Revue de l'OTAN
Mise à jour: 08-Sep-2002 Revue de l'OTAN

Edition Web
Vol. 41- No. 3
Juin 1993
p. 7-11

La Russie après le référendum

Douglas Hurd,
Ministre britannique aux Affaires étrangères et
au Commonwealth

Le 25 avril, le peuple russe a montré son engagement sans équivoque en faveur des réformes économiques et démocratiques. En dépit des inévitables difficultés, il ne peut désormais plus y avoir de retour en arrière, et nous continuons à apporter au président Elstine et au peuple russe notre total appui dans l'accélération des réformes.

Le processus ne sera pas simple. Les manifestations du Premier mai à Moscou sont allées de pair avec certains des plus violents incidents que l'on ait connu depuis le coup d'Etat manqué de 1991. La menace des communistes de renverser le président Elstine, intervenue aussitôt après le net soutien du peuple russe, montre leur souverain mépris pour la démocratie, mais est également révélatrice des tensions qui subsistent au sein de la société russe, et en particulier dans le monde politique.

D'aucuns pourraient faire valoir que l'on assiste à une empoignade entre Russes sur des affaires russes qui finiront par trouver des réponses à la Russe. Il est vrai que les paroles et les actes de l'Occident risquent peu d'être décisifs, mais il se pourrait qu'ils exercent une influence s'ils interviennent en temps opportun et sont bien ciblés. Lorsque Boris Eltsine et les réformateurs nous demandent notre aide, ils sont en droit de la recevoir, car il est clair que les réformes en Russie servent autant les intérêts de l'Occident que ceux du peuple russe.

Il convient de tenir compte des résultats obtenus jusqu'à présent. Mikhaïl Gorbatchev nous a tous impressionnés. Il a vu la nécessité de procéder à des réformes et a agi en conséquence. Sa principale contribution au processus en cours a été de mettre en place des conditions qui ont mis un terme à la guerre froide et à l'isolement de la Russie, tout en préparant le terrain pour l'établissement de nouvelles relations avec l'Occident. M. Gorbatchev fut à l'origine des premières fissures dans le mur de Berlin, et l'Allemagne, en particulier, a des raisons de rendre hommage à l'œuvre qu'il a accomplie. Il n'en reste pas moins que Mikhaïl Gorbatchev est demeuré le secrétaire général du parti communiste et qu'il n'a jamais tout à fait abandonné l'espoir que ledit parti puisse être l'instrument du changement. Il n'a jamais fait de concessions sur la propriété privée. Ses réformes économiques en demi-teinte se sont avérées insuffisantes. Gorbatchev voyait clairement la faiblesse fatale de l'ancien système, mais n'est pas parvenu à se convaincre qu'il existait une autre voie.

La triade des réformes

Sous l'autorité de Boris Eltsine, les réformes en Russie adoptent la forme d'une triade encore mal' équilibrée, puisque ses trois fers de lance sont de taille et de force différentes.

Le premier est la politique étrangère. C'est dans ce domaine que les réformes sont allées le plus loin. Elles ne consistent pas uniquement en des mesures de suppression, telles que le démantèlement du Pacte de Varsovie ou la démolition du mur de Berlin, mais prennent désormais un caractère de plus en plus constructif. La coopération en matière de politique étrangère a débuté avec Edouard Chevardnadze et se poursuit avec l'actuel ministre russe des Affaires étrangères, Andreï Kozyrev. L'ampleur et la profondeur de cette coopération sont remarquables.

Lorsque Saddam Hussein a envahi le Koweït, le secrétaire d'Etat américain James Baker effectuait une tournée en Extrême-Orient. Il a rapidement consulté Edouard Chevardnadze par téléphone et modifié son itinéraire pour se rendre à Moscou. Les Etats-Unis et l'Union soviétique convinrent d'une politique commune face à l'Iraq. Les Américains, les Soviétiques et nous-mêmes collaborèrent étroitement dès le début du conflit, et la base diplomatique solide qui en résulta permit le succès militaire remporté ultérieurement.

