Déclaration du Sommet de Bucarest
publiée par les chefs d’État et de gouvernement
participant à la réunion du Conseil de l’Atlantique Nord
tenue à Bucarest le 3 avril 2008
- Nous, chefs d'État et de gouvernement des pays membres de
l'Alliance atlantique, nous sommes réunis aujourd'hui pour élargir notre
Alliance et renforcer encore notre capacité à faire face aux menaces
existantes et émergentes pour la sécurité au XXIe siècle. Nous avons
fait le point des progrès importants réalisés ces dernières années dans
la transformation de l’OTAN, étant entendu qu’il s’agit là d’un processus
qui doit se poursuivre. Conscients que le lien transatlantique conserve
toute sa valeur, à l’instar de l'OTAN, qui reste le forum essentiel de
consultations sur la sécurité entre l’Europe et l'Amérique du Nord, nous
avons réaffirmé notre solidarité, notre cohésion, ainsi que notre attachement
à la vision et aux valeurs démocratiques communes énoncées dans le Traité
de Washington. Le principe de l’indivisibilité de la sécurité des Alliés
est fondamental. Une solide défense collective de la population, du territoire
et des forces de nos pays constitue la finalité première de notre Alliance
et demeure la tâche la plus importante qui nous incombe en matière de
sécurité. Nous réaffirmons notre foi dans les buts et les principes de
la Charte des Nations Unies.
- Aujourd'hui, nous avons décidé d'inviter l’Albanie et
la Croatie à engager des pourparlers en vue de leur adhésion à notre
Alliance. Nous adressons à ces pays nos félicitations pour ce résultat
historique, qui vient couronner des années de travail intense et récompenser
l’attachement manifesté à l’égard de notre sécurité commune et des valeurs
qui sont celles de tous les pays de l'OTAN. L’adhésion de ces nouveaux
membres renforcera la sécurité pour tous dans la zone euro-atlantique
et permettra de nous rapprocher de notre objectif d'une Europe entière,
libre et en paix.
- Nous nous réjouissons à la perspective du sommet du 60e anniversaire,
en 2009, qui viendra souligner que le lien transatlantique conserve toute
son importance. Nous poursuivons la transformation de notre Alliance
en admettant de nouveaux membres, en apportant de meilleures réponses
aux défis de sécurité, compte tenu des enseignements tirés, en la dotant
de capacités plus déployables et en nouant de nouvelles relations avec
nos partenaires. Le sommet sera l’occasion de préciser davantage et de
renforcer la vision que l'Alliance a de son rôle s’agissant de relever
les défis du XXIe siècle, en constante évolution, de maintenir sa
capacité à accomplir toute la gamme de ses missions, et d’assurer collectivement
la défense de la sécurité dans nos pays tout en contribuant à la stabilité
en dehors de nos frontières. En conséquence, nous demandons au Conseil
en session permanente d'élaborer, en vue de son adoption à ce sommet,
une déclaration sur la sécurité de l’Alliance définissant plus avant
le contexte dans lequel s’inscrira cette tâche importante.
- Nous avons accueilli à Bucarest un certain nombre de nos
partenaires, ainsi que M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de
l'ONU, et de hauts responsables d'autres organisations internationales.
Nombre des défis de sécurité d'aujourd'hui ne sauraient être vaincus
par l'OTAN à elle seule. Le meilleur moyen d’y parvenir est de recourir
à un vaste partenariat avec la communauté internationale au sens large,
dans le cadre d'une approche véritablement globale, dans un même esprit
d'ouverture et de coopération, et avec une détermination partagée par
tous. Nous sommes résolus à promouvoir ensemble la paix et la stabilité,
et à relever les défis mondiaux, qui, de plus en plus, pèsent sur la
sécurité de tous nos pays.
- Le succès de cet effort commun dépend en grande partie de
l'engagement de chacun. Nous rendons hommage au professionnalisme et
à la bravoure des femmes et des hommes, de pays de l’Alliance et d’autres
pays, qui sont plus de soixante mille à participer aux missions
et aux opérations de l'OTAN. Nous exprimons notre profonde sympathie
aux familles et aux proches de ceux qui ont perdu la vie ou ont été blessés
en service. Leur sacrifice ne sera pas vain.
