Edition Web
Vol. 39- No. 3
Juin 1991
p. 7-11
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Sécurité
européenne: les leçons de la guerre du Golfe
William Taft,
Représentant permanent des Etats-Unis au
Conseil de l'Atlantique Nord
Alors que l'Alliance entre dans sa 43ème année, la tâche
la plus importante aux yeux de ses Etats membres est le maintien des bases
communes que nous avons construites avec tant de soin. Mais nous devons
aussi adapter notre association aux changements fondamentaux qui nous
conduisent à accomplir de nouvelles tâches. S'adapter aux
changements survenus en Europe de l'Est et en Union soviétique
pour faire de nos anciens adversaires des partenaires constitue l'une
des facettes du défi à relever. Une autre consiste à
élargir le rôle des pays européens au sein de l'Alliance
atlantique à mesure que la Communauté européenne
développe une union politique et une politique étrangère
et de sécurité commune. Ces deux tâches doivent cependant
être menées de front, ce qui explique pourquoi l'OTAN a entrepris
de revoir sa stratégie.
Un autre défi consistera à s'assurer que nous travaillons
dans l'harmonie, pour répondre à de nouvelles menaces qui
pourraient surgir en dehors des frontières de l'Europe et de l'Amérique
du Nord. Ce sujet a parfois fait l'objet de controverses au sein de l'Alliance.
Les engagements pris aux termes de l'Article 5 du Traité de Washington
ne couvrent pas ce qu'il est convenu d'appeler les problèmes "hors-zone".
Mais pour chacun de nous, il est clair à présent que, à
une époque où l'interdépendance entre les peuples
s'accentue, des développements mondiaux peuvent affecter les intérêts
occidentaux. L'une des tâches majeures que devra entreprendre l'Alliance
sera d'étendre le plus largement possible notre coopération,
en procédant avec pragmatisme.
Je ne veux pas dire par là qu'il faille officiellement étendre
l'OTAN à d'autres régions. Je préfère-rais
en fait étudier la question de la sécurité européenne
sous un angle particulier - à travers le prisme des événements
qui se sont déroulés récemment dans le Golfe persique.
Que nous a appris la guerre sur les politiques et les structures de la
sécurité européenne?
Bien que le conflit se soit déroulé à la périphérie
de l'OTAN, il me semble avoir des implications importantes pour la sécurité
de l'Europe. J'aimerais tirer plusieurs leçons de cet événement
- des leçons pour 1 ' OTAN elle-même et pour les diverses
institutions de sécurité européenne.
La guerre du Golfe
Permettez-moi de retracer brièvement, dans ses grandes lignes,
la crise du Golfe, avant d'en tirer les leçons pour la sécurité
européenne. Le 2 août 1990, Saddam Hussein envahit le Koweït;
c'est la deuxième agression perpétrée par l'Irak
en l'espace de dix ans. Dans le monde entier, les gouvernements condamnent
aussitôt 1 ' invasion. Des sanctions économiques sont imposées,
d'abord par les Etats, puis par la Communauté européenne
(CE) et par les Nations unies. En une semaine, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne
et plusieurs Etats arabes décident de déployer des forces
dans la région pour dissuader toute autre agression par l'Irak
et faire appliquer les sanctions économiques. Les ministres de
l'OTAN se réunissent le 10 août et expriment fermement leur
appui politique aux actions annoncées par les différents
pays. Ils décident aussi, à l'unanimité, de procéder
à d'autres déploiements militaires nationaux et de soutenir
les déploiements des Etats-Unis. Enfin, les ministres avertissent
l'Irak que l'Alliance s'est engagée à préserver l'intégrité
territoriale de la Turquie, qui s'est courageusement unie aux pays qui
ont condamné l'invasion du Koweït et décidé
d'appliquer des sanctions économiques.