La coopération s'est approfondie tout au long de la crise dans l'ex-Yougoslavie.

M. Kozyrev et le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Vitaly Churkin, ont joué un rôle essentiel lors de la Conférence de Londres en août dernier. Ils ont exercé des pressions sur les Serbes, leurs clients traditionnels, pour qu'ils acceptent les principes de paix agréés à cette occasion ainsi que la tenue d'une conférence internationale sous la copré-sidence des Nations unies et de la Communauté européenne, comme cadre d'un règlement du conflit.
La manifestation la plus visible du changement intervenu dans la politique étrangère russe apparaît dans le travail en cours aux Nations unies, à New York. M. Yuliy Vorontsov, le dynamique représentant permanent de la Russie au Conseil de sécurité, joue un rôle constructif, bien que le récent veto opposé par la Russie à une proposition judicieuse pour le financement du maintien de la paix par l'ONU à Chypre soit préoccupant. Lorsqu'un règlement négocié interviendra finalement en Bosnie, il devra beaucoup à la Russie. La pression constante qu'elle exerce sur les Serbes contribuera à déboucher sur un accord.

La mise en œuvre de cet accord pourrait fort bien inclure une force de maintien de la paix dont l'élément central viendrait de l'OTAN, mais dans laquelle une participation russe n'est pas à écarter -une perspective étonnante pour tous ceux qui ont été formés dans l'état d'esprit de la guerre froide.
Nous devons manifester notre appui à cette nouvelle politique étrangère en faisant confiance à la Russie et en montrant de la compréhension pour ses problèmes. De nombreux conflits ont éclaté ou sont en gestation dans l'ancienne Union soviétique: en Géorgie, dans le Haut-Karabakh, en Moldova, dans le Tadjikistan. La Russie est fort préoccupée par la diaspora de 25 millions de Russes qui se retrouvent soudain sans la protection directe de Moscou. Les "faucons" font pression en faveur d'une politique plus autoritaire à rencontre de "l'étranger proche".

Le président Eltsine a fait référence à la responsabilité particulière qui échoit à la Russie en matière de stabilité et de sécurité dans l'espace géopolitique de la Communauté des Etats indépendants (CEI). Il a suggéré que les Nations unies accordent à son pays le statut de "garant de la sécurité" dans cette région. La question n'est cependant pas aussi simple qu'il n'y paraît. Le Conseil de sécurité ne peut accorder à une organisation régionale qu'un mandat spécifique pour maintenir la paix. Le maintien de la paix doit être guidé par l'impartialité et la responsabilité, et bénéficier de l'appui de toutes les parties au conflit.

Mais les Russes ont souligné leur volonté de s'appuyer sur l'expérience internationale en matière de maintien de la paix et de travailler avec l'ONU et la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). Nous devrions mettre cette occasion à profit. Grâce au soutien de la Russie, la CSCE a d'ores et déjà dépêché des missions de surveillance dans le Haut-Karabakh et en Moldova. Nous avons encouragé les hauts commissaires pour les minorités de la CSCE à s'intéresser aux problèmes des minorités russes dans les Etats baltes. Nous pouvons coopérer avec la Russie par le biais de séminaires, de sessions de formation communes et même, finalement, d'opérations conjointes de maintien de la paix. Le coup d'envoi a déjà été donné sur tous ces points par le Conseil de coopération nord-atlantique (CCNA).

La deuxième composante de la triade des réformes russes symbolise l'avancée politique vers une démocratie pleine et entière. La troisième est le combat économique, qui ouvre la voie de l'économie de marché. Ces deux percées sont étroitement solidaires.

Les réformes politiques et économiques

Le président Eltsine reconnaît la nécessité de la propriété privée et d'une libre économie de marché. Il admet également qu'il faut édifier des institutions démocratiques pour sauvegarder les réformes que lui-même et Gorbatchev ont mises en œuvre.

