Mise à jour: 10-Sep-2002 | Revue de l'OTAN |
Edition Web
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La République tchèque, un partenaire actif de l'OTAN
Jaromir Novotny
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Ce processus de transformation respecte les niveaux d'armement définis par le Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE): 957 chars, 1367 véhicules blindés de combat, 767 systèmes d'artillerie d'un calibre de 100 mm ou plus, 227 avions de combat et 50 hélicoptères d'attaque. Si les changements structurels sont limités par des considérations budgétaires, l'orientation choisie est néanmoins claire.
Le contrôle démocratique des forces armées
Pour son passage au contrôle démocratique des forces armées,
la République tchèque s'inspire des mécanismes les
plus courants au sein des démocraties avancées. Le Ministère
de la défense correspond déjà de près au modèle
occidental, puisqu'il s'agit d'une administration civile à laquelle
est subordonné un état-major des forces armées.
Le Commandant en chef des forces armées tchèques est le
Président de la République, qui est élu par le parlement.
La Présidence est l'un des organes exécutifs du gouvernement
tchèque.
Le Ministère de la défense est dirigé par un Ministre de la défense qui est membre du Cabinet. Le gouvernement est la plus haute instance de l'exécutif et est responsable devant le Parlement. Une transformation de l'autorité consultative nationale en matière de sécurité est actuellement en cours; il s'agit d'assurer la succession de l'ancien Conseil de la défense de l'État.
Les instruments du contrôle qu'exercé le Parlement sur les forces armées sont l'approbation du budget militaire et le dépôt, 1' adoption et la surveillance des textes de loi relatifs à la défense.
Les forces armées tchèques sont apolitiques, toute activité
dans ce domaine étant interdite au sein de l'appareil militaire.
A compter de 1996, le système de commandement et de contrôle
des forces armées tchèques comportera trois niveaux de compétence:
stratégique, opérationnel et tactique. Chacun de ces niveaux
verra ses attributions définies de telle sorte que ses responsabilités
correspondent directement à son pouvoir.
Le niveau stratégique sera celui du Ministère de la défense
qui, en
tant qu'autorité centrale de l'administration d'État, fera
partie du pouvoir exécutif de l'État et sera responsable
de la défense de la République tchèque, de la mise
en uvre de la politique nationale de défense et de l'administration
de l'État dans les domaines prévus par la loi. Le Ministère
comprendra l'état-major général, organe directement
responsable du commandement et du contrôle de nos troupes.
Le niveau opérationnel sera composé, en temps de paix comme
en cas d'état d'urgence, des commandements de corps d'armée.
Ces commandements relèveront directement du Chef de l'état-major
général, qui exercera le commandement par l'intermédiaire
des inspecteurs des forces terrestres, des forces aériennes, des
forces de défense aérienne et des forces logistiques.
Le niveau tactique sera composé, en temps de paix comme en cas
d'état d'urgence, des commandements des brigades, régiments
et bataillons des forces terrestres, de défense aérienne
et logistiques, ainsi que des commandements des bases aériennes,
pour les forces aériennes et de défense aérienne,
et de ceux des entrepôts et autres installations des forces logistiques.
Les forces armées tchèques se composeront donc de forces
terrestres, de forces aériennes, de forces de défense aérienne
et de forces logistiques. Un statut relativement indépendant sera
accordé au service de santé et à la police militaire.
Les forces terrestres, en coopération avec les forces aériennes et de défense aérienne, joueront un rôle majeur dans la défense de la République tchèque. Elles seront placées sous le contrôle de l'état-major de l'armée de terre, à la tête duquel se trouvera l'inspecteur des forces terrestres, et se composeront d'une brigade de déploiement rapide, du 1er et du 2e corps d'armée, qui comprendront des brigades mécanisées et des unités de soutien. L'élément principal sera la force de campagne, qui devra avoir une puissance de feu, une capacité de frappe et une manuvrabilité adéquates, mais qui devra également être capable d'assurer une défense active et des missions d'attaque. Les forces de déploiement rapide auront à faire face dans les plus brefs délais à des crises inattendues.
Les forces de défense territoriale seront chargées d'assurer la défense et la sécurité des installations, voies de communication et zones essentielles, des centres administratifs et économiques, et de combattre les unités de reconnaissance et les troupes aéroportées de l'ennemi.
Le rôle des forces aériennes et des forces de défense
aérienne consiste à défendre l'espace aérien
de la République tchèque et à soutenir les activités
de combat des forces terrestres sur un théâtre d'opérations
donné. Elles relèveront des états-majors des forces
aériennes et de défense aérienne, lesquels auront
chacun à leur tête un inspecteur. Elles se composeront d'un
corps aérien tactique et d'un corps de défense aérienne,
subdivisés en bases aériennes, en brigades de missiles antiaériens
et en régiments.
