Edition Web
Vol. 44- No. 1
Janvier. 1996
p. 7-10
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La coopération
entre les pays baltes,
clé d'une sécurité élargie
Colonel Juris Dalbins
Commandant, Forces armées nationales de Lettonie
Les deux piliers du dispositif de sécurité de la Lettonie
sont une capacité militaire efficace et coordonnée des trois
Etats baltes et l'intégration dans les structures de sécurité
plus larges de l'Occident. Le meilleur exemple de la coopération
militaire balte est la création récente du bataillon de
maintien de la paix BALTBAl Une telle coopération permettrait aux
Etats baltes, tout au moins à court terme, de mettre au point une
capacité de défense réaliste et d'apporter ainsi
une contribution importante à la stabilité européenne.
Cependant, une menace militaire sérieuse nécessiterait l'aide
d'organisations de sécurité occidentales. En conséquence,
il ne faut pas oublier que la stabilité des pays baltes est une
composante indissociable de la sécurité européenne.
L' Estonie, la Lettonie et la Lituanie, pays situés dans une région
qui a connu des siècles de confrontation violente et le retour
à l'indépendance après la chute de l'empire soviétique,
sont à présent confrontées à des problèmes
de sécurité peu ordinaires. Mais en même temps, cette
situation constitue aussi une ouverture unique en fournissant la clé
d'une stabilité et d'une sécurité régionales
et plus globales.
La Lettonie et les autres pays baltes ont, de par leur situation géographique,
entre l'Est et l'Ouest, souvent tenté des États plus grands,
aux tendances expansionnistes. Entre 1914 et 1945, période qui
a inclu vingt et un ans d'indépendance, la Lettonie a subi deux
occupations allemandes et trois occupations soviétiques.
Les problèmes de sécurité qui se posent aux pays
baltes sont uniques pour diverses raisons. Premièrement, aucun
autre pays postcommuniste n'a dû créer intégralement
ses forces de défense - seule la Lituanie a pu s'emparer d'une
petite partie de l'arsenal soviétique basé sur son teri-toire.
Deuxièmement, on comprend bien que les ressources allouées
pour la défense ont été limitées face aux
revendications à la réforme concurrentielle d'autres secteurs
de la société - comme les enseignants, les médecins
et les retraités - difficiles à repousser.
Cependant, il a été encore plus difficile de réunir
un consensus sur la politique de défense. En 1940, l'URSS a pu
annexer les Etats baltes sans résistance malgré l'existence
de forces armées importantes et formées dans les trois pays.
Cela a créé un fâcheux précédent. Aujourd'hui,
on entend souvent dire que le voisin oriental de la Lettonie ne constitue
pas une menace militaire, qu'il n'est donc pas nécessaire d'avoir
des forces armées, et que de toute façon, si une menace
surgissait, elle serait si grande que les efforts de la Lettonie pour
se défendre elle-même seraient vains. Bref, on se demande
si un dispositif de sécurité letton crédible est
possible, ou si les efforts militaires de la Lettonie ne seront jamais
qu'un leurre et un gâchis de ressources.
Tout cela doit être replacé dans le contexte de la situation
démographique de la Lettonie, qui est aussi celle de l'Estonie.
La dure réalité est que deux autres décennies d'occupation
de type soviétique, avec la politique de russification qui l'accompagnait,
auraient réduit les Lettons à une petite minorité
dans leur propre pays. La viabilité d'un Etat-nation letton aurait
donc été, pour le moins, douteuse. La Lettonie ne pourrait
tout bonnement pas supporter une autre occupation, d'où la nécessité
de concevoir un dispositif de sécurité réaliste et
crédible. Le principe fondamental est que la Lettonie ne doit en
aucun cas soumettre ses activités politiques et militaires à
une autre puissance.