Jusqu'à présent, Eltsine a tenté de mener de front les réformes politiques et économiques. Ses réformes politiques sont les plus remarquables, puisqu'elles accordent à ses opposants le droit de manifester leur désaccord. Eltsine pourrait à présent décider de se concentrer sur l'économie et reléguer au second plan les libertés politiques.

J'espère qu'il résistera à cette tentation, car j'estime que les réformes politiques et économiques vont de pair. D'aucuns considèrent que l'on peut avoir une libéralisation économique sans libéralisation politique, et certains gouvernements essayent de mettre cette idée en pratique. Mais, en fin de compte, les libéralisations en matière économique et politique sont indissociables. A court terme, on peut freiner l'une ou l'autre, mais le décalage deviendra de plus en plus onéreux en termes de progrès réels. Si l'on apprend à un individu à se soucier des coûts, des profits et du libre marché, on ne pourra l'empêcher indéfiniment de penser aux élections, aux changements de gouvernement et à la liberté de la presse. La manière avec laquelle le président Eltsine a abordé sa confrontation avec le Congrès des députés du peuple, qui a conduit au référendum d'avril, et les actes qu'il a posés depuis lors suggèrent qu'il prend ces principes très à cœur.

Il est possible, pendant un certain temps, de parvenir à la croissance économique par le biais d'une économie dirigée, au sein de laquelle quelques favorisés et leurs proches sont autorisés à prospérer. Un marché noir florissant peut donner une impression superficielle de prospérité. Il s'agit peut-être là d'une première réaction inévitable après la disparition des contraintes liées à une économie socialiste ou de guerre. Mais cela ne peut durer, et il ne faut pas permettre que la situation se prolonge, pour deux raisons.

En premier lieu, cette situation ne bénéficie en rien à la grande masse des entrepreneurs indépendants et des petits commerçants dont dépendent la véritable richesse et la vigueur d'une société. Les relations permettant d'entrer dans le cercle des élus leur font défaut.

En deuxième lieu, ceux qui pratiquent le marché noir et les quelques favorisés ne savent pas quand le vent va tourner. Seule une part infime de leurs
richesses revient donc dans le circuit au bénéfice de leur propre peuple. Certains banquiers occidentaux se frottent les mains, mais il n'en va pas de même pour tous ceux qui espèrent une nouvelle donne économique dans le pays concerné.

Si vous demandez à quelqu'un de mettre tout ce qu'il possède sur la table - son argent, ses espoirs, l'avenir de ses enfants - afin de favoriser ses rêves de réussite professionnelle et donc l'avenir de son pays, il est probable qu'il vous demandera en retour de lui fournir les règles du jeu auquel vous lui proposez de participer.

Il voudra être sûr que ces règles sont cohérentes, durables et logiques, qu'elles s'accordent avec son propre sens de la justice. Elles doivent lui permettre de faire des projets pour l'avenir, et s'appliquer de la même manière à chacun.
Même s'il ne l'exprime peut-être pas tout à fait en ces termes, il voudra disposer d'un mécanisme permettant d'ajuster les règles du jeu, en cas de besoin. Le moins mauvais moyen imaginé à ce jour pour aligner les lois sur les désirs de tout un chacun, et veiller à ce qu'elles soient appliquées équitablement, réside dans une forme ou une autre de démocratie représentative.

La liberté économique et la liberté politique constituent deux aspects de la même aspiration de chaque individu à mener sa vie comme il l'entend, à saisir les chances qui s'offrent en fonction de son propre jugement et à décider comment veiller à l'avenir de ses enfants, le tout dans le cadre du respect des droits de l'homme: la primauté du droit, le droit de propriété et le droit de décider comment l'on souhaite être dirigé.

Le développement économique a donc besoin de réformes politiques. Mais, inversement, on ne peut espérer que des institutions politiques libres se développent lorsque règne le chaos économique. Les deux doivent progresser de concert.

En Russie, les progrès réalisés ont été inégaux. Eltsine est un dirigeant démocratiquement élu confronté à un parlement et à une cour constitutionnelle embourbés à mi-chemin entre les principes du communisme et ceux de la liberté.

