Edition Web
Vol. 42- No. 6/1
Déc. 1994/
Jan. 1995
p. 13-16
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La
politique extérieure et de sécurité commune de
l'Union européenne et sa contribution à la sécurité
globale
L'Ambassadeur Giovanni Jannuzzi
Représentant permanent de l'Italie auprès du Conseil de
l'Atlantique Nord
Le monde a besoin d'une Europe forte et active. S'il s'agissait d'un
truisme du temps de la guerre froide, ce l'est encore plus aujourd'hui,
où le monde connaît une transformation continue et rapide.
Pour jouer le rôle qui lui revient dans le monde d'aujourd'hui,
l'Europe doit agir de manière unifiée, ou tout au moins
cohérente. Les nations y trouvent encore une large place, mais
le nationalisme en est exclu, notamment en ce qui concerne la politique
extérieure de l'Europe.
En fait, cette exigence n'a rien de nouveau. Les pères fondateurs
de l'Europe l'avaient sans aucun doute déjà présente
à l'esprit. En effet, même avant la Conférence de
Messine, en 1955, où l'idée de Communauté économique
européenne a été lancée pour la première
fois par Gaetano Martino, ministre italien des Affaires étrangères,
des dispositions avaient été prises, au sein de la Communauté
européenne de défense, pour assurer la coordination des
politiques étrangères des pays membres. Depuis le "rapport
Davignon" (l) de 1970, la Communauté a
peu à peu défini une politique étrangère commune
à travers la coopération politique européenne, qui
a été pleinement reconnue par l'Acte unique européen
de 1986 et a culminé à Maastricht avec l'introduction de
la politique extérieure et de sécurité commune (PESC).
Je suis convaincu que la coopération politique européenne
a rendu à l'Europe un énorme service qui, un jour, je l'espère,
sera apprécié à sa juste valeur. En effet, elle a
abouti à la création de mécanismes efficaces, mais
elle a aussi permis aux décideurs des Douze - qui seront 15, à
partir de janvier 1995, avec l'entrée de l'Autriche, de la Finlande
et de la Suède dans l'Union européenne -de prendre l'habitude
de coordonner leurs politiques respectives, à tous les niveaux.
C'est ainsi que les Douze ont pu mettre en uvre - ante litteram
- quelques "politiques communes", par exemple en ce qui concerne
l'Europe de l'est, le Moyen-Orient, l'Afrique du sud, les Nations unies,
les droits de l'homme, etc.
En outre, il ne faut pas oublier que depuis sa création, la Communauté
a toujours eu une dimension extérieure autonome extrêmement
importante tant dans le domaine des accords commerciaux, en participant
à de grandes négociations économiques comme l'Accord
général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT),
qu'en matière de développement régional, par exemple
avec les Accords de Lomé.
Contrairement à la Chine ou au Japon, l'Europe n'a été
à aucun moment de son histoire un continent refermé sur
lui-même. Les Phéniciens et les Grecs sillonnèrent
toutes les mers connues, établirent des échanges avec des
contrées lointaines et fondèrent des colonies sur des rivages
non européens. Alexandre le Grand entraîna ses armées,
et avec elles sa culture, jusqu'à l'Inde. Plus tard, Rome créa
un empire qui s'étendait sur trois continents. Même pendant
la longue période du Moyen Age, des peuples comme les Irlandais,
les Vikings et les Vandales émigrèrent vers des terres lointaines,
et à l'aube du nouveau millénaire, des Vénitiens,
des Génois, des Pisans et des Amalfitains prirent la mer, explorèrent
l'Orient et firent du commerce avec des lieux aussi éloignés
que Cathay. Les croisés amenèrent leur langue, leur religion
et leurs coutumes au Moyen-Orient. Aux XVe et XVIe siècles, les
grands navigateurs espagnols, portugais, anglais, français et italiens
donnèrent naissance à de nouveaux mondes en découvrant
et en explorant l'Amérique, dont la civilisation descend en droite
ligne de celle de l'Europe. Et aux XVIIIe et XIXe siècles, l'Angleterre,
la France, l'Allemagne, le Portugal, la Belgique, les Pays-Bas et l'Italie
colonisèrent l'Afrique et l'Extrême-Orient.
En outre, malgré les pertes causées par deux guerres mondiales
tragiques et par l'émergence parallèle - et partiellement
dérivée de ces événements - de deux géants
sur la scène internationale, et en dépit aussi de la dissolution
de ses empires coloniaux, l'Europe représente encore un extraordinaire
amalgame de puissance économique et financière, de richesse
technologique, de ressources humaines et de capacités militaires
réelles ou potentielles.
La contribution européenne
La contribution spécifique que l'Europe peut apporter à
la stabilité mondiale découle de la nature même de
son histoire, de ses institutions, de sa société et, bien
entendu, de sa géographie.
