Mise à jour: 30-Sep-2002 | Revue de l'OTAN |
Edition Web
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Les défis pour l'OTAN: un point de vue britannique
Sir John Weston
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Avec nos Alliés, nous avons examiné en détail ce
dont nous avions besoin pour répondre à cet éventail
de risques plus diversifiés et moins prévisibles, qui pourraient
se concrétiser en dehors de la zone traditionnelle de l'OTAN aussi
bien qu'en Europe même. Face à cette mosaïque sans cesse
changeante de défis, nous devons disposer d'une panoplie d'instruments:
la coopération politique et économique, la maîtrise
des armements et les mesures de confiance, les mécanismes de gestion
des crises et de règlement des conflits et, au besoin, les opérations
de maintien de la paix.
Nous devons aussi avoir une défense solide et efficace, parce que
les forces armées demeurent essentielles en tant qu'assurance contre
les risques auxquels nous sommes confrontés. Nous n'avons plus
besoin de forces aussi importantes que par le passé, mais celles
qui restent doivent être entraînées et équipées
selon les normes les plus élevées possibles, pouvoir être
déployées rapidement et assumer toute une série de
rôles différents, en Europe et ailleurs.
L'édition 1993 du Livre blanc de la défense a défini
la politique de défense du Royaume-Uni sous la forme de trois grands
rôles qui se chevauchent:
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Tous ces rôles font, à nos yeux, partie intégrante
de notre position au sein de l'OTAN. La défense du territoire,
de l'espace aérien et des eaux territoriales du Royaume-Uni est
indissociable de la sécurité de la zone plus vaste que recouvre
l'Alliance. La défense contre toute menace extérieure grave
continuera de reposer sur la sécurité collective assurée
par l'Alliance. Pour l'avenir, nous attendons aussi de l'OTAN qu'elle
joue un rôle croissant dans le développement de la paix et
de la stabilité au-delà de ses frontières traditionnelles.
Le Livre blanc concluait que notre sécurité demeure inextricablement
liée à celle de nos partenaires au sein de l'Europe et de
l'Alliance.
La contribution du Royaume-Uni à l'OTAN
Nous avons réévalué la stratégie britannique
à la lumière du nouveau Concept stratégique de l'OTAN
et restructuré nos forces parallèlement à la révision
du dispositif militaire de l'Alliance. Nous envisageons de réduire
nos forces armées d'environ 20 % au total. Nos contingents entièrement
constitués de volontaires resteront toutefois suffisamment souples
et performants pour apporter dans tous les domaines une contribution vitale
aux nouvelles structures de forces de l'OTAN, des forces de réaction
rapide et immédiate aux forces de défense principales et
d'appoint.
A l'avenir, l'OTAN accordera plus d'importance aux forces multinationales
en tant que manifestation de son engagement envers la défense collective
et le Royaame-Uni s'en réjouit. Les Royal Marines (dans lesquels
j'ai eu le privilège d'accomplir mon service militaire vers la
fin des années 50) entretiennent, depuis de nombreuses années,
une coopération étroite et fructueuse avec leurs homologues
néerlandais dans le cadre de la force amphibie du Royaume-Uni et
des Pays-Bas. Par sa participation aux forces navales permanentes de l'Atlantique,
de la Manche et de la Méditerranée, la Royal Navy jouera
un rôle prédominant dans les forces de réaction immédiate
de l'OTAN. Nous mettrons des avions Harrier, Tornado et Jaguar de la Royal
Air Force à la disposition de la nouvelle force de réaction
aérienne qui sera placée sous le commandement de l'Allemagne.
Par dessus tout, le Royaume-Uni aura le privilège de diriger le
Corps de réaction rapide du Commandement allié en Europe,
qui se verra assigner une partie très importante de l'armée
de terre britannique aux côtés de forces de onze autres pays.
