Revue de l'OTAN

Edition Web
No. 2 - Mar. 1997
Vol. 45 - pp. 17-21

La coopération militaire entre
la Russie et l'OTAN en Bosnie,
une base pour l'avenir ?

Général Leonty P.Chevtsov

Adjoint du Commandant suprême de la SFOR (1)



Chevtsov & Joulwan
Le Général Chevtsov (à gauche) serrant la main du SACEUR, le Général George Joulwan, lors de la réunion du Conseil de l'Atlantique Nord en session des ministres de la Défense avec la Russie, le 18 décembre dernier, au siège de l'OTAN.
(Photo OTAN 29Kb)

La mission internationale de maintien de la paix en Bosnie, qui a commencé l'année dernière avec la création de la Force de mise en oeuvre (IFOR), remplacée, depuis, par la Force de stabilisation (SFOR), restera sans nul doute dans l'histoire comme un exemple d'initiative réussie de la communauté mondiale pour mettre fin à un conflit militaire. L'expérience de coopération entre les contingents militaires de la Russie, de l'OTAN et d'autres Etats dans le cadre des forces multinationales en Bosnie-Herzégovine reflète la profonde transformation de la situation militaire et politique en Europe. Cette opération conjointe montre que l'OTAN et la Russie peuvent oeuvrer ensemble et poursuivre des objectifs pacifiques par la coopération militaire. L'auteur, même en affirmant que l'élargissement de l'OTAN demeure l'obstacle majeur à une plus large coopération, est optimiste quant à l'avenir des relations entre l'OTAN et la Russie.

Sur instruction du Président de la Russie et du ministère de la Défense de Russie, un groupe d'officiers de l'état-major des forces armées de la Fédération de Russie s'est rendu au Grand quartier-général des forces alliées en Europe (SHAPE) le 15 octobre 1995 afin de définir les critères de participation d'un contingent militaire russe à la Force de mise en oeuvre (IFOR) - devenue SFOR - en Bosnie.

Pour commencer, j'aimerais exprimer ma gratitude au Général George Joulwan, Commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) et Commandant suprême de l'IFOR, grâce à qui il fut clair d'entrée de jeu, lors de notre séjour au SHAPE, que nous formions, avec les membres de son état-major, "une même équipe travaillant sur une même mission".

Des exposés préliminaires à notre intention nous ont donné un aperçu des grandes tâches militaires de l'OTAN dans le cadre de l'IFOR, des mécanismes de commandement et de contrôle des forces alliées, et du processus de coordination des activités des forces de l'OTAN qui participaient à l'IFOR. Nous avons ainsi disposé d'une base pour la poursuite de notre travail au SHAPE.

Rares étaient ceux qui pensaient que notre séjour à Mons serait de longue durée; pour les uns, une telle entreprise conjointe était sans avenir, et pour d'autres, elle rappelait la période de la Guerre froide. Et pourtant, le travail réalisé par le groupe opérationnel du ministère de la Défense de Russie a démontré le bien- fondé de la décision d'envoyer des officiers russes au SHAPE.


SFOR soldiers
Soldats russes et américains de la SFOR patrouillant ensemble en Bosnie en janvier dernier.
(Belga 41Kb)

Les débuts

Les principaux documents régissant la participation de troupes russes à l'IFOR ont été élaborés en commun avec des officiers et des généraux du SHAPE. En faisant des concessions mutuelles et en nous montrant souples et déterminés à résoudre les points litigieux, nous avons pu, en à peine quinze jours, rédiger et signer un document qui a constitué la base de tous les travaux ultérieurs. Les Principes agréés de la participation de la Russie à l'IFOR prévoient:

  • une mission commune;

  • des règles d'engagement communes;

  • un commandement unique;

  • un système unique de contrôle du trafic aérien;

  • un système unique de contrôle du trafic terrestre;

  • l'échange de renseignements;

  • la coordination des informations publiques;

  • un système national de soutien logistique.

Cet Accord exposait les grandes lignes de la coopération militaire sous tous ses aspects. A partir de là, nous avons défini mon rôle en tant qu'Adjoint du Commandant suprême de l'IFOR, chargé des forces russes.

