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Mise à jour: 16-Feb-2000 | Revue de l'OTAN |
Edition Web
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Le soutien
humanitaire de l'OTAN aux victimes
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![]() M. l'ambassadeur Sergio Balanzino, Secrtaire gnral dlgu de l'OTAN, l'coute d'un membre italien du personnel d'assistance au cours d'une visite un camp de fortune la priphrie de Kukes, dans le nord de l'Albanie, le 7 avril 1999. (photo Belga - 59Kb) |
En réponse à l'expulsion massive de réfugiés du Kosovo par les forces yougoslaves, l'OTAN a fait cesser cette purification ethnique par une campagne aérienne frappant ses auteurs, a fourni une assistance humanitaire aux victimes de cette tragédie et va bientôt commencer à aider les réfugiés à rentrer chez eux. Elle s'est employée sans relâche à appuyer l'action des organisations humanitaires visant à atténuer les souffrances des réfugiés en coordonnant le transport aérien et l'entreposage des secours, en construisant des abris et d'autres éléments d'infrastructure, en assurant des soins médicaux d'urgence et en apportant de nombreuses autres formes d'aide. Alors que les forces de l'OTAN entament la mise en oeuvre de la paix, il va leur falloir aider plus d'un million de réfugiés à regagner leurs foyers, au Kosovo, dans un environnement garantissant leur sécurité, et à reconstruire leurs maisons et leur vie.
![]() Carte reproduite avec l'autorisation de la Perry-Castaeda Library Map Collection, Universit du Texas, Austin |
En réponse à cette situation, la communauté internationale a lancé une vaste action de secours afin de venir en aide aux réfugiés et aux pays les plus touchés. Cette action, dirigée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), a suscité une large coopération entre les organisations internationales et non gouvernementales (ONG), les pays donateurs et les pays voisins. Il faut, à cet égard, citer tout spécialement le rôle de premier plan joué par l'OTAN, ses Etats membres et ses Partenaires dans l'ensemble de l'action humanitaire. L'OTAN n'est pas elle-même une organisation humanitaire, mais les moyens considérables dont elle dispose viennent en complément de ceux des organismes de secours et peuvent aider à répondre à nombre des besoins essentiels des réfugiés.
La réponse de l'OTAN au problème des réfugiés a revêtu trois aspects. Les opérations aériennes menées contre la République fédérale de Yougoslavie, qui ont commencé le 24 mars, ont mis un terme à l'agression des forces yougoslaves qui a contraint tant de Kosovars à fuir en abandonnant leurs foyers. En même temps, l'OTAN a apporté un soutien humanitaire sans précédent visant à atténuer les souffrances de ces réfugiés. Maintenant que les forces serbes se sont enfin pliées aux exigences de la communauté internationale concernant leur retrait du Kosovo, l'OTAN dirige une force internationale de mise en oeuvre de la paix qui va aider les réfugiés à rentrer chez eux.
![]() Un soldat italien rconforte une rfugie kosovare plore attendant d'tre vacue vers le camp d'Elbasan, plus au sud, le 6 mai, l'abri des obus tombant prs de la frontire nord de l'Albanie. (photo Belga - 54Kb) |
![]() Un hlicoptre franais du HCR dcollant au-dessus d'un camion transportant des parachutistes amricains qui viennent d'arriver sur l'aroport militaire de Rinas, Tirana, le 19 avril, achemine des secours vers les camps de rfugis installs en Albanie. (photo Reuters - 40Kb) |
Les expulsions massives de réfugiés du Kosovo vers l'Albanie et l'ex-République yougoslave de Macédoine ont incité de nombreux pays à envoyer spontanément à ces dernières des secours par voie aérienne. A l'origine, aucune de ces opérations n'était coordonnée avec le HCR. Afin de permettre à celui-ci d'avoir une image plus complète de l'aide humanitaire fournie, l'EADRCC a proposé que les vols d'aide humanitaire vers la région ne soient autorisés qu'après vérification et établissement des priorités par le HCR. L'EADRCC a réuni les principaux acteurs intervenant dans ce domaine - Eurocontrol, le Contrôle régional de la coordination des mouvements aériens (RAMCC), le Centre du SHAPE pour la coordination de l'aide aux réfugiés et la Division du soutien de la défense de l'OTAN - afin que soit mis au point un ensemble agréé de procédures, qui est maintenant utilisé avec succès pour éviter toute incompatibilité entre vols humanitaires et vols militaires.