L'objectif de la politique de sécurité lettone est de protéger
et de développer les intérêts du pays, sa souveraineté,
son intégrité territoriale, sa langue, son identité
nationale, et la démocratie parlementaire instaurée par
la Constitution - et d'assurer la protection et la garantie des droits
et intérêts collectifs et individuels. La Lettonie n'est
une menace pour aucun autre Etat et pour aucune minorité nationale
sur son territoire.
Il ressort rapidement d'une analyse des risques qui pèsent sur
la Lettonie en matière de sécurité que la menace
militaire n'est qu'un des dangers qu'elle encourt, et sans doute pas le
plus immédiat. La principale menace perçue est celle d'un
retour dans la sphère politique, économique et militaire
du grand voisin de la Lettonie. Ce n'est que si les tentatives pour éviter
un tel retour échouaient, que la crainte d'une intervention militaire
émergerait.
La sécurité repose donc sur la défense contre des
menaces d'ordre politique, économique et criminel, mais aussi contre
un certain nombre de causes de préoccupation particulières
comme l'immigration clandestine, les activités illégales
de groupes hostiles au gouvernement, de services secrets étrangers
et de certains officiers en retraite. C'est pourquoi le dispositif de
sécurité de la Lettonie doit se composer de divers éléments
permettant d'affronter ces diverses menaces. Le plus important de ces
éléments est celui de l'engagement de la communauté
internationale pour l'appartenance de la Lettonie à la famille
européenne des nations et la mise en place d'une économie
stable, incluant des échanges avec l'Occident et des investissements
des pays de l'Ouest.
Coopération et dissuasion
Mais ces mesures ne suffisent pas, à elles seules, à faire
face au pire scénario - celui d'une menace militaire potentielle
- que, l'expérience nous l'a appris, nous ne pouvons ignorer. Le
dispositif de sécurité de la Lettonie doit donc aussi comporter
un élément de défense et de dissuasion militaire.
L'histoire a montré que la sécurité de la Lettonie
repose avant tout sur la sécurité balte dans son ensemble.
C'est un fait reconnu au niveau régional et l'accent qui est mis
sur la coordination des questions de sécurité et de défense,
dans les travaux du Conseil des ministres balte, en est la meilleure preuve.
En cas de crise dans l'un des Etats baltes, il y a de fortes chances pour
qu'une pression extérieure soit exercée sur les deux autres,
afin d'empêcher une réaction coordonnée. Cependant,
une menace à rencontre d'un Etat balte étant de toute évidence
une menace à Fencontre des trois pays, il est dans leur intérêt
d'agir ensemble. Une coopération militaire étroite doit
donc aider à renforcer cette cohésion.
En théorie, une menace militaire potentielle contre la Lettonie,
à court ou moyen terme, pourrait prendre la forme d'une campagne
de déstabilisation délibérée, résultant
d'une crise s'aggravant rapidement et suivie par une intervention militaire,
brève et décisive, qui se ferait, sans doute, sous le prétexte
de rétablir l'ordre ou celui d'activités de maintien de
la paix. Les forces disponibles, à proximité de la région,
pourraient être déployées dans de très brefs
délais. L'effectif des forces potentiellement hostiles, qui seraient
mobilisables dans le cadre de cette situation d'alerte, comparé
à celui des forces années nationales de la Lettonie (qui
comptent actuellement 23 000 hommes, y compris les troupes de surveillance
des frontières et les éléments volontaires de la
garde nationale), pourrait alors inciter un leader extrémiste à
tenter l'aventure militaire en Lettonie ou chez un de ses voisins baltes.
En revanche, si l'on mettait en place un mécanisme assurant que
tout agresseur aurait affaire aux trois Etats baltes simultanément,
alors l'équation entre les forces en présence rendrait impossible
la tactique de l'occupation rapide et décisive. En effet, les coûts,
en victimes et en matériel, excéderaient les gains potentiels,
sans parler des conséquences politiques et économiques qu'aurait
une couverture télévisée à grande échelle.
