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Updated: 14-May-2002 NATO Speeches

Florence,
Italie
25 mai 2000

Déclaration

du Conseiller fédéral suisse Joseph Deiss, Chef du Département fédéral des affaires étrangères
Réunion du Conseil de partenariat euro-atlantique

Monsieur le Secrétaire général,

En tout premier lieu, je salue l'arrivée de la Croatie dans le Partenariat pour la paix et au Conseil de partenariat euro-atlantique. La Suisse se félicite des réformes engagées par le nouveau gouvernement et elle est convaincue qu'elles auront des effets positifs sur l'esprit de coopération dans toute la région. Nos débats sur l'Europe du sud-est seront substantiellement enrichis par ce nouveau partenaire et la coopération régionale en sortira bénéficiaire. Mon pays se réjouit de la future collaboration avec la Croatie dans le cadre PfP.

Je tiens aussi à saluer le retour de la Russie qui reprendra les débats avec nous après une assez longue interruption. La participation de ce pays est cruciale pour tout ce qui a trait à la prévention et à la gestion de crises dans l'espace euro-atlantique.

M. Bodo Hombach, coordinateur du Pacte de stabilité pour l'Europe du sud-est, vient de nous présenter un exposé sur la coopération dans cette région et je l'en remercie. Le Pacte est pris au sérieux par la communauté internationale comme l'a démontré le succès de la conférence de financement. L'OTAN y apporte son soutien à travers son initiative pour l'Europe du sud-est. Nous assistons à des développements positifs sur place, tels que l'accélération du retour des réfugiés en Croatie et en Bosnie-Herzégovine où les élections municipales se sont déroulées de manière satisfaisante.

Pourtant, de sérieux problèmes persistent. En Bosnie-Herzégovine, notamment, les progrès atteints sont encore fragiles et la fin de l'engagement de la communauté internationale n'est toujours pas en vue. Nous devons réfléchir sérieusement à des mesures menant à un transfert effectif de la gestion des affaires du pays aux autorités de la Bosnie-Herzégovine, à tous les niveaux. Partout, le souci de la durabilité des mesures et progrès réalisés doit être présent.

Le Kosovo met sérieusement à l'épreuve notre capacité de prévenir des conflits et de contribuer à la reconstruction. La mise en œuvre de la résolution 1244 est globalement satisfaisante dans ses aspects militaires. Cependant, la sécurité individuelle sur place reste insuffisante. Les conditions pour un retour de la population serbe expulsée et pour une cohabitation pacifique de toutes les minorités doivent être améliorées. La KFOR, à laquelle la Suisse contribue, doit pouvoir se concentrer sur les tâches centrales de son mandat et nous sommes appelés à accroître sensiblement nos possibilités d'action dans le domaine de la sécurité publique. La Suisse place ses priorités dans le soutien à l'édification du système judiciaire et pénitentiaire. Pour l'avenir, j'ai bon espoir que la mise en oeuvre du concept des "Rapid Expert Assistance and Co-operation Teams" (REACT) de l'OSCE accélerera et facilitera le déploiement d'experts. La Suisse compte soutenir ces efforts grâce à la constitution d'un corps d'experts civils.

Les travaux d'enregistrement au Kosovo sont cruciaux pour le bon déroulement des élections municipales. La Suisse appuie les efforts visant à assurer la participation de tous les groupes ethniques et linguistiques ainsi que les formations politiques aux élections. Sans un changement fondamental du régime à Belgrade, sans une ouverture vers la démocratisation et le dialogue, une paix durable ne semble pourtant pas possible dans la région. Les événements récents, en particulier la repression à l'encontre des média indépendants sont des signes d'une crispation dangereuse. Dans ce contexte de tensions, le Montenegro a besoin de notre attention particulière.

La situation en Tchétchénie reste très préoccupante. Un règlement pacifique et durable de ce conflit est nécessaire. Un environnement de sécurité doit être garanti, et le respect des droits de l'homme assuré, afin que tous les habitants ayant quitté leurs foyers puissent rentrer en Tchétchénie avec des perspectives d'avenir. La Russie doit maintenant mettre à exécution les engagements pris dans ce sens au sein des diverses organisations multilatérales.

Monsieur le Secrétaire général,

La zone couverte par le Conseil de partenariat contient de nombreux foyers de tensions et de conflits. Le Conseil a prouvé son utilité en tant qu'instrument de gestion de crises. La coopération pendant la crise du Kosovo a été particulièrement étroite et à fourni de précieuses impulsions pour l'améliorer encore davantage. Nous avons aujourd'hui devant nous le résultat de ces travaux et nous nous en félicitons. A l'instar d'autres Etats, la Suisse se prononce pour une implication accrue des partenaires lors de la planification et de l'exécution d'opérations.

La Suisse favorise l'amélioration de la coopération et une coordination étroite entre les organisations, nationales et internationales, qui interviennent en cas de crise humanitaire, y compris en cas de catastrophe naturelle. La Suisse agira en qualité d'hôte pour le "Fribourg Forum", organisé conjointement avec l'ONU et le Conseil de partenariat euro-atlantique, les 15 et 16 juin prochains. Ce Forum aura pour but d'obtenir l'appui et l'engagement des gouvernements de la zone euro-atlantique pour une coordination accrue dans la prévention, la préparation et la gestion de crises humanitaires. Je me réjouis d'accueillir à cette occasion les ministres compétents.

Le Conseil de partenariat euro-atlantique réunit en outre une expertise spécifique dans le domaine des armes légères qui devrait être encore mieux exploitée. L'engagement suisse met l'accent sur un entreposage sûr des armes légères, des mesures concrètes pour réduire leur nombre et sur la promotion de la coopération régionale. La Suisse souhaite en particulier que les travaux au sein du Conseil de partenariat puissent être mis à profit pour la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères, prévue en 2001.

Finalement, le Conseil de partenariat peut très utilement compléter les efforts globaux de déminage, notamment dans la destruction de ces armes ou la formation des troupes participant à des missions de soutien de la paix. Le Centre international de déminage humanitaire de Genève pourra prêter son appui.

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