Revue de l'OTAN
Mise à jour: 24-Oct-2002 Revue de l'OTAN

Edition Web
Vol. 40- No. 6
Decembre 1992
p. 14-19

L'Occident comprend-t-il l'Europe centrale
et orientale?

Ferenc Gazdag

La liesse qui régnait pendant la période de transformation du système politique en Europe centrale et orientale s'est estompée. Les événements politiques intérieurs des pays situés à l'est de l'ancien rideau de fer ne font plus la "une" des journaux occidentaux, à l'exception de l'ex-Union soviétique et de l'ancienne Yougoslavie, en cours de désintégration. L'euphorie de 1989 appartient désormais au passé et les illusions qu'elle avait générées s'effritent progressivement, tant en Europe de l'Est que de l'Ouest.

L'enthousiasme de l'Occident commença à se refroidir avec la conversion de la révolution est-allemande en réunification. Il suffit de relire les commentaires politiques britanniques et français de 1989 et 1990, pour se rendre compte des inquiétudes, inspirées par l'expérience historique, d'assister à une domination de l'Europe par l'Allemagne.

Vinrent ensuite la soudaine dissolution de l'Union soviétique et le caractère incontrôlable de la guerre civile yougoslave, qui ont transformé cet enthousiasme en préoccupations et en craintes.

L'anxiété engendrée par l'éclatement de 1 'Union soviétique résulte d'un danger qui semblait, jusque-là, inimaginable, à savoir la possibilité que l'héritage de l'arsenal nucléaire soviétique devienne un élément important dans les relations tendues entre les républiques nouvellement indépendantes. Le problème yougoslave résultant de tendances séparatistes qui remontent aux erreurs du Traité de Versailles de 1919 n'a été pris au sérieux par aucun Etat membre de la communauté internationale. L'attitude politique qui consistait à considérer la stabilité internationale comme le maintien du statu quo territorial peut à juste titre être tenue pour responsable des victimes et des dizaines de milllers de réfugiés causés par le conflit.

En Europe de l'Est, la même euphorie a été remplacée par la désillusion, voire l'indifférence, dans certains milieux. Après les premières élections libres, qui légitimèrent les nouveaux gouvernements, les populations se rendirent compte qu'en l'absence de toute aide significative de l'Occident, leur espoir de voir rapidement s'améliorer leur situation était vain. Les performances médiocres des nouvelles structures ont en outre contribué à faire ressentir à ces pays leur retard sur l'Occident.

Face à des situations, sociale et politique, devenues à ce point préoccupantes et chaotiques, on peut se demander si l'Occident comprend, ne fusse qu'un peu, l'Europe centrale et orientale.

La perspective politique

La bonne compréhension de cette région se résume fondamentalement à une question d'interprétation de la démocratie. Au lendemain de Yalta, tant l'Europe de l'Est que de l'Ouest étaient convaincues que la démocratie constituait la panacée à tous les problèmes. La guerre de propagande entre la démocratie et la dictature qui suivit durant quatre décennies ne laissa pas de place à une compréhension sérieuse des différences entre les deux camps, un problème encore aggravé par la mentalité manichéenne de l'époque, qui ne contribua guère à promouvoir des analyses complexes et en profondeur de cette question.

La confrontation Est-Ouest occulta la complexité et la diversité extrêmes de la notion de démocratie. En Occident, la force de la démocratie était perçue comme un fait incontournable ayant abouti à fonder des espoirs irréalistes dans la partie orientale du continent. Après l'effondrement des dictatures et l'édification des systèmes post-communistes dans les nouvelles démocraties de la Pologne à l'Albanie, les nouvelles élites furent confrontées à deux vérités évidentes, mais extrêmement décevantes.