- La sécurité euro-atlantique et, plus largement, la sécurité
internationale sont étroitement liées à l'avenir de l'Afghanistan, qui
doit être un État pacifique, démocratique, respectueux des droits de
l’homme et libéré de la menace du terrorisme. C’est pourquoi la mission
de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), que nous
menons sous mandat de l’ONU et à laquelle contribuent actuellement 40 pays,
est notre première priorité. Aux côtés des Afghans, nous
avons accompli des progrès importants, mais nous sommes conscients que
les défis qui subsistent exigent des efforts supplémentaires. Nous ne
permettrons pas, et nos partenaires afghans ne permettront pas non plus,
que les extrémistes et les terroristes reprennent le contrôle de l’Afghanistan
ou s’en servent comme base pour le terrorisme qui menace la population
de tous nos pays. Nous allons publier avec nos partenaires de la FIAS,
et avec le concours du président Karzaï, une déclaration sur l’Afghanistan.
Cette déclaration énonce une vision claire, fondée sur quatre principes :
un engagement ferme et commun, qui s’inscrive dans la durée ; le
soutien au renforcement du leadership des Afghans et de la prise de responsabilité
par ces derniers ; une approche globale de la communauté internationale,
conjuguant efforts civils et militaires, ainsi qu'une coopération et
un engagement accrus avec les pays voisins de l'Afghanistan, en particulier
le Pakistan. Nous nous réjouissons de ce que des Alliés et des partenaires
aient annoncé de nouvelles contributions de forces et d’autres formes
de soutien, témoignage supplémentaire de notre détermination, et nous
espérons que d’autres contributions suivront. Nous nous félicitons par
ailleurs de la nomination de M. Kai Eide, représentant spécial
du Secrétaire général de l’ONU pour l'Afghanistan et chef de la
Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), qui donnera
un élan supplémentaire et une plus grande cohérence aux efforts de la
communauté internationale. Nous nous félicitons de la tenue prochaine
de la Conférence de Paris, qui sera l’occasion de faire le point sur
l'avancement des efforts internationaux pour la mise en œuvre du Pacte
pour l’Afghanistan, et de les renforcer.
- Notre engagement en faveur de la sécurité et de la stabilité
de toute la région des Balkans reste constant. Nous saluons la rapidité,
l’impartialité et l’efficacité de la KFOR face aux actes de violence,
et nous déplorons toutes les attaques visant la KFOR, dirigée par l’OTAN
sous mandat de l’ONU, et les autres présences internationales au Kosovo.
Nous réaffirmons qu’en vertu de la résolution 1244 du Conseil de
sécurité de l’ONU et à moins que ce dernier n'en décide autrement,
la KFOR restera sur place afin de garantir un environnement sûr et sécurisé,
y compris la liberté de mouvement, pour l'ensemble de la population du
Kosovo.
- Au Kosovo, l'OTAN et la KFOR continueront
de travailler avec les autorités, et, dans le cadre de son mandat opérationnel,
la KFOR coopèrera avec les Nations Unies, l'Union européenne et d'autres
acteurs internationaux, lorsqu'il y a lieu, et leur prêtera assistance,
pour aider à l'établissement d'un Kosovo stable, démocratique, multiethnique
et pacifique. Nous soutenons l'action que mène l'ONU pour faire respecter
l'état de droit et appelons toutes les parties à prendre des mesures
fermes en vue de prévenir et de condamner les violences au Kosovo. L'OTAN
et la KFOR se félicitent de la retenue dont ont fait preuve jusqu'ici
les autorités au Kosovo. Nous comptons bien voir se poursuivre la pleine
mise en œuvre de leurs engagements à l’égard des normes, en particulier
celles qui ont trait à l’état de droit ou qui concernent la protection
des minorités et des communautés ethniques ainsi que la protection des
sites historiques et religieux, de même qu'en matière de lutte contre
la criminalité et la corruption.
- L'OTAN se tient prête à jouer son rôle dans l'application
de futures dispositions de sécurité. Rappelant la résolution 1244
du Conseil de sécurité de l’ONU, nous prenons note de la nécessité de
maintenir dans tout le Kosovo des présences internationales dont les
efforts contribuent à la liberté de mouvement et à la circulation des
personnes et des biens, notamment par la surveillance des frontières.
Nous appelons tous les acteurs de la région à travailler de manière constructive
et à éviter toute action ou déclaration susceptible de compromettre la
sécurité au Kosovo ou ailleurs dans la région. La KFOR continuera de
mener un dialogue étroit sur la sécurité avec toutes les parties.
