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Updated: 12-Mar-2001 | NATO Speeches |
Londres 5 juillet
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Déclaration d'ouverture au Sommet de l'OTANDiscours du Secrétaire générale, Manfred WörnerLa guerre froide appartient désormais au passé. Laissant
derrière elle une période d'affrontement, notre Alliance
s'engage sur la voie de la coopération. Nous construisons une Europe
nouvelle, une Europe cimentée par l'aspiration, libre de toutes
entraves, à la liberté, à la démocratie et
à la prospérité. Jamais le continent n'a eu une occasion
aussi réelle de dépasser le cycle de la guerre et de la
paix qui a empoisonné son histoire. Nous avons pour l'Europe un projet précis, que nous avons d'ailleurs
exposé dans la déclaration faite au sommet du Quarantième
anniversaire, il y a tout juste un an. A notre réunion d'aujourd'hui,
il nous appartiendra de tracer la suite de l'itinéraire qui mène
à l'aboutissement de ce projet, à savoir l'avènement
d'une Europe entière et libre. Notre objectif n'est pas seulement
de préserver la paix, mais de la consolider. Ces dernières semaines, une série de réunions ministérielles
a permis de définir les éléments de base à
partir desquels l'Alliance pourra apporter sa contribution à une
Europe nouvelle. Déjà, nous répondons au changement
par le changement, en faisant preuve d'esprit d'initiative. Nous adaptons
l'Alliance, tendant la main à tous ceux qui souhaiteraient bâtir
l'Europe chère à notre coeur. Nous désirons maintenant
renouveler cette offre de coopération et lui donner une forme concrète.
Nous voulons voir dans l'Union soviétique et dans les pays d'Europe
centrale et orientale des partenaires et des amis en puissance. Le choix
d'une politique de coopération n'est que le prolongement logique
de la doctrine Harmel. A présent, l'Alliance exploite pleinement
ses atouts, confirmant ainsi le rôle prééminent qu'elle
est appelée à jouer dans l'instauration de la stabilité
et du changement pacifique. Premièrement, de liquider l'héritage de la guerre froide,
par la conclusion d'un accord sur les forces conventionnelles en Europe,
et de poursuivre le processus de maîtrise des armements. Il nous
incombe en effet d'adapter sans tarder la situation militaire aux nouvelles
réalités politiques européennes. Deuxièmement, d'aider à la mise en place d'une nouvelle
architecture européenne qui unisse toutes les nations. A cet égard,
l'Alliance jouera un rôle central, comme en témoigne le présent
sommet. Nous présenterons des propositions concrètes en
vue de conférer à la CSCE un rôle plus important dans
l'édification de cet ordre nouveau. Troisièmement, de maintenir sa pression en faveur d'un règlement
des aspects extérieurs de l'unité allemande qui soit satisfaisant
pour toutes les parties intéressées. L'appartenance pleine
et entière de l'Allemagne à notre Alliance - et à
elle seule - est un gage de stabilité pour une Europe en transition. Enfin, notre Alliance continuera à prévenir la guerre,
tâche qui n'est pas devenue moins importante du seul fait que la
menace la plus directe qui pesait sur la paix en Europe se soit maintenant
estompée. Il subsiste de nombreux risques d'instabilité,
tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du continent,
et il nous faut aujourd'hui nous prémunir contre ces dangers si
nous ne voulons pas en être demain les victimes. L'Alliance ne parviendra pas à mener à bien ses tâches
nouvelles si elle échoue dans sa mission la plus ancienne et la
plus fondamentale : la sauvegarde de la paix. Nous devons conserver une
défense solide qui, loin de constituer une entrave au changement,
en est le préalable indispensable. Jamais nos armes n'ont été
une menace pour quiconque, jamais elles ne le seront. L'Amérique du Nord comme l'Europe ne pourront profiter de la sécurité
et de la prospérité que si elles demeurent solidaires. L'Europe
d'aujourd'hui - plus forte et mieux intégrée - peut apporter
sa contribution au resserrement de liens transatlantiques toujours plus
fructueux, en exerçant les responsabilités qui lui reviennent
sur l'échiquier mondial. Il n'existe aucun défi qu'une Alliance
unie ne puisse relever. Permettez-moi enfin d'exprimer, au nom de tous les Alliés, notre
profonde gratitude au Gouvernement de Sa Majesté et à son
Premier ministre, Madame Margaret Thatcher, pour leur hospitalité
et leur chaleureux accueil.
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