Dans les cinq mois qui suivent, l'on assiste à une accumulation
considérable de forces militaires dans la région, où
les membres de la coalition déploient près de 750.000 hommes
et femmes. La contribution des Etats-Unis à ce déploiement
atteint quelque 70%. L'opération, organisée au départ
de bases américaines et européennes, s'appuie sur l'infrastructure
de l'OTAN. Elle aurait été impossible sans le soutien des
alliés. Les alliés européens représentent
près de 10% du total des forces dans la région. Sur ces
10%, la contribution britannique est la plus importante.
En décembre, l'Irak fait des déclarations dans lesquelles
elle menace la Turquie. L'Alliance riposte à trois niveaux: elle
déploie en Turquie la composante aérienne de la Force mobile
du Commandement Allié en Europe (CAE), constituée d'appareils
allemands, belges et italiens; elle déploie des missiles de défense
aérienne supplémentaires, dont les Patriot néerlandais;
et elle réaffirme notre engagement envers notre allié. Les
forces de Saddam Hussein n'attaqueront pas la Turquie.
Le 16 janvier marque le début de l'offensive aérienne de
la coalition. Quarante-six jours plus tard, le Koweït est libéré.
L'entraînement, l'équipement et le moral des forces de la
coalition ont joué un rôle déterminant; leurs chefs
ont fait preuve d'une intelligence supérieure et d'une grande souplesse
dans la planification des opérations; ils disposaient de systèmes
de commandement et de contrôle efficaces. L'issue du conflit n'a
jamais fait de doute, mais le rapport des pertes subies par l'ennemi et
par la coalition, et la vitesse avec laquelle la victoire a été
remportée ont largement dépassé la plupart des espérances.
Les leçons du conflit pour l'OTAN
Parmi ces événements riches d'enseignements, cinq intéressent
plus particulièrement l'OTAN:
Premièrement, l'OTAN s'est avérée un forum
d'une valeur inestimable, au sein duquel les Etats membres ont pu se consulter
et se mettre d'accord sur la situation dans son ensemble.
A partir du 2 août et jusqu'à la fin du conflit, les ambassadeurs,
les ministres des Affaires étrangères, les ministres de
la Défense et des centaines de responsables civils et militaires
ont partagé évaluations, options, renseignements secrets
et plans. Ces consultations ont alimenté des réactions nationales
et internationales qui, à leur tour, se sont traduites par un soutien
à l'effort de guerre. Grâce à ces réunions
au sein de l'OTAN, tous les alliés, et pas seulement les grandes
puissances, ont pu prendre une part active au débat sur les questions
d'actualité. Je ne connais aucun autre forum où une coopération
politique et militaire aussi étroite entre tous les alliés
ait pu être menée avec une telle efficacité. Le vieil
adage: "si l'OTAN n'avait pas existé, il aurait fallu l'inventer",
trouve ici sa pleine justification.
Les 15 membres du Comité des plans de défense de l'OTAN
en session permanente se sont réunis régulièrement
et ont pris des décisions difficiles, notamment sur le tout premier
déploiement opérationnel de la force mobile (aérienne)
du CAE en Turquie au mois de janvier, et diverses mesures de mise en alerte
et de vigilance militaires.
Les consultations militaires permanentes et approfondies à l'OTAN
ont été à l'origine de l'extraordinaire soutien logistique
et infrastructurel apporté par l'Alliance et par les Etats individuels
aux forces en route vers le Golfe. Ce soutien couvrait à la fois
le transport, les droits d ' atterrissage, le ravitaillement, les mouvements
au sol, les facilités portuaires, les transferts de munitions entre
alliés, le contrôle du trafic aérien, les pièces
de rechange, l'expertise pour résoudre les problèmes d'environnement
et l'aide médicale.
Sans l'appui militaire des alliés de l'OTAN sur le théâtre
du Golfe et le soutien logistique des alliés de l'OTAN sur le théâtre
européen, les Etats-Unis et la coalition n'auraient pas pu faire
ce qu'ils ont fait. Les mécanismes consultatifs de l'OTAN, conçus
pour préserver la sécurité européenne, ont
également fonctionné pour la recherche d'une issue à
cette crise "hors zone".