Un agresseur devrait également tenir compte du fait que la seule
occupation du territoire n'est pas synonyme de victoire militaire, car
pour être vainqueur, il faut contrôler ce territoire. Or,
il y a peu de chances qu'un agresseur puisse prendre le contrôle
du territoire avant que la pression politique et économique internationale
n'ait mis un terme à son entreprise. Cette conclusion, qui écarte
la logique d'une attaque militaire éclair et très ciblée
dans les Etats baltes - à condition que l'Estonie, la Lettonie
et la Lituanie soient solidaires et continuent de maintenir et de former
de modestes forces de défense - constitue le premier pilier de
soutien d'une stabilité et d'une sécurité régionales
durables.
Des structures plus larges
Le second pilier de la sécurité balte doit être l'intégration
des Etats baltes dans des structures de sécurité plus larges.
Pour les Baltes, la voie logique est celle de l'adhésion à
l'Union européenne (UE), l'adhésion de plein droit à
l'Union de l'Europe occidentale (UEO) et à l'OTAN. On peut penser
qu'il s'agit là d'une vision bien naïve, mais les pays occidentaux
sont de plus en plus conscients que s'ils admettaient l'instabilité
dans la région balte, en vertu de considérations politiques
supérieures, ils pourraient du même coup mettre en péril
la sécurité de l'Europe tout entière. Une agression
contre les Etats baltes mettrait l'OTAN dans une situation politique extrêmement
difficile. Bref, une agression dans cette région soulèverait
le genre de questions auxquelles l'UE et l'OTAN n'ont pas plus envie de
répondre maintenant que certains de leurs Etats fondateurs en 1938,
dans un contexte du même genre.
J'ai dit que les Etats baltes peuvent, en théorie, avoir les moyens
de dissuasion nécessaires pour éviter toute attaque surprise.
Il est néanmoins possible qu'un changement de politique dans un
pays voisin provoque le rassemblement de forces plus nombreuses à
proximité de la région et que leur effectif permette une
intervention militaire réussie dans les Etats baltes. Mais cela
demanderait une réaffectation de ressources considérables
et beaucoup de temps. Et pendant cette période, les structures
de sécurité occidentales détecteraient cette préparation
et auraient la possibilité de mettre au point une réponse
appropriée et de prendre des mesures préventives adéquates.
Même si les Etats baltes ne sont pas encore membres de plein droit
de ces structures, il est clair qu'un certain nombre de mesures concrètes
pourraient renforcer la stabilité. Elles seraient fondées
sur l'engagement réitéré de tous les partenaires
PfP et de l'OTAN de s'acquitter des obligations fixées par la Charte
des Nations unies et de respecter les principes énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, ainsi que
ceux de l'Acte final d'Helsinki et de tous les documents ultérieurs
de la CSCE/OSCE. Le mécanisme de mise en uvre de cet engagement
est contenu dans le Document cadre du PfP qui donne à un partenaire
le droit de consulter l'OTAN s'il perçoit une menace directe à
l'encontre de son intégrité territoriale, de son indépendance
politique ou de sa sécurité. Ce mécanisme est l'occasion
pour l'Occident d'apporter la preuve de son attachement déclaré
à la souveraineté des Etats baltes. Il a donc une importance
extrême.
Dans le même temps, certains ont suggéré que l'OTAN
devrait conclure avec la Russie un traité bilatéral aux
termes duquel les deux parties garantiraient le respect de l'intégrité,
de l'indépendance et de la sécurité des pays situés
entre l'Alliance et la Russie. Cela voudrait dire qu'en cas d'instabilité
ou de menace contre la paix, l'OTAN et Moscou seraient tenus d'affronter
conjointement la crise. Les Etats baltes seraient ainsi placés
dans une zone-tampon mal définie. Cela signifierait que la Russie
aurait, avec les membres d'une organisation de défense démocratique,
une sorte de droit de regard, dans notre région, du seul fait de
sa puissance.
