NATO Review

Edition Web
No. 4 - Juillet 96
Vol. 44 - pp. 23

Une coopération internationale intensifiée pour démanteler et détruire les stocks d'armes excédentaires

Des représentants de seize pays et de cinq organisations internationales se sont réunis près de Bonn, du 19 au 21 mai, pour faire le point sur les efforts menés à l'échelle mondiale afin de démanteler et de détruire des armes chimiques, nucléaires et conventionnelles au lendemain de la guerre froide. On peut citer parmi les grands objectifs que cette conférence a concrétisés la volonté:

  • de rapprocher les principaux acteurs concernés par le démantèlement et la destruction d'armes chimiques, nucléaires et conventionnelles, et d'identifier les obstacles techniques qui restent à surmonter;

  • de relancer le processus de maîtrise des armements et de soutenir les importants efforts déjà déployés dans le domaine du désarmement;

  • de souligner l'importance cruciale de la transparence, de l'échange d'informations et de la vérification, conditions préalables indispensables au désarmement et à la sécurité par la coopération.

Dans son discours d'ouverture de la conférence, le ministre des Affaires étrangères d'Allemagne, M. Klaus Kinkel, a mis l'accent sur les énormes progrès réalisés en matière de maîtrise des armements depuis la fin de la guerre froide, tout en indiquant qu'il restait beaucoup à faire. "Des dizaines de milliers de chars, de charges nucléaires, de grenades à gaz toxique et de mines antipersonnelles ne peuvent être rayés de la surface du globe d'un trait de plume," a-t-il déclaré. Les accords sur la maîtrise des armements et le désarmement doivent encore devenir des réalités opérationnelles. Les orateurs d'un grand nombre de pays sont convenus qu'il importe de maintenir la dynamique s'agissant de la ratification et de l'application des divers traités signés en matière d'armes nucléaires, chimiques et conventionnelles. Il n'y a plus de course aux armements entre l'Est et l'Ouest, mais le mot d'ordre doit être maintenant la réduction encore plus poussée du nombre d'armes résiduelles.


La clé de cet effort massif est la coopération. Dans un exposé d'orientation générale, le Secrétaire général de l'OTAN, M. Javier Solana, a souligné ce besoin de coopération internationale, indiquant que "dans ce domaine, l'expertise et l'expérience ne sont pas l'apanage d'un seul pays ou d'une seule organisation. Nous pouvons tous tirer profit les uns des autres." Le Secrétaire général a ajouté que "plus nous serons capables de coopérer, plus nous aurons de chances, tous autant que nous sommes, d'assurer la sécurité de nos populations au tournant du siècle."

Par suite du désarmement des matières fissiles, des vecteurs d'armes nucléaires, des agents chimiques et des milliers de grands systèmes d'armes conventionnelles sont devenus superflus. Une des principales tâches de désarmement et de conversion à accomplir au cours des prochaines années consistera à assurer le stockage, le démantèlement ou la conversion de ces excédents dans des conditions de sécurité. Mme Anke Brunn, ministre de la science et de la recherche du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a insisté sur la nécessité de contrôler le transfert de ces armes: "Si des armes sont exportées de régions où le désarmement est possible vers des zones de conflit et de guerre, alors le prix à payer pour le désarmement est trop élevé."

La situation telle qu'elle se présente a été exposée par les représentants des Etats-Unis, de la Russie, de la France et du Royaume-Uni, qui ont décrit leurs politiques, leurs plans et leurs réalisations en matière de démantèlement et de destruction. Des Etats ne possédant ni armes nucléaires ni armes chimiques, dont l'Allemagne, les Pays-Bas, le Japon, la Norvège, le Bélarus, l'Ukraine et le Kazakstan, ont également abordé la question des efforts de démantèlement en coopération et de l'assistance déjà fournie ou envisagée dans ce domaine. De nombreuses initiatives bilatérales ont fait l'objet de discussions approfondies, mais l'accent a été mis sur la nécessité d'efforts multilatéraux plus larges, avec mise en commun des ressources de plus en plus limitées. Ce débat a ouvert la voie à l'élaboration ultérieure de moyens de surmonter les obstacles qui s'opposent encore à la réalisation de progrès.

Cette conférence était coparrainée par l'OTAN, le ministère allemand des Affaires étrangères et le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Elle était organisée par le Centre internationnal de Bonn pour la conversion.


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