[ NATO SPEECHES ]

Sommet
de l'Alliance
atlantique
Matine
du premier
jour

Madrid,
8 juillet 1997


Discours

de M. Jacques Chirac
Prsident de la Rpublique


Messieurs les Prsidents,
Messieurs les Chefs de Gouvernement,
Monsieur le Secrtaire Gnral,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs,

Il y a huit semaines, nous signions Paris, avec le Prsident Eltsine, l'Acte fondateur entre l'Alliance atlantique et la Russie. Tournant ensemble la page de la guerre froide, nous avons tabli les bases d'une nouvelle organisation de la scurit sur notre continent.

Le maintien d'un lien transatlantique fort doit en rester un fondement essentiel.

Ce lien sera d'autant plus solide que nous saurons tablir un nouveau partenariat, un vritable partenariat, entre Europens et Amricains. C'est tout l'enjeu de la rforme que nous avons engage.

Pour lui donner sa pleine signification, il nous faudra parvenir un meilleur partage des responsabilits dans l'Alliance. Je l'ai dit il y a dix-huit mois, je le redis aujourd'hui : la France apprciera, le moment venu, les rsultats obtenus dans cette direction. Elle dcidera alors des conclusions en tirer pour sa relation avec l'OTAN. J'y reviendrai plus longuement cet aprs-midi.

Parce qu'elle repose d'abord sur notre adhsion des valeurs communes, notre Alliance a vocation s'largir tous nos partenaires europens qui partagent ces valeurs : tel est l'un des messages essentiels que nous devons addresser, sans exclusive ni ambigut, ceux qui souhaitent nous rejoindre. La porte de notre organisation est et restera ouverte.

Aujourd'hui, nous devons dterminer, parmi les douze pays candidats, ceux que nous inviterons engager ds prsent des ngociations avec l'Alliance atlantique.

La France, avec plusieurs Allis , considre que cinq pays runissent toutes les conditions pour figurer dans ce premier groupe d'Etats : la Hongrie , la Pologne, la Roumanie, la Slovnie et la Rpublique Tchque.

La Roumanie, sur laquelle certains s'interrogent, a fait un choix clair en faveur de la dmocratie et de l'conomie de march. Le peuple roumain aspire dans son immense majorit, la plus forte de tous les pays candidats, rejoindre notre Alliance.

En quelque mois, sous l'impulsion de ses nouveaux dirigeants, la Roumanie a rgl les contentieux sculaires qui l'opposent certains de ses voisins. Les accords qu'elle a signs avec la Hongrie et l'Ukraine ont une porte historique.

Dmocratique, en paix avec ses voisins , la Roumanie renforcera le flanc Sud et la cohsion gographique de notre Alliance. Sa contribution efficace aux oprations de maintien de la paix en Bosnie et en Albanie tmoigne de la qualit oprationelle des ses forces armes. Des efforts importants sont dj engags pour leur modernisation. Leur adaptation aux standards de l'OTAN sera d'autant moins coteuse que la Roumanie n'a jamais t intgre l'ancien Pacte de Varsovie.

Soutenue par la Pologne, la Hongrie et la Rpublique tchque, l'adhsion de la Roumanie apportera une contribution majeure la stabilit de l'Europe centrale et orientale. Elle vitera que ne se cre un clivage entre le Nord et le Sud de l'Europe , au moment mme o l'Acte fondateur entre l'OTAN et la Russie efface la ligne de fracture entre l'Est et l'Ouest de notre continent.

Toutes ces raisons valent galement pour la Slovnie, dont je salue la politique exemplaire.

L'adhsion de ces deux pays est juste, politiquement et moralement. Elle rpond notre intrt en donnant sa pleine cohrence stratgique ce premier largissement.

Voil pourquoi la dcision que nous prendrons est un enjeu majeur de ce Sommet. Ne prenons pas le risque de rompre la cohsion des Allis ou d'entamer la crdibilit de l'Alliance en excluant aujourd'hui deux pays qui rpondent aux critres que nous avons nous-mmes fixs.

Je vous remercie de votre attention.


 [ Go to Speeches Menu ]  [ Go to Homepage ]