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Mise à jour: 16-Feb-2000 Revue de l'OTAN

Edition Web
Vol. 47 - No. 2
Eté 1999
p. 14/18

Quand l'usage de la force devient ncessaire:
la rponse militaire de l'OTAN
la crise du Kosovo

Gnral Wesley K. Clark, Commandant suprme
des forces allies en Europe


Le gnral Wesley Clark (SACEUR) dans lhabitacle dun chasseur lors de sa visite la base arienne dIstrana, dans le nord de lItalie,
le 29 mai. (photo AP - 49Kb)
Après des mois de répression grandissante contre les Albanais du Kosovo et une série de violations des accords conclus avec la communauté internationale, l'OTAN a engagé une action contre l'appareil militaire de Slobodan Milosevic, le 24 mars 1999. Son opération aérienne avait
pour but de contraindre Belgrade à mettre un terme à sa violente campagne d'épuration ethnique au Kosovo, tandis que les forces de l'OTAN apportaient une aide humanitaire aux victimes des attaques de son armée. Le succès de la campagne aérienne a obligé Milosevic à se plier aux exigences de l'OTAN et a jeté les bases de l'instauration de la paix. Une force internationale dirigée par l'OTAN a commencé à se déployer immédiatement après le retrait des forces serbes, avec pour mission de mettre en oeuvre l'accord de paix et d'assurer le retour de centaines de milliers de réfugiés kosovars.

Depuis l'espace aérien du Kosovo comme dans les camps de réfugiés installés en Albanie et dans l'ex-République Yougoslave de Macédoine(1), les forces alliées ont pu mesurer quotidiennement les terribles conséquences de l'«épuration ethnique» - l'expulsion délibérée, par la violence, de tout un peuple de sa terre natale. Même à 5.000 mètres au-dessus du Kosovo, ces conséquences n'étaient que trop évidentes: des villages désertés et détruits, des centaines de milliers de personnes lancées sur les routes de l'exode, les ruines fumantes de milliers d'habitations. Sur le terrain, le récit des sévices et des actes de barbarie - exécutions sommaires, viols organisés et violences commises sur les jeunes comme sur les vieillards - témoignait encore davantage de la campagne de terreur menée par la République fédérale de yougoslavie à l'encontre de sa minorité albanaise. Les opérations Allied Force et Allied Harbour ont eu pour but d'inverser les effets de ces ctes criminels.

Employer la force et apporter une aide


Une colonne de vhicules militaires serbes quittant le sud du Kosovo croise un contingent de US Marines de la KFOR se dployant vers la ville de Pozaranje, le 14 juin.
(photo AP - 78Kb)

Ces deux aspects des opérations de l'OTAN, l'un concernant l'emploi direct de la force et l'autre l'apport d'une assistance humanitaire, ainsi que l'envoi d'éléments précurseurs d'une force de mise en oeuvre de la paix, ont traduit l'engagement des forces armées à l'égard de la réalisation des objectifs politiques de l'OTAN. Il s'agissait des dernières d'une série de réactions militaires ordonnées par les dirigeants politiques de l'Alliance et lancées presque immédiatement après que le gouvernement yougoslave eut engagé une brutale répression contre les Kosovars de souche albanaise.

L'OTAN a prouvé qu'elle était résolue à endiguer la montée de la répression brutale en Yougoslavie en organisant un exercice des forces aériennes de l'Alliance dès juin 1998, une escale au port de Durres de la Force navale permanente de la Méditerranée le mois suivant, ainsi que deux exercices régionaux du PPP en août et septembre 1998. Les dirigeants politiques de l'Alliance ont eu recours aux importantes capacités de planification de la structure de commandement du CAE pour faire connaître au gouvernement yougoslave notre ferme volonté de nous attaquer au problème. Le président Slobodan Milosevic n'a pas tenu compte de ce message, et, en octobre 1998, la situation s'était dégradée de façon pratiquement irréversible.