Il s'agit là d'un élément essentiel de notre future
contribution à la défense de l'Europe. Le Corps, dont le
quartier général a été établi le 2
octobre à Bielefeld, en Allemagne, sera pleinement opérationnel
au début de 1995, offrant une série d'options de déploiement
partout dans le CAE. Cet exemple illustre à merveille comment l'OTAN
parvient à adapter ses structures militaires pour mettre en place
des forces plus réduites, mais plus souples, susceptibles d'être
augmentées selon les besoins. Le Corps traduit l'importance croissante
des forces multinationales extrêmement mobiles. Celles-ci seront
au centre de la future structure militaire intégrée, qui
demeure indispensable à l'efficacité de la planification
des opérations et à l'utilisation optimale des ressources
affectées à la défense commune.
Les niveaux élevés de préparation et d'efficacité
au combat de nos forces armées professionnelles permanentes les
rendent particulièrement bien adaptées à leur rôle
au sein du Corps. Le Royaume-Uni ne se bornera pas à assurer le
commandement de celui-ci et à lui apporter une part importante
de l'infrastructure du quartier général et des moyens de
soutien au combat. Il affectera également au Corps une division
blindée basée en temps de paix en Allemagne, et une division
plus légèrement équipée basée au Royaume-Uni.
Nous affecterons en outre une brigade aéromobile à la nouvelle
Division multinationale (Centre), l'une des deux divisions multinationales
prévues dans le Corps. Au total, ce ne sont pas moins de 55.000
militaires de carrière britanniques qui seront affectés
à F ARRC, un effectif auquel pourrait s'ajouter l'armée
territoriale au moment de la mobilisation.
La restructuration de nos forces est conçue pour assurer que les
unités des trois armées disposeront d'un effectif complet
et, dans une large mesure, d'un équipement moderne. Plusieurs systèmes
vieillissants sont progressivement retirés du service. Le nouvel
hélicoptère anglo-italien EH 101 Merlin et la frégate
de la classe 23 augmenteront sensiblement la puissance de lutte anti-sous-marine
de la Royal Navy. Lorsqu'elle sera rééquipée, la
première division blindée, qui recevra de nouveaux chars,
de nouveaux véhicules blindés de transport de troupes et
de nouvelles pièces d'artillerie, devrait voir, d'après
nos estimations, son potentiel de combat augmenter de 25% d'ici au milieu
des années 90 et de plus d'un tiers d'ici à l'an 2000. La
Royal Air Force bénéficiera d'un recentrage accru sur les
avions plus modernes et plus performants tels que le Harrier et le Tornado,
qui seront modernisés et bénéficieront de nouvelles
améliorations portant sur des technologies de pointe. A partir
de la fin de cette décennie, nous aurons besoin d'un avion offrant
des caractéristiques identiques à celle de 1 ' avion de
combat européen polyvalent et à capacité tous temps.
Grâce au maintien de forces bien équipées et bien
entraînées, le Royaume-Uni pourra contribuer encore très
efficacement aux structures militaires de l'OTAN.
Le Concept stratégique réaffirme la nécessité
de disposer tout à la fois de forces nucléaires et de forces
conventionnelles pour protéger la paix et prévenir la guerre
ou toute forme de coercition; le potentiel nucléaire restera dès
lors un facteur essentiel de la sécurité. Le premier des
quatre sous-marins de la classe Trident, qui remplacera la force stratégique
de Polaris de la Royal Navy dès le milieu des années 90,
a commencé ses essais à la mer en octobre. Le Tornado à
double capacité de la RAF veillera au maintien d'une force nucléaire
substratégique capable déjouer un rôle pour le pays
et dans le cadre de l'OTAN.
La dissuasion nucléaire fait toujours partie de nos engagements,
mais dans les nouvelles conditions de sécurité en Europe,
il est possible de maintenir un dispositif dissuasif crédible avec
des systèmes d'armements moins nombreux. Alors que l'application
des accords ST ART (Traité sur la réduction des armements
stratégiques) entraîne des réductions massives dans
les arsenaux américains et russes, le Royaume-Uni n'est pas en
reste: réduction de moitié des bombes nucléaires
sub-stratégiques classiques, diminution du nombre d'escadrons de
combat Tornado à capacité nucléaire (de onze à
huit), retrait de l'artillerie nucléaire et des missiles nucléaires
basés à terre, et élimination du potentiel sub-stratégique
des forces navales. Toutes ces mesures peuvent être prises, et contribuer
àrenforcer la confiance, sans porter préjudice au cadre
essentiel de la dissuasion.
