At the WEU
Assembly

Paris
4 Dec. 1997

Speech

by the Secretary General

Monsieur le Prsident,
Mesdames et Messieurs les Membres de l'Assemble,
Mesdames et Messieurs,

C'est avec grand plaisir que je m'adresse aujourd'hui l'Assemble de l'Union de l'Europe occidentale, un moment cl de l'volution de nos deux organisations, l'OTAN et l'UEO.

En effet, avec la fin de la guerre froide, la scurit n'tait plus confine aux seules questions militaires et s'tendait aux questions politiques, conomiques, sociales et environnementales.

Pour s'adapter ces volutions rapides, les institutions existantes ont d dvelopper de nouvelles approches en matire de scurit.

Ainsi, l'Union de l'Europe occidentale a beaucoup volu ces dernires annes. Aprs une longue priode en retrait, l'UEO a t revitalise la fin des annes 80, en grande partie grce l'initiative franaise, pour prendre sa place parmi les organisations de scurit en Europe. Elle a ainsi progressivement consolid sa position pour devenir un vritable pivot entre l'Union Europenne et l'OTAN.

D'une part, le trait d'Amsterdam, sign le 2 octobre 1997, en intensifiant les relations entre l'UEO et l'Union Europenne, constitue une tape majeure. L'Union Europenne pourra confier l'UEO des missions dans le cadre dfini Petersberg, renforant ainsi le statut oprationnel de l'UEO. Dans le mme temps, l'UEO s'est galement dote d'une cellule de planification militaire et compte renforcer sa capacit oprationnelle en tablissant dans les prochains mois un Comit militaire.

Tout rcemment encore, la runion ministrielle de l'UEO Erfurt a affirm la capacit de l'UEO jouer un rle d'instrument europen pour la gestion des crises.

D'autre part, l'UEO, en renforant sa relation avec dix pays partenaires de l'Europe centrale et orientale, complte le processus d'largissement de l'OTAN. Plus encore, l'UEO, en troite collaboration avec l'Alliance atlantique, a dfini les bases pour conduire de futures oprations avec le soutien de l'OTAN.

Ainsi, dans un monde en perptuelle volution o nos institutions doivent s'adapter, force est de constater que l'Union de l'Europe occidentale volue.

De mme, l'OTAN d'aujourd'hui est trs diffrente de l'organisation d'il y a seulement quelques annes. Non seulement l'Alliance s'est engage dans de nouvelles missions, mais elle prvoit d'accueillir de nouveaux membres, elle tisse de nouveaux Partenariats, elle adapte ses structures internes. Permettez-moi de passer brivement en revue les diffrents paramtres de cette volution.

S'agissant des nouvelles missions de l'Alliance, la Bosnie est l'exemple le plus frappant de la faon dont les diffrentes institutions peuvent cooprer avec succs dans l'atteinte d'un objectif commun : alors que l'OTAN est en charge des aspects militaires des accords de Dayton, les Nations Unies, l'OSCE, l'Union Europenne, l'Union de l'Europe occidentale ainsi qu'un trs grand nombre d'organisations non-gouvernementales soutiennent d'autres aspects du processus de paix en participant la reconstruction de l'tat bosniaque et de ses institutions dmocratiques.

L'Union de l'Europe occidentale a fait une contribution trs apprcie ce processus avec ses oprations Mostar et le long de la rivire Danube. Elle a coopr de faon exemplaire avec l'OTAN pour mener bien l'opration SHARP GUARD.


Aujourd'hui, grce ces efforts conjoints, le processus de paix en Bosnie a progress, mme s'il n'est pas encore achev. C'est pourquoi je crois que la communaut internationale doit rester prsente en Bosnie pour permettre aux accords de Dayton d'tre compltement appliqus.

Avant-hier, les Ministres de la Dfense Allis ont fait le point d'une anne de prsence de la SFOR en Bosnie, et ont charg le Conseil de l'Atlantique Nord d'examiner les options possibles aprs la fin de son mandat en juin 1998. Avant que la dcision finale ne soit arrte, il faudra examiner prcisment la mission, la dimension et les contributions des Allis une nouvelle force, y compris en matire d'application civile et de police.

De mme, la Confrence d'Application de la paix de Bonn le 9 dcembre devrait permettre de consolider l'application des accords de Dayton. La Communaut Internationale tout entire saisira cette occasion pour continuer inciter les parties en prsence cooprer pour la mise en oeuvre complte des accords de paix, indispensable l'instauration d'une stabilit durable dans la rgion.