Mais nous n'avions pas encore passé le plus gros écueil. C'est que les troupes russes ne devaient pas être subordonnées à l'OTAN, mais que simultanément le principe de l'unité de commandement devait être préservé, sans quoi aucune opération militaire n'était concevable. Nous sommes parvenus à une solution créant un mécanisme spécial: le contingent russe serait placé sous les ordres du Commandant suprême de l'IFOR par l'entremise de l'Adjoint chargé des forces russes. En vertu de ce mécanisme, toutes les tâches du contingent russe en Bosnie-Herzégovine devaient être établies par l'intermédiaire de l'Adjoint du Commandant suprême chargé des forces russes de l'IFOR. Pour sa part, le commandant de la Division multinationale (Nord) (MND(N)) n'avait aucun pouvoir pour confier des missions au contingent russe, même s'il était responsable de l'interaction tactique avec la brigade russe.

Le 8 novembre 1995, les ministres de la Défense de Russie et des Etats-Unis ont approuvé et signé un mécanisme spécial de commandement et de conduite des opérations relatif aux troupes russes participant aux missions de l'IFOR (l'"option proposée").

Après cela, il nous a été relativement facile d'ajuster le Plan opérationnel 10405 de l'OTAN pour ce qui concernait notre participation. Ce travail a abouti à l'élaboration d'une Directive opérationnelle sur la brigade aérienne indépendante de la Russie. Elle a été signée par le Commandant suprême des forces alliées en Europe, le Général Joulwan et, initialement, par moi- même, le 21 décembre 1995. Il ne s'agissait pas seulement d'un document militaire mais aussi, dans une certaine mesure, d'un texte politique, qui scellait tous les accords que nous avions conclus au cours de nos deux mois de travaux en commun. En outre, il clarifiait le statut de la brigade russe. A tous les niveaux, la liaison était organisée entre les forces de Russie et celles de l'OTAN afin de passer à l'application concrète de ces accords et de pouvoir travailler de concert avec davantage de souplesse.

Un groupe opérationnel chargé des communications, des liaisons et de la prise de décision, placé sous mon contrôle, a été créé au SHAPE. Un groupe de liaison russe installé au quartier-général de la MND(N) à Tuzla s'est vu confier la coordination au niveau tactique quotidien, tandis qu'un groupe de liaison de la MND(N) prenait place au commandement de la brigade russe. Pour coordonner le trafic aérien lors de la période très active du déploiement de la brigade aéroportée indépendante par l'armée de l'air de Russie, un groupe de liaison russe a travaillé à l'état-major de la 5e ATAF (Force aérienne tactique alliée) à Vicence, en Italie. Lorsque l'intensité du trafic aérien a diminué, il a regagné la Russie, où il est néanmoins resté prêt à intervenir.

Un autre groupe représentant la force aérienne russe est en fonction au principal aérodrome de Tuzla pour coordonner l'arrivée des avions de transport de l'armée de l'air de Russie.

Les organisations de commandement, de contrôle et de liaison permettent d'accomplir sans délai toute mission de soutien opérationnel au jour le jour et d'assurer une coordination continue entre les forces de l'OTAN et celles de la Russie dans le cadre de l'opération en Bosnie-Herzégovine.


Le SHAPE, lieu de consultations


Observateurs OSCE
Le Général Alexander Lentsov (à gauche), Commandant de la brigade russe, accompagnant M. Solana, Secrétaire général, en Bosnie.
(Photo SHAPE 57Kb)

Notre participation à l'IFOR a donné une nouvelle impulsion à la coopération militaire entre les forces de la Russie et celles de l'OTAN. L'année dernière, nous avons fait de grands progrès en matière de terminologie militaire et de planification des mécanismes relatifs à différents systèmes militaires.

Alors que nous avons été divisés pendant cinquante ans, maintenant, pour la première fois dans l'histoire, des officiers du ministère de la Défense de Russie ont travaillé pendant plus d'une année au SHAPE. Bien entendu, les choses n'ont pas toujours été faciles, mais peu à peu, en travaillant côte à côte au SHAPE, nous apprenons à uvrer ensemble. Le groupe opérationnel du ministère de la Défense de Russie au SHAPE guide le contingent russe en Bosnie-Herzégovine mais constitue également un canal de transmission opérationnel entre le siège de l'OTAN et l'état-major des forces armées russes.

