[ NATO SPEECHES ]

Réunions
du comité
des plans de
défense
et du groupe
des plans
nucléaires
en session
ministérielle
tenues le 17 décembre au siège
de l'OTAN

NATO Star

Intervention

du Ministre belge
de la Défense M. Poncelet


M. Poncelet

Nous comprenons bien entendu tous la complexité de l'étude à long terme. Nous nous devons de reconnaître que le canevas que nous nous étions fixé était très strict et qu'il serait improbable, voire impossible de nous rencontrer aujourd'hui avec "la" solution unique. Néanmoins, nous espérons que des progrès significatifs seront obtenus et que des propositions concrètes seront sur la table pour notre prochaine réunion. A la veille du Sommet de l997, il ne faudrait pas que ce volet de notre évolution vienne perturber les décisions fondamentales qui seront à y prendre. La capacité d'imagination et de consensus dont a fait preuve l'Alliance tout au long des crises et des moments difficiles ne peut être prise en défaut. Et cette capacité doit prendre en compte la nouvelle réalité géopolitique, en particulier européenne.

Par ailleurs, nous pouvons nous réjouir des progrès réalisés en ce qui concerne les GFIM (Groupe de forces interarmées multinationales) il nous reste donc à suivre le déroulement prochain des premiers essais que j'ose espérer voir fructueux.

Force m'est de constater que l'IESD (Identité européenne de securité et de défense) n'a pas encore atteint son apogée, du moins celle que je vois pour elle. Même si des progrès ont été réalisés. Pendant notre Présidence, nous avons cherché - et obtenu, je pense - l'effet de transparence essentiel au développement de ce concept. Je voudrais en donner quelques exemples.

  • Primo: nous avons élaboré des scénarios illustratifs d'opérations pour lesquelles l'UEO pourrait faire appel à des moyens de l'OTAN. Pour ces scénarios,l'Alliance assume dès à présent la planification;

  • Secondo: Nos réflexions ont mis en évidence le besoin d'une contribution de l'UEO à la planification de défense de l'OTAN. En effet, cette planification de défense devra tenir compte d'opérations pour lesquelles l'UEO ferait appel à des moyens de l'OTAN, conformément aux décisions de BERLIN et de BRUXELLES. Je pense que dans ce dossier, malgré les difficultés, une longue route a été parcourue et que les Ministres de la Défense européens pourront s'exprimer "es qualité" dans ce processus;

  • Tertio: nous avons également réussi à progresser dans la définition d'une position en ce qui concerne le contrôle politique et la direction stratégique d'une opération européenne.

Au cours des derniers mois, une consultation fructueuse entre l'OTAN et l'UEO s'est établie. Elle devra être poursuivie, car la tâche est ardue et le problème complexe. Et il reste à aborder des aspects essentiels comme, par exemple, la question du transfert des moyens de l'OTAN à l'UEO, et ce, sous tous ses aspects pratiques. C'est donc avec intérêt que j'attends le rapport qui nous sera fait lors de notre prochaine rencontre. Et, pour ce qui est de la prochaine Présidence de l'UEO, je suis certain qu'elle poursuivra les efforts entrepris depuis BERLIN et BRUXELLES afin de pouvoir donner du corps et de la réalité concrète à cette IESD.

M. Poncelet arriving at NATO Le Ministre belge des Affaires étrangères arrivant au siège de l'OTAN.
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Bosnie

La Belgique, tout comme ses partenaires, se réjouit du succès de l'opération IFOR et tient à rendre hommage à tous celles et à tous ceux qui y ont contribué.

Le Gouvernement belge a décidé de contribuer effectivement à l'opération de stabilisation SFOR par une participation au sein des Quartiers-Généraux de COMIFOR et par le maintien d'un détachement de la Force Aérienne en appui de l'opération, en coopération avec les Pays Bas. Nous serons donc présents sur le terrain en Bosnie- Herzégovine. Pour ce qui est de la participation à l'unité d'appui logistique BELUGA, où nous sommes avec nos amis luxembourgeois, grecs et autrichiens, nous nous tiendrons bien entendu à nos engagements et au protocole d'accord que nous avons signé avec eux.

Par ailleurs, la Belgique a toujours considéré, comme nous tous ici, je crois, que les théâtres de Bosnie-Herzégovine et de Slavonie orientale étaient liés. Et que le processus de paix dans une des régions avait une influence, que ce soit en positif ou en négatif, sur l'autre. Conscients de cette responsabilité, puisque nous sommes le seul pays de l'Alliance à être présent dans l'ATNUSO (Administration transitoire des Nations Unies en Slavonie orientale), le Gouvernement a décidé de maintenir sa contribution en Slavonie orientale aussi longtemps qu'une présence militaire y serait indispensable. Ce qui signifie de l'ordre de 820 militaires et est donc une charge significative pour les Forces Armées. Par simple règle de trois, cela vous paraîtra évident. Cette mission ATNUSO a un mandat prolongé de six mois, jusque la mi juillet l997. Nous espérons qu'au terme de ce mandat, l'évolution de la situation civile dans la région permettra de voir la composante militaire de l'ATNUSO céder la place à une mission d'observation.

Je voudrais encore souligner l'importance de cette mission. Pour nous, mais aussi pour les différents pays qui font partie de l'ATNUSO. Que ce soit la Russie ou les autres pays, dont plusieurs sont des membres du Partenariat pour la Paix. Nous tissons en effet avec eux ces coopérations et des collaborations qui ont et qui auront un effet bénéfique sur la pratique du dialogue et de la coopération en Europe. Tout ceci est dans la droite ligne des efforts déployés par l'Alliance dans le domaine du Partenariat.

Encore un mot concernant les aspects civils, que ce soit en Bosnie-Herzégovine ou en Slavonie orientale. J'ai été frappé de constater la similitude des analyses et des préoccupations en ce qui concerne les tâches de polices, la faiblesse des structures de ces éléments et le risque de dérive des tâches et donc de confusion entre les responsabilités des uns et des autres. Ce que j'ai entendu plaider ici au Conseil, j'ai eu à la plaider à New-York. A mes yeux, il s'agit là d'une des "Lessons Learned" principales de la réalité des opérations de maintien de la Paix: à côté d'une direction politique forte, il faut une structure militaire crédible, mais aussi des éléments civils, dont une force de police qui soit efficace. C'est là une clef essentielle du succès des opérations extérieuxes. Je pense que nous devrions nous pencher plus avant sur ces questions dans le futur.

Enfin la BELGIQUE se réjouit de voir que l'appui à l'ATNUSO par l'IFOR sera repris par la SFOR.


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