A l'automne 1998, alors que les attaques de l'armée yougoslave frappant la population civile du Kosovo redoublaient de violence, il est devenu évident pour le Conseil de l'Atlantique Nord (CAN) que des mesures plus énergiques allaient s'imposer. En conséquence, après le refus des Serbes de répondre de façon positive aux demandes du CAN concernant le respect de la Résolution 1199 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui exigeait le retrait du Kosovo des forces à caractère excessif, et étant donné l'imminence de la catastrophe humanitaire, le CAN a établi, à l'intention des forces alliées, des ordres d'organisation d'opérations aériennes contre la Yougoslavie. Des centaines d'appareils alliés ont été réunis pour ces opérations, et les initiatives diplomatiques ont été relancées par la menace explicite de l'OTAN.

Milosevic a alors accepté une cessation des hostilités, le déploiement de vérificateurs au sol de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), et une mission OTAN de vérification aérienne. L'OTAN ayant lancé un ordre d'activation (ACTORD)(2), il a été forcé d'accepter de retirer ses forces à caractère excessif et d'enlever les armes lourdes dont disposait sa police, en revenant à des activités normales de police du temps de paix et à des forces proportionnées aux provocations. Les forces armées de l'Alliance ont apporté un soutien essentiel à la Mission de vérification au Kosovo (KVM) avec leur propre mission de vérification aérienne, un centre de coordination de la vérification et une force d'extraction pour la Mission de l'OSCE.

Les violations s'accumulent

Cependant, fidèle à ses habitudes, Milosevic a violé même cet accord. En décembre, il apparaissait clairement que des renforts militaires étaient arrivés sur le terrain: un bataillon près de Podujevo et un autre sur la ligne de communication partant de Stimle. Le gouvernement yougoslave a prétendu que ces mouvements n'étaient que des exercices d'entraînement ordinaires, sans pourtant en donner notification à l'OSCE comme convenu. Ces «exercices d'entraînement» sont devenus de véritables opérations offensives. Au cours de réunions successives tenues à Belgrade vers la fin décembre, nous avons rappelé au nouveau Chef d'état-major de la défense yougoslave, le général Ojdanic, et au Chef de la police, le général Djurdevic, que les engagements pris envers l'OTAN n'étaient pas respectés.

En janvier et février, d'autres forces ont été déployées en violation de l'accord du mois d'octobre. Alors même que se déroulaient les réunions et les pourparlers de paix tenus à Rambouillet, puis à Paris, la VJ (armée yougoslave) et la MUP (police spéciale) lançaient des attaques dans les régions de Vucitrn et de Kosovska Mitrovica. Tout indiquait des renforcements massifs, une intensification constante des combats et la préparation délibérée d'opérations futures.

L'opération Allied Force


Un Harrier de la Royal Air force arm de roquettes et de missiles air-air traverse une couverture de nuages. (photo Reuters - 78Kb)

Après l'échec de l'action diplomatique conduite pour amener Milosevic à accepter un plan de paix, avec l'appui de l'OTAN et du Groupe de contact(3), dont la Russie, l'OTAN a engagé une riposte, le 24 mars. L'opération Allied Force a déclenché une campagne aérienne systématique visant à frapper et à briser le potentiel militaire des Serbes, et à dissuader ceux-ci d'entreprendre d'autres actions. Les forces alliées avaient affaire à un ennemi redoutable, mais, grâce à leur courage et à leur professionnalisme, cet ennemi est aujourd'hui beaucoup moins redoutable qu'au début du conflit.

Composée de deux sortes d'opérations aériennes, la campagne de l'OTAN a eu pour but initial de détruire, d'isoler et de frapper d'interdiction les forces de la VJ/MUP à l'intérieur et autour du Kosovo, et de les empêcher de poursuivre leur agression ou de l'intensifier. Dans le même temps, la campagne des Alliés a visé un ensemble d'objectifs stratégiques. Ceux-ci comportaient les forces logistiques de l'extérieur du Kosovo pouvant renforcer ou soutenir les forces présentes dans la province, le système de défense aérienne intégré, le commandement et le contrôle de haut niveau, les installations de stockage de produits pétroliers et d'autres cibles d'importance primordiale pour l'appareil militaire et de sécurité de la Serbie.

