[ NATO SPEECHES ]

North
Atlantic
Assembly

21 Nov 1996


Secretary Generals Speech

Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs,

Cest avec grand plaisir que je madresse à vous en ce moment passionnant et important dans lhistoire de lOTAN. A lheure actuelle, lAlliance est plus active que jamais, et a certainement dautant plus de raisons dexister.

Je souhaiterais tout dabord esquisser le contexte de sécurité en Europe. Ensuite je voudrais vous parler non seulement de ce que nous avons accompli jusquici, mais aussi des grands défis que nous devrons relever dans les processus de transformation de lAlliance.

LOTAN nest évidemment pas la seule organisation importante de sécurité européenne, mais fait partie dun ensemble dinstitutions complémentaires qui ont chacune un rôle vital à jouer. LUnion européenne, lOSCE, le Conseil de lEurope et lUnion de lEurope Occidentale, par exemple, contribuent toutes, chacune à sa façon, à assurer la paix et lintégration européenne. Lune des réussites les plus marquantes de ces dernières années est la coopération entre lOTAN et ces autres organisations.

La Bosnie nest que lun des endroits où lOTAN, lUE, lOSCE, lUEO et un certain nombre dautres organisations ont toutes joué des rôles importants et complémentaires. Le nouveau concept de sécurité en Europe est un concept global qui embrasse les aspects politiques, économiques, militaires et sociaux, et qui exige une coopération entre ces organisations. Aucune de celles-ci ne saurait à elle seule résoudre les problèmes de sécurité de lEurope daujourdhui.

LOTAN soccupe activement dun certain nombre de questions qui auront une importance décisive dans le domaine de la sécurité en Europe. Ainsi, nous avons près de 50.000 hommes, venant de plus de 30 pays, en Bosnie, théâtre de la première mission de maintien de la paix jamais menée par lOTAN. Dans ce pays, nous avons mis fin à la tuerie la plus horrible qui se soit produite sur le continent européen depuis la Seconde Guerre Mondiale.

A lheure actuelle, nous prenons des décisions quant aux moyens de construire une Identité Européenne de Sécurité et de Défense au sein de lOTAN. Ceci permettra aux Européens davoir plus de responsabilités dans le cadre de lAlliance et donnera la possibilité dutiliser les ressources dune manière plus efficace. Nous avons aussi lancé le projet novateur de Groupes de Forces Interarmées Multinationales (CJTF), qui permettra à lOTAN daccomplir de nouvelles missions avec plus de souplesse.

LOTAN va souvrir aux nouvelles démocraties de lEst élargissant ainsi la zone de stabilité et de sécurité en Europe. Nous développons également des liens permanents de coopération avec 27 pays qui ont adhéré au Partenariat pour la Paix. Ce programme de coopération militaire, le plus fructueux qui ait jamais existé en Europe, sera renforcé. A ce jour, nous recherchons un nouveau partenariat solide et permanent avec la Russie. Ce partenariat sera un élément fondamental de la nouvelle coopération dans le domaine de la sécurité en Europe.

Toutes ces décisions sont destinées à créer un environnement plus stable et plus prospère, dans une Europe en paix. LOTAN restera un élément clé de la nouvelle Architecture de Sécurité en Europe dans les années à venir. LAlliance entamera les tâches et affrontera les défis du futur. Elle devra notamment contribuer à létablissement dun ordre de sécurité en Europe basé sur la coopération, avec tous les pays de notre continent, y compris la Russie.