En premier lieu, la démocratie n'équivaut pas à une croissance économique rapide. Pour les peuples d'Europe de l'Est, la démocratie, la libre concurrence économique et les niveaux de vie élevés de l'Occident étaient autant de synonymes. En outre, même les nouveaux partis politiques négligèrent l'opinion des experts et suggérèrent lors des campagnes électorales - en une approche simpliste à l'extrême - que la démocratie était le chemin direct de la richesse et que le capitalisme apporterait une abondance de produits dans les foyers de chacun. Au lendemain des élections, la réalité s'avéra très amère : la démocratie, à court terme du moins, n'est pas capable d'accélérer les réformes économiques vers le libre marché dont les anciens pays communistes ont tellement besoin.

De plus, comme ces réformes sont très douloureuses, elles sont devenues impopulaires et ont provoqué une résistance sociale, même dans l'ancienne Allemagne de l'Est, où le processus en cours a été accéléré en raison de la réunification et de l'intégration à l'économie de l'Allemagne de l'Ouest.
C'est une tâche très difficile d'expliquer la nécessité de congédier les travailleurs devenus inutiles, de fermer des usines fonctionnant à perte et d'accepter l'augmentation des prix et de l'inflation. Aux yeux des populations, la seule différence aujourd'hui, avec la liberté fraîchement acquise, est que les niveaux de vie diminuent et donc que le capital politique engrangé par les politiciens à l'avant-garde des changements (Walesa, Havel, Antall) diminue parallèlement.

La seconde vérité à laquelle j'ai fait référence, est que nous devrons affronter le fait que la démocratie, en tant que telle, n'est pas statique et qu'elle n'implique pas nécessairement la stabilité d'un point de vue métaphysique. Au contraire, les vérités politiques doivent être défendues au jour le jour et, comme il n'existe pas de règles de jeu immuables (même si elles auraient dû être élaborées au cours de l'histoire), la scène politique est une arène où les "coups bas" régnent en maître.

L'Est a aisément accepté la démocratie comme règle de la majorité. Ce qui semble plus difficile à réaliser c'est que, dans la pratique, la règle démocratique de la majorité implique également nombre d'autres choses, telles que le respect des droits des minorités, l'acceptation de la légitimité de la majorité par la minorité et la mise en place de toute une gamme d'institutions pour la séparation des pouvoirs, concernant le législatif, le gouvernement, des cours de justice indépendantes, le contrôle par les civils des forces militaires, le droit de grève, la liberté de parole, etc. Dans des pays où ces principes furent établis à l'issue d'une évolution organique, ils fonctionnent sur base d'un certain consensus. Dans ceux toutefois où ils ont plus ou moins été imposés "d'en haut", il est compréhensible qu'ils soient au centre d'un débat constant.

Lorsque l'on passe en revue la partie orientale de l'Europe, on constate qu'il subsiste de nombreuses questions sans solutions, portant sur des thèmes tels que la question des compétences, l'équilibre entre les différentes branches du pouvoir, les relations entre le parlement et le gouvernement, les divers organes du pouvoir exécutif, la presse du passé, du présent et du futur (source de débats véhéments), etc.

Les conséquences de l'histoire

Abandonner le communisme signifie rentrer à nouveau dans l'histoire, déclarait le philosophe français A. Glucksman, en automne 1989. Cette affirmation n'a pas fait l'objet de débats dans la moitié orientale de l'Europe, mais la question de savoir jusqu'où dans l'histoire nous devons remonter pour corriger cette situation suscite de nombreuses controverses. Il semble que nous devions remonter fort loin. En effet, la révolution de l'Europe de l'Est a sonné le glas du système de Yalta, l'indépendance des Etats baltes implique que l'on remonte jusqu'à la période ayant précédé la Deuxième guerre mondiale, le divorce sanglant serbo-croato-slovénien a modifié l'accord issu, voici 70 ans, du Traité de Versailles et, enfin, le "putsch" manqué de Moscou d'août 1991 n'était rien d'autre qu'une tentative pour inverser le cours de l'histoire et remonter jusqu'à la révolution d'octobre 1917.