Permettez-moi d'en énumérer pour le moins les principaux
éléments:
Les Européens ont refermé de façon définitive
le chapitre de l'impérialisme. Si les relations avec nos anciennes
colonies d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie ne sont pas totalement
désintéressées, elles ne sont cependant pas fondées
uniquement sur des considérations commerciales, mais aussi sur
une coopération active, comme l'illustrent parfaitement les Accords
de Lomé. De surcroît, l'Europe sait, peut-être mieux
que d'autres puissances, que l'instabilité, les tensions et les
conflits politiques s'ancrent pour la plupart dans de graves problèmes
socio-économiques. Et elle a l'expérience, les moyens et
-je le crois - la volonté nécessaires pour affronter ces
problèmes.
La contribution spécifique que la Communauté européenne
a apportée, jusqu'ici, au développement en coopération
de vastes régions du monde et, par là même, à
la stabilité internationale, en témoigne.
En ce qui concerne la politique étrangère, l'Union européenne
a trois dimensions géographiques: une dimension continentale, une
dimension méditerranéenne et une dimension mondiale.
Depuis l'écroulement des régimes de l'Europe de l'est,
la dimension continentale a acquis une très grande importance.
La tâche principale des institutions européennes a été
de permettre à ces pays de réaliser leur passage à
la démocratie et à l'économie de marché; ce
faisant, elles ont aussi apporté leur contribution la plus marquante
au nouvel ordre mondial. Certes, leur action a été incomplète
et, jusqu'ici, insuffisante. L'Union doit s'ouvrir plus largement et plus
généreusement aux nouvelles démocraties du Continent
afin de leur permettre de rejoindre, dans la stabilité, la famille
des nations européenne et occidentale. Mais elle ne devra pas non
plus en rester là.
L'Union partage son espace vital avec une grande puissance qui est en
partie européenne: la Fédération russe. Vu sa grandeur,
tant géographique qu'historique, il n'est pas facile d'intégrer
la Russie dans notre communauté. Et pourtant, l'Union doit coexister
avec elle, c'est-à-dire construire avec elle un réseau de
relations politiques, économiques et sécuritaires assurant
à notre Continent un avenir plus sûr.
Depuis plus de quarante années, les Etats-Unis et l'OTAN jouent
un rôle déterminant en ce qui concerne la sécurité
et la liberté de l'Europe de l'ouest, et leur volonté est
de continuer de le faire dans les années à venir. En effet,
contrairement aux Etats-Unis, l'Europe n'a pas de force nucléaire
comparable à celle de la Russie (et il y a fort peu de chances
qu'elle en acquière une dans l'avenir). Et sur le plan des forces
conventionnelles, si le déséquilibre antérieur s'est
considérablement amoindri, il n'est pas dans l'intérêt
de l'Europe de maintenir des niveaux de troupes trop élevés.
C'est pourquoi l'Europe a un intérêt spécifique majeur
à rechercher un équilibre militaire fondé sur une
dissuasion nucléaire crédible, même si elle est réduite,
et sur un niveau de forces conventionnel abaissé mais répondant
à des besoins raisonnables en matière de sécurité.
Le Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE) devrait
être complété par des mesures relatives au flanc sud.
En dépit de la crise en cours en Bosnie, l'Union doit poursuivre
la réduction et la maîtrise des armements dans les Balkans.
En Méditerranée, outre qu'elle peut aider à relancer
l'économie - l'Europe a là aussi intérêt à
contribuer à l'établissement d'une zone de sécurité
et de stabilité sociale et politique. Si tout cela importe aussi
au reste du monde, ces nécessités sont particulièrement
ressenties par les Européens, et il nous est possible d'y faire
face.
Mais par sa taille et sa force, l'Union européenne n'est pas seulement
une puissance régionale, mais bien une puissance mondiale - et
de tout premier plan. En tant que telle, elle a des intérêts
mondiaux à affirmer: un nouvel ordre mondial; la liberté
des échanges commerciaux; le respect du droit international; la
défense des droits de l'homme et des principes de la démocratie
parlementaire. Vu sa taille et ses ressources, l'Union a, plus que d'autres
protagonistes présents sur la scène internationale, la juste
combinaison d'intérêt et de capacité à défendre
ces principes en apportant un soutien actif direct aux organes internationaux
au sein desquels l'Europe joue un rôle influent et parfois même
déterminant.
A l'époque où le monde était bipolarisé et
où l'objectif prioritaire était de préserver la sécurité
à travers la solidarité occidentale, il était difficile,
pour l'Europe, d'agir de façon autonome à un niveau mondial.