Au cours de ces dernières années ces développements au sein de lAlliance ont été tout aussi importants que la transformation du paysage de sécurité européen lui même. Alors que lOTAN poursuit sa transformation et fait face aux nombreux défis qui se présentent à elle, jaimerais souligner limportance de lAssemblée de lAtlantique Nord et des parlementaires de tous les pays membres pour lavenir de lOTAN. Sur vous reposera la tâche de faire en sorte que lopinion reste attachée aux valeurs transatlantiques communes, dencourager les Gouvernements à tenir compte des perspectives concernant lAlliance dans leur travail législatif et, ce qui est tout aussi important, de veiller à ce que les ressources consacrées à la sécurité et à la défense soient à la mesure des tâches à accomplir. De plus, comme membres du Pouvoir Législatif de chacun de nos pays, vous faites partie de ceux qui doivent approuver toute décision daccueillir de nouveaux membres.

LAssemblée de lAtlantique Nord constitue un lien institutionnel essentiel entre lOTAN et les Parlements de ses Etats membres. Nous continuerons davoir besoin de votre soutien actif dans le futur.

Comme vous le savez tous, l'une des principales questions auxquelles nous serons confrontés durant l'année à venir est la question de l'adaptation extérieure de lOTAN. A travers le Partenariat pour la Paix lancé en janvier 1994, et, surtout, le Dialogue individuel, les Etats qui souhaitent adhérer à l'OTAN sont arrivés à une bien meilleure compréhension de ce qu'implique le processus. Tour à tour l'Alliance s'est faite une idée plus claire de ce que les candidats peuvent lui apporter. Les résultats des sessions du Dialogue individuel avec les pays intéressés seront examinés par les Ministres des Affaires Etrangères à loccasion de la réunion du Conseil de l'Atlantique Nord du mois prochain avant de décider les prochaines étapes dans le processus délargissement. L'OTAN n'a pas encore déterminé les pays qui seront invités à devenir membres. Nous avons dit dès le début que le processus serait graduel, actif et transparent. Les Alliés choisiront par consensus les pays qu'ils inviteront à devenir membres. Leur adhésion contribuera à assurer la sécurité et la stabilité commune dans l'ensemble de l'Europe. Comme je vous lai dit, les parlementaires des 16 Etats membres seront invités à ratifier cette décision. C'est pourquoi je voudrais vous exposer très clairement en quoi consiste l'adaptation extérieure de l'OTAN. Il s'agit de permettre l'adhésion à une nouvelle Alliance de nouveaux Etats démocratiques d'Europe, ceux qui partagent nos valeurs démocratiques et qui sont prêts à accepter les responsabilités liées au statut de membre. Il s'agit d'encourager les réformes démocratiques et de favoriser l'apparition, dans les nouveaux pays membres de l'Alliance, des structures et des habitudes de coopération, de consultation et de recherche du consensus qui caractérisent les relations entre les Alliés actuels. Il s'agit de construire une nouvelle Alliance qui ne menace personne et répond aux intérêts de sécurité de tous. En ce sens, il est faux de penser que louverture de lAlliance à de nouveaux membres puisse avoir un effet négatif sur la sécurité de lEurope dans son ensemble. Dans une Europe plus stable, fondée sur la coopération, nous sommes tous des vainqueurs.

Cela n'est, bien sûr, pas un secret qu'un pays, la Russie, éprouve toujours des appréhensions face à ce processus. Je prends son point de vue au sérieux. J'estime quau lieu de le rejeter d'emblée, nous devrions plutôt nous efforcer sans relâche de dissiper ces conceptions erronées. Je suis convaincu que nous y parviendrons. En fait, je pense que si les Russes connaissaient mieux l'étendue des changements qui sont intervenus et qui continuent de se produire au sein de l'Alliance, ils ne seraient peut-être pas tellement opposés à louverture de lOTAN à des nouveaux membres. Depuis 1990, nous avons radicalement révisé nos structures et doctrines militaires, nous avons réduit nos forces nucléaires d'au moins 80%, et nous avons retiré d'Europe la totalité des forces nucléaires lancées à partir du sol. Grâce au Partenariat pour la Paix, nous avons établi un mécanisme permanent de coopération avec des pays extérieurs à l'OTAN, qui maintenant s'entraînent avec nous, siègent avec nous à Bruxelles, et contribuent de manière si admirable au rétablissement de la paix en Bosnie. Je suis convaincu que les Russes finiront par comprendre que les nouveaux pays n'adhéreront pas à une ancienne OTAN, conçue pour se défendre dune menace massive, mais à une nouvelle Alliance qui veut coopérer et coopérera étroitement avec la Russie.