Un programme de sécurité en évolution
Toute notre politique de sécurité est axée sur l'engagement
pris par le Royaume-Uni envers l'Alliance de l'Atlantique Nord, qui protège
la liberté et la sécurité de ses membres et constitue
une force au service de la paix partout en Europe. Son efficacité
continuera de reposer sur la détermination de tous ses membres
à relever les nouveaux défis qui se posent pour la sécurité.
Nous avons la capacité et la volonté politique d'assurer
la vitalité et la pertinence futures de 1 ' Alliance. Notre recherche
du changement doit être aussi active que ce que nous préconisons.
Le programme d'ouverture
Lorsque les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Alliance ont décidé,
en 1992, de créer le Conseil de coopération nord-atlantique
(CCNA), ils ont voulu manifester leur détermination à relever
les défis qui nous sont posés. Le CCNA figure parmi les
grandes victoires de la sécurité européenne remportées
ces douze derniers mois. Il est devenu un forum bien établi et
de plus en plus actif de dialogue et de coopération, portant le
message de l'OTAN dans tout le continent eurasien. Les ministres des Affaires
étrangères des pays du CCNA se sont réunis à
deux reprises cette année, et les ministres de la Défense
et les Chefs d'état-major de la Défense, une fois chacun.
Régulièrement, depuis l'instauration du CCNA, des personnalités
politiques et militaires de nos partenaires d'Europe centrale et orientale
se sont rendus au siège de l'OTAN. Plus importantes encore peut-être,
en raison de leurs conséquences élargies au niveau des travaux
en cours, sont les consultations approfondies dans lesquelles mes collègues
et moi-même sommes engagés, à tous les niveaux, avec
nos partenaires sur toute la gamme des questions liées à
la sécurité.
Pour bénéficier pleinement du CCNA, nous devons à
présent passer du stade de la discussion à celui de l'action
dans des domaines précis de la coopération. A cet égard,
on constate un chevauchement entre le CCNA et d'autres organismes comme
la CSCE, mais ce chevauchement ne doit pas nécessairement se muer
en concurrence. Il y a suffisamment à faire pour chacune de ces
organisations dans les domaines où elles ont le plus à offrir.
Le Royaume-Uni souhaite ardemment aller de l'avant dans tous les domaines
recensés par les ministres des Affaires étrangères
et de la Défense, et passer du stade - incontournable - des séminaires
à celui des contacts entre experts, davantage orientés vers
l'action. Une coopération concrète, impliquant des équipes
de l'OTAN et des différents pays, se manifeste déjà
dans une foule de domaines, de la gestion de la circulation aérienne
aux budgets et à la gestion de la défense. Parmi les autres
thèmes appelant une coopération plus étroite, nous
pensons que des échanges d'expertise sur le maintien de la paix
devraient particulièrement intéresser de nombreux pays du
CCNA, de même que l'élargissement de la CSCE à d'autres
membres. Il s'agit là d'un domaine où le dialogue ne doit
pas rester à un niveau purement théorique, mais englober
également des aspects tels que la formation conjointe.
Contribution de l'Alliance au maintien de la paix
Aux yeux du Royaume-Uni, le maintien de la paix est actuellement le principal
point à l'ordre du jour de l'Alliance. Il s'agit d'un défi
que doivent relever aussi bien l'OTAN que chacun des alliés individuellement.
Le Royaume-Uni a fortement contribué à la décision
prise par les ministres des Affaires étrangères en juin
1992 à Oslo, suivant laquelle l'Alliance pourrait affecter des
ressources aux opérations de maintien de la paix sous les auspices
de la CSCE. Au siège de l'OTAN, dans de nombreuses instances, mes
collègues et moi-même oeuvrons actuellement à donner
une expression concrète à la décision d'Oslo. Il
s'agit d'un nouveau rôle pour l'Alliance et nous avons beaucoup
à faire pour passer de la rhétorique attrayante du communiqué
d'Oslo à une participation active au maintien de la paix au nom
de la CSCE. Le Royaume-Uni juge qu'il est particulièrement vital
que les Etats de la CSCE puissent participer aux opérations de
maintien de la paix aux côtés des forces de l'OTAN; nous
devons trouver des moyens par lesquels d'autres pays européens
coopéreront aux opérations de déploiement de 1 '
OTAN, de manière à ce que notre contribution à la
préservation de la paix soit aussi efficace que possible.
