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Updated: 14-May-2002 NATO Speeches

NATO HQ
Runion du
Conseil de partenariat
euro-atlantique
15 Dec. 2000

Déclaration

du Conseiller fdral Joseph Deiss, Chef
du Dpartement fdral des affaires trangres de Suisse

Monsieur le Secrétaire général,
Chers collègues,

La sécurité et la stabilité sont indivisibles. Les troubles au niveau local touchent inexorablement la nation toute entière, tout comme l'instabilité d'un seul pays affecte inévitablement la sécurité de toute une région. Dès lors, la coopération régionale est essentielle pour apporter des solutions aux situations conflictuelles. Toutefois, pour être durable, la coopération régionale ne peut pas être imposée de l'extérieur ! Nos efforts doivent stimuler la prise en charge de ces processus par ceux qui sont directement concernés.

A ce propos, les déclarations que nous avons entendues ce matin de M. Petritsch, Haut Représentant pour la Bosnie-Herzégovine, illustrent parfaitement à quel point la détermination et la ténacité, mais aussi un certain doigté dans le choix des actions de la communauté internationale peuvent être déterminants pour l'ancrage régional des efforts de pacification.

1. Remarques concernant les questions régionales

J'aimerais par ailleurs mettre l'accent sur les implications régionales des récents développements en République fédérale de Yougoslavie.

Les incidents dans la vallée de Presevo ont démontré la volatilité de la situation. Je tiens à saluer vivement les contacts directs qui ont été établis entre le Secrétaire Général de l'OTAN et le Président Kostunica.

Les élections dans la Province du Kosovo ont été libres et équitables. Elles ont marqué un pas significatif en avant, et prouvé que la démocratisation a le vent en poupe dans la région. Pourtant, sa consolidation demeure un problème épineux. Aidons ceux qui sont déterminés à résoudre les différends par des moyens pacifiques, à affermir le principe de l'Etat de droit, et rendre anachroniques les actes d'extrémistes. Les criminels de guerre devront être traduits en justice, sans discrimination : la réconciliation entre nations et groupes culturels différents en sortira renforcée.

La Suisse appuie activement les développements favorables en République fédérale de Yougoslavie. Ce pays est maintenant admis dans les enceintes internationales et il doit être étroitement associé à la recherche de solutions, non seulement pour les problèmes concernant son propre territoire, mais également ceux de la région.

La coopération régionale au Caucase se heurte principalement au conflit non résolu autour du Nagorno-Karabach. La région est marquée par d'autres conflits gelés, où le statu quo est lui-même cause de tensions. Or, les années d'immobilisme sont des années perdues, elles sont un temps pendant lequel des opportunités de développement ne sont pas saisies, un temps qui coûte très cher à la population. Nous nous devons, en son nom, de trouver des solutions aux impasses actuelles et, là comme ailleurs, contribuer à résoudre les questions liées au statut de différents territoires. La Russie joue un rôle clé pour la sécurité et la stabilité au Caucase. La situation en Tchétchénie n'est pas satisfaisante. Nous sommes de l'avis qu'une solution durable ne pourra être trouvée que par des moyens politiques.

La coopération régionale en Asie centrale se développe rapidement avec la prise de conscience que beaucoup de risques et de dangers dépassent de loin les capacités d'un seul pays. Pourtant un travail additionnel d'ouverture reste nécessaire, un travail qui sache accorder les attentes aux possibilités d'y répondre. Je souhaiterais vivement une participation accrue de ces pays dans nos enceintes. La suggestion de créer un groupe ad hoc pour cette région pourrait être retenue.

2. Contributions de la Suisse

La Suisse entend appuyer et promouvoir les forces œuvrant en faveur d'une résolution pacifique des différends. C'est dans cet esprit que la Suisse vient de décider de se doter d'un pool de 600 experts civils, qui pourront être engagés en faveur de la paix dans l'espace Euro-atlantique et à travers le monde. En Europe du Sud-Est, ils s'ajoutent à un engagement substantiel, puisque nous mettons déjà un personnel diversifié à disposition des efforts de stabilisation et de reconstruction et apportons un soutien financier de Frs 260 mio pour l'année 2000, comprenant notre assistance technique et notre aide humanitaire.

La Suisse fait un effort spécial dans le cadre du Partenariat pour permettre une meilleure prise en compte du droit international humanitaire à tous les niveaux de la planification et de la formation militaire. L'atelier co-organisé avec la Grande-Bretagne fin novembre sur la question des forces multinationales et du droit international humanitaire a produit des résultats permettant d'engager nombre d'activités de coopération dans ce domaine. La prolifération des armes légères est un autre sujet de préoccupation pour mon pays et nous continuerons à appuyer des initiatives régionales s'attaquant à ce fléau. Nous sommes également prêts, comme nous le démontrons par notre participation à un projet de destruction de mines en Albanie, à soutenir les efforts du Partenariat dans le domaine des mines.

Comme pour la résolution des situations conflictuelles, une coordination étroite et une coopération efficace sont cruciales pour prévenir ou remédier à des catastrophes et des crises humanitaires. La Suisse s'engage dans ce sens dans le cadre du CPEA. Elle a par ailleurs accueilli en juin dernier le "Fribourg Forum", qui a réuni 52 pays de la zone euro-atlantique. Ce forum a permis d'obtenir l'engagement de ces pays à soutenir une coordination et une coopération accrues dans la prévention, la préparation et la gestion des crises humanitaires.

Nous entendons diversifier encore notre participation au Partenariat pour la Paix. Nous mettons à disposition de nos partenaires trois centres de formation et d'expertise en matière de sécurité, à Genève, dont le dernier traitant des questions liées au contrôle démocratique des forces armées. Je tiens à souligner ici notre volonté de nous impliquer toujours plus avant dans les possibilités de collaboration internationale offertes par le cadre du PfP, et de nous en donner les moyens légaux et matériels.

3. Besoin de coordination

L'Europe du sud-est est aujourd'hui la région qui enregistre la plus grande densité d'initiatives régionales. Une coordination est nécessaire et la Suisse continuera d'appuyer le Pacte de Stabilité dans ses efforts pour tirer pleinement parti des différentes initiatives. Nous saluons dans ce contexte les progrès enregistrés par la Table de travail III. Le Conseil de partenariat a ici un rôle à assumer, et le SEEGROUP en est un exemple probant.

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