- L’environnement informationnel d’aujourd'hui, en particulier
pour ce qui est de nos opérations en Afghanistan et au Kosovo, met en
relief le besoin d’une communication appropriée, souple, précise et menée
en temps opportun avec les publics locaux et internationaux s'agissant
des politiques de l’OTAN et de son engagement dans des opérations internationales.
Nous nous félicitons des progrès accomplis dans le renforcement de la
capacité de communication stratégique de l'OTAN, qu’illustre bien le
Centre d'opérations médias de réaction rapide. Nous saluons également
le lancement, à notre sommet, d’une chaîne de télévision OTAN sur Internet,
qui diffusera régulièrement des bulletins d'information ainsi que des
reportages vidéo, réalisés notamment dans les différentes régions de
l'Afghanistan. Nous soulignons notre détermination à soutenir de nouvelles
améliorations dans notre communication stratégique d'ici au sommet de
2009.
- L'expérience en Afghanistan et dans les Balkans montre que
la communauté internationale doit agir en collaboration plus étroite
et adopter une approche globale pour affronter avec succès les défis
de sécurité d'aujourd'hui et de demain. La mise en œuvre efficace d'une
approche globale exige que tous les acteurs importants y coopèrent et
y contribuent, de même que les organisations non gouvernementales et
les instances locales compétentes. À cette fin, il est essentiel que
tous les grands acteurs internationaux agissent de manière coordonnée
et fassent usage d'une vaste gamme d'instruments civils et militaires
dans un effort concerté qui tienne compte de leurs mandats et de leurs
atouts respectifs. Nous avons entériné un plan d’action comprenant une
série de propositions pragmatiques pour le développement et la mise en
œuvre de la contribution de l’OTAN à une approche globale. Ces propositions
ont pour but une application plus cohérente des instruments de gestion
des crises propres à l'OTAN et un renforcement de la coopération pratique
à tous les niveaux avec d'autres acteurs, chaque fois qu'il y aura lieu,
y compris des dispositions concernant le soutien à la stabilisation et
à la reconstruction. Ces propositions ont trait à des domaines tels que
la planification et la conduite des opérations, la formation et l'entraînement,
et le renforcement de la coopération avec des acteurs extérieurs. Nous
chargeons le Conseil en session permanente de procéder à la mise en œuvre
de ce plan d'action à titre prioritaire et de le garder continuellement
à l’examen en tenant compte de tous les développements en la matière
ainsi que des enseignements tirés.
- Nous saluons la coopération établie depuis plus d'une décennie
entre l’Organisation des Nations Unies et l’OTAN à l’appui de l’action
que mènent les Nations Unies pour le maintien de la paix et de la
sécurité internationales. Nous avons développé la coopération opérationnelle
pour ce qui est du maintien de la paix grâce aux opérations dirigées
par l’OTAN sous mandat de l’ONU dans les Balkans et en Afghanistan. Ces
expériences partagées ont montré la valeur d’une coordination efficace
et rationnelle entre les deux organisations. Une coopération plus poussée
contribuera de manière importante à la réponse de la communauté internationale
aux menaces et aux défis auxquels elle est appelée à faire face. Comme
énoncé dans le Traité de Washington, l’OTAN réaffirme sa foi dans les
buts et les principes de la Charte des Nations Unies, y compris
l’exercice du droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective,
reconnu par l’article 51 de cette charte. La responsabilité primordiale
du maintien de la paix et de la sécurité internationales appartient au
Conseil de sécurité de l’ONU.
- L’OTAN apporte également sa contribution à l'application par
les pays de la résolution 1373 du Conseil de sécurité de l’ONU et
des résolutions connexes dans la lutte contre le terrorisme, et elle
œuvre en faveur de la non-prolifération des armes de destruction massive
en apportant sa contribution à l'application par les pays de la résolution 1540
du Conseil de sécurité de l’ONU.