L'économie du pays possède de nombreux atouts et offre de multiples possibilités. La main-d'œuvre russe est qualifiée, et le taux d'alphabétisation est l'un des plus élevés au monde. La Russie dispose en outre de richesses naturelles inégalées et est l'un des deux plus grands producteurs de pétrole de la planète. Elle est toutefois encore fort loin d'avoir une politique économique globale, dans le domaine monétaire ou fiscal, permettant de tirer le meilleur parti de ces ressources.

Comment pouvons-nous aider les Russes à mettre sur pied la politique économique dont ils ont besoin?

Les aides peuvent revêtir différentes formes: humanitaire, technique, macroéconomique, mais elles doivent toutes être coordonnées.
L'ère de certains types d'aide est d'ores et déjà révolue. Au cours de l'hiver 91-92, la Communauté européenne envoya à Moscou et à Saint-Pétersbourg de considérables quantités de viande de bœuf, de blé, de sucre et de lait. Cet hiver, la Russie n'a pas eu besoin de dons alimentaires.

Elle attend cependant désespérément une autre forme d'aide: les connaissances qui permettraient aux nouveaux entrepreneurs russes de faire fonctionner une économie de marché. A ce jour, le programme d'assistance technique TACIS de la Communauté européenne a alloué plus d'un milliard de livres sterling à F ex-Union soviétique.

La contribution de la Communauté est donc considérable, mais l'apport bilatéral a également un rôle important à jouer. La Grande-Bretagne dispose du fonds "Know How" qui tente d'encourager la croissance depuis la base. Nous concentrons notre attention sur la question de savoir qui sont les réformateurs, où ils sont et ce que nous pouvons faire pour les aider.
L'aide britannique est canalisée vers les individus, les sociétés, les organisations régionales, et pas simplement vers les administrations. Les projets de production et de distribution alimentaires constituent l'une de nos priorités. A ce jour, notre réalisation la plus ambitieuse en la matière a été notre contribution pour rendre efficace le système de distribution de pain à Moscou. Nous sommes particulièrement satisfaits de la formation que nous avons apportée aux gérants des boulangeries, dont certains mènent désormais pour la première fois leur propre affaire.

Dès décembre 1992, quelque cent projets de ce type étaient soit en cours, soit achevés. La plupart des succès rencontrés l'ont été pour un coût relativement modique. Parmi la centaine de projets concernés, une cinquantaine aura coûté moins de cent mille livres par projet, et le résultat de ces modestes investissements se fera peut-être sentir pendant de longues années encore.

Cette aide technique doit être accrue et développée. Il existe de nombreuses idées pratiques pour contribuer à la privatisation. Des banquiers d'affaires, des experts en gestion et en relations publiques ainsi que des conseillers juridiques britanniques participent au développement de ce processus. Nous parrainons également un fonds d'investissement, de même qu'une école de formation agricole et un centre de documentation qui seront édifiés à côté d'un site de stockage de céréales à Moscou. Notre objectif consiste à fournir une formation pour tout ce qui a trait à la culture des terres.

L'aide technique s'avère efficace mais ne doit pas se concentrer exclusivement sur la microéconomie. Il faut également fournir une aide macroéconomique, à condition que les politiques russes idoines soient en place. Un certain allégement de la dette est essentiel.

L'inflation atteint actuellement une trentaine de pour cent par mois; le rouble est en chute libre. Pour éviter le naufrage et la disparition prochaine de cette devise, il faut la stabiliser très rapidement, mais pour y parvenir, la Russie doit pouvoir dominer sa politique monétaire. Si ce pays s'en tient aux conditions draconiennes édictées par le Fonds monétaire international (FMI), une stabilisation du rouble pourrait intervenir.

Nous devons forger de nouvelles relations commerciales. L'ouverture des marchés constitue le meilleur moyen d'aider les Russes. La guerre froide a faussé notre économie; elle a détruit la leur.