La terrible crise qui déchire l'ex-Yougoslavie a fait que, parfois,
les événements qui se déroulent sur le terrain ont
occulté les débats qui se poursuivaient à Bruxelles.
Le Royaume-Uni est l'un des pays alliés ayant mis un contingent
à la disposition de la Force de protection des Nations unies (FORPRONU)
élargie. L'Alliance a soutenu directement l'opération des
Nations unies en détachant au commandement de la FORPRONU des effectifs
de l'état-major du Groupe d'armée Nord de l'OTAN. En Adriatique,
les forces navales permanentes de l'OTAN pour la Méditerranée
et l'Atlantique, qui comptent toutes deux des navires britanniques, sont
chargées, avec un détachement de navires de l'Union de l'Europe
occidentale, de l'application des sanctions et de l'embargo décidés
par les Nations unies. Les avions de la Force aéroportée
de détection lointaine de l'OTAN, qui comportent des éléments
de la force aérienne britannique, surveillent la zone d'exclusion
aérienne délimitée par les Nations unies au-dessus
de la Bosnie. L'OTAN a délégué aux Nations unies
l'établissement des plans de circonstance liés à
toute une série d'options militaires. Les consultations politiques
courantes se sont poursuivies au sein de l'Alliance, qui a fait plusieurs
déclarations publiques sur la crise sévissant dans l'ex-Yougoslavie.
Une grande partie de ces événements nous entraîne
en terrain peu connu, dans des circonstances qui sont loin d'êtres
exemptes de risques militaires et d'incertitudes politiques. Nous devons
nous garder d'aller trop vite, sans toutefois donner l'impression de négliger
cette importante menace pour la stabilité en Europe. Nous ne pouvons
pas encore dire exactement quel devrait être le rôle de l'Alliance
dans des crises comme celle de l'ex-Yougoslavie, mais il serait déraisonnable
de penser que de tels événements n'ont aucune incidence
sur notre sécurité.
Les événements dans cette région du monde montrent
que l'OTAN, sous les auspices des Nations unies ou de la CSCE, peut apporter
une contribution au maintien de la paix comme nulle autre organisation
régionale. La participation de l'Alliance et de chacun des alliés
aux efforts déployés par les Nations unies dans les Balkans
devrait nous donner une bonne base sur laquelle construire une relation
de travail étroite. Nous savons tous à présent, si
ce n'était déjà le cas, que le maintien de la sécurité
dans l'Europe d'aujourd'hui est une entreprise trop complexe pour qu'une
seule organisation puisse la gérer. Nous devons compter sur un
réseau d'institutions qui se renforcent mutuellement, grâce
auquel nous pourrons forger une réponse collective aux problèmes
de sécurité en trouvant les moyens les plus appropriés.
De plus en plus, dans les affaires internationales, les institutions que
nous avons créées devront être utilisées avec
souplesse, parfois à des fins autres que celles que nous avions
envisagées au départ.
L'OTAN et la défense européenne
Le Royaume-Uni est étroi-tement associé aux efforts déployés
pour développer le rôle de l'Union de l'Europe occidentale
en tant qu'enceinte de coopération plus étroite en matière
de défense européenne dans le cadre de l'Alliance. Les ministres
de l'UEO ont montré l'exemple lors de leurs réunions de
Maastricht, aux Pays-Bas en décembre 1991, et au Pertersberg, en
Allemagne, en juin 1992 et à Rome en novembre dernier. L'UEO s
' y est affirmée comme composante de défense de l'Union
européenne et comme moyen de renforcer le pilier européen
de l'Alliance. Tous les membres de l'UEO sont convenus que les politiques
de F UEO doivent être compatibles avec la défense collective
assurée par l'OTAN: une preuve évidente de ce principe de
compatibilité réside dans F invitation faite aux membres
européens de 1 ' Alliance qui ne font pas partie de la Communauté
européenne d'adhérer à l'UEO comme membres associés,
avec le droit de participation pleine et entière à ses activités.