L'EADRCC a également fourni une assistance directe à la Cellule de coordination du trafic aérien des Nations Unies (UNACC) récemment établie par le HCR à son siège de Genève. Actuellement, la quasi-totalité du personnel travaillant à l'UNACC appartient à l'OTAN. Plusieurs pays avaient fourni à l'EADRCC un certain nombre de spécialistes des opérations aériennes, mais il est bientôt apparu que sans un renforcement des effectifs de l'UNACC, il n'y aurait plus aucune opération aérienne des Nations Unies à pouvoir bénéficier d'un soutien. C'est pourquoi l'EADRCC a transféré à l'UNACC, à Genève, plusieurs de ses spécialistes des opérations aériennes.
Les pays de l'OTAN ont répondu aux appels du HCR et du gouvernement de Skopje en offrant de fournir un asile temporaire à plus de 110.000 réfugiés kosovars se trouvant dans l'ex-République yougoslave de Macédoine. Ils ont fourni des aéronefs permettant de transporter plus de 60.000 personnes vers les 19 Etats membres de l'Alliance. Les pays partenaires ont également répondu en fournissant un asile temporaire à plus de 10.000 réfugiés. Ensemble, l'OTAN et ses pays partenaires ont, à ce jour, mis à disposition des installations temporaires pour plus de 95% des personnes évacuées au titre de l'aide humanitaire. Cette action a permis d'apporter à Skopje un certain degré de sécurité et de stabilité, d'assurer la réussite du programme d'évacuation humanitaire du HCR et, surtout, d'améliorer les conditions de vie dans les camps de réfugiés implantés dans le pays, ainsi que le sort des personnes évacuées.
Les forces armées de l'Alliance ont aussi fourni des contributions majeures à l'appui des actions de secours humanitaire menées à la fois dans l'ex-République yougoslave de Macédoine et en Albanie. Le personnel militaire de l'OTAN a apporté un soutien direct aux aéroports de Skopje et de Tirana en déchargeant les cargaisons, en fournissant des installations d'entreposage temporaire et, dans de nombreux cas, en assurant le transbordement des cargaisons vers leurs destinations finales.
A Skopje, le personnel de l'OTAN a apporté un soutien essentiel au plus fort de la crise des réfugiés, alors que de grandes quantités de secours humanitaires de toute première nécessité arrivaient par la voie des airs. Maintenant qu'est passée la phase la plus aiguë de la crise dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, le HCR et d'autres organisations internationales sont mieux en mesure de se charger plus largement de la réception et de l'acheminement de leurs cargaisons. Le personnel militaire de l'OTAN se tient cependant prêt à fournir le soutien logistique qui pourrait encore se révéler nécessaire.
Dans le but d'arriver à une coordination plus efficace des mouvements aériens civils et militaires en Albanie, le gouvernement de ce pays a confié à l'OTAN le contrôle de son espace aérien. Les forces armées de l'OTAN ont donc directement pris en charge le fonctionnement de l'aérodrome de Tirana, dont la gestion du contrôle de la circulation aérienne et le traitement au sol de tous les vols humanitaires et militaires. L'OTAN et les pays de l'Alliance ont également fourni du matériel de manutention et des équipes spécialisées pour la réception et le déchargement des cargaisons. Les équipes de l'OTAN mettent en place des installations supplémentaires d'entreposage temporaire à l'aéroport, ainsi que des moyens d'assurer la sécurité des cargaisons. Enfin, l'OTAN apporte un soutien logistique direct pour l'acheminement des cargaisons d'importance vitale, à la fois par des convois de camions militaires et par des hélicoptères.
Avant même que le Conseil eût approuvé, le 15 avril, l'opération Allied Harbour, opération de l'OTAN destinée à appuyer les actions de secours humanitaire en Albanie, les forces armées de différents pays de l'Alliance apportaient une aide aux réfugiés. Par ailleurs, si les forces de l'OTAN avaient déjà fourni un soutien à des opérations humanitaires, il s'agissait cependant là de la première opération de l'OTAN spécifiquement conçue pour une mission humanitaire. Des contingents de pays OTAN et non OTAN participent à cette opération dirigée par l'Organisation, avec une coordination des actions menées par les forces armées à l'appui direct du gouvernement albanais et du HCR.