Deuxièmement, l'influence du commandement militaire de l'OTAN
s'est clairement fait sentir même s'il n'était pas présent
sur le théâtre du Golfe. La coalition militaire, qui s'était
entraînée en vue d'un conflit majeur en Europe, a mis sa
formation à l'épreuve dans le Golfe.
Les forces terrestres des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France
ont combattu ensemble sous un commandement unifié. Les forces aériennes
des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, du Canada et de l'Italie
ont combattu avec efficacité sous un commandement unifié.
Les forces navales des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France,
de la Belgique, du Canada, du Danemark, de la Grèce, de l'Italie,
des Pays-Bas, de la Norvège, du Portugal et de l'Espagne ont opéré
efficacement sous un commandement unifié, l'Union de l'Europe occidentale
(UEO) jouant un rôle de coordination.
Ce n'est cependant pas un hasard si ces forces armées ont si bien
travaillé ensemble. Une telle coopération n'a pas été
- et n'aurait d'ailleurs pas pu être - préparée à
la hâte. Pendant des années, les forces de l'OTAN ont mis
à profit le temps de paix pour s'entraîner, s'équiper
et participer ensemble à des exercices, et pour développer
des normes et des procédures communes. C'est cette expérience
conjointe qui est à l'origine de l'efficacité et de la coordination
remarquables des opérations militaires dans le Golfe.
D'aucuns prétendent aujourd'hui que la nature apparemment ad hoc
de la coalition du Golfe atteste qu'il ne faut pas nécessairement
des structures militaires officielles pour réagir lorsque la sécurité
est menacée. Pour eux, les structures et les procédures
permanentes sont inutiles parce qu'elles peuvent être mises en place
au moment voulu. Et puis, si les choses devaient empirer, on pourrait
toujours compter sur les Etats-Unis, avec leur commandement militaire
bien intégré. Ce type de raisonnement se constate le plus
souvent dans certains milieux français - la France ne faisant évidemment
pas officiellement partie de la structure militaire intégrée
de l'OTAN -mais on le rencontre aussi ailleurs.
Je ne sais pas si ceux qui dénigrent la valeur intrinsèque
de l'organisation militaire intégrée de l'OTAN connaissent
l'histoire des trois petits cochons qui vivaient, l'un dans une maison
de paille, l'autre dans une maison en bois et le troisième dans
une maison en briques. S'ils la connaissent, il doit s'agir de la version
où, après avoir vu leur logis détruit par le loup,
les habitants des maisons de paille et de bois se réfugient dans
la maison en briques et échappent aux crocs du loup. Pourtant,
même en tenant compte de cette version adoucie -qui finit bien -
il serait illogique d'en conclure que la maison en briques, étant
suffisamment grande pour accueillir d'autres occupants, aurait pu tout
aussi bien être construite en paille.
La structure militaire intégrée est la maison en briques
de l'Alliance. Nous devons la construire à l'avance et bien l'entretenir
si nous voulons profiter de ses avantages politiques et militaires. La
guerre du Golfe nous a notamment appris que, même lorsque l'OTAN
n'est pas impliquée en tant que telle dans un événement,
l'expérience de la coopération est un élément
essentiel de notre aptitude à travailler ensemble en dehors de
la zone couverte par le traité de l'OTAN. Lamaison en briques -
la structure intégrée de l'OTAN - nous a été
fort utile dans le Golfe et a pu accueillir de nouveaux occupants, parce
qu'elle était déjà construite.
Troisièmement, la stratégie de l'OTAN pour la défense
de l'Europe repose depuis longtemps sur la dissuasion. Pour nous la dissuasion
est le résultat de deux composantes: la capacité militaire
et la volonté d'y recourir, si nécessaire, contre un agresseur.
La capacité militaire sans la volonté d'y recourir n'est
pas dissuasive, pas plus que ne l'est la volonté - si forte soit-elle
- sans la capacité militaire.
Saddam Hussein n'a pas été dissuadé le 2 août
: le Koweït avait certainement la volonté de résister,
mais non la capacité. Cependant, la volonté et la capacité
manifestées conjointement par la coalition ont dissuadé
Saddam Hussein d'attaquer l'Arabie Saoudite.