Pour sa part, la Lettonie a clairement indiqué, dans son Concept
de politique étrangère, que tout en désirant maintenir
de bonnes relations avec tous les pays voisins, elle travaille à
son intégration dans l'Occident plutôt que dans la Communauté
des Etats indépendants (CEI). Un tel traité entre l'OTAN
et la Russie compliquerait donc indûment sa progression vers l'Occident.
En outre, il pourrait contraindre l'Occident à tester sa propre
résolution à l'égard d'une emprise future imprévisible
de la Russie dans une région où l'OTAN lui aurait déjà
accordé un droit de regard. Il ne s'agit pas de nier que la Russie
puisse être le plus important partenaire de sécurité
de l'OTAN, mais seulement de reconnaître qu'il est dans l'intérêt
de ce partenariat que les incertitudes liées à la sécurité
ne mettent pas la Russie en position d'être poussée à
une intervention militaire aux conséquences inconnues.
La coopération entre les Etats baltes
Après avoir présenté les deux piliers du dispositif
de sécurité de la Lettonie - la capacité, avec ses
voisins, de dissuader toute agression subite et le soutien des structures
de sécurité occidentales, plus larges, contre une menace
plus grave -j'aimerais compléter le tableau. Une bonne partie de
ce que j'ai exposé repose sur l'hypothèse d'une coopération
entre les Etats baltes. Mais est-elle une réalité?
Pendant l'entre-deux-guerres, des sentiments de jalousie réciproques
et d'orgueil ont souvent fait obstacle à une coopération
militaire étroite entre les pays baltes. Mais, nous nous efforçons
à présent de montrer que nous avons su tirer les enseignements
du passé. La coordination entre nos forces de défense naissantes
a commencé avant même le retour à l'indépendance
en 1991 et depuis lors, elle s'est poursuivie sans relâche. Officialisé
par l'Accord de coopération dans les domaines des relations militaires
et de défense signé par les trois ministres de la défense
à Vilnius, le 27 février 1995, ce document dresse une liste
des secteurs spécifiques dans lesquels la coopération doit
être engagée et donne quelques orientations à ce sujet.
Bien entendu, la coopération commence par des réunions
"face-à-face". A côté de celles qui ont
lieu aux niveaux présidentiel, gouvernemental et ministériel,
les Chefs de la défense des Etats baltes se rencontrent trois fois
par an et les Chefs d'Etat-major se rencontrent également entre-temps,
pour la préparation de ces réunions. Ces contacts ont abouti
à une meilleure compréhension des problèmes des autres,
à une confiance et un respect mutuels accrus, et ils ont débouché
sur toute une série d'initiatives concrètes afin d'améliorer
l'efficacité militaire, tant individuelle que mutuelle. Parmi les
projets particulièrement fondés sur un travail en coopération,
on peut citer l'interopérabilité navale, avec le premier
exercice naval conjoint qui s'est déroulé en 1995, les télécommunications,
qui permettent d'assurer un échange régulier d'informations
opérationnelles et de renseignements, et un système de surveillance
aérienne conjoint, conforme aux standards de l'OTAN.
Le meilleur exemple de coopération militaire balte à ce
jour est la création et la préparation du bataillon balte
de maintien de la paix, BALT-BAT. L'idée de former une force balte
de maintien de la paix a été lancée pour la première
fois en novembre 1993 lors d'une réunion des Chefs de la défense
des Etats baltes à Tallin. Elle reposait sur la conviction de nos
trois pays que c'est l'expérience démocratique occidentale
qui doit inspirer les forces de défense nationales des pays baltes,
et que la sécurité régionale ne pouvait être
assurée que grâce à une coopération étroite
entre les trois Etats baltes. A ce moment-là, la coopération
politique entre les pays baltes avait atteint un stade qui permettait
ce type de travail militaire en équipe, et cette initiative a ensuite
été avalisée au niveau légal. Il est intéressant
de noter qu'il s'est agi d'un processus ascendant. J'entends par là
qu'une initiative soigneusement choisie par des soldats professionnels
a été jugée compatible avec les exigences du moment
et que les décisions politiques ont suivi.
