Header
Mise à jour : 8-février-2001 Revue de l'OTAN

Edition Web
Vol. 48 - No. 3
Hiver 2000 2001
p.12-15
 

A la recherche de solutions en matière
de sécurité

David Lightburn examine le paysage militaire de la Bosnie et analyse
les programmes internationaux visant à instaurer une sécurité à long terme.
David Lightburn est analyste au Pearson Peacekeeping Center
de Nouvelle-Ecosse (Canada). Il a été membre du Secrétariat
international de l'OTAN et a pris part, du printemps 1992
à l'automne 2000, à l'action menée pour développer la
participation de l'Alliance au maintien de la paix, y compris son
Programme de coopération en matière de sécurité avec la Bosnie.


Chanter en choeur: Les soldats bosniaques, croates et serbes doivent travailler la main dans la main pour instaurer une sécurité à long terme en Bosnie.
(Reuters photo - 177Kb)

Lorsque les armes se sont tues et que les soldats de la paix dirigs par l'OTAN se sont dploys en Bosnie-Herzgovine (la Bosnie), en dcembre 1995, la guerre avait pris fin, mais la paix restait fragile. La Bosnie tait divise en camps militaires hostiles; les relations entre les forces armes d'ethnies rivales taient antagonistes, et une prsence militaire trangre tait ncessaire pour prvenir une reprise des combats. L'Accord de Dayton comportait un calendrier dtaill pour les obligations d'ordre militaire, que devait respecter chacun des anciens belligrants, mais si l'on voulait faire en sorte que l'accord ne soit pas qu'un simple cessez-le-feu, il ne suffisait pas de sparer et de mettre sous contrle les diverses forces militaires prsentes en Bosnie. Afin d'instaurer une scurit long terme et d'empcher une reprise des hostilits, l'OTAN et d'autres organisations internationales ont alors labor une srie de programmes destins faire rgner la confiance entre soldats d'origines ethniques diffrentes et aider crer les conditions propices au dveloppement d'un cadre de scurit appropri, rentable et solide.

L'Accord de Dayton reconnaissait l'existence en Bosnie de deux armes spares celle de la Fdration de Bosnie-Herzgovine, l'entit prdominance croate et bosniaque musulmane (Bosniaque), et celle de la Republika Srpska, l'entit prdominance serbe. En ralit, cependant, il existait et il existe toujours trois armes, tant donn que les forces croates et bosniaques n'ont pas t intgres dans leur structure ou dans la pratique et que la coopration entre elles est minimale et superficielle. Ce curieux tat de choses reprsente l'hritage de prs de quatre annes d'une guerre au cours de laquelle trois forces base ethnique, comportant un groupe htroclite de soldats de mtier, de paramilitaires, d'appels, de volontaires trangers, de gurilleros et de policiers paramilitaires, se sont battues la fois pour leur territoire et pour leur survie. Il reflte aussi l'engagement dans le conflit d'Etats voisins et d'autres pays, ainsi que l'assistance que ceux-ci ont apporte. En outre, au lendemain des combats, de grandes quantits d'armes et de munitions taient, soit dtenues par des particuliers, soit entreposes dans de vritables arsenaux appartenant la police.

Vue de l'extrieur, l'architecture de scurit interne de la Bosnie fait apparatre des dysfonctionnements manifestes. Dans les deux entits, une conomie dfaillante a beaucoup de mal entretenir des armes spares et plthoriques mdiocre ment quipes et entranes. De plus, l'absence d'un vrai dialogue entre les communauts militaires et de dfense des peuples qui constituent la Bosnie limite srieusement la volont politique de mettre sur pied une politique de dfense commune et des structures militaires conjointes. Le pays se trouve ainsi priv des moyens d'intgrer les structures europennes ou euro-atlantiques, et mme de collaborer avec diffrentes nations dans le domaine de la dfense, ce qui le rend incapable d'assurer sa propre scurit sans la prsence des soldats de la paix dirigs par l'OTAN.