L'Article 5 du Traité de l'OTAN et le déploiement de la
force mobile (aérienne) du CAE ont renforcé l'équation
de la dissuasion et Saddam n'a jamais osé attaquer la Turquie.
L'OTAN a donc fonctionné pour la Turquie, comme pour tout autre
membre de cette puissante Alliance exempte de toute ambiguïté.
Les alliances explicites, comme les déclarations de détermination
politique soutenue par un potentiel militaire réel, peuvent dissuader
l'agression et la dissuadent. Il ne faudrait pas l'oublier.
Mais il y a aussi une quatrième leçon, qu'il faut garder
à l'esprit au même titre que celle sur la dissuasion: si
volonté et capacité militaire se conjuguent parfois pour
dissuader l'agression, comme ce fut le cas en Turquie, il arrive aussi
que cette combinaison ne fonctionne pas, comme l'ont montré les
attaques de SCUD lancées par l'Irak contre Israël. C'est pourquoi
les systèmes de défense sont eux aussi nécessaires.
Dans le cas d'Israël, loin d'être dissuadé par la perspective
de représailles, Saddam cherchait au contraire à les provoquer
- pour entraîner Israël dans la guerre et casser la coalition.
Ce qu'il fallait, pour protéger Israël, c'était des
systèmes de défense - dans ce cas, des missiles Patriot.
Cette expérience nous apprend donc qu'il faut rechercher à
la fois la dissuasion et la défense.
Enfin, la dernière leçon de la guerre du Golfe pour
l'OTAN a trait à nos programmes d'achats d'armements. Nous avons
eu raison de nous concentrer sur l'acquisition des systèmes d'armes
les plus modernes et les plus sophistiqués et nous devrions continuer
à le faire. Ces armes ont prouvé leur efficacité
contre l'ennemi et ont épargné les vies de nos soldats.
Il va de soi que le coût de tels systèmes nous oblige à
la prudence et qu'il faudrait faire appel à des programmes de recherche,
de développement et de production conjoints pour réduire
les coûts et les répartir entre les Alliés.
Les leçons du Golfe pour les institutions européennes
De la guerre du Golfe, nous pouvons également tirer des leçons
pour les institutions européennes de sécurité.
La première de ces leçons est de nature politique: depuis
août dernier, les Européens éprouvent un certain malaise
au sujet des mécanismes par lesquels l'Europe a réagi aux
événements du Golfe. Il n'est pas étonnant que le
débat sur la politique étrangère et de sécurité
européenne se soit accéléré, entraînant
diverses propositions plus concrètes, tant dans le cadre de la
conférence intergouvernementale sur l'union politique qu'au sein
de l'Union de l'Europe occidentale.
L'Europe devrait effectivement se forger une politique étrangère
et de sécurité commune, car cela lui permettrait de jouer
un rôle plus efficace dans la préservation de la sécurité
globale. Si j'insiste sur ce point, c'est parce que l'on a trop souvent
tendance à considérer cette politique comme un moyen de
promouvoir la position de l'Europe et de résoudre ses problèmes
intérieurs. Il n'est cependant pas inutile de rappeler que l'histoire
de la Communauté européenne au cours des quarante dernières
années est celle d'une sécurité et d'une prospérité
soutenues, même en l'absence d'une politique étrangère
et de sécurité communes et de l'union politique qu'elle
commence à développer. L'Europe en soi a été
moins affectée par l'absence de politique étrangère
commune que le reste du monde, qui a besoin d'une Europe plus forte et
plus unie pour 1 ' aider à résoudre les multiples problèmes
d'ampleur internationale auxquels nous sommes tous confrontés.
Il ne fait aucun doute que les Etats-Unis accueilleraient favorablement
le développement d'une Europe unifiée, responsable et tournée
vers l'extérieur dans tous les domaines.
