptibles de mener à la l’insécurité, que se soit le fanatisme, les atteintes aux libertés publiques, aux institutions de l’Etat ou les atteintes à l’environnement, puisque elles peuvent engendrer les dégradations des ressources naturelles, des déséquilibres des écosystèmes et l’affaiblissement ou la disparition des sources de richesse et de vie.
Ces efforts et ces projets réalisés dans les villes, surtout à l’intérieur du pays, dans les quartiers populaires et dans les zones rurales contribuent à améliorer le revenu et la qualité de la vie des citoyens, par un travail de sensibilisation et de formation notamment grâce aux représentants la société civile et par les associations pour le perfectionnement des performances, des ressources humaine et la préservation des acquis sociaux et économiques.
Ainsi, en Tunisie les résultats tangibles de cette politiques se traduise par un taux de croissance soutenu de 5% en moyenne pendant dix ans, une très bonne notation en matière de risque souverain, conséquence de cette stratégie globale de la protection de l’environnement pour le développement durable, de la stabilité et de la qualité de la vie, se trouve confortés par des indicateurs significatifs de l’acquisition des avantages concurrentiels dans les domaines qui renforcent les fondements de la stabilité, de la sécurité et des progrès. Dans cette vaste entreprise, il faut souligner que la complémentarité entre les actions de l’Etat et les efforts des composantes de la société civile en particulier les associations et les ONG’s est comprise comme une expression d’un engagement responsable pour garantir le succès de la politique du développement durable et partant la sécurité.
D’ailleurs l’action par des associations et des ONGs en Tunisie s’est traduite ontre un travail en profondeur de sensibilisation dans le pays par la réalisation par des membres de notre Réseau et par d’autres association, de projets alliant la protection de l’environnement à la création d’emplois productifs et rémunérateurs au profit de jeunes qui ont connu le chômage ou au profit de familles qui ont connu les affres de la pauvreté.
Enfin, il faut souligner l’importance de l’initiative du Président Ben Ali, adoptée à l’ONU et qui s’est traduite par la création du Fonds Mondial de Solidarité pour la lutte contre la pauvreté. La sécurité du monde, il faut en convenir, et le tarissement des sources du terrorisme en dépendent largement.
Au terme de cette réflexion, les ONG’s que nous sommes, en analysant certaines politiques, notamment celles de l’OCDE qui a pris de l’initiative de créer une Agence de Sécurité et de Coopération pour les pays des Balkans « Initiative ENVEC » afin de résoudre certains problèmes de sécurité environnementale, parfois très graves, pensent qu’il serait utile que l’OCDE accorde une importance aussi grande aux pays méditerranéens et en particulier ceux du Sud qui devraient se doter dans cette optique d’un Agenda adapté à leurs besoins environnementaux de développement durable et de sécurité , où les Etats, les Sociétés civiles et les ONGs trouveront des bases de solutions efficaces et des réponses adéquates à la solution de leurs problèmes dans ces domaines.
Nous considérons que cette approche et ce mécanisme sont de nature à créer des bases solides de renforcement de la compréhension, de la solidarité, du partenariat et de coopération entre l’Europe et les pays méditerranéens, en particulier ceux de la Rive Sud qui ont besoin de profiter de l’expérience des pays du Nord et de leur soutien à travers le transfert de technologies, les flux d’investissements, d’une aide appropriée à la protection de l’environnement à la lutte contre la pauvreté et du renforcement de la sécurité.
Il va de soi qu’une telle initiative permettra de jeter de nouveaux ponts, qui au-delà de la solidarité, permettra un échange fructueux des idées et des expériences politiques, économiques et sociales dans le respect des valeurs, des traditions et de choix de chacun et pour la sécurité de tous.
Je vous remercie