- Les relations OTAN-UE couvrent un large éventail de questions
d'intérêt commun liées à la sécurité, à la défense et à la gestion des
crises, dont la lutte contre le terrorisme, le développement de capacités
militaires cohérentes se renforçant mutuellement et les plans civils
d’urgence. Le succès de notre coopération dans les Balkans occidentaux,
y compris dans le cadre de l’opération Althea de l’UE en vertu des arrangements
Berlin Plus, contribue à la paix et à la sécurité dans la région. En
vertu des valeurs et des intérêts stratégiques qu’elles ont en commun,
l’OTAN et l’UE travaillent côte à côte dans le cadre d’opérations majeures
de gestion des crises, et elles continueront de le faire. Nous reconnaissons
la valeur qu’apporte une défense européenne plus forte et plus performante,
offrant des capacités pour relever les défis communs auxquels tant l'OTAN
que l'UE sont confrontées. Nous soutenons donc les efforts déployés en
ce sens et se renforçant mutuellement. Afin de réussir dans ces entreprises
de coopération et dans celles qui suivront, il faudra un engagement accru
pour garantir des méthodes de collaboration efficaces. Nous sommes dès
lors résolus à apporter des améliorations au partenariat stratégique
OTAN-UE, comme convenu par nos deux organisations, à parvenir à une coopération
plus étroite et à une efficacité plus grande, et à éviter les doubles
emplois inutiles, dans un esprit de transparence et dans le respect de l'autonomie
des deux organisations. Plus forte, l’Union européenne contribuera
davantage à notre sécurité commune.
- Nous condamnons avec la plus grande fermeté tous les actes
de terrorisme, quelles qu'en soient les motivations ou les manifestations.
Nos pays restent déterminés à combattre ce fléau, individuellement et
collectivement, aussi longtemps qu'il le faudra, dans le respect du droit
international et des principes des Nations Unies. Les terroristes emploient
divers types d’armes conventionnelles et de tactiques, y compris des
tactiques asymétriques, et ils pourraient chercher à
utiliser des armes de destruction massive (ADM) pour menacer la paix
et la sécurité internationales. Nous attachons une grande importance
à la protection de la population, du territoire, des infrastructures
et des forces de nos pays contre les conséquences des attentats terroristes.
Nous continuerons à élaborer des politiques de prévention de la prolifération
et de contre-prolifération, et à contribuer à de telles politiques, en
vue d’empêcher les terroristes de se procurer et d'utiliser des ADM.
Nous poursuivrons également nos efforts à l'appui de notre programme
de travail visant le développement de moyens évolués pour contribuer
à la défense contre les attentats terroristes, notamment en continuant
de développer de nouvelles technologies. Nous restons attachés au renforcement
de la capacité de l'Alliance à partager les informations et le renseignement
sur le terrorisme, en particulier pour les besoins des opérations de
l'OTAN. Notre Alliance apporte une dimension transatlantique indispensable
à la réponse au terrorisme, et nos pays continueront de contribuer à
la pleine application de la résolution 1373 du Conseil de sécurité de
l’ONU et des résolutions connexes, en particulier la résolution 1540,
ainsi qu'aux efforts déployés plus largement par la communauté internationale
dans ce domaine. Le dialogue et la coopération avec d'autres organisations
internationales, lorsqu’il y a lieu, et avec nos partenaires, sont essentiels,
et nous nous félicitons des efforts visant à donner un nouvel élan à
la mise en œuvre du plan d'action du Partenariat contre le terrorisme.
Nous confirmons notre attachement à l'opération Active Endeavour, notre
opération maritime en Méditerranée, qui continue d'apporter une contribution
importante à la lutte contre le terrorisme.
- Nous restons profondément préoccupés par les actes de violence
et les atrocités qui continuent d'être perpétrés au Darfour, et nous
appelons toutes les parties à cesser les hostilités. L’OTAN reste disposée,
après avoir mené des consultations avec l’ONU et l’Union africaine
(UA) et obtenu leur accord, à soutenir leurs efforts de maintien de la
paix dans la région. À la demande de l’Union africaine, l'OTAN a accepté
d'apporter son soutien à la mission de l'UA en Somalie, et nous sommes
prêts à prendre en considération d'autres demandes de soutien pour cette
mission. Nous nous félicitons de voir s’exercer, en illustration de notre
approche globale, la coopération directe entre l'OTAN et l'UA, comme
en témoignent le soutien apporté jusqu'à récemment à la mission de l'UA
au Soudan ainsi que le soutien actuellement fourni à la Force africaine
en attente. L’OTAN salue l’opération EUFOR Tchad / République centrafricaine
menée par l’Union européenne, ainsi que la contribution de l’UE à la
stabilité et à la sécurité dans la région.
