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Updated: 12-Mar-2001 | NATO Speeches |
Turnberry7 et 8 juin 1990 |
Allocution d'ouverture à la Réunion Ministérielle du Conseil de l'Atlantique NordDiscours du Secrétaire générale, Manfred WörnerAu nom du Conseil de l'Atlantique Nord, je voudrais exprimer aux autorités
du Royaume-Uni notre profonde reconnaissance pour le si chaleureux accueil
qu'elles nous ont réservé à Turnberry. Le moment est venu de créer un nouvel ordre européen, un
ordre pour une Europe qui soit sans division, libre et en paix. En tant
que membres de l'Alliance atlantique, nous prenons les décisions
et nous concevons les politiques nécessaires à cette fin.
Notre Alliance doit jouer un rôle majeur dans cette entreprise.
Nous avons toujours apporté nos encouragements et notre contribution
au changement, et nous continuerons de le faire : tel est le message central
de nos réunions de ce printemps. Si nous voulons être à
même de relever le défi du changement, nous devons changer
nous-mêmes. Nous donnons à l'Alliance les moyens de jouer
son rôle comme partenaire dans la stabilité et le progrès. Les deux éléments fondamentaux de la politique de l'Alliance
- la défense et le dialogue - ont porté leurs fruits. En
suivant la voie que nous nous sommes tracée, il y a plusieurs décennies,
nous avons contribué à créer un monde nouveau que
nous voyons se développer aujourd'hui et que nous devons continuer
de bâtir. Le rapport Harmel, publié en 1967, contenait une observation fondamentale
sur le dépassement de la division de l'Europe de l'après-guerre.
Il y était souligné que "aucun règlement définitif
et stable en Europe n'est possible sans une solution de la question allemande,
qui est au coeur des tensions actuelles en Europe. Tout règlement
de ce genre devra faire disparaître les barrières A présent que ce stade a été atteint, nous pouvons,
et nous allons, ajouter une nouvelle troisième dimension à
notre politique : la coopération. Nous comptons dépasser
la confrontation pour coopérer avec tous les Etats qui ont un intérêt
en Europe. Notre Alliance continuera de garantir la sécurité et la
stabilité en Europe. Nous sommes entrés dans une période
qui offre des perspectives de coopération et de gestion pacifique
du changement, et d'ajustement de notre manière de penser à
propos de la sécurité. La forte réduction du risque
de conflit militaire en Europe et la conclusion d'un traité sur
la maîtrise des armements conventionnels en seront les fondements. Les résultats de nos récentes réunions ministérielles
donnent déjà forme concrète à notre vision,
et nous ne doutons pas que l'Union soviétique finisse par reconnaître
pleinement cette nouvelle dimension. Nous recherchons l'instauration d'un
cadre de coopération qui ajoute à la sécurité
de tous et ne réduise la sécurité d'aucun. Nous voulons
construire un cadre de coopération. La conclusion d'un traité
sur les FCE en est la première étape essentielle. Nous sommes
partisans d'une CSCE améliorée et renforcée. Une
CSCE ainsi revigorée sera un important complément de l'Alliance,
que, cependant, elle ne saurait remplacer. L'Alliance atlantique restera un pilier essentiel de toute structure
de sécurité européenne future. Une Allemagne unifiée
fermement ancrée dans les structures de l'Ouest et participant
pleinement à la CSCE revigorée apportera une contribution
vitale. L'Europe, y compris l'Union soviétique, acquerra la stabilité
qui doit, après tant de siècles de conflit, former la base
d'une véritable Europe de la coopération. Dans de telles
circonstances, l'Union soviétique a tout à gagner : la paix,
la sécurité, la stabilité et un partenariat authentique. L'Alliance n'a pas à s'inventer un rôle politique : l'histoire le lui a donné. Notre programme d'action est ambitieux, mais pas irréaliste. J'attends beaucoup de la réunion que nous allons tenir ici, à Turnberry, et du Sommet de l'Alliance à Londres. Tous deux apporteront une importante contribution à cette action et préciseront nos orientations futures.
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