Dès le début, le projet BALT-BAT a reçu un important
soutien officiel de la part des pays nordiques et de la Grande-Bretagne,
et d'autres pays, en particulier les Etats-Unis, lui ont apporté
un large soutien pratique. Quatorze mois seulement après la proposition
initiale, plus de cent officiers et sous-officiers estoniens, lettons
et lituaniens ont commencé à suivre une préparation
conjointe assurée par des instructeurs britanniques et nordiques
à la base d'entraînement d'Adazi, près de Riga, en
Lettonie. Cet automne, les cadres des compagnies ont commencé à
former leurs propres compagnies. Entretemps, nous avons eu la chance de
recevoir beaucoup de matériel et la création d'un poste
de commandement du bataillon a été entreprise.
Ce projet sert divers objectifs importants: les Etats baltes peuvent commencer
à jouer véritablement un rôle dans le maintien de
la paix internationale, démontrant ainsi leur volonté d'assumer
leur part des responsabilités internationales; et la préparation
militaire balte est fortement améliorée par la mise au point
de méthodes d'entraînement et de procédures opérationnelles
communes qui ont toutes une nette orientation occidentale. Mais surtout,
BALBAT est une expression concrète de la coopération militaire,
sans laquelle la sécurité régionale serait problématique
et notre adhésion future à l'OTAN douteuse.
Pour étendre notre capacité d'interopérabilité,
nous envisageons d'organiser un bataillon de maintien de la paix entièrement
letton qui participerait en permanence aux activités de maintien
de la paix de BALTBAT, auquel il fournirait une compagnie selon un système
d'alternance. Il est évident, comme dans de nombreux autres domaines,
que les Etats baltes ont encore beaucoup à faire pour parvenir
à un niveau de coopération militaire pleinement satisfaisant,
mais je suis certain que nous sommes sur la bonne voie.
Dans une autre perspective de la sécurité, la Lettonie estime
que le maintien de bonnes relations avec tous ses voisins a aussi une
incidence sur sa situation intérieure. Elle doit créer des
conditions telles, que des pays voisins ne puissent s'ingérer dans
ses affaires intérieures. Cela implique un strict respect des exigences
internationales en matière de droits de l'homme et la création
de conditions économiques et sociales qui encourageront tous les
résidents permanents à soutenir la constitution et le gouvernement
actuels. C'est là l'ouverture unique dont j'ai parlé dans
mon introduction. En effet, si cette politique intérieure, exposée
très simplement, pouvait convaincre tous les segments de la population
de Lettonie que le bien-être du pays est un avantage pour eux, alors
l'intérêt qu'ils y trouveraient, combiné à
une sécurité objective, pourrait bien augurer d'une période
de stabilité démocratique, sans précédent,
dans notre région.
Il est clair que les trois Etats baltes ne pourront résister à
l'agression qu'ensemble et qu'en uvrant de concert, même avec
des capacités de défense réduites, ils peuvent assurer
leur défense à court terme, apportant ainsi une pierre importante
à l'édifice de la stabilité européenne. Dans
le même temps, s'ils étaient confrontés à une
menace militaire extérieure grave et préméditée,
ils ne tiendraient pas longtemps sans l'aide des organisations de sécurité
occidentales. Les principes de sécurité conjointe et de
poursuite des objectifs nationaux de sécurité par le biais
d'un effort collectif, qui sont au cur de l'idéologie de
l'OTAN, sont tout aussi valables pour les Etats baltes que pour de nombreux
autres membres de la communauté nord-atlantique. La sécurité
et la stabilité des pays baltes constituent une composante indissociable
de la sécurité européenne, qui ne peut en aucun cas
être laissée au hasard.
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