La campagne a progressivement pris plus d'intensité. Cependant, il ne s'agissait pas d'une campagne menée contre le peuple serbe. Elle visait spécifiquement les forces de répression, du haut en bas de l'échelle, afin de les obliger à changer de comportement ou, à défaut, de les priver finalement de leurs moyens. Du côté des Alliés, les planificateurs, les responsables de la désignation des objectifs et les pilotes ont tout fait pour empêcher qu'il n'y ait des victimes parmi la population civile et éviter les dommages collatéraux.

Ils disposaient pour cela d'armes de précision, ce qui a permis de réduire les dommages collatéraux et de moins exposer les appareils de l'Alliance aux tirs de la défense antiaérienne serbe. Les armes de précision ont été utilisées comme jamais auparavant dans une opération aérienne. Elles ont été employées contre des cibles ponctuelles, et, dans certains cas, des chars en place sur le terrain ont même été frappés au moyen d'armes à guidage laser.

Des conditions météorologiques défavorables ont souvent obligé les pilotes à voler par des temps très couverts et très nuageux, les objectifs devenant alors peu visibles. Malgré l'annulation de certaines frappes et la rareté des conditions météorologiques favorables, les résultats sont là pour montrer l'efficacité de la campagne.

Les pilotes alliés ont effectué 37.465 sorties, dont plus de 14.006 missions de frappe aérienne. Par rapport aux campagnes précédentes, les missions de soutien ont été plus nombreuses que les missions de frappe. Dans cette campagne, où les réactions des défenses yougoslaves étaient imprévisibles, il a fallu envoyer des patrouilles aériennes de protection en de multiples endroits - jusqu'à sept certains jours - autour de la zone. L'incident au cours duquel deux MiG ont été abattus par une patrouille aérienne de combat au-dessus de la Bosnie-Herzégovine, le 26 mars, a montré la nécessité de ces patrouilles et leur efficacité.

Les longues distances séparant les objectifs des bases aériennes ont exigé un grand nombre de sorties de ravitaillement en vol. L'intervention des avions ravitailleurs a permis à nos chasseurs et à nos bombardiers de tenir l'air sur de longues périodes, ce qui leur a assuré une plus grande souplesse d'opération et leur a permis d'avoir une durée de présence maximum au-dessus du Kosovo. Le nombre des sorties a également mis en évidence le très important soutien apporté par les appareils auxiliaires (reconnaissance, détection lointaine et contrôle). A cet égard, cette campagne aérienne a bénéficié d'un appui sans précédent.

Le succès de la campagne aérienne


Un orage au-dessus du Kosovo apparat sur un cran radar du Centre d'informations de combat de l'USS Gonzales, dans l'Adriatique. (photo Reuters - 42Kb)

Le système intégré de défense aérienne yougoslave avait été gravement endommagé. Sans la poursuite des frappes, il aurait été rapidement rétabli; il s'agissait pour les Alliés de détruire plus vite que les Serbes ne pouvaient reconstruire et réparer. Jour après jour, la Yougoslavie a perdu ses radars de détection lointaine, ses missiles et ses chasseurs; lentement mais constamment, les forces yougoslaves ont été privées de leurs moyens de connaître la situation de la campagne aérienne.

Le système de commandement et de contrôle - l'intelligence derrière la force brutale - a été dégradé, mais fonctionnait encore à la fin de la campagne. Renforcé pendant des décennies par des moyens et installations en surnombre, il a connu de fréquents dysfonctionnements, dont l'impact est apparu sur le terrain et a mis la chaîne de commandement dans l'incapacité de gérer le champ de bataille. Les stations de télévision et les émetteurs ont été frappés parce qu'ils faisaient partie de l'appareil militaire de Milosevic, à qui ils permettaient de prolonger et d'encourager le conflit.