Ces tendances ne peuvent être comprises qu'à la lumière de l'histoire. Mais celle-ci est remobilisée, et de manière différente dans chaque pays, en fonction du moment où 1 ' évolution organique fut interrompue dans le pays concerné. Aujourd'hui, notre devoir consiste non seulement à régler les problèmes du présent, mais également ceux hérités du passé.

Le premier de ces problèmes du passé est la question de la nation elle-même. Si les peuples d'Europe centrale et orientale défendent leur identité nationale avec une telle ferveur ce n'est pas par désir d'autodestruction, mais bien parce que leur évolution nationale diffère de celle de l'Occident. A la suite de circonstances historiques particulières, ni la notion de nation homogène, ni celle de nation-Etat ne peut être appliquée à l'Est.

C'est ainsi que le concept de la "nation culturelle" est devenu le modèle applicable (dont l'une des déformations les plus récentes réside dans l'idée de nation linguistique), mais même sa mise en oeuvre a été entravée par la situation ethnique. Les frontières, tracées avec des résultats douteux après les deux Guerres mondiales, n'ont finalement réglé aucun des problèmes géopolitiques engendrés par les conflits d'intérêt entre les superpuissances. Le changement apporté par le système de Yalta à l'évolution nationale déformée de l'Europe de l'Est réside dans le fait qu'il réduisit temporairement au silence l'opposition nationale sous le couvert de l'internationalisme prolétarien. Nombreux étaient ceux qui pensaient que cela pouvait résoudre le problème, mais une fois le couvercle de la marmite soulevé, force nous est de constater que tel n' est pas le cas. Tout au long de la glaciation stalinienne, les préjugés nationaux sont demeurés virtuellement inchangés et, comme on peut le constater aujourd'hui, la libération des esprits a rouvert des blessures non cicatrisées. Tandis que les peuples d'Europe occidentale continuent à vivre sous le charme de " 1992", ceux d'Europe centrale et orientale sont désespérément aux prises avec les énigmes d'une naissance des nations regrettée et déformée. Cela explique l'antagonisme des espoirs placés dans la démocratie et dans la modernisation.

La fin du communisme a fait ressurgir à l'avant-plan ces processus de développements nationaux inachevés en Europe centrale et orientale. L'Occident ne semble cependant pas être très compréhensif. Cela s'explique probablement par le fait que les Occidentaux, ayant depuis longtemps résolu ces questions de développement national, ils les assimilent à de l'impatience et, en conséquence, à un nationalisme répréhensible.

Il se pourrait aussi que le vocabulaire des sciences sociales européennes, inspiré par les traditions anglo-saxonnes, ne puisse se prêter à la description de ce processus. L'Occident encourage les pays qui viennent de se dépêtrer des ruines de l'ordre mondial bipolaire à adopter les idéaux de démocratie et la stabilité internationale. Ces deux idéaux se sont toutefois révélés ouvertement contradictoires, mais l'Occident n'a toujours pas perçu que cette contradiction finit par déboucher sur la perpétuation des conflits.

L'impuissance internationale à laquelle nous assistons, tandis que la guerre civile fait rage en Yougoslavie, montre bien que, derrière les appels à la stabilité, il existe un manque total de compréhension des forces animant les mouvements séparatistes. Le fait que l'ancienne Yougoslavie soit divisée non seulement par des frontières ethniques, mais également par des séparations religio-culturelles (la ligne de séparation épouse exactement la frontière entre catholiques et chrétiens orthodoxes) n'est qu'une explication et non pas une excuse. Paradoxalement, il n'y apas si longtemps que l'Europe occidentale elle-même a été poussée à transcender ses hostilités entre nation-Etats par deux forces extérieures: la carotte du Plan Marshall et le bâton de la menace communiste soviétique.
Une des caractéristiques historiques de l'Europe centrale et orientale réside dans la présence de nombreuses minorités ethniques dans la région, un problème étroitement lié aux relations entre nation et Etat. La région située à l'est de l'Allemagne et à l'ouest et au sud de la Russie présente un mélange complexe de peuples différents. Cette situation confuse constitue à la fois une cause et un résultat de la faiblesse de ces Etats, étant donné que la condition indispensable à l'évolution nationale est finalement une structure étatique stable et permanente, si l'on s'en réfère aux leçons du modèle ouest-européen de développement.

