Intervention
de l'Ambassadeur
Philippe Guelluy,
Représentant Permanent de la France auprès de l'OTAN
Il est des événements qui, sous la simplicité trompeuse
de leur forme, marquent des jalons. L'adhésion de la Croatie au
Partenariat pour la paix et au CPEA est de ceux-là.
En portant au pouvoir des responsables politiques résolument
tournés vers l'Europe et déterminés à coopérer
étroitement avec la communauté internationale pour effacer
les séquelles du passé, les électeurs croates ont
donné la preuve de leur maturité et de la sincérité
de leurs aspirations à la paix, à la stabilité, à
la démocratie et à la justice.
En quelques mois d'exercice, le nouveau gouvernement croate a pris des
décisions courageuses, en rupture avec les orientations de la précédente
administration. Je ne les détaillerai pas, nous les connaissons
tous.
Ce tournant est exemplaire. Nous nous devions d'y répondre par
un geste fort.
C'est pourquoi je suis particulièrement heureux de souhaiter
à la Croatie, au nom de la France, la bienvenue comme 46ème
membre du Conseil de partenariat euro-atlantique.
Près de 70 000 hommes sont actuellement stationnés dans
les Balkans, au titre des opérations de maintien de la paix menées
par la KFOR et la SFOR sous mandat des Nations unies.
Les Partenaires de l'OTAN y apportent une contribution très significative.
Cet engagement conjoint est assurément l'un des aboutissements
concrets les plus féconds de la démarche que nous avons
engagée ensemble en 1994 en lançant le Partenariat pour
la paix.
L'an passé à Washington, tirant les premiers enseignements
de ces opérations communes, nous avons adopté un "cadre
politico-militaire', dont l'objet est d'associer plus étroitement
les partenaires contributeurs aux processus de décision relatifs
à la préparation et la conduite des opérations du
Partenariat pour la paix dirigées par I'OTAN.
Je tiens à souligner combien la France est attachée à
la mise en oeuvre de ce document.
Au Kossovo, en dépit des progrès incontestables accomplis
au cours de l'année écoulée, la situation reste préoccupante
et les défis posés à la KFOR, dans son soutien aux
efforts de la MINUK sont encore nombreux, qu'il s'agisse du maintien de
l'ordre et de la sécurité publique, de la protection des
minorités, de la lutte contre la circulation et la détention
illégale d'armes, de la surveillance des frontières et des
limites administratives externes du Kossovo.
Ces défis doivent être relevés de façon urgente,
au prix d'un redoublement de la détermination de la KFOR à
combattre toutes les formes d'extrémisme et d'actions criminelles
avec une égale fermeté, de façon à ce que
la MINUK puisse assumer l'intégralité de ses missions. Il
en va de notre crédibilité et de la valeur d'exemple que
revêt notre engagement pour toute la région.
S agissant de la Bosnie, les progrès accomplis dans la mise en
oeuvre de l'accord de paix ont permis de mener à bien une restructuration
profonde de la SFOR qui marque une étape de son processus de désengagement.
Mais les acquis doivent être fortifiés et beaucoup reste
encore à faire pour parvenir à application complète
et durable de tous les aspects du volet civil.
C'est parce que l'action conduite par l'OTAN et ses partenaires au Kossovo
et en Bosnie doit s'inscrire dans un cadre plus vaste de stabilisation
régionale, résolument tourné vers l'Europe, que le
Pacte de stabilité pour le Sud-est de l'Europe a été
lancé en juillet dernier à Sarajevo.
Comme vient de le rappeler M. Hombach, d'importants progrès ont
été accomplis dans sa mise en oeuvre, grâce aux efforts
conjoints des pays de la région, des Alliés, de l'Union
européenne, de l'OSCE, de l'OTAN du Conseil de l'Europe et d'autres
grandes institutions internationales.
Je tiens à remercier M. Hombach, au nom de la France, pour sa
contribution à ce chantier, dans le domaine qui est le sien, aux
côtés et en coopération avec les autres acteurs concernés.
Soyez assurés que pendant sa période de présidence
de l'Union européenne, la France ne ménagera pas ses efforts
pour que le Pacte puisse prendre toute sa mesure.
Les rapports que nous venons d'adopter sur les activités du CPEA
et sur la mise en oeuvre du Partenariat renforcé et plus opérationnel
témoignent de l'approfondissement continu de notre coopération.
Le Partenariat rénové et tourné vers l'avenir, le
Partenariat pour le XXlème siècle que nous sommes en train
de forger ensemble, est un projet ambitieux et exigeant.
Poursuivons nos efforts pour en assurer le succès.
Merci de votre attention.

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