En ce qui concerne les autres objectifs stratégiques importants, l'opération alliée a frappé le système d'alimentation électrique des Serbes parce qu'il était aussi vital pour leur dispositif militaire que la circulation sanguine l'est pour le corps humain. Les frappes aériennes ont également détruit des installations et des stocks de produits pétroliers devant permettre aux chars de ne pas être immobilisés. La Serbie avait importé du carburant par navires-citernes, via Bar et le Danube, pour combler son déficit en produits pétroliers. Les analystes ont signalé des ruptures temporaires de la chaîne d'approvisionnement de la Yougoslavie; au Kosovo, des unités ont reçu l'ordre d'arrêter les opérations et de se tenir en attente en conservant leurs réserves. Certaines étaient même déjà à court de carburant.


Des hlicoptres britanniques de transport militaire Puma acheminent des soldats et du matriel de la KFOR au Kosovo, le 13 juin.
(photo Belga - 42Kb)

Il était indispensable de couper les voies d'approvisionnement qui permettaient à Milosevic de disposer de forces alimentées en carburant et capables de poursuivre leurs missions d'épuration ethnique. La destruction de ponts a empêché les forces serbes d'acheminer des renforts vers le Monténégro, et elle a ralenti les mouvements de renforts vers le Kosovo.

A mesure qu'avançait la campagne, les Alliés esserraient leur étau autour des forces serbes présentes sur le terrain au Kosovo - ce qui constituait pour eux la première priorité. Chaque fois que les conditions météorologiques l'ont permis, ces forces ont senti tout le poids de la puissance aérienne de l'OTAN. Elles en ont été réduites à se dissimuler le jour et à manœuvrer la nuit. Lorsqu'elles se regroupaient pour combattre l'UCK, le bras armé des Kosovars, elles se trouvaient très exposées à des frappes de l'OTAN. Elles se sont alors éparpillées en petites unités, ce qui les a rendues plus vulnérables aux attaques de l'UCK, que les Serbes ne sont pas parvenus à vaincre après une année d'opérations incessantes. L'armée de Milosevic était en déclin, et elle savait qu'elle était en train de perdre la guerre.

Les forces serbes, jusqu'alors bien équipées, efficaces et dotées d'une redoutable puissance de destruction, se sont transformées en unités isolées de plus en plus affaiblies dans leur campagne de répression barbare. Chaque jour qui passait apportait un nouveau signe de leur décomposition: désertions en masse, démissions d'officiers supérieurs et assignation à résidence de généraux.

La réponse humanitaire


Au camp de rfugis de Stankovac, un jeune Kosovar salue un hlicoptre de la KFOR acheminant des soldats et des approvisionnements au Kosovo, le 13 juin.
(photo Reuters - 36Kb)

Dans l'ex-République yougoslave de Macédoine et en Albanie, des unités du Corps de réaction rapide (ARRC) et de la Force mobile (TERRE) (FMA(T)) du CAE(4) ont traité les conséquences directes des actions de Milosevic contre les Albanais du Kosovo, en atténuant les souffrances de centaines de milliers de réfugiés. Ainsi ont été mis en échec les efforts de Milosevic visant à déstabiliser les voisins de la Yougoslavie.

Au début du mois d'avril, alors que la crise humanitaire se développait de façon exponentielle, les dirigeants politiques de l'Alliance ont ordonné l'activation des forces de réaction de l'OTAN. L'ARRC avait commencé se déployer dans l'ex-République yougoslave de Macédoine pendant que se déroulaient les pourparlers de Rambouillet, afin de pouvoir, dans le cas d'un accord de paix, devenir immédiatement une force de mise en oeuvre de cet accord au Kosovo. Avec l'entrée de milliers de réfugiés dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, l'ARRC s'est rapidement réorganisé de manière à fournir des denrées alimentaires, de l'eau et d'autres approvisionnements, à construire des camps et des abris pour les réfugiés et à assurer le transport de personnes à l'écart des zones frontalières. La FMA(T) a transféré son quartier général en Albanie, et, dans ce qui est devenu l'opération Allied Harbour, elle a pris le contrôle des forces nationales venant au secours des réfugiés qui affluaient dans ce pays. Dans les deux cas, les forces de réaction de l'OTAN ont mis fin au chaos en l'espace de quelques jours.