Le Royaume-Uni est activement impliqué dans les travaux visant
à renforcer le rôle opérationnel de F UEO, notamment
dans des domaines aussi vitaux que le commandement et le contrôle
et la sélection des états-majors. Une cellule embryonnaire
de planification de l'UEO est à présent en place à
Bruxelles et développera des liens étroits avec l'Alliance.
Cette cellule de planification sera prochainement rejointe, dans cette
ville, par le secrétariat de l'UEO, qui quittera Londres (comme
le préconisait depuis longtemps le Royaume-Uni) pour faciliter
le resserrement des relations qui s'imposeraàl'avenirentrel'UEO,
d'une part, l'OTAN et la future Union européenne, d'autre part.
Ce développement m'intéresse plus particulièrement
dans la mesure où, après le déménagement de
l'UEO, j'endosserai le rôle supplémentaire de Représentant
permanent du Royaume-Uni auprès de cette organisation. Mon pays
pense que cette mesure, de même que l'attribution d'un double rôle
au représentant militaire de l'OTAN, qui assumera aussi la mission
de représentant auprès de l'UEO, contribuera de manière
inestimable à cette transparence entre TOT AN et l'UEO à
laquelle aspirent tous les Alliés et qui, je pense, sera cruciale
si nous voulons parvenir à un partage raisonnable des tâches
entre les deux organisations tout en maintenant des dispositions de sécurité
efficaces en Europe.
Réforme interne
Un autre sujet, moins passionnant peut-être, qui présente
également un intérêt particulier pour le Royaume-Uni
est le fonctionnement de l'OTAN elle-même selon des critères
d'efficience et de rentabilité. La fonction publique britannique
a connu une véritable révolution dans sa gestion ces dix
dernières années, en vue de répondre aux normes les
plus élevées appliquées dans le secteur privé.
Notre démarche, basée sur la définition d'objectifs
et la réaffectation de ressources en fonction de ces critères,
nous a conféré une grande souplesse pour réagir aux
crises et à l'évolution des besoins sans devoir engager
d'importants moyens complémentaires. C'est ce que nous voudrions
voir appliquer à l'OTAN. Face à une évolution aussi
radicale du paysage international, il serait vain que l'OTAN poursuive
ses anciennes activités comme si de rien n'était. Si nous
ne pouvons pas organiser nos propres activités de manière
efficace, nous mettrons en péril la poursuite effective de nos
objectifs plus larges. Les Alliés évaluent actuellement
plusieurs rapports sur la gestion de notre organisation, mais ces études
ne seront valables que si nous sommes prêts à poursuivre
la réforme avec vigueur et imagination, pour donner à l'OTAN
une culture de gestion apte à lui faire passer le cap de Fan 2000.
Le Royaume-Uni souhaite éliminer les chevauchements inutiles et
orienter les ressources sur les nouvelles priorités de l'Alliance.
Nous continuerons à promouvoir fermement les réformes qui,
d'après nous, ne pourront que bénéficier à
l'Alliance dans son ensemble.
Ainsi, le Royaume-Uni continue de voir dans l'Alliance de l'Atlantique
Nord le cadre fondamental de sécurité pour l'Europe et le
principal instrument de la défense collective occidentale. Les
exigences que nous-mêmes et la communauté internationale
lui impartiront à l'avenir, s'accompagnant, dans de nombreux cas,
de nouveaux départs, seront des défis au même titre
que les tâches traditionnelles. L'Alliance a su montrer sa capacité
à relever ces défis: nous avons tous, aujourd'hui, à
déployer des efforts et à faire preuve d'imagination de
manière inlassable afin que cette indispensable évolution
conserve l'élan nécessaire. L'OTAN peut et doit apporter
une contribution majeure à un cadre de sécurité internationale
élargi; elle doit participer activement à la gestion des
crises et au maintien de la paix; elle doit aider à la propagation
de la démocratie, des réformes militaires et de la sécurité
chez ses voisins d'Europe centrale et orientale. Le Royaume-Uni sera au
premier rang de ceux qui contribueront à façonner l'OTAN
pour les nouvelles tâches vitales qui lui incombent.