En revanche, dans le monde multipolaire d'aujourd'hui, cette possibilité
existe désormais - sans remettre pour autant en cause sa place
dans la famille des Nations occidentale et son attachement aux valeurs
occidentales. Et cela ne devrait pas heurter les Etats-Unis. En effet,
la contribution de l'Europe devrait y être accueillie favorablement,
car elle pourrait soulager ce pays d'une partie des charges qu'il supporte
depuis quarante années pour défendre notre sécurité
et notre civilisation communes. Or cette charge ne s'est certainement
pas allégée avec l'apparition de nouvelles menaces et de
nouveaux défis, comme des crises régionales, des conflits
ethniques et la prolifération des armes nucléaires.
Enfin, l'Europe devrait apporter sa contribution principale à
l'extension progressive de la zone de développement économique,
social et culturel, mais aussi de sécurité et de stabilité,
aux régions où elle a un intérêt direct, ce
qui va du continent européen, Russie comprise, à la Méditerranée
et inclut la totalité de l'Afrique et du Moyen-Orient. Mais l'Europe
ne peut se soustraire à une mission encore plus grande: elle doit
participer plus activement, toujours à travers des organisations
internationales, à la défense de la stabilité, de
la sécurité, de l'Etat de droit et du progrès économique
et social dans le monde entier.
Au cours de sa phase embryonnaire, la coopération politique européenne
s'est efforcée de poursuivre ces objectifs (qui sont d'ailleurs
clairement énoncés dans le préambule et à
l'Article 10 de l'Acte unique européen de 1986). Elle n'a pas toujours
réussi à les atteindre, mais ses réalisations ne
doivent pas être sous-estimées pour autant.
La dimension de sécurité
Dans l'esprit du Traité de Maastricht, la politique extérieure
et de sécurité commune établit les mêmes objectifs,
mais de façon plus ambitieuse. La question est de savoir si elle
dispose des instruments appropriés et à la hauteur de cette
ambition. Là-dessus, on peut exprimer quelques doutes.
Pour ceux qui, comme moi, ont un vif souvenir de toutes les phases complexes
et parfois tortueuses des négociations qui ont abouti au Traité
de Maastricht, il est clair que la construction d'une politique extérieure
commune est restée en grande partie incomplète. Les mécanismes
et les procédures ne lui font certainement pas défaut (ils
seraient même plutôt établis de façon trop méticuleuse
dans le Traité et dans ses règles de mise en uvre)
et la PESC a préservé et consolidé une expérience
fondamentale de la politique européenne commune, à savoir
l'interrelation entre objectifs politiques et instruments économiques.
Il me semble néanmoins qu'elle présente une grave lacune.
En effet, il est illusoire de croire qu'il puisse y avoir une politique
étrangère efficace sans dimension sécuritaire ou,
plus directement, sans instrument militaire, lequel, s'agissant de politique
étrangère commune, ne peut être que collectif.
Sur ce point, le Traité de Maastricht a été aussi
loin que possible, étant donné les circonstances, autrement
dit même pas à mi-chemin. On en connaît les raisons
et il est inutile de se lamenter. Mais le problème est là
et ses effets sont extrêmement sensibles.
Il est possible - et personnellement, je l'espère - que la révision
institutionnelle prévue pour 1996 et la prorogation du Traité
de l'UEO en 1998 nous permettent de surmonter ce problème ainsi
que d'autres difficultés. Dans le secteur économique, cependant,
on pourra compter sur la dynamique des forces de marché pour favoriser
une intégration accrue, quelle que soit la volonté politique
des uns et des autres et même contre elle. Cela ne va cependant
pas de soi dans le domaine de la politique étrangère, où
l'intégration requiert la convergence de volontés politiques
déterminées à l'encontre des forces de coutumes,
traditions et intérêts très fortement ancrés.
Et s'il existe de nombreuses raisons convaincantes de maintenir la PESC,
elles ne sont même pas vraiment devenues des réflexes, comme
elles devraient l'être, dans les pays habitués depuis des
décennies à travailler ensemble, où des sentiments
nationaux prévalent encore partiellement.
Pendant ce temps, sur la scène internationale, les événements
se suivent à un rythme accéléré et sont de
moins en moins compatibles avec les procédures lentes et parfois
tortueuses de l'"Eurocratie". Or on ne peut attendre de l'histoire
qu'elle reste en suspens jusqu'à ce que l'Europe ait adapté
ses structures et ses moyens d'action aux temps nouveaux. Si nous ne réagissons
pas, nous courrons, au minimum, le risque de manquer de pertinence.
La crise dons l'ex-Yougoslavie
La crise dans l'ex-Yougoslavie est l'exemple le plus frappant. J'ai participé
personnellement au début des interventions européennes,
qui ont visé tout d'abord à préserver un minimum
d'unité dans l'ex-Yougoslavie, puis à rendre le divorce
le moins traumatisant possible et, pour finir, à tenter de mettre
fin aux hostilités en Bosnie ou d'en limiter les dégâts.