- Nous réaffirmons l’engagement de l'Alliance à apporter son
soutien au gouvernement et au peuple iraquiens, et à aider au développement
des forces de sécurité iraquiennes. Nous avons répondu positivement à
la requête du Premier ministre iraquien, M. al-Maliki, qui souhaitait
voir la Mission OTAN de formation - Iraq (NTM-I) prolongée
jusqu’à la fin de 2009. En outre, nous envisageons favorablement
la demande formulée par le gouvernement iraquien en vue d’un renforcement
de la NTM-I dans des domaines tels que l’entraînement des cadres des
forces navales et des forces aériennes, la formation de la police, la
sécurité des frontières, la lutte contre le terrorisme, la réforme de
la défense, l'établissement d'institutions de défense, ainsi que la traçabilité
des armes légères et de petit calibre. La NTM-I continue d'apporter une
contribution importante aux efforts internationaux visant à former et
à équiper les forces de sécurité iraquiennes, et à ce jour, elle a assuré
la formation de plus de 10 000 membres de ces forces. En complément
de ces efforts, l’OTAN a également approuvé des propositions relatives
à un cadre de coopération structuré afin de développer sa relation à
long terme avec l’Iraq et de continuer à développer les capacités nécessaires
à ce pays pour faire face aux menaces et aux défis communs.
- Le processus d’élargissement en cours à l’OTAN est une réussite
historique, qui a permis de faire avancer la stabilité et la coopération,
et de nous rapprocher de notre but commun, d’une Europe entière et libre,
unie dans la paix, dans la démocratie et par des valeurs communes. Conformément
à l’article 10 du traité de Washington, la porte de l’OTAN restera
ouverte aux démocraties européennes désireuses et capables d’assumer
les responsabilités et les obligations liées au statut de membre. Nous
rappelons que les décisions concernant l'élargissement sont du seul ressort
de l'OTAN.
- L'invitation que nous lançons à l'Albanie et à la Croatie d'engager
des pourparlers en vue de leur adhésion à notre Alliance marque le début
d’un nouveau chapitre pour les Balkans occidentaux et ouvre la voie à
un avenir qui verra la pleine intégration dans les institutions euro-atlantiques
d’une région stable, en mesure d’apporter une contribution majeure à
la sécurité internationale.
- Nous reconnaissons le travail important accompli par l’ex-République
yougoslave de Macédoine1 et
l’engagement dont elle fait preuve à l’égard des valeurs de l’OTAN et
des opérations de l’Alliance. Nous saluons les efforts mis en oeuvre
par ce pays pour instaurer une société multiethnique. Dans le cadre des
Nations Unies, de nombreux acteurs se sont employés activement au
règlement de la question du nom, mais l’Alliance a noté avec regret que
ces pourparlers n'avaient pas abouti. C’est pourquoi nous sommes convenus
qu’une invitation serait faite à l’ex-République yougoslave de Macédoine
dès qu’une solution mutuellement acceptable aura été trouvée à la question
du nom. Nous souhaitons vivement voir les négociations reprendre sans
délai et comptons bien qu’elles seront menées à bonne fin dès que possible.
- Avec l’adhésion de l’Albanie et de la Croatie,
l’Alliance sera mieux à même de faire face aux défis d’aujourd'hui et
de demain. Ces pays ont fait la preuve de leur ferme attachement aux
principes fondamentaux énoncés dans le Traité de Washington, ainsi que
de leur capacité et de leur volonté de préserver la liberté et nos valeurs
communes en contribuant à la défense collective de l’Alliance et à toute
la gamme de ses missions.
- Nous allons engager immédiatement des pourparlers avec ces
pays en vue de la signature des protocoles d'accession d'ici à la fin
du mois de juillet 2008 et de l'achèvement sans délai du processus de
ratification. Durant la période qui précédera leur adhésion, l'OTAN associera
à ses activités, dans toute la mesure du possible, les pays invités,
et elle continuera de leur fournir soutien et assistance, notamment au
travers du plan d'action pour l'adhésion (MAP). Nous attendons avec intérêt
les calendriers de réforme des pays invités, qui détermineront les nouveaux
progrès à accomplir par ces pays, avant et après l’adhésion, en vue d'accroître
leur contribution à l'Alliance.
- L’OTAN se félicite des aspirations euro-atlantiques de l’Ukraine
et de la Géorgie, qui souhaitent adhérer à l’Alliance. Aujourd’hui, nous
avons décidé que ces pays deviendraient membres de l’OTAN. Ils ont l’un
et l’autre apporté de précieuses contributions aux opérations de l'Alliance.