Pour organiser la coordination sur le plan pratique, un mécanisme efficace a été mis en place au niveau du commandement supérieur, au SHAPE. Il permet d'échanger des opinions, de se consulter et de débattre des principales questions liées aux tâches des contingents de Russie et des Etats-Unis en Bosnie-Herzégovine. Grâce à des rencontres régulières avec le Commandant suprême des forces alliées en Europe, ses assistants et ses adjoints, au cours desquelles nous pouvons débattre de tous les problèmes, notre relation devient plus franche. Jusqu'ici, nous avons toujours réussi à parvenir à un accord ou un compromis sur les sujets traités, notre but ultime étant de consolider la mission de rétablissement de la paix en Bosnie- Herzégovine. En outre, de nombreuses questions sont étudiées et font l'objet de discussions lors de réunions de travail entre le groupe russe et les représentants du SHAPE.

Tuzla: les Généraux Nash et Lentsov

La réussite de notre opération en Bosnie tient en bonne partie au fait que nos contingents respectifs en Bosnie étaient dirigés par des hommes qui, dès leur première rencontre en Allemagne, s'étaient entendus sur presque tous les points. Il s'agit du commandant de la MND(N), le Général William L. Nash, et du Commandant de la brigade russe, le Général Alexander I. Lentsov, qui ont mis en pratique tous les plans que nous avions élaborés au SHAPE. Après l'expiration de leur mandat, l'année dernière, la valeur de leur contribution a été consacrée par les gouvernements de la Fédération de Russie et des Etats-Unis d'Amérique: en juillet 1996, le Général Lentsov s'est vu remettre la Légion du mérite par le gouvernement américain, alors qu'en novembre 1996, le Général Nash a reçu de la Russie la Médaille de renforcement de la coopération militaire et de l'amitié.

Au cours de nos activités quotidiennes, le mécanisme d'interaction avec les brigades de la MND a été mis au point et perfectionné. A l'heure actuelle, nos soldats participent à des patrouilles et à des préparations au combat communes, pratiquent l'échange de renseignements, la reconnaissance commune de champs de mines, et assurent ensemble la mise en uvre impartiale des dispositions militaires des accords de Dayton.

L'opération Effort concerté a montré que les deux adversaires d'autrefois pouvaient uvrer de concert et poursuivre des objectifs pacifiques par la coopération militaire. La compréhension et la confiance mutuelles ont augmenté à tous les niveaux, depuis les généraux quatre étoiles jusqu'aux hommes de troupe de Russie et de l'OTAN, qui effectuaient leurs tâches côte à côte. A travers l'accomplissement de leur mission de rétablissement de la paix, les soldats russes et de l'OTAN sont devenus de véritables alliés.


Troupes SFOR
"L'opération Effort concerté a montré que les deux adversaires d'autrefois pouvaient oeuvrer de concert et poursuivre des objectifs pacifiques par la coopération militaire." Ici, un soldat américain et un soldat russe appartenant à la SFOR partagent leurs rations.
(Belga 43Kb)


Ouglevik (secteur russe)

Après la signature de la Directive opérationelle sur la brigade russe, tout ce que nous avions décidé, sur le plan théorique, a été traduit en pratique. La brigade a rapidement été aéroportée en Bosnie-Herzégovine. Le transport du personnel (soit près de 1500 hommes) a nécessité soixante-quinze sorties aériennes, tandis que les armes lourdes (près de 300 pièces) et les approvisionnements en vrac ont été acheminés par onze trains. Notre brigade est arrivée sur le théâtre et s'est déployée dans la zone indiquée dans les délais requis. Elle est entrée en fonction le 2 février 1996.

Lors de la définition de la mission de la brigade, une des questions principales a été celle de son domaine de responsabilité. Elle a été déployée sur une bande extrêmement importante de 75 kilomètres de la zone de séparation. Nos troupes se trouvent dans ce que l'on appelle le "pouce de Sapna", où elles doivent accomplir une mission très difficile, parce que les intérêts de toutes les parties se heurtent dans ce secteur. Durant la période des combats, des batailles féroces et sanglantes ont eu lieu dans la région de Sapna.