Mr. President,
Distinguished Members of the Assembly,
Ladies and Gentlemen,

Apart from its new missions, the Alliance is planning to welcome new members: at Madrid, the Czech Republic, Hungary and Poland were invited to start accession talks with the Alliance, with the view to be welcomed as full NATO members at our next Summit Meeting in 1999, NATO's 50th anniversary celebration year.

Accession talks with the three invitees were completed in early November, laying the ground for Alliance Foreign Ministers to sign individual Accession Protocols for the three invitees at the December Ministerial. After that, the next crucial step will be the ratification process in the sixteen member states.

As far as the costs of enlargement are concerned, we have agreed an estimate of the direct costs of enlargement at the end of November. I can confirm that these costs will be manageable and that they will be shared fairly among all 19 future Allies. They average around only one fiftieth of one percent of the amount present Allies spend on their overall defence effort each year.

Of course, the invitees will have to spend additional money themselves on restructuring their armed forces, but their military infrastructure is in a better condition than we had expected, and the emphasis is on training and interoperability, not high-tech equipment. That requires effort and commitment, but it will not break the bank. The invitees have all pledged to do this, and recognise that modernising to meet NATO standards will be far more cost-effective than going it alone.

We have always maintained that enlargement of NATO is a process, not a one-time event. Heads of State and Government clearly stated in Madrid that "No European democratic country, whose admission would fulfil the objectives of the Treaty, will be excluded from consideration."

Thus, the powerful incentives for further reform, which the prospect of NATO and EU membership has created, will remain: indeed, many bilateral treaties have been signed across Central and Eastern Europe, solving longstanding unsolved issues between neighbouring countries.

While we are preparing to accept the first three new members, our dialogues and cooperation with our Partners have intensified.

The Euro-Atlantic Partnership Council and an enhanced PfP are giving their first fruits; the Permanent Joint Council between NATO and Russia is fully operational; we have set up the NATO-Ukraine Commission and are developing an ambitious programme of cooperation activities; and we have also established a group with our Mediterranean Dialogue Partners.

Let me here dwell on the NATO-Russia relationship.

The Founding Act signed in Paris last May proved wrong those who had claimed that NATO and Russia were forever locked in an adversarial posture. The Founding Act has created a mechanism to consult, coordinate, and - if appropriate - act jointly.

Let me highlight some of our joint initiatives: we have formed a working group on peacekeeping; experts will be discussing questions of nuclear doctrine and weapons, armaments-related cooperation and projects in the realm of civil emergency and science.

Today and tomorrow, NATO and Russia are holding a workshop on retraining retired military personnel in Moscow.

Military-to-military cooperation is also an important part of our partnership. In October, the new Russian Defence Minister Sergeyev met his NATO counterparts in Maastricht. Two weeks ago, the Russian Chief of Defence Staff, General Kvachnin, visited NATO and SHAPE and, on this occasion, introduced the new Russian Military Representative in Brussels.

Yesterday, the first PJC at the level of Ministers of Defence took place. Before the end of the month, the upcoming PJC Ministerial at Foreign Ministers' level will approve a very rich and extensive NATO-Russia programme of activities for 1998.

At the same time, on the ground, Russia is making a remarkable contribution to SFOR in Bosnia, where its troops have been working in close cooperation with ours since early 1996.

This new form of cooperation has opened the eyes of many of our military and politicians, in NATO countries as well as in Russia. It proves that we can work successfully together.

All these "indicators of change" demonstrate the magnitude of the transformation the Alliance has also been going through.

Monsieur le Prsident,
Mesdames et Messieurs les Membres de l'Assemble,
Mesdames et Messieurs,

Les progrs raliss par l'OTAN sont galement importants pour ce qui est de son adaptation interne. Ils sont fondamentaux pour l'volution de sa relation avec l'UEO.

Comme l'a prcis le communiqu de la runion ministrielle de l'UEO, qui s'est tenue tout rcemment Erfurt, la coopration institutionnelle entre l'UEO et l'OTAN sera renforce par le dveloppement progressif d'une Identit Europenne de Scurit et de Dfense.

Permettez-moi de dire un mot sur la ncessit de dvelopper cette Identit Europenne de Scurit et de Dfense au sein de l'OTAN : tout d'abord, l'Alliance ne demande pas ce renforcement de l'identit europenne en contrepartie d'un affaiblissement du lien transatlantique. Bien au contraire, si nous voulons que le lien transatlantique garde toute sa vigueur, il faut que l'OTAN s'adapte aux ralits du monde d'aujourd'hui.