L'Accord de Dayton a donn la responsabilit de la dfense aux entits, mais la scurit et la stabilit long terme ne sont possibles que si les Bosniaques de ces deux entits parviennent se parler, cooprer et s'entendre pour mettre en place les structures et les moyens ncessaires la dfense commune de leur pays. Or, aucune coopration digne de ce nom n'est encore apparue au niveau de l'Etat, o la mfiance rgne toujours entre les trois groupes ethniques.

Depuis 1997, la communaut internationale cherche promouvoir la coopration militaire entre les entits et renforcer l'efficacit de la Commission permanente aux affaires militaires, l'institution militaire commune mise en place aux termes de l'Accord de paix, en dveloppant son rle de mcanisme central pour la dfense. Dans le cadre du Conseil de mise en œvre de la paix (PIC), l'autorit intergouvernementale qui supervise le processus de paix en Bosnie, la communaut internationale s'emploie convaincre toutes les parties du caractre dynamique essentiel de l'Accord de Dayton, qui a fix un plancher plutt qu'un plafond, et est conu comme un processus devant mener une paix et une scurit autonomes long terme, et non comme un ensemble de conditions minimales pour une stabilit court terme.

L'Accord de Dayton prvoyait une cessation immdiate des hostilits, la sparation des forces armes des parties au conflit et la cration d'un environnement sr dans lequel la communaut internationale et les habitants de la Bosnie pourraient mettre en chantier le processus de rconciliation, le retour des rfugis et le travail de reconstruction. En dcembre 1995, les trois armes de Bosnie, harasses et dsorganises, n'opposrent qu'une trs faible rsistance la Force de mise en œvre (IFOR) dirige par l'OTAN et accdrent aux nombreuses demandes initialement formules par la communaut internationale. Parmi celles-ci figuraient la remise de territoires, l'tablissement d'une zone de sparation, le cantonnement du matriel lourd et du personnel militaire, l'application des rgles et procdures fixes par l'IFOR en matire d'entranement, un dminage coordonn, la cration de commissions militaires communes et la libert de mouvement pour l'IFOR et la communaut internationale.

Rtrospectivement parlant, on peut dire que les forces armes et les autorits de la dfense des deux entits ont fort bien appliqu les conditions prvues. Il n'y a pas eu de reprise des hostilits, un environnement sr a t garanti aux organismes civils travaillant en Bosnie et le district stratgique et disput de Brcko a t dmilitaris. Les armes ont t dtruites comme convenu, le dminage a commenc et les deux entits ont entrepris de restructurer leurs armes et d'en rduire la taille. Ainsi, l'IFOR et la Force de stabilisation (SFOR), qui lui a succd, ont pu aller au-del de la supervision de la mise en œvre des aspects purement militaires de l'Accord de Dayton et commencer pauler les organismes civils. De cette faon, la SFOR a jou un rle grandissant dans l'action internationale visant rformer la socit bosniaque et mettre fin aux pratiques perverses telles que le contrle par les autorits politiques de l'conomie, des mdias et de la police.

La Commission permanente aux affaires militaires, l'institution de dfense commune de la Bosnie prvue par l'Accord de Dayton, a t mise sur pied, mais elle restait sans pouvoirs en l'absence d'un vrai dialogue entre les parties dans les domaines de la scurit et de la dfense. En 1997, l'OTAN a lanc un Programme de coopration en matire de scurit entre l'Alliance et la Bosnie afin de faire avancer le processus de rconciliation dans le pays en aidant les autorits militaires et de dfense stimuler ce dialogue et de donner un coup de fouet la coopration interne dans le domaine de la dfense.

Les premires activits, principalement des cours dispenss l'Ecole OTAN d'Oberammergau, en Allemagne, visaient promouvoir la rconciliation et les possibilits de dialogue entre les diffrents participants, ainsi qu' apporter des informations de base sur les objectifs des divers programmes de la communaut internationale en Bosnie. Des groupes comprenant jusqu' 45 officiers et fonctionnaires de la dfense ont t runis, avec une gale reprsentation de chacun des trois peuples de Bosnie. En novembre 2000, plus de 450 personnes avaient particip ces cours, dont des ministres de la dfense et leurs adjoints, des chefs d'tat-major de la dfense et d'autres hauts reprsentants des milieux politiques et militaires, ainsi que des commandants et collaborateurs de rang moins lev et des dlgus d'autres ministres.

