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Mise à jour: 14 October 1999 OTAN Discours

OTAN QG
14 oct. 1999

Propos tenus devant la presse

par Lord Robertson, Secrtaire gnral de l'OTAN, son arrive au sige de l'OTAN

Mesdames, Messieurs,

Dans quelques instants je prendrai mes nouvelles fonctions et deviendrai le dixième Secrétaire général de l'OTAN. J'aurai ainsi le privilège et la tâche de faire entrer cette grande Alliance dans le XXIe siècle et dans son second demi-siècle.

Je ne pouvais arriver à un meilleur moment. L'OTAN est en excellente forme. Elle a prouvé ces derniers mois qu'elle est parfaitement capable aujourd'hui de relever les défis de sécurité, même les plus exigeants, dans la région euro-atlantique. Je dois à cet égard rendre hommage à mon prédécesseur, Javier Solana, qui a su piloter l'Alliance dans des moments difficiles et d'importance capitale : la première mission de maintien de la paix au-delà de son territoire, en Bosnie; le premier élargissement de l'Alliance depuis la fin de la Guerre froide; des accords historiques avec la Russie et l'Ukraine; l'approfondissement du partenariat avec 24 pays d'Europe centrale et d'Asie centrale; une réforme interne, avec par exemple l'adoption de la nouvelle structure de commandement de l'OTAN; enfin, et assurément surtout, l'ultime épreuve de la campagne aérienne de 78 jours menée par l'OTAN pour que cessent les terribles souffrances des populations au Kosovo.

Les quatre années que Javier Solana a passées à la barre de l'Organisation ont été palpitantes. Mais je ne pense pas que mon mandat de Secrétaire général sera en rien moins intéressant, ni moins porteur de défis. Les succès doivent être consolidés. Il me faudra veiller à ce que l'OTAN ne se repose pas sur ses lauriers, mais continue d'aller de l'avant pour relever les défis de demain. Les tâches qui nous attendent dans les premières années du XXIe siècle sont déjà connues, et d'une ampleur redoutable.

  • L'OTAN devra jouer pleinement son rôle dans la stabilisation des Balkans aux lendemains de la crise du Kosovo. Nous devrons nous assurer que nos missions de maintien de la paix en Bosnie et au Kosovo créent le plus rapidement possible les conditions d'une paix ayant sa dynamique propre. Il nous faudra contribuer activement au Pacte de stabilité et renforcer nos partenariats avec les pays de la région d'Europe du Sud-Est. Mon objectif est de faire entrer les Balkans dans la famille européenne des valeurs démocratiques, pas de les mettre à l'épreuve.
  • Le Kosovo a été un grand succès pour l'Alliance. Mais il nous faut garder les pieds sur terre. Nous avons tiré de nombreux et précieux enseignements, et j'ai l'intention de faire de mon mieux pour que ces enseignements soient pleinement pris en compte. Il nous faudra, par exemple, faire le maximum pour que tous les Alliés disposent de la technologie nécessaire pour agir avec efficacité et pour agir ensemble avec efficacité. L'Initiative sur les capacités de défense nous indique la bonne voie à suivre. Elle permettra d'améliorer notre efficacité, notre aptitude à déployer et à soutenir les forces sur le terrain et l'interopérabilité entre les forces alliées. Il ne s'agit pas simplement de dépenser plus, mais de dépenser d'une manière plus judicieuse. L'une de mes priorités principales est de veiller au succès de l'Initiative sur les capacités de défense.
  • Je souhaite également aider à renforcer le rôle des Européens au sein de l'OTAN. L'Identité européenne de sécurité et de défense n'est pas simplement une idée intéressante; c'est aussi une nécessité urgente si l'on veut que l'OTAN soit aussi forte dans l'avenir qu'elle l'est aujourd'hui. Je m'emploierai à établir des relations de travail pratiques et efficaces avec l'Union européenne à mesure qu'elle développera son rôle dans ce domaine. J'aurai la chance, là, de compter Javier Solana, dans ses nouvelles fonctions, parmi mes principaux interlocuteurs. Mais pour moi, plus d'Europe à l'OTAN ne signifie pas moins d'Amérique du Nord. La relation transatlantique est toujours la clé de l'efficacité de l'OTAN. Il ne peut y avoir de stabilité en Europe ni de protection de nos valeurs démocratiques sans une relation transatlantique forte.
  • L'établissement de relations plus étroites entre l'OTAN et la Russie sera une autre de mes priorités immédiates. Je me réjouis du fait que la Russie participe à nouveau aux réunions du Conseil conjoint permanent, y compris au niveau militaire. C'est une bonne chose que nous discutions du Kosovo et de la coopération pratique au sein de la KFOR. Mais, pour moi, ce n'est pas suffisant. Je souhaite voir la Russie et l'OTAN mettre à profit tout le potentiel de l'Acte fondateur OTAN-Russie et coopérer dans d'autres domaines également, pour leur avantage mutuel.
  • Enfin, je souhaite consolider encore les liens entre l'OTAN et ses Partenaires. Le Partenariat pour la paix et le Conseil de partenariat euro-atlantique ont fait la preuve de leur valeur en favorisant le développement d'une approche coopérative de la sécurité à travers la région euro-atlantique. Je souhaite qu'ils deviennent encore plus opérationnels et mieux adaptés aux impératifs de sécurité de tous nos Partenaires. Parallèlement à cela, le récent élargissement de l'Alliance ne sera pas le dernier auquel elle procédera. L'une de mes responsabilités essentielles sera de préparer l'OTAN à un nouvel élargissement au début du siècle prochain. Je verrai comment nous pouvons nous servir de toutes les possibilités de notre Plan d'action pour l'adhésion pour que le prochain élargissement se passe aussi bien que le précédent.

Aussi, en vous accueillant ce matin, je sais parfaitement que je n'ai pas quitté mes anciennes fonctions à Londres pour une sinécure.

Ce qui m'attend, c'est beaucoup de travail, et de dur travail. Mais je relève ce défi avec confiance car je sais que, comme mon prédécesseur, je peux compter sur le soutien et l'avis des 19 gouvernements alliés. J'ai aussi l'intention de vous tenir, vous, gens de presse, pleinement informés sur toutes ces questions importantes et captivantes et sur leur évolution. Vous comprendrez bien que ce n'est pas aujourd'hui, au moment où je prends mes fonctions, que je pourrai tenir cet engagement. Mais j'espère vous rencontrer tous, collectivement et individuellement, dans le proche avenir pour entamer ce dialogue.

Je me contenterai pour l'instant de vous remercier d'être venus ce matin et de former mes meilleurs voeux pour notre collaboration.

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