L'ARRC et la FMA(T) ont sauvé d'innombrables vies et apporté à la crise une première réponse essentielle jusqu'à ce que d'autres organismes, principalement le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et les organisations non gouvernementales (ONG), puissent entrer en action. Aujourd'hui, même si le HCR joue à cet égard le premier rôle, l'ARRC et la FMA(T) continuent d'appuyer les opérations de secours humanitaire dans les deux pays.

La phase finale


Des Kosovars en liesse accueillent des soldats allemands de la KFOR leur arrive Prizren, au Kosovo, le 13 juin.
(photo AP - 74Kb)

Ainsi, à mesure que les forces du régime serbe s'affaiblissaient, les nôtres gagnaient en puissance. L'Alliance s'est assuré la suprématie aérienne. Les avions serbes ont été détruits chaque fois qu'ils prenaient à partie des appareils de l'OTAN. Les pilotes alliés ont détruit plus de 90 appareils yougoslaves, dont six en vol. Nous avons mis hors service un grand nombre de lanceurs de missiles sol-air et de radars. Jour après jour, l'OTAN a imposé sa loi sur le terrain. Au moment de la suspension de la campagne aérienne, le 10 juin, l'opération Allied Force disposait de 912 appareils et de plus de 35 navires - ce qui représentait pratiquement le triple des éléments réunis au début de la campagne.

En résumé, la campagne aérienne a été un succès. Nous l'avons menée d'une manière efficace, méthodique et systématique qui a permis d'éviter des pertes inutiles, de réduire à un minimum les dommages collatéraux et d'atteindre les objectifs fixés. Elle s'est déroulée de façon progressive et a été intensifiée durant ses 78 jours, avec l'arrivée du printemps et de meilleures conditions météorologiques.

A l'évidence, le président Milosevic était prêt à encaisser de lourdes sanctions. Cependant, les forces yougoslaves risquaient de s'effondrer. L'érosion de leur infrastructure et de leur moral a eu des effets cumulatifs que ne pouvaient longtemps dissimuler la propagande du maître de Belgrade ou son silence devant la communauté internationale. Il a misé à tort sur un effritement de l'Alliance, qui s'est, au contraire, montrée de plus en plus résolue. Milosevic a alors compris qu'il s'était trompé dans ses calculs et qu'il ne pourrait pas gagner. Cette réalité s'est peu à peu imposée à ses forces armées et au gouvernement serbe, d'où la signature de l'Accord militaire technique entre les autorités yougoslaves et l'OTAN, le 9 juin.

L'OTAN s'emploie maintenant pleinement à assumer sa tâche suivante, qui consiste à déployer la Force de mise en oeuvre de la paix au Kosovo (KFOR). Ce déploiement a commencé le 12 juin, immédiatement après le retrait des forces serbes. Il s'agit d'une opération de très grande ampleur, qui n'est pas exempte de risques. Nos forces entrent sur un territoire difficile, mais elles le font, là encore, avec courage et professionnalisme. Cependant, cette opération ne sera pas totalement menée à bien sans le retour des réfugiés dans des conditions de sécurité, ce qui constitue notre objectif principal. Ce n'est qu'alors que les responsables militaires pourront avoir le sentiment du devoir accompli. Ce ne sera d'ailleurs là qu'un nouveau début. La fin du conflit racial et de l'épuration ethnique marquerait un tournant vers un nouvel avenir pour les Balkans, où les fléaux de l'intolérance et de la répression feraient place aux bienfaits de la démocratie.

Notes:
  1. La Turquie reconnaît la République de Macédoine sous son nom constitutionnel.
  2. Un ACTORD place les forces nationales dsignes pour lopration sous le commandement oprationnel du Haut commandant de lOTAN responsable et lautorise entreprendre des oprations un moment et dans des conditions spcifis, le cas chant, par le Conseil de lAtlantique Nord.
  3. Le Groupe de contact sur lex-Yougoslavie est compos de reprsentants de lAllemagne, des Etats-Unis, de la France, de lItalie, du Royaume-Uni et de la Russie.
  4. Commandement alli en Europe.