Cependant, au cours de l'histoire, les frontières ont souvent changé en Europe centrale et orientale, et on rencontre, dès lors, des minorités ethniques dans presque chaque pays. De plus, les nations mères de ces minorités sont souvent dans des pays voisins. Une minorité hongroise non-négligeable vit en Roumanie, des minorités hongroise et ukrainienne en Slovaquie, des minorités hongroise, roumaine et slovaque en Serbie, une minorité serbe en Croatie, une minorité turque en Bulgarie et une importante minorité russe dans les Etats baltes. Ces minorités ne peuvent être comparées à celles des Catalans en Espagne ou des Bretons et des Corses en France. Le seul fait qu'elles existent, rappellent à la majorité de la population la question controversée de la séparation territoriale.

Il en résulte que tous les pays qui se sont émancipés de l'emprise soviétique tendent à veiller à ce que leur légitimité nationale ne soit pas remise en question, ce qui implique d'abord et surtout qu'une attention toute particulière soit accordée au problème des minorités. Quatre moyens existent, en principe, pour se débarrasser de ces "trouble-fête" ou pour en réduire le nombre: l'extermination, l'expulsion, l'assimilation ou même la sécession des minorités. Ces quatre possibilités ont déjà été tentées au cours de l'histoire de l'Europe, même si la dernière n'a été acceptée que par une contrainte imposée aux parties impliquées.

Naturellement, lorsque le nationalisme est d'actualité, comme c'est le cas dans de nombreux pays après un changement de régime, les possibilités de dialogue entre les communautés nationales sont au plus bas. Pour les citoyens appartenant à une minorité, il est presque impossible d'obtenir des droits égaux à ceux de la majorité, étant donné que les minorités sont considérées comme des obstacles al' autodétermination nationale, voire comme des ennemis potentiels. Les demandes des minorités en vue d'obtenir l'autonomie, le droit d'utiliser leur langue maternelle, etc. sont perçues comme une menace pour l'unité nationale.

Dans les cas extrêmes, les activistes des minorités sont considérés comme des espions et des agents secrets de la nation mère de la minorité concernée.
Nous pouvons, en conséquence, faire valoir que la question des minorités en Europe de l'Est est d'une importance fondamentale et que, si on ne la comprend pas, la modernisation des pays de cette région ne pourra qu'échouer, tant du point de vue politique qu'économique. Le problème consistant à maîtriser la question des minorités doit donc être transféré de la troisième corbeille de la CSCE (droits de l'homme) à la première (questions de sécurité) et à la deuxième (questions économiques) pour permettre son examen complet. Le fonctionnement des institutions européennes existantes (Conseil de l'Europe, CSCE et Communauté européenne) devrait en outre être coordonné afin de permettre l'établissement de normes efficaces pour affronter le thème des minorités. En l'absence d'une telle coordination, tous les espoirs d'édification d'une nouvelle architecture européenne seront vains.

Le point de vue économique

Dernier point et non des moindres, l'Europe centrale et orientale doit être comprise du point de vue économique.

On ne peut attendre des sociétés de l'Europe de l'Est - longtemps emprisonnées dans le carcan du communisme, fascinées par la richesse des sociétés de consommation, mais sujettes à la pression des crises économiques après le changement de système - qu'elles fassent preuve d'une grande adaptabilité ou de beaucoup de patience si elles n'ont même pas la perspective d'atteindre leurs objectifs économiques. Ce à quoi on peut s'attendre dans ce genre de situation, c'est l'apparition d'un populisme reposant sur la démagogie sociale, une avalanche de conflits ethniques et un véritable raz de marée d'émigrants désireux de fuir la misère et la famine et de vivre dans un pays prospère.