Pour bien mettre en avant l'impartialité de la Russie, le quartier- général de l'un des bataillons russes a été installé sur le territoire de la Fédération croato-musulmane, tandis que le quartier-général de l'autre bataillon a été installé du côté bosno-serbe.

Dans cette opération, la création de commissions militaires conjointes (avec la participation de civils) à partir du niveau des brigades est venu très à-propos. Ces commissions comprennent des représentants de toutes les parties concernées et sont dirigées par des gradés. En cas de conflits ou de contentieux, elles identifient les coupables, décident des mesures à prendre et fixent les délais de cessation des violations. Toutes les parties contribuent ainsi à la recherche de moyens de revenir à la normale et de résoudre les conflits, et elles apprennent en même temps à communiquer et à se faire confiance.

La zone de démarcation

On peut dire, maintenant, que l'IFOR a réussi la mise en uvre des aspects militaires des accords de paix. En revanche, pour ce qui est des différents sujets politiques envisagés par ces accords, les résultats n'ont pas été aussi nets. Le problème de la libre circulation des civils de part et d'autre de la ligne de démarcation n'a pas été totalement résolu, il n'y a pas encore eu d'élections municipales, et le retour des réfugiés comme les opérations de déminage demeurent des questions pressantes. On peut clairement distinguer deux niveaux dans la situation politique du pays: à l'échelle gouvernementale, les parties promettent de respecter les engagements prévus dans les accords de Dayton, mais localement (les dirigeants des communes et des cantons), les accords sont constamment violés et bafoués.

Il en résulte que, de temps à autre, les tensions dans la zone de démarcation tournent à la crise, affectant l'ensemble de la situation en Bosnie-Herzégovine. Seules une coordination totale de nos actions et la démonstration constante aux anciens adversaires de notre unité et du travail que nous réalisons en équipe peuvent préserver la paix fragile qui s'est installée dans la zone de séparation.

La Force de stabilisation

L'extension du mandat de la force multinationale en Bosnie-Herzégovine et le fait que tous les pays qui affecteraient des troupes à l'IFOR participeront à la Force de stabilisation (SFOR) soulignent l'engagement de nos nations en faveur de la normalisation dans la région et de la poursuite de l' uvre coopérative commencée avec l'opération Effort concerté.

La coopération et l'interaction entre l'OTAN et la Russie dans le cadre de missions conjointes en Bosnie-Herzégovine ont prouvé que cette coopération est bien possible et qu'elle a un avenir. Les leçons tirées et l'expérience acquise à l'occasion d'actions communes en Bosnie-Herzégovine laissent penser qu'avec la nouvelle opération, Garde conjointe, la coopération se renforcera encore, augurant bien des années à venir.

Le Partenariat pour la paix

Le Partenariat pour la paix (PfP), lancé en janvier 1994 dans le but de favoriser la coopération militaire entre pays membres et non-membres de l'OTAN, est un programme intéressant et tourné vers l'avenir, surtout dans la perspective de l'OTAN. Certains pays membres du PfP le voient comme une salle d'attente avant leur admission dans l'Alliance. C'est en tout cas ce que j'ai compris à travers des discussions privées que j'ai eues avec des représentants de ces pays. La Russie ne pense pas que ce soit là une interprétation acceptable de ce programme. Nous aimerions voir de nombreux problèmes résolus - non pas dans le cadre d'une OTAN en expansion, mais dans le cadre du PfP.

Ce programme a d'ailleurs contribué amplement au déroulement de l'opération de rétablissement de la paix en Bosnie-Herzégovine. Cependant, selon nous, le niveau de préparation opérationnelle des contingents de maintien de la paix ne devrait pas être celui de la compagnie ou de la batterie, mais au minimum celui du bataillon.

