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Updated: 17-Jun-2003 | NATO Speeches |
Madrid,
Spain
4 juin 2003 |
Intervention
de M. Franco Frattini, Ministre des affaires étrangères
de l’Italie,
La collaboration de l'OTAN avec les pays partenaires s'est révélée un choix stratégique gagnant pour la sécurité et la consolidation de la stabilité dans la région euro-atlantique. Les résultats que nous avons atteints ensemble au cours de ces années, dans des situations souvent très différentes, nous ont permis de consolider un climat de confiance et de coopération, susceptible de faciliter les processus de transition et de stabilisation. Au lendemain des décisions adoptées à Prague, le Partenariat se caractérise par une plus forte diversification du statut de ses membres par rapport au passé. La diversification ne peut toutefois pas justifier une réduction de l'engagement à réaliser les critères qui sont à la base de la participation au Partenariat, en termes de respect des principes communs de démocratie, d'Etat de droit, de protection des droits de l'homme et de contrôle civil de la défense. En d'autres mots, la transformation démocratique doit être en même temps une condition préalable et un objectif du Partenariat. Dans le cadre de ce vaste scénario politique, la réunion de Prague a mis l'accent sur le fait que la relance du Partenariat passe par une flexibilité accrue des mécanismes de collaboration, en accordant une attention particulière aux coopérations sur base fonctionnelle ou régionale. Nous attribuons donc un grand intérêt aux initiatives susceptibles de favoriser une approche concrète aux thèmes qualifiants de la stabilisation régionale et sous-régionale et de la réforme des structures de défense et de sécurité. La chute des frontières traditionnelles entre sécurité extérieure et intérieure et les nouveaux défis transnationaux sont des éléments qui amènent nécessairement à concevoir, dans un cadre unitaire, l'assistance technique aux réformes dans les secteurs de la défense et de la sécurité, ainsi que le soutien à la consolidation de la démocratie et à la protection et promotion des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Lord Robertson l'a d'ailleurs dit récemment dans un discours: la Sécurité doit être réalisée avec nos voisins, non pas contre eux. Dans ce sens, le processus de gestion et de surveillance des frontières dans les Balkans occidentaux, qui a été récemment débattu au cours de la Conférence régionale d'Ohrid, avec l'apport solidaire de l'OTAN, de l'Union européenne, de l'OSCE et du Pacte de Stabilité, représente un point de repère important pour développer de manière significative une approche globale et coopérative à la sécurité. L'idée a été lancée récemment d'adopter la même approche dans d'autres régions particulièrement sensibles de la zone euro-atlantique. Nous appuyons avec enthousiasme cette suggestion. Les défis que j'ai évoqué ne concernent pas uniquement les Balkans. Le Caucase et l'Asie centrale, aussi bien que le Proche-Orient, sont également impliqués dans l'action de lutte contre cet ensemble de facteurs que quelqu'un a appelé "le côté obscur de la mondialisation". Il faut donner une signification nouvelle à la notion d'indivisibilité de la sécurité commune au niveau euro-atlantique. La consolidation des institutions et de la démocratie détermine des conditions plus favorable pour gagner ce défi. Ces situations ne peuvent plus être examinées comme s'il s'agissait de phénomènes différents, à régler de manière séparée. C'est là le noyau du débat transatlantique actuel et le défi peut-être le plus complexe: il ne suffit pas d'identifier les nouvelles menaces du terrorisme et de la prolifération, il faut également inscrire ce défi dans le scénario géopolitique de la crise globale, en identifiant aussi bien les traits communs aux différentes régions que les particularités de chaque situation. Il me semble que le moment est venu de concevoir les fondements conceptuels et opérationnels d'une stratégie politique cohérente. Dans une telle perspective, le Conseil du Partenariat Euro-Atlantique pourrait apporter sa propre contribution, qui découle de la recherche d'un équilibre dynamique entre inclusion et flexibilité. Il faut maintenant transformer les crises en opportunités. La
seule gestion ordinaire du "statu quo", est aujourd'hui impensable.
Face aux nouvelles menaces, aussi différentes et éloignées
de la confrontation dramatique entre l'Est et l'Ouest qui fait désormais
partie de notre histoire, la Communauté internationale doit faire
preuve de cohésion, d'un sentiment de responsabilité et
d'unité de vues.
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