L'OTAN et la Russie doivent s'appuyer sur leur fructueuse coopération en Bosnie pour développer un partenariat qui sera tellement solide que l'on en viendra à oublier qu'elles étaient autrefois des adversaires. Afin de consolider des relations plus étroites entre une nouvelle OTAN et une nouvelle Russie, je crois que nous devrions envisager d'établir des échanges permanents entre les militaires des deux parties. Par exemple, la présence permanente d'officiers russes au Grand quartier général de l'OTAN, et la création de bureaux de liaison de l'OTAN à l'Etat Major Général russe. Je pense que le moment est venu d'élaborer un arrangement officiel régissant les relations de l'OTAN et de la Russie. Cet accord ferait état de nos intérêts communs et mettrait en place un dispositif permanent de consultation et d'action conjointe.


Mr Chairman,

In our view, the overall relationship between NATO and Russia should reflect the fundamentally altered framework of the European security situation. While a number of important steps in that direction have already been taken by both sides, I can certainly say for NATO that we are ready to engage with Russia beyond the point reached at present. We are convinced that a new European security architecture will benefit all parties, including Russia. NATO-Russia relations should reflect the fact that Russia has become more than ever firmly embedded in the European structures that stabilize our continent. We fully realize that there can be no security without, let alone, against Russia in Europe.

While we extend a hand of co-operation to Russia, we will also intensify our relations with other partners through an enhanced Partnership for Peace. This will be a package of concrete measures designed to involve Partners even more closely in NATO activities and planning. It will not just mean more intensive joint exercises, as important as they are, but it could also include more Partner participation in NATO committees, and expanded defence planning and review process, and greater information exchanges. I will say it again: no one will lose when NATO opens its doors to new members.

One of our most important partners is Ukraine, whose continued active participation in PfP we particularly value. The independence and security of Ukraine are in the interest of all of Europe, and that is why NATO wants a special relationship with that country. We are already expanding our joint activities with Ukraine but we want to do more. A Europe in which NATO and Ukraine have such a relationship is a shining example of the kind of new Europe we are trying to build.

Another of the important issues on our agenda for December and the coming year is consolidating the internal adaptation also of the Alliance, which has been at the centre of many of the debates of this Assembly. Let me draw your attention to three main aspects of it.

First, the Combined Joint Task Force (CJTF) concept, approved in Berlin last June, will give the Alliance the kind of crisis management tool that it needs in the new security environment in Europe. CJTF are the new, flexible multinational elements in the command structure that will give NATO a better ability to deal with any crises that may emerge. Especially as the Alliance grows and potential threats become more diffuse and diverse, NATO will need to be able to call on experienced, organized multinational elements to react rapidly as need be. CJTF will enable us to undertake efficiently such tasks.

Second, we have made great progress toward the creation of a European Security and Defence Identity, one that gives Europeans more responsibility and potential for independent actions, but without undermining NATO or duplicating resources. One of the most significant achievements within NATO of the past several years has been the agreement of all of its members that the ESDI should be built within the Alliance, and not outside of it.

The ESDI within NATO is taking shape in a number of concrete ways. The Allies have all in principle agreed, for example, on the desirability of giving a European Deputy SACEUR the responsibility for developing and exercising a European military capability within NATO and for preparing to lead WEU operations. They have also all agreed, and taken steps towards, the creation of a WEU-led CJTF capability that would allow Europeans to undertake military actions using NATO assets if all the Allies agreed. And I hope that in December we can announce detailed agreements on the shape of European command elements within NATO and on effective mechanisms for the release and restitution of NATO assets to and from the WEU.