C'est pourquoi le dveloppement d'une Identit Europenne de Scurit et de Dfense devrait nous doter d'une plus grande flexibilit permettant aux Allis europens de mener des oprations qu'ils conduiraient eux-mmes, par l'intermdiaire de l'UEO. Si le processus d'intgration de l'Europe ne veut pas se limiter son largissement mais un enrichissement de sa substance, alors la cration d'une Identit Europenne de Scurit et de Dfense est indispensable.

Ds avant le Sommet de Madrid, nous avions commenc nos travaux sur le sujet. Le Sommet n'a fait que confirmer la direction gnrale consistant rendre l'Alliance plus flexible et efficace pour mener bien ses nouvelles missions de maintien de la paix et de gestion de crises. Avant-hier, les Ministres Allis de la Dfense ont approuv une nouvelle structure de commandement pour l'Alliance.

Il s'agit d'un accord historique qui va doter l'OTAN d'une structure de commandement plus rduite, plus rentable, militairement plus efficace, et permettant une participation accrue des pays partenaires des oprations conjointes.

Nous avons galement progress dans la mise en oeuvre du concept des Groupements de forces interarmes multinationales (GFIM). Ce concept est une innovation cl qui permet une rponse trs rapide en cas de crise et l'association de nos Partenaires.

Je crois que nous pouvons dire avec confiance que des avances spectaculaires ont t ralises pour renforcer la relation entre l'OTAN et l'UEO depuis la runion ministrielle de Berlin en 1996. Au moment des Sommets d'Amsterdam et de Madrid, beaucoup avait dj t accompli, y compris les dcisions sur les arrangements de commandement europen, pour permettre :

  • la prparation, le soutien, le commandement et la conduite d'oprations conduites par l'UEO en utilisant des capacits de l'OTAN;

  • ou les arrangements pour identifier les capacits de l'OTAN qui pourraient soutenir des oprations conduites par l'UEO, pour ne citer que ces deux exemples.

Aujourd'hui, nous avons presque termin notre travail conceptuel sur l'Identit Europenne de Scurit et de Dfense. Ce travail a ncessit un investissement intellectuel important tant au sein de l'OTAN que de l'UEO: nos consultations par le biais du Conseil conjoint OTAN-UEO se sont enrichies; nous tenons des runions conjointes au niveau des comits pour discuter de la gestion conjointe des crises et de la planification de la dfense; nos autorits militaires travaillent en troite collaboration; l'Alliance a rcemment conduit sa premire exprience de GFIM sous le nom d'"Allied Effort" avec la participation de la Cellule de Planification de l'UEO comme observateur.

Les concepts sont prts, il faut maintenant les mettre en pratique. Aussi, devons-nous dfinir des arrangements pratiques et les tester sur le terrain grce des exercices conjoints entre l'OTAN et l'UEO. D'ores et dj, un exercice conjoint de gestion de crise est prvu pour l'an 2000.

Si la coopration institutionnelle volue grands pas entre l'OTAN et l'UEO, elle doit galement tre mise en perspective avec la relation entre l'OTAN et l'Union Europenne. En effet, ces deux institutions vont s'largir dans les annes qui viennent.

Une cohrence stratgique de nos politiques est essentielle si nous voulons tirer un bnfice optimal de nos efforts.

Evidemment, notre tche est immense. A cet gard, l'Assemble de l'Union Europenne peut jouer un rle de rflexion important dans le processus d'intgration europenne. Vos activits dans le domaine du Partenariat avec les pays de l'Europe de l'Est et de l'Europe Centrale l'ont dmontr.

L'Assemble de l'Union Europenne aura galement la tche dlicate et combien importante de relayer ce dbat sur l'Identit Europenne de Scurit et de Dfense auprs du public de ses pays respectifs. L'OTAN comme l'UEO ont besoin de ce soutien public pour atteindre leurs objectifs.

Mesdames et Messieurs, c'est un message d'optimisme que je veux vous dlivrer aujourd'hui. Trop souvent, nous sommes ngatifs sur les initiatives europennes, trop souvent, nous minimisons les efforts faits.

Aujourd'hui, j'ai voulu vous montrer que, dans un environnement en perptuelle volution, nous nous adaptons. Il est clair que si les institutions voluent, les relations entre ces institutions doivent galement voluer.

Je peux vous assurer que l'Alliance fera tout son possible pour contribuer la russite de cette entreprise ambitieuse, notamment en continuant approfondir ses liens avec l'UEO afin que, l'aube d'un sicle nouveau, cette vision d'une nouvelle Europe devienne ralit.


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