Les forces logistiques qui sont créées constitueront un
nouvel élément au sein de la structure de nos forces armées.
En temps de paix et dans les situations d'urgence, elles devront fournir
le matériel et les services nécessaires en recourant le
plus possible à nos ressources territoriales. Il s'agira d'un système
intégré permettant de réagir avec plus de souplesse
dans l'environnement d'une économie de marché, de réduire
graduellement les effectifs et de transférer certaines activités
au secteur civil.
Il devrait être clair, d'après ce qui précède, que la République tchèque en est à un stade avancé de la mise au point des mécanismes de planification et de contrôle de ses forces armées et qu'elle fait de son mieux pour se conformer d'aussi près que possible aux critères de l'OTAN.
La participation à des opérations de maintien de la
paix
Le Partenariat pour la paix met fortement l'accent sur la coopération
dans le domaine du maintien de la paix, domaine dans lequel nous avons
une expérience solide. En effet, prenant la suite de la République
fédérative tchèque et slovaque, la République
tchèque a acquis une très grande
expérience au cours d'opération des Nations unies depuis
1989. Des experts civils et militaires tchèques ont participé,
pour l'essentiel, à deux types d'opérations, à savoir:
des missions d'observation et de maintien de la paix.
Au cours de ces quatre dernières années, la République
tchèque a participé aux missions suivantes de l'ONU: MINUAI
et II, en Angola, de 1989 à 1992; GANUPT, en Namibie, de 1989 à
1990; ONUSOM, en Somalie, entre 1992 et 1993 (la Slovaquie a pris la relève);
UNGCI, en Irak, depuis 1992; UNOSCOM, en Irak, entre 1992 et 1993 (mission
d'experts pour la liquidation des armes chimiques); FORPRONU, dans l'ex-Yougoslavie,
depuis 1992 (un bataillon en Croatie); ONUMOZ, au Mozambique, depuis 1993;
MONUL, au Libéria, et MONUG, en Géorgie, dans les deux cas
depuis 1993.
D'un point de vue militaire, la plus importante de ces missions est la participation de la République tchèque à la FORPRONU, dans l'exYougoslavie, où nous avons déployé de loin le plus grand nombre de militaires affectés à des opérations des Nations unies. Un général tchèque est le commandant du secteur sud de la FORPRONU depuis le 22 avril et un officier tchèque est le commandant de la police militaire de la FORPRONU pour l'ensemble de l'ex-Yougoslavie. Notre participation a atteint 1 100 hommes, contribution qui, pour donner un exemple, correspond, toutes proportions gardées, à celle de la France.
Le potentiel offert par le Partenariat pour la paix
La participation de la République tchèque au Partenariat
pour la paix est d'autant plus facile qu'il y a consensus entre les partis
politiques au gouvernement mais aussi avec une partie de l'opposition
sur ce dossier. Les officiers et commandants de nos forces armées
sont d'ailleurs favorables, eux aussi, à cette décision.
Nous envisageons d'accepter l'offre de l'Alliance d'établir un
bureau de liaison au siège de l'OTAN, à Bruxelles, et d'envoyer
des officiers de liaison à la cellule de coordination du Partenariat
pour la paix installée au SHAPE, près de Mons, en Belgique.
L'appareil militaire tchèque entend coopérer concrètement
avec l'OTAN et nous prévoyons de participer à des exercices
conjoints ainsi qu'à des sessions de planification militaire conjointe
qui nous permettront d'améliorer graduellement l'interopérabilité
et la compatibilité de nos forces.
Mais nous ne voyons pas le Partenariat comme une voie à sens unique.
Nous ne nous bornons pas à demander la coopération, nous
l'offrons. Ainsi, nous pouvons proposer l'utilisation de certaines zones
d'entraînement spécifiques en République tchèque
par des forces de l'OTAN. Nous considérons comme un de nos points
forts le cours international pour jeunes commandants d'unités affectés
à des opérations de maintien de la paix, que nous avons
organisé avec succès en 1993 et qui sera renouvelé
cette année à l'intention de tous les pays du Conseil de
coopération nord-atlantique (CCNA). L'année dernière,
nous avons également mis sur pied un cours pour les officiers affectés
aux centres de vérification de l'OTAN. Il sera repris cette année
pour les inspecteurs des États signataires du Traité FCE.
Le domaine scientifique ou l'univers culturel et sportif recèlent
d'autres promesses. Il n'en reste pas moins que l'aspect le plus important
du Partenariat pour la paix tient sans aucun doute à sa dimension
politique. En effet, selon nous, y participer implique la confirmation
et le respect des principes fondamentaux qui doivent régir les
relations entre États et leur comportement, tant sur le plan intérieur
qu'extérieur. Nous considérons que c'est là que réside
le potentiel politique majeur de ce projet et, en même temps, le
critère à l'aune duquel il convient de jauger les partenaires
de l'OTAN.