D'après un rapport du Comité économique des Nations unies, la diminution du produit matériel net en Europe centrale et orientale était de un pour-cent en 1989, dix pour-cent en 1990 et 15 pour-cent en 1991. Les prévisions indiquent une augmentation très marquée du nombre de sans-emploi, les chiffres pour 1992 devant être près de trois fois supérieurs à ceux de 1991.
La vue d'ensemble est décourageante. Elle se compose de plusieurs éléments: l'effondrement des échanges commerciaux entre les pays de l'ex-COMECON, un accroissement des déficits de la balance des paiements, une augmentation des importations libellées en dollars, une inflation élevée, etc. Mais alors que les pays d'Europe occidentale, confrontés à une situation d'une difficulté similaire après la Deuxième guerre mondiale, reçurent une aide américaine massive sous la forme du Plan Marshall, ils semblent aujourd'hui incapables d'orienter leurs analyses de la situation en Europe de l'Est pour qu'elles aboutissent à une action appropriée similaire. La seule exception est l'Allemagne, qui octroyé une aide significative à ses cinq nouveaux "Là'nder", tout en parvenant en outre à être de loin le principal investisseur en Europe centrale et orientale.

Pour ce qui a trait à la Communauté européenne, bien qu'elle reconnaisse la possibilité du développement économique et l'établissement de la démocratie dans plusieurs pays d'Europe centrale et orientale après la chute du communisme, elle a jusqu'à présent négliglé de discuter de manière substantielle de la région. Le milliard d'ECUs alloué à la région pour 1992 dans le cadre du programme PHARE de 1989 de la Communauté européenne n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan: d'après certaines estimations dignes de foi, les besoins combinés des anciens pays communistes en investissements pour la reconstruction sont de l'ordre de 100 à 150 milliards de dollars annuellement. Cette reconstruction ne servirait d'ailleurs pas exclusivement les intérêts des pays de l'Est. Pour ne citer qu'un exemple, rappelons que l'ensemble des centrales nucléaires fonctionnant dans ces pays constitue une source de danger potentiel, comme l'a démontré Tchernobyl.
L'endettement est une autre donnée de l'équation qui causera des problèmes à long terme, car il exerce une pression sur les économies intérieures affaiblies qui ne pourra pas être surmontée rapidement. Une solution qu'il faudrait envisager rapidement est l'octroi d'un moratoire à ces pays jusqu'au moment où leurs économies auront été rétablies.

L'évolution historique obéit généralement à certaines lois, qui peuvent offrir certaines lignes de conduite. Outre une analyse de leur situation économique, on peut aussi décrire des pays ou des régions en fonction d'indicateurs d'intégration. D'après ces paramètres, étroitement liés entre eux, une société peut être considérée comme intégrée verticalement si elle possède les institutions qui lui permettent de canaliser les tensions apparaissant au cours de son développement - en d'autres mots, s'il existe des institutions démocratiques qui fonctionnent. L'intégration horizontale signifie d'autre part qu'un pays donné n'est pas en permanence sujet à des exigences territoriales.

L'Europe occidentale est parvenue à son stade actuel d'intégration horizontale à la fin de la Deuxième guerre mondiale, après une longue et sanglante histoire, tandis que la transformation démocratique de la péninsule Ibérique a marqué l'achèvement de son degré commun d'intégration verticale. Avec l'effondrement du communisme, le tour est venu pour l'Europe centrale d'abord, pour l'Europe orientale ensuite, mais l'attitude et l'aide de l'Occident joueront un rôle crucial pour déterminer la vitesse et le coût de l'intégration de ces pays, aussi bien sur le plan matériel que sur le plan humain.