Beaucoup de participants ont pu renouer des liens avec des collgues d'un groupe ethnique diffrent, en remontant au temps qu'ils avaient pass ensemble dans l'ancienne Arme populaire yougoslave, et mme, dans certains cas, sur les bancs de l'cole. Tous ont apprci la possibilit qui leur tait offerte de dbattre politiques et perspectives avec des reprsentants des milieux internationaux. Leur soif d'information tait manifeste, et ils ont souvent mieux compris le rle jou par les divers organismes internationaux dans leur pays, rle qui, dans bien des cas, leur avait t dcrit de faon trs diffrente par leurs autorits et leurs mdias. Les groupes se sont mls sans aucun problme, et des relations d'amiti se sont tablies. Les changes de vues ont t francs, de mme que ceux des souvenirs de guerre entre anciens adversaires.

En 1999, le Programme de coopration en matire de scurit est entr dans une deuxime phase. Il s'agissait d'apporter des informations plus dtailles sur l'approche de la communaut internationale concernant la scurit et une tude plus approfondie de la consolidation de la paix, du dveloppement du pays et des dfis poss la Bosnie. En plus des cours classiques, l'OTAN a organis un certain nombre de sminaires spcialiss l'intention de reprsentants de la dfense et d'autres milieux, et elle a accueilli divers groupes de fonctionnaires et de journalistes de Bosnie. A titre exprimental, une runion d'anciens tudiants s'est tenue en 1999, date laquelle 250 Bosniaques avaient particip aux cours d'Oberammergau. Prs de 200 personnes venues de toute la Bosnie ont assist cette runion, qui a eu lieu au quartier gnral de la SFOR, Sarajevo. Par la suite, une runion organise localement Banja Luka, en Republika Srpska, a connu le mme succs. Des rencontres analogues doivent encore tre organises en vue de donner une suite positive aux contacts ns ou renous Oberammergau.

Le programme est maintenant entr dans une phase qui est davantage tourne vers l'avenir. Celle-ci consiste amener les responsables bosniaques et la gnration montante des personnalits du domaine de la dfense laborer des rponses aux principaux dfis de scurit poss leur pays. La Bosnie ne peut pas continuer indfiniment compter sur une prsence arme extrieure pour sa stabilit et sa scurit internes, pas plus que la communaut internationale ne peut continuer affecter cette fin des ressources du niveau que nous connaissons aujourd'hui.

Au cours des deux dernires annes, le Conseil de mise en œvre de la paix a recens les lments requis pour que la stabilit en Bosnie devienne durable et autonome. Les Ministres des affaires trangres runis Madrid en dcembre 1998 ont appel les parties mettre au point une politique de scurit commune pour la Bosnie, ainsi qu'une dimension nationale dans le domaine de la dfense. Cette action devait comporter le renforcement de la Commission permanente aux affaires militaires et une plus grande coopration entre les forces armes des deux entits, ainsi qu'une doctrine militaire commune et l'tablissement d'un programme de formation et de dveloppement. A Bruxelles, en mai 2000, le Conseil de mise en œvre de la paix a fix de nouveaux objectifs, dont la transformation de la Commission permanente aux affaires militaires en une institution de dfense efficace au niveau national, l'laboration de structures de forces soutenables et financirement abordables la mesure des besoins de scurit long terme de la Bosnie, la totale transparence de l'aide militaire extrieure et un commandement et un contrle unifis des forces armes capables d'tre dployes conjointement sous l'gide d'organisations de scurit internationales et rgionales.

