[ NATO SPEECHES ]

Réunion du
Conseil de
l'atlantique
nord

QG OTAN
Bruxelles
10 déc 1996


NATO Star

Intervention

de M. de Charette
Ministre des affaires Étrangères français
devant le Conseil de l'Atlantique Nord


Situation dans l'ex-Yougoslavie


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Je voudrais d'abord féliciter notre Secrétaire Général qui fête son premier anniversaire à la tête de notre Organisation. Je voudrais ensuite féliciter Carl Bildt qui a mené sa tâche avec courage, intelligence et détermination. L'année 1996 a été en Bosnie-Herzégovine en noir et blanc. Il y eu des progrès très remarquables. Nous sommes passés de la violence à une situation de non-guerre, sinon de paix. Il reste cependant des problèmes essentiels à résoudre. La mise en place d'institutions communes, la démocratisation, le retour des réfugiés, la reconstruction, et le jugement effectif des criminels de guerre. Au total les progrès l'emportent sur les imperfections.

Au-delà de ce tableau général, je voudrais faire trois observations:

  1. La mission de l'IFOR a été un succès. Cela démontre que l'Alliance a commencé à s'adapter, avec succès, au contexte stratégique nouveau.

    L'association à l'IFOR d'unités fournies par des Etats non membres de l'Alliance, notamment par la Russie, constitue une réussite et c'est l'une des leçons les plus importantes pour l'avenir.

  2. Nos décisions de Paris et Londres ont ouvert une période de consolidation de deux années. C'est une très bonne façon de faire comprendre aux dirigeants et au peuple de Bosnie que la communauté internationale est prête à poursuivre son action en faveur de la paix pour autant qu'eux-mêmes assument pleinement leurs obligations. Nous devons passer d'une situation d'assistance à une attitude de responsabilité. C'est pourquoi il était important de sentir la présence internationale d'une conditionnalité stricte. A partir de maintenant, le destin des Bosniaques sera de plus en plus entre leurs mains.

  3. Je me réjouis que les Français et les Allemands aient décidé d'etre présents ensemble sur le terrain avec la brigade franco-allemande. C'est un progrès vers cette architecture de sécurité européenne à laquelle nous aspirons et dans laquelle chacun assume pleinement ses responsabilités.

    Permettez-moi d'ajouter un mot sur la situation en Serbie. Non seulement j'approuve pleinement le passage de notre communiqué consacré à la situation sur place, mais j'estime qu'il faut clairement faire savoir aux dirigeants serbes que nous ne sommes pas prêts à accepter que se maintiennent des comportements contraires aux règles universellement acceptées de la démocratie. Nous devons leur adresser un signe fort de notre condamnation de l'annulation des élections, et de notre condamnation de l'attitude du pouvoir face aux manifestations de l'opposition. Nous devons en même temps saluer la dignité et la maturité dont elle a fait preuve.


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