Nous avons également tiré quelques leçons militaires
du conflit du Golfe: pour toutes sortes de raisons, l'OTAN, en tant qu'institution,
n'a pas joué de rôle direct dans le Golfe - si ce n'est pour
la défense de la Turquie - et il en sera probablement ainsi dans
tout scénario similaire qui pourrait se présenter à
l'avenir. Si l'OTAN ne doit pas servir en dehors de l'Europe, les Européens
devraient pouvoir être politiquement et militairement capables de
défendre d ' une autre manière leurs intérêts
'hors zone'.
Une force européenne intégrée, pouvant opérer
avec les Etats-Unis et d'autres forces de l'OTAN, pourrait être
un élément précieux dans de futures crises. L'UEO
parle d'organiser une force de ce genre. Ce serait une bonne chose, mais
l'UEO ne représente pas toute l'Europe. En fait, le principal défi
posé à la sécurité européenne pendant
la crise du Golfe l'a été à un allié européen
- la Turquie - qui ne fait partie ni de l'UEO, ni de la CE. Lorsqu'on
envisage une contribution future de l'Europe à la sécurité
occidentale, il importe de se souvenir que l'Europe comprend de nombreux
pays qui ne font pas partie de ces organisations. Il est indispensable
de ne pas exclure des alliés importants de nos délibérations
sur la sécurité au nom du développement institutionnel.
La défense est une mission trop importante et ne peut permettre
une telle exclusion.
Alors que les pays européens poursuivent la mise en place de leurs
propres structures, l'une des leçons de la crise du Golfe devrait
retenir notre attention, à savoir la grande utilité militaire
de l'unité de commandement, de l'interopérabilité
des équipements, de la formation commune, des communications collectives
et des procédures opérationnelles communes. A mesure que
se développent les plans d'une force européenne, il faudrait
accorder toute l'attention nécessaire aux mécanismes qui
permettront de s'assurer que ces synergies soient préservées.
De telles dispositions devraient renforcer l'intégrité et
l'efficacité de l'Alliance atlantique, qui dépend également
d'elles pour sa capacité d'assurer la sécurité de
l'Europe.
Ce pourrait être la meilleure façon pour l'Europe et les
Etats-Unis de coordonner leur soutien militaire dans le cadre de futures
actions d'urgence en dehors de la zone de l'OTAN, comme ils l'ont fait
pendant 40 ans dans les limites de cette zone.
Conclusion
En résumé, la guerre du Golfe n'a pas seulement démontré
la validité de l'approche de l'OTAN envers la sécurité
européenne; elle nous a également enseigné quelques
leçons sur la gestion du changement, à mesure que de nouveaux
défis remplacent d'anciennes menaces.
La guerre a démontré que l'OTAN:
- est un forum inestimable pour la consultation politique;
- apporte un support logistique crucial et des procédures
opérationnelles communes; et
- dissuade l'agression contre ses Etats membres.
Parmi les nouvelles leçons que nous a enseignées
la guerre, on retiendra:
- l'opportunité de rationaliser le processus décisionnel
entre Etats européens lorsqu'il s'agit de réagir
à des crises se déroulant à la périphérie
du territoire de l'OTAN; et
- la nécessité de constituer une force européenne
intégrée pouvant être déployée
hors-zone et travailler, le cas échéant, en collaboration
avec les forces américaines. Une telle force devrait s'entraîner
et s'exercer régulièrement avec d'autres forces
de l'OTAN pour être prête à parer à
toute situation d'urgence.
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Il appartient bien sûr aux Européens d'articuler et de développer
les institutions à travers lesquelles se manifestera une identité
de sécurité européenne. Les Etats-Unis leur accorderont
leur plein appui dans ce processus - pour autant que l'OTAN reste la principale
enceinte de consultation et le principal forum de décision en matière
de politiques affectant les engagements de sécurité et de
défense de ses membres conformément au Traité de
l'Atlantique Nord.
C'est de cette façon que la sécurité européenne
et, en fait, la sécurité transatlantique et globale pourront
être assurées à l'aube du XXIème siècle.

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