![]() Des soldats franais dressent des tentes au camp de Stankovac, le 30 avril, pour assurer l'accueil dune partie des quelque 20.000 rfugis kosovars arrivs en masse dans l'ex-Rpublique yougoslave de Macdoine (1) au cours des quatre jours prcdents. (photo Belga - 86Kb) |
Ces centres pour réfugiés furent construits par l'OTAN à la demande du HCR et selon ses spécifications, et passèrent immédiatement sous le contrôle des ONG désignées, tandis que l'OTAN continuait à fournir un appui technique essentiel en attendant que les capacités de soutien civiles nécessaires puissent être mises en oeuvre. Exprimant publiquement sa gratitude, Mme Sadako Ogata, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a déclaré qu'elle voyait là un parfait exemple de la façon dont l'OTAN peut appuyer au mieux les opérations du HCR.
En Albanie, la Force de l'OTAN affectée à ce pays (AFOR) a rencontré des difficultés plus grandes encore. La population de réfugiés était là-bas beaucoup plus importante que dans l'ex- République yougoslave de Macédoine, et le Commandant de l'AFOR, le général John Reith, a dû également assumer le contrôle de différentes activités menées par les forces armées de plusieurs pays pour construire les abris nécessaires. Comme leurs homologues de l'ex-République yougoslave de Macédoine, le général Reith et les forces placées sous son commandement ont fait un excellent travail, en assurant la construction de 14 abris pouvant accueillir 68.000 réfugiés.
![]() Une rfugie kosovare va chercher de leau prs de limmense camp de toile de Kukes, dans le nord de lAlbanie, le 15 mai. . (photo AP - 59Kb) |
Le personnel de l'OTAN a clairement montré l'engagement de l'Alliance
d'apporter un soutien aux réfugiés dans la phase ultime
de l'action humanitaire, qui consiste à assurer leur retour au
Kosovo en toute sécurité.
Les forces de l'OTAN sont pleinement conscientes de l'absence totale,
dans cette province ravagée, des structures et systèmes
civils et économiques qu'implique une vie normale, et elles sont
prêtes à s'occuper de ce problème. Pour rétablir
des conditions de vie acceptables au Kosovo, il faut assurer le sauvetage
immédiat des personnes qui se sont terrées sur les collines
et dans les forêts dans d'effroyables conditions, instaurer l'ordre
public et une administration civile, et reconstruire une infrastructure
dévastée. Lorsque fonctionnera une administration civile
n'ayant plus besoin du soutien militaire de l'OTAN - même si elle
reçoit encore l'appui d'autres organisations, internationales et
non gouvernementales - les responsabilités civiles et militaires
(CIMIC) de la KFOR prendront fin.
L'action dans le domaine de la CIMIC (coopération civile/militaire de l'OTAN) aura pour fer de lance un Groupe interarmées multinational de coopération civilo-militaire (CJCMTF) travaillant directement pour le Commandant de la KFOR à l'appui de cette dernière et de l'environnement civil. Le CJCMTF se tiendra également en liaison avec les organisations internationales et non gouvernementales afin d'aider celles-ci à prendre finalement en charge les projets et responsabilités en cause. Dans la planification de toutes les opérations CIMIC de l'OTAN, il est bien entendu qu'une fois satisfaits les besoins immédiats, les organisations civiles sont les mieux placées pour poursuivre toutes les actions humanitaires.
Je me suis moi-même rendu dans la région en avril, et j'ai pu voir sur place quelle était la situation des réfugiés dans l'ex-République yougoslave de Macédoine et en Albanie. Ce fut le triste sort de ces malheureux qui renforça la détermination des Alliés de mettre un terme à l'épuration ethnique au Kosovo et de faire en sorte que les réfugiés puissent rentrer chez eux. Avec la fin de la crise, une immense tâche et un énorme travail de reconstruction nous attendent. Une fois encore, l'OTAN est résolue à relever le défi et à mener à bien les efforts qu'elle déploie pour apporter la paix et la stabilité à l'Europe du sud-est.