Plusieurs organisations internationales prtent leur concours au bon droulement de ce processus. Outre son Programme de coopration en matire de scurit, l'OTAN participe, par l'intermdiaire de la SFOR, aux efforts dploys pour restructurer les forces armes de la Bosnie, pour en rduire la taille et pour introduire le concept d'une inspection gnrale, sous la forme d'un bureau actuellement dirig par un colonel amricain, mais appel devenir finalement une institution nationale charg de surveiller le comportement des militaires de haut rang et de veiller ce qu'ils n'abusent pas de leur autorit, ne s'engagent pas dans des affaires douteuses et se tiennent l'cart de la politique. Le Bureau du Haut Reprsentant apporte une aide l'volution de la Commission permanente aux affaires militaires. L'Organisation pour la scurit et la coopration en Europe (OSCE) poursuit ses travaux dans le domaine des mesures de confiance et de la matrise des armements. Par ailleurs, la Mission des Nations Unies en Bosnie tudie la faon dont ce pays pourrait contribuer aux missions internationales de maintien de la paix dans d'autres rgions du monde.

Un cadre de dlibrations futures a t soumis aux reprsentants militaires et civils bosniaques participant aux stages de coopration en matire de scurit organiss par l'OTAN durant l'anne 2000 et aux hauts fonctionnaires des ministres de la dfense et des affaires trangres prsents lors d'un sminaire tenu Oslo au cours de l't 2000. Deux ncessits fondamentales sont apparues s'agissant de l'laboration d'un concept viable pour une stabilit durable et autonome du pays. Il faudra d'abord tablir un ensemble de fonctions essentielles dont la Bosnie devra diriger l'excution et assumer clairement la responsabilit. Selon le Conseil de mise en œvre de la paix, il s'agit de la mise au point d'une politique de scurit et de dfense commune, de l'tablissement d'une institution de dfense centrale, de la cration de forces armes plus petites, professionnelles, financirement abordables et agissant en coopration, et d'initiatives prendre entre les forces armes de Bosnie concernant d'autres mesures de confiance et de scurit.

Il faudra ensuite laborer avec la communaut internationale un ensemble de mesures de scurit cooprative conformes l'approche collective et cooprative de la scurit qui est apparue en Europe depuis la fin de la Guerre froide. Comme la plupart des pays europens, la Bosnie ne peut pas, pour sa dfense, compter seulement sur le maintien de forces importantes le long de ses frontires. Elle devra donc convenir avec la communaut internationale d'un certain nombre de mesures de scurit cooprative en les prfrant des garanties de scurit formelles offertes par d'autres pays ou groupes de pays. Ainsi pourraient tre prvus le maintien d'une prsence militaire internationale, dont la nature et la dimension devraient tre dtermines, mais qui aurait pour premier objectif d'aider la mise sur pied du systme de dfense envisag l'chelle nationale, une participation, terme, de la Bosnie au Programme du Partenariat pour la paix de l'OTAN ou d'autres associations internationales, la ralisation de progrs dans les pourparlers sur la matrise des armements au niveau rgional demands dans l'Accord de Dayton, perspective qui suscite un peu plus d'optimisme depuis les vnements politiques positifs enregistrs Belgrade comme Zagreb, et l'tablissement de liens et d'changes militaires troits et ouverts avec la Serbie, la Croatie et d'autres Etats voisins, qui contribuerait la stabilit et l'instauration de la confiance l'chelle rgionale.

Les responsables bosniaques de la dfense cooprent prsent avec la communaut internationale pour appliquer le programme que leur a fix le Conseil de mise en œvre de la paix. L'un des dfis qui se prsentent dans l'immdiat consiste crer un cadre pour une coopration durable et substantielle entre les deux forces armes du pays. Une telle restructuration n'aurait pas pour but de fondre ces forces (qui sont trois en ralit) en une seule arme intgre, comme le prtendent certains, qui voudraient faire drailler le processus. Toute restructuration des forces devrait reflter et respecter la culture et les traditions des peuples qui composent le pays, comme c'est le cas dans certaines nations occidentales, dont la Belgique, le Canada et le Royaume-Uni.