Nous nous félicitons des réformes démocratiques menées en Ukraine et
en Géorgie, et nous attendons avec intérêt la tenue, en mai, d'élections
législatives libres et régulières en Géorgie. Le MAP représente, pour
ces deux pays, la prochaine étape sur la voie qui les mènera directement
à l’adhésion. Nous déclarons aujourd’hui que nous soutenons la candidature
de ces pays au MAP. Nous allons maintenant entrer dans une période de
collaboration intensive avec l’un et l’autre à un niveau politique élevé
afin de résoudre les questions en suspens pour ce qui est de leur candidature
au MAP. Nous avons demandé aux ministres des Affaires étrangères de faire,
à leur réunion de décembre 2008, une première évaluation des progrès
accomplis. Les ministres des Affaires étrangères sont habilités à prendre
une décision sur la candidature au MAP de l'Ukraine et de la Géorgie.
- Nous restons attachés à la région stratégiquement importante
que sont les Balkans, où l’intégration euro-atlantique, fondée sur les
valeurs démocratiques et la coopération régionale, reste nécessaire à
l’instauration d’une paix et d’une stabilité durables. Nous nous félicitons
des progrès réalisés depuis le sommet de Riga dans le développement de
notre coopération avec la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro et la Serbie.
Nous encourageons chacun de ces trois pays à mettre pleinement à profit
les possibilités qu’offre le Partenariat euro-atlantique en matière de
dialogue, de réforme et de coopération, et nous avons chargé le Conseil
en session permanente de garder à l’examen le développement des relations
avec chacun de ces Partenaires.
- Nous saluons la décision prise par la Bosnie-Herzégovine et
par le Monténégro d’établir avec l'OTAN un plan d'action individuel pour
le Partenariat (IPAP). Nous attendons avec intérêt des plans d'action
ambitieux et concrets, qui permettront à ces pays de progresser dans
leurs aspirations euro-atlantiques, et nous nous engageons à les aider
l’un et l’autre dans les efforts de réforme qu’ils mèneront en ce sens.
Soucieux d’encourager et de guider la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro
dans cette démarche, nous avons décidé de les inviter à entamer un Dialogue
intensifié sur toute la gamme des questions politiques, militaires, financières
et de sécurité liées à leurs aspirations à l’adhésion, sans préjudice
de toute décision que pourrait prendre l’Alliance.
- Nous nous tenons prêts à développer avec la Serbie une relation
à la fois ambitieuse et substantielle, en faisant pleinement usage de
son statut de membre du Partenariat pour la paix, en vue de permettre
à ce pays de progresser encore sur la voie de l'intégration dans la communauté
euro-atlantique. Nous réaffirmons notre volonté d'approfondir notre coopération
avec la Serbie, notamment au travers de l'élaboration d'un IPAP, et nous
examinerons, à sa demande, la possibilité d'instaurer un Dialogue intensifié.
- Nous attendons de la Serbie et de la Bosnie-Herzégovine qu’elles
coopèrent pleinement avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie,
et nous suivrons de près les efforts que chacune d’elles déploiera à
cet égard.
- Nous rappelons que le partenariat OTAN-Russie a été conçu
comme un élément stratégique pour ce qui est de promouvoir la sécurité
dans la région euro-atlantique, sur la base de principes, de valeurs
et d'engagements fondamentaux parmi lesquels figurent la démocratie,
les libertés civiles et le pluralisme politique. Depuis plus de dix ans
que ce partenariat existe, nous avons instauré un dialogue politique
et entrepris des projets concrets sur un large éventail de questions
de sécurité internationale dans lesquelles nous avons des intérêts et
des objectifs communs. Si nous avons des inquiétudes quant aux déclarations
et aux actions récentes de la Russie sur de grandes questions de sécurité
suscitant de part et d'autre des préoccupations, telles que le Traité
sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE), nous nous tenons
néanmoins prêts à continuer de travailler avec elle en tant que partenaires
égaux dans des domaines d'intérêt commun, comme le prévoient la Déclaration
de Rome et l’Acte fondateur. Il nous faut poursuivre nos efforts communs
dans les domaines de la lutte contre le terrorisme et de la non-prolifération
des armes de destruction massive et de leurs vecteurs. Nous exhortons
la Russie à donner suite aux importantes offres de coopération qui lui
ont été faites. Nous estimons que les discussions bilatérales États-Unis–Russie
portant, entre autres, sur la défense antimissile et les FCE, peuvent
apporter une contribution importante dans ce domaine. Nous estimons en
outre que le potentiel que renferme le Conseil OTAN-Russie n’est pas
pleinement exploité, et nous restons prêts à définir et à mettre à profit
les possibilités d’actions conjointes, à 27, tout en rappelant le principe
selon lequel l’OTAN et la Russie prennent leurs décisions et agissent
de manière indépendante. Nous réaffirmons à la Russie que la politique
de la porte ouverte adoptée par l’OTAN et les efforts
que cette dernière mène actuellement, de même que ceux qu’elle pourrait
mener à l’avenir, en matière de défense antimissile, ont pour but de
mieux répondre aux défis de sécurité auxquels nous sommes tous confrontés,
et nous rappelons que, loin de faire peser une menace sur notre relation,
cette politique et ces efforts offrent des possibilités d’approfondir
la coopération et d’accroître la stabilité.