L'ancien bloc économique communiste s'est effondré. Il était vicié à la base, et seules les subventions le maintenaient à flot. Mais il constituait également le principal débouché pour la plupart des firmes russes, et celles-ci cherchent désormais désespérément de nouveaux marchés. L'accord de partenariat et de coopération en cours de négociation offre à la Communauté européenne une occasion d'ouvrir ses marchés. Il nous faut être généreux et envisager de créer, à terme, une zone de libre-échange.

Les risques des réformes

Si les Russes échouent, je pense qu'ils exporteront leurs problèmes. Au lieu de nous expédier leur production, ils viendront en personne. Ils quitteront en masse leur pays dans l'espoir de trouver un avenir meilleur en Europe occidentale. L'Allemagne est d'ores et déjà aux prises avec une vague de nouveaux immigrants venus de l'est. Si nous n'y prenons garde, ce mouvement pourrait se muer en lame de fond et déferler sur toute l'Europe.

En dépit des difficultés, la transformation est en cours. Un ambitieux programme de privatisation se poursuit contre vents et marées, et nous sommes aux côtés des réformateurs russes, sur la ligne de front. De petites et moyennes entreprises se créent en marge du secteur public, un mouvement qui, pourtant, n'est pas assez rapide. Les désillusions qui assaillent les personnes d'âge moyen, en particulier, renforcent les anciens communistes et les nouveaux nationalistes dans leur volonté d'agir. Nous redoublons donc nos efforts et proposons notre aide à davantage de régions.

L'âge des mécontents est significatif. Les manifestants que nous montre la télévision, frappant sur des casseroles vides, ont les cheveux gris; il n'y a guère de jeunes parmi eux. Je pense que ceux-ci s'adaptent plus facilement. Leur imagination et leur sens de l'initiative ne sont pas ankylosés, et ils affrontent plus facilement le changement.

Confronté à cette alliance paradoxale, rassemblant des gens en colère qui ne proposent toutefois aucune solution, le président Eltsine est placé devant certains choix difficiles. Mais sa position est grandement renforcée par son souci d'éviter les expédients. Il a d'ailleurs tout mis en œuvre pour laisser au peuple le soin de faire un choix démocratique.

Pendant sept décennies, les communistes ont commis l'erreur de penser que la fin justifie les moyens. Leur vision théorique de la société a séduit nombre d'individus bons et intelligents. S'il avait été possible au peuple de vivre pacifiquement dans une telle société, le reste du monde n'aurait rien trouvé à y redire. Mais de nombreuses personnes ont échoué dans la réalisation d'un rêve impossible, car les communistes ne se sont pas appuyés uniquement sur leur énergie: ils ont eu recours à une brutalité abjecte. Les moyens qu'ils adoptèrent pour parvenir à leur objectif étaient ignobles.

C'est pourquoi le processus de réforme associé au nom d'Eltsine mérite tout notre appui; nous continuons donc à soutenir son courageux programme économique et démocratique. Certes, il y aura des problèmes et des incidents de parcours. Si la Russie ne trouve pas de solution à ses difficultés actuelles, elle pourrait connaître une rechute, mais je pense qu'elle n'en reviendra jamais à l'ancien système, car nombre des changements sont d'ores et déjà irréversibles. Une période de troubles et d'incertitudes n'en serait pas moins, dans une telle hypothèse, inévitable.

Des temps difficiles nous attendent. Nous vivons dans la même partie du monde que la Russie, et c'est pourquoi nous ne pouvons l'abandonner à son sort. Nous l'aiderons, non par sentimentalisme, non par héroïsme, mais parce que nous comprenons qu'il y va de notre propre intérêt. Notre approche ne doit néanmoins pas être paternaliste. En offrant notre aide, nous ne devons pas présumer de notre aptitude à décider à la place des Russes du destin de leur immense pays.

Nous avons l'intention d'aller au-delà des discours. Nous élaborerons avec les Russes les moyens par lesquels nous pourrons les aider à poursuivre dans la bonne voie et à donner à la triade des réformes - politique étrangère, renouveau politique et développement économique - la forme et la puissance qui conviennent.