Pour moi, le véritable problème, avec l'ex-Yougoslavie,
a été l'incapacité d'évaluer la situation
avec assez de réalisme et - lorsque les objectifs ont été
définis - le manque de volonté de les poursuivre par des
voies diplomatiques, économiques et militaires adéquates.
Confrontés à une crise dans laquelle l'Europe avait souhaité
jouer un rôle autonome, voire exclusif, nous avons manqué
de préparation en matière de structures et d'instruments
diplomatiques pour soutenir l'action politique. Autrement dit, la crise
yougoslave a mis en évidence une réalité ancienne
mais bien souvent oubliée, à savoir qu'objectifs et moyens
doivent être proportionnels.
Une politique étrangère efficace résulte tout à
la fois de données du renseignement fiables, d'idées claires
et de structures et de moyens appropriés. Mais il est évident
que même le mécanisme le plus perfectionné fonctionne
mal s'il ne s'appuie pas sur une volonté politique, laquelle suppose
à son tour soit une harmonie totale entre les partenaires, soit
des règles permettant de surmonter les divergences.
La volonté politique - et des structures adéquates -ne
suffisent pas cependant à résoudre le problème de
la PESC. En effet, la politique étrangère demande que l'on
dispose aussi d'instruments concrets. Or l'Union a sans nul doute de la
force sur le plan politique et économique, mais il lui manque une
dimension militaire.
A cet égard, une certaine clarté s'impose, car on entend
trop souvent parler des instruments de la sécurité, de la
défense et des instruments militaires comme s'il s'agissait d'une
seule et même chose, ce qui n'est évidemment pas tout à
fait juste.
Pour moi, établir une défense commune, c'est "avoir
la capacité de défendre militairement - seul ou dans le
cadre d'une grande alliance - le territoire de l'Union européenne
contre une attaque armée".
Or chacun sait que dans l'état actuel des choses, l'Union n'en
a pas les moyens et ne les aura sans doute pas dans le proche avenir,
à moins qu'elle ne soit prête à payer, tant sur le
plan financier que politique, un prix qui serait inacceptable pour ses
membres.
Pour assurer leur défense, les pays de l'Union - tout au moins
ceux qui sont membres de l'OTAN - continueront donc de s'en remettre essentiellement
à l'Alliance atlantique. Ce qui ne veut pas dire qu'au sein de
l'Alliance, les Européens ne puissent pas jouer un rôle accru
à travers l'UEO. En effet, avec la réduction de la présence
américaine sur le continent, le rôle et l'influence de l'UEO
et, en général, de l'Europe, au sein de l'Alliance, devrait
être de plus en plus important. Mais une fois encore, la défense
de l'Europe dépendra avant tout de la solidité et de l'efficacité
des structures de l'OTAN.
La sécurité présente cependant d'autres aspects.
En matière de désarmement et de maîtrise des armements,
il n'est que juste que les Européens définissent leurs positions,
bien évidemment en collaboration avec leurs alliés de l'OTAN.
L'Europe doit aussi protéger nos sociétés contre
des infiltrations hostiles de divers types, garantir la sécurité
de nos indispensables sources d'approvisionnement, défendre nos
citoyens et nos intérêts à l'étranger et assurer
la stabilité dans les régions voisines. Nous devons accepter
le fait que dans certains cas, la protection des intérêts
européens peut nécessiter une action militaire à
l'appui de l'action politique ou à sa place, si celle-ci échouait.
En fait, un instrument militaire adéquat est un des éléments
qui caractérisent une bonne politique étrangère.
Jusqu'ici, les pays de l'Union européenne s'en sont remis, dans
ce domaine, à l'UEO. Mais pour que celle-ci puisse s'acquitter
de cette mission, il faut que ses ressources et ses capacités,
qui sont encore en grande partie potentielles, deviennent réelles.
Cette responsabilité incombe avant tout à ses membres, mais
l'ensemble de l'Union europenne doit être prête à apporter
à l'UEO le soutien politique nécessaire et à l'utiliser,
le cas échéant, comme instrument d'intervention concrète.
L'avenir nous dira si l'Union sera capable de se doter de structures
politiques et de sécurité compatibles avec sa puissance
économique et le rythme de l'intégration prévue.
En attendant, tous les instruments disponibles devraient être pleinement
employés, sous peine, pour l'Union européenne, de continuer
à n'avoir que peu d'influence sur son propre destin et sur celui
du monde. Pire, de grands pays membres pourraient être tentés
de reprendre le contrôle absolu de leurs objectifs en matière
de politique étrangère, inaugurant alors un retour à
l'ère du nationalisme.
(1) Ce rapport, (également connu sous le nom
de Rapport Luxembourg), oui portait le nom du directeur politique du ministère
des Affaires étrangères de Belgique, Etienne Davignon, proposait
un mécanisme de mise en uvre de la européenne.
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