Les missions permanentes

Des échanges de missions permanentes entre les forces armées russes au SHAPE et celles de l'OTAN au quartier-général des forces armées de Russie sont depuis peu à l'ordre du jour de nombreuses rencontres entre représentants des deux parties. En effet, nous commençons tous à comprendre que l'interaction ne devrait pas être sporadique, mais continue. Elle devrait englober différents niveaux, des hauts fonctionnaires du gouvernement jusqu'aux experts et, bien entendu, elle devrait s'étendre aux institutions diplomatiques et politiques. Il est évident que si la coopération entre la Russie et l'OTAN doit se renforcer, il faudra mettre en place des structures habilitées permanentes capables d'affronter un large éventail de problèmes de coopération.

L'expérience constituée par nos travaux au SHAPE au cours de l'année dernière l'a prouvé, de tels problèmes peuvent être réglés au niveau militaire - et le sont déjà. Nous autres, militaires, nous avons donné l'exemple aux hommes politiques en montrant que la question de la participation russe à une opération de maintien de la paix en Bosnie-Herzégovine avec les Américains, dans le cadre de la Division multinationale (Nord), pouvait être résolue avec succès.

Il y a trois ans de cela, très peu auraient cru possible ne serait-ce que de discuter de l'envoi d'officiers de l'OTAN, à titre permanent, au quartier- général des forces armées russes. Or la chose devient tout à fait envisageable et réaliste. Si elle se fait, cela constituera une nouvelle avancée vers une confiance accrue entre l'OTAN et la Russie en s'appuyant sur les accomplissements du groupe opérationnel du ministère de la Défense de Russie au SHAPE.

Cependant, la question d'une mission militaire permanente est de nature plus politique que militaire, et la décision appartient aux hommes politiques.

Les obstacles à la coopération

Comme il a déjà été indiqué à plusieurs reprises au plus haut niveau, l'élargissement de l'OTAN demeure l'obstacle majeur à une coopération élargie, car il va à l'encontre des intérêts nationaux de la Russie. Il ne va pas non plus dans le sens de l'objectif suprême du renforcement de la sécurité et de la stabilité en Europe. L'élargissement de l'OTAN, s'il a lieu, créera une situation géopolitique fondamentalement nouvelle qui risque d'entraîner une révision totale des politiques de sécurité. Si la Russie reste en dehors du système de sécurité qui émergera sur le continent, la menace d'une nouvelle division de l'Europe deviendra réalité.

L'opération en Bosnie prouve qu'aucune structure internationale ne peut faire face isolément aux défis des temps nouveaux. Les relations entre la Russie et l'OTAN doivent reposer sur des intérêts mutuels. Même si elle admet de nouveaux membres, l'OTAN ne remplacera pas le système de sécurité européen, comme l'a bien montré l'opération bosniaque, qui implique les Nations unies et ses représentants, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (notamment pour l'organisation d'élections) et d'autres structures européennes.

Entamer l'élargissement de l'OTAN en dépit des objections de Moscou et sans trouver une solution acceptable pour les deux parties ne me semble pas être la meilleure des politiques. L'Occident aurait intérêt à trouver un moyen d'éviter la rupture avec la Russie.

L'avenir dans la collaboration

L'opération conjointe conduite par la Russie et l'OTAN montre que nous pouvons opérer ensemble et poursuivre des buts pacifiques par la coopération militaire. Conséquence directe et naturelle de notre partenariat pour mener à bien une mission commune, nos soldats travaillant côte à côte en Bosnie apprennent à se comprendre et à se faire confiance mutuellement. Ce n'est ni de la théorie ni de la propagande, mais bien la première réussite tangible dans nos relations depuis la Seconde Guerre mondiale.

Nous sommes à la veille d'un nouveau millénaire et 1997 sera une année d'espoir tant pour la Russie que pour l'OTAN. Au moment où les troupes de l'Alliance, de la Russie et d'autres pays non-membres de l'OTAN accomplissent ensemble leurs difficiles missions en Bosnie, nous devons trouver une formule commune pour construire la sécurité dans la nouvelle Europe. La coopération historique entre la Russie et l'OTAN afin de mettre en uvre l'accord de paix pour la Bosnie marque le début d'une nouvelle relation. Cette coopération peut et doit devenir une base de partenariat solide au prochain millénaire.

Note:

  1. Le Général Chevtsov est également premier adjoint du Chef de la direction des opérations à l'état-major russe.


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