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Updated: 12-Mar-2001 NATO Speeches

Londres
5 juillet
1990

Déclaration d'ouverture au Sommet de l'OTAN

Discours du Secrétaire générale, Manfred Wörner

La guerre froide appartient désormais au passé. Laissant derrière elle une période d'affrontement, notre Alliance s'engage sur la voie de la coopération. Nous construisons une Europe nouvelle, une Europe cimentée par l'aspiration, libre de toutes entraves, à la liberté, à la démocratie et à la prospérité. Jamais le continent n'a eu une occasion aussi réelle de dépasser le cycle de la guerre et de la paix qui a empoisonné son histoire.

Nous avons pour l'Europe un projet précis, que nous avons d'ailleurs exposé dans la déclaration faite au sommet du Quarantième anniversaire, il y a tout juste un an. A notre réunion d'aujourd'hui, il nous appartiendra de tracer la suite de l'itinéraire qui mène à l'aboutissement de ce projet, à savoir l'avènement d'une Europe entière et libre. Notre objectif n'est pas seulement de préserver la paix, mais de la consolider.

Ces dernières semaines, une série de réunions ministérielles a permis de définir les éléments de base à partir desquels l'Alliance pourra apporter sa contribution à une Europe nouvelle. Déjà, nous répondons au changement par le changement, en faisant preuve d'esprit d'initiative. Nous adaptons l'Alliance, tendant la main à tous ceux qui souhaiteraient bâtir l'Europe chère à notre coeur. Nous désirons maintenant renouveler cette offre de coopération et lui donner une forme concrète. Nous voulons voir dans l'Union soviétique et dans les pays d'Europe centrale et orientale des partenaires et des amis en puissance. Le choix d'une politique de coopération n'est que le prolongement logique de la doctrine Harmel. A présent, l'Alliance exploite pleinement ses atouts, confirmant ainsi le rôle prééminent qu'elle est appelée à jouer dans l'instauration de la stabilité et du changement pacifique.

Mais l'Europe n'est pas encore à l'abri de tout danger. L'Alliance, qui a tant contribué à l'effacement de la douloureuse division de l'Europe, doit assumer toutes ses responsabilités, aux côtés d'autres institutions occidentales, pour faire profiter chaque nation européenne de la stabilité et de la sécurité dont bénéficient ses propres membres. L'OTAN exercera une influence déterminante dans quatre domaines; il s'agira :

Premièrement, de liquider l'héritage de la guerre froide, par la conclusion d'un accord sur les forces conventionnelles en Europe, et de poursuivre le processus de maîtrise des armements. Il nous incombe en effet d'adapter sans tarder la situation militaire aux nouvelles réalités politiques européennes.

Deuxièmement, d'aider à la mise en place d'une nouvelle architecture européenne qui unisse toutes les nations. A cet égard, l'Alliance jouera un rôle central, comme en témoigne le présent sommet. Nous présenterons des propositions concrètes en vue de conférer à la CSCE un rôle plus important dans l'édification de cet ordre nouveau.

Troisièmement, de maintenir sa pression en faveur d'un règlement des aspects extérieurs de l'unité allemande qui soit satisfaisant pour toutes les parties intéressées. L'appartenance pleine et entière de l'Allemagne à notre Alliance - et à elle seule - est un gage de stabilité pour une Europe en transition.

Enfin, notre Alliance continuera à prévenir la guerre, tâche qui n'est pas devenue moins importante du seul fait que la menace la plus directe qui pesait sur la paix en Europe se soit maintenant estompée. Il subsiste de nombreux risques d'instabilité, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du continent, et il nous faut aujourd'hui nous prémunir contre ces dangers si nous ne voulons pas en être demain les victimes.

L'Alliance ne parviendra pas à mener à bien ses tâches nouvelles si elle échoue dans sa mission la plus ancienne et la plus fondamentale : la sauvegarde de la paix. Nous devons conserver une défense solide qui, loin de constituer une entrave au changement, en est le préalable indispensable. Jamais nos armes n'ont été une menace pour quiconque, jamais elles ne le seront.

L'Amérique du Nord comme l'Europe ne pourront profiter de la sécurité et de la prospérité que si elles demeurent solidaires. L'Europe d'aujourd'hui - plus forte et mieux intégrée - peut apporter sa contribution au resserrement de liens transatlantiques toujours plus fructueux, en exerçant les responsabilités qui lui reviennent sur l'échiquier mondial. Il n'existe aucun défi qu'une Alliance unie ne puisse relever.

Permettez-moi enfin d'exprimer, au nom de tous les Alliés, notre profonde gratitude au Gouvernement de Sa Majesté et à son Premier ministre, Madame Margaret Thatcher, pour leur hospitalité et leur chaleureux accueil.

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