Third, internal adaptation also entails the streamlining of command structures, to make them more efficient, more flexible and better able to accommodate the ESDI and CJTF. The Military Committee is now completing its Long Term Study of future command arrangements, and the NAC will consider these ideas in December.

Most of the basic principles of command structure reform have been agreed, but further compromises among Allies will be necessary. Reducing numbers of command posts is always politically sensitive, and doing so is made all the more challenging by the fact that NATO may soon be welcoming new members into its integrated command structure. NATO has always proved capable of reaching consensus on many difficult issues. This complicated exercise should not be an exception.

Being in France I cannot avoid mentioning another important initiative of NATO, the Mediterranean Dialogue, something we have been pursuing for the past 18 months with six countries in North Africa and the Middle East. As part of this relationship, NATO has regular bilateral meetings with these countries, both to help them understand how a security community such as NATO works, and to listen to their own security concerns. The Mediterranean region is of critical importance to all the NATO member states, and I believe we should expand our level of contacts and information exchanges with our Mediterranean partners. These ideas will be discussed by Alliance Foreign Ministers at the NAC in December. As we continue to develop ties with our Eastern partners, we will also look to the South to promote stability and continuity along with the EU and the WEU, making the Mediterranean into an area of peace and co-operation.

In discussing past accomplishments and upcoming challenges, I cannot fail to mention the IFOR operation in Bosnia, where all NATO members, alongside more than a dozen Partner countries and forces from a range of other countries, have co-operated so well in helping to bring peace and reconstruction to a war-ravaged land. What could be better evidence of NATOs continued relevance, and to its new functions and structures, than this? The IFOR operation has demonstrated to all that it would have not been possible without NATO, with its integrated military commands, capacities for force projection, and ability to integrate Partners. By preserving these structures, and by continuing to adapt them with innovations like CJTF, ESDI and enhanced Partnership, we will be equipped to deal with any Bosnia-like crises in the future, hopefully before they develop.

We have accomplished a great deal, and no one who has been to Bosnia as often as I have can fail to be impressed with the changes that have taken place over the past year. But Bosnia is still a fragile country, and co-operation within the common institutions is just getting underway. For this reason, I believe the international community, including NATO, must remain engaged in Bosnia. We have invested too much, and accomplished too much, to abandon the country now.

Last week, here in Paris, a framework document with the guiding principles for the consolidation of peace in Bosnia was agreed. Just this week, the North Atlantic Council has agreed in principle to help consolidate the peace in Bosnia in 1997, though a follow-on military presence. IFOR will have completed its mission on 20 December. The new force, which will have a new mandate, will undertake tasks different from those IFOR had to deal with in 1996. In 1997, there will be greater emphasis on the civilian side of the peace implementation process. The new force will provide a secure environment for this to happen and allow peace in Bosnia to be maintained.

I have left until the end an area to which I attach particular importance, and in which I believe the North Atlantic Assembly has a critical rôle to play. Let me say a word about the importance of the long-term value of the transatlantic partnership, and about the need to continue to foster it. Allow me here to address myself in particular to the members of the US Congress and Canadian Parliament who are with us today, and whose role is instrumental in the maintenance and enhancement of this link. One of the main lessons of Bosnia - and indeed of this entire Century - is that Europe is a more secure and stable place when Europeans and North Americans are working together, and when the United States is actively involved in the continents affairs.

As we look towards the next Century, I believe we must ensure that such American commitment endures and we must take active steps to ensure that Europe and North America never grow apart. This transatlantic partnership is based on common perspectives, values and ideals, and we must make sure that they exist in the future years as they have in the past.

As Secretary General of NATO, I turn to you, the parliamentarians and members of the North Atlantic Assembly, for ideas, encouragement and support as we face all these challenges. I am confident that I can count on your support now and in the future, just as in the past.


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