Il ne s'agit pas, par exemple, d'intgrer les forces des entits aux chelons subordonns. En fait, l'une des ides avances est d'laborer une structure de commandement et de contrle unifie au niveau national, avec une certaine mixit de l'entranement et de la formation, l'action des forces tant rgie par une politique de dfense et une doctrine militaire communes et soumise la Prsidence par l'intermdiaire de la Commission permanente aux affaires militaires. Ces forces seraient charges de maintenir la souverainet et l'intgrit territoriale du pays conformment au droit international, de contribuer la scurit internationale dans le cadre de missions de maintien de la paix des Nations Unies et d'autres missions l'tranger, et d'apporter une aide aux autorits civiles en cas de situation d'urgence, de catastrophe ou de ncessit d'ordre social.

Des progrs sont dj raliss dans certains des domaines recenss par le Conseil de mise en œvre de la paix. Les budgets des forces armes et de la dfense ont t rduits dans les deux entits d'environ 15 % en 1999, et une rduction analogue est prvue pour 2000. Cependant, la poursuite de ces progrs n'est pas du ressort de la communaut internationale; elle dpendra de l'importance du soutien politique et public qui lui sera accord en Bosnie.

Le principal obstacle demeure le manque de volont politique dans le domaine de la dfense, au niveau national comme celui des entits. Il faut un changement d'attitude radical de la part des membres de la prsidence collgiale et des autres dirigeants de l'Etat et des entits. Le fait que les structures du pouvoir reposent sur des bases ethniques et que nombre de milieux influents conservent des doutes sur les mobiles sous-jacents des autres groupes ethniques n'est pas propice un climat de coopration. De plus, certains officiels continuent faire valoir que l'Accord de Dayton a attribu la responsabilit de la dfense aux entits. C'est l que rside en particulier l'une des entraves l'volution de la Commission permanente aux affaires militaires. Le secrtariat de la Commission n'a toujours pas de sige permanent, dpend de la communaut internationale pour la technologie de l'information, est sous-effectif de faon chronique (du fait qu'il est tributaire des entits pour sa dotation en personnel) et n'a donc pas t en mesure d'avancer sur les questions de fond, devant se contenter de remplir des fonctions qui sont largement d'ordre administratif.

D'autres obstacles d'importance tiennent une absence manifeste de comprhension des concepts de dfense modernes. Les armes restent plthoriques et d'un entretien trop onreux; le nombre d'hommes en uniforme dpasse de loin la fois les besoins de scurit lgitimes et les normes europennes. Dans les deux entits, la plupart des armes et des autres quipements essentiels sont dpasss et en mauvais tat de fonctionnement. Les armes ont du mal maintenir un niveau d'entranement satisfaisant. Les budgets de la dfense se situent eux aussi au-del des normes internationales et constituent une lourde charge pour l'conomie dfaillante des deux entits. Cependant, il n'existe encore en Bosnie pratiquement pas de dialogue public sur la scurit et la dfense, de sorte que l'opinion n'exerce aucune pression pour que les forces armes du pays dpassent une situation de cessez-le-feu.

Si l'on veut obtenir le soutien de l'opinion publique, il faudra que soit lance une campagne d'information agressive et concerte visant faire prendre conscience des problmes l'homme de la rue et stimuler un vrai dialogue sur les questions de scurit. Une organisation plus rationnelle de milieux militaires qui seraient davantage tourns vers l'extrieur donnerait aux Bosniaques un message positif, en liminant les risques d'une reprise des hostilits et en ouvrant la perspective d'une stabilit long terme. Cela aurait en mme temps pour effet de relancer la rconciliation dans d'autres domaines et d'aider attirer les investissements de l'tranger vers le pays comme vers la rgion. On peut esprer que les perspectives de progrs vont s'amliorer mesure que la Bosnie commencera peu peu rintgrer le reste de l'Europe et que l'opinion publique comprendra combien la structure de dfense actuelle est inadapte et prjudiciable au processus de normalisation l'intrieur comme l'extrieur de la Bosnie.