- Nous prenons note de la ratification par la Russie de la Convention
sur le statut des forces applicable au Partenariat pour la paix, et nous
espérons qu’elle facilitera la poursuite de la coopération pratique.
Nous apprécions que la Russie soit disposée à apporter son soutien à
la mission de la FIAS dirigée par l'OTAN en Afghanistan en facilitant
le transit par le territoire russe. Nous souhaiterions voir s’approfondir
la coopération entre l’OTAN et la Russie à l’appui du gouvernement afghan,
et ce avec l’accord de celui-ci, et nous espérons pouvoir mettre à profit
le solide travail déjà accompli en matière de formation des officiers
chargés de la lutte antidrogue en Afghanistan et en Asie centrale.
La collaboration qui se poursuit au titre de notre initiative sur l'espace
aérien en coopération et le soutien que la Russie apporte à l'opération
Active Endeavour en Méditerranée contribuent à notre lutte commune contre
le terrorisme. Nous nous félicitons également de notre coopération pour
ce qui est de l’interopérabilité militaire, de la défense contre les
missiles de théâtre, de la recherche et du sauvetage en mer, ainsi que
des plans civils d’urgence.
- Nous réaffirmons que la politique d’ouverture de l’OTAN, fondée
sur les partenariats, le dialogue et la coopération, est un élément essentiel
à la réalisation de l’objectif et des tâches de l’Alliance. Les partenariats
de l’Alliance à travers le monde, dont l’utilité ne se dément pas, contribuent
à la stabilité et à la sécurité dans la région euro-atlantique et au-delà.
Dans cet esprit, nous nous félicitons des progrès accomplis depuis notre
dernier sommet, tenu à Riga, s’agissant de renforcer la politique de
partenariats et de coopération qui est celle de l’OTAN, et nous réaffirmons
notre engagement à entreprendre de nouveaux efforts en ce sens.
- Nous attachons une grande importance aux contributions que
nos partenaires apportent aux missions et aux opérations menées par l'OTAN.
Dix-sept pays extérieurs à l'Alliance fournissent des forces pour nos
opérations et nos missions, et de nombreux autres pays offrent un soutien
sous différentes formes. Nous continuerons de nous employer à favoriser
une plus grande interopérabilité entre nos forces et celles des pays
partenaires, à accroître encore le partage des informations et les consultations
avec les pays contribuant aux opérations dirigées par l'OTAN, ainsi qu'à
fournir aux pays partenaires des avis et une assistance concernant les
aspects de la réforme liés à la défense et à la sécurité.
- Nous sommes heureux d’accueillir nos Partenaires euro-atlantiques
au sommet de Bucarest et réaffirmons que le Conseil de partenariat euro-atlantique
(CPEA) et le programme du Partenariat pour la paix (PPP) conservent toute
leur valeur. Nous restons attachés à ce que ces structures soient le
cadre de discussions politiques de fond et d’une coopération efficace.
Nous nous félicitons du retour de Malte au sein du PPP, et nous nous
réjouissons à la perspective de voir ce pays participer activement au
CPEA. Nous sommes satisfaits du renforcement du dialogue politique que
permet le Forum du CPEA sur la sécurité. Nous accorderons la priorité
à plusieurs nouvelles initiatives concrètes concernant, entre autres,
le développement de l’intégrité dans les institutions de défense, ou
encore le rôle important des femmes dans le règlement des conflits, tel
que le décrit la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Nous saluons le travail du Centre euro-atlantique de coordination des
réactions en cas de catastrophe, qui, à diverses reprises au cours des
dix dernières années, a assuré avec succès la coordination des contributions
apportées par les pays de l’OTAN et par les pays partenaires aux opérations
de secours en cas de catastrophe. Nous continuerons de faire pleinement
usage des fonds d'affectation spéciale OTAN/PPP et de les étendre à d'autres
pays partenaires. Nous apprécions et continuerons de soutenir l'engagement
de tous les Partenaires intéressés de la zone euro-atlantique dans des
programmes destinés à appuyer les réformes dans le domaine de la défense
et dans des domaines plus larges, y compris le plan d'action individuel
pour le Partenariat. Rappelant la décision prise au sommet d’Istanbul,
nous sommes résolus à collaborer avec nos Partenaires des régions stratégiquement
importantes que sont le Caucase et l’Asie centrale, notamment en renforçant
les arrangements de liaison dans ces régions, et nous poursuivrons le
dialogue sur l’Afghanistan avec nos Partenaires d'Asie centrale. Nous
apprécions les contributions importantes fournies par nos Partenaires
du CPEA aux opérations de l’Alliance, et nous nous réjouissons à la perspective
de travailler avec ces pays afin de relever les défis de sécurité du
XXIe siècle.
- Nous prenons note avec satisfaction des progrès importants
accomplis dans le cadre du Dialogue méditerranéen depuis les sommets
d’Istanbul et de Riga. Les consultations politiques avec nos partenaires
du Dialogue méditerranéen ont gagné à la fois en fréquence et en substance,
et la réunion qu’ont tenue en décembre dernier les ministres des Affaires
étrangères de nos pays et des sept pays du Dialogue méditerranéen a contribué
à l'approfondissement de notre partenariat. Nous comptons donc poursuivre
dans cette voie par le renforcement, sur base volontaire, de nos arrangements
de liaison avec les pays de la région. Notre coopération pratique s’est
développée dans plusieurs domaines, et de nouvelles possibilités ont
été créées, notamment en matière de formation et d’entraînement. Nous
nous félicitons des progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’initiative
OTAN de coopération en matière de formation, dans un esprit de coappropriation
et dans la perspective du lancement du cours OTAN de coopération régionale
au Collège de défense de l’OTAN, où deux cours pilotes se sont déroulés
avec succès. Nous engageons nos partenaires du Dialogue méditerranéen
à collaborer avec nous en vue de développer encore cette initiative.
L’adoption de programmes de coopération individuels avec l’Égypte et
Israël contribuera à l’établissement d’une coopération durable, structurée
et efficace avec ces pays. Nous encourageons nos autres partenaires du
Dialogue méditerranéen à élaborer à leur tour, dans un avenir proche,
un programme de coopération individuel. Nous nous réjouissons de la mise
en œuvre du tout premier projet mené au titre d'un fonds d'affectation
spéciale dans le cadre du Dialogue méditerranéen, projet destiné à aider
la Jordanie à procéder à la neutralisation des explosifs et des munitions,
ainsi que du lancement de l’étude de faisabilité d’un fonds d’affectation
spéciale visant à aider la Mauritanie dans la neutralisation des munitions.
Nous remercions nos partenaires du Dialogue méditerranéen pour les diverses
contributions qu’ils apportent à nos opérations et à nos missions.
- Nous nous réjouissons de la suite donnée par quatre pays de
la région du Golfe à l’offre de coopération que nous avons faite dans
le cadre de l’Initiative de coopération d’Istanbul (ICI), et nous encourageons
les autres pays de la région à saisir cette offre. À cette fin, nous
prévoyons le développement, sur base volontaire, de nos arrangements
de liaison avec les pays de la région. Nous sommes satisfaits de voir
ces pays manifester un intérêt accru pour les activités de formation
et d’entraînement de l’OTAN et y participer davantage, et nous sommes
prêts à renforcer notre coopération dans ce domaine comme dans d’autres.
Nous nous félicitons des progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’initiative
OTAN de coopération en matière de formation, dans un esprit de coappropriation
et dans la perspective du lancement du cours OTAN de coopération régionale
au Collège de défense de l’OTAN, où deux cours pilotes se sont déroulés
avec succès. Nous engageons nos partenaires de l’ICI à collaborer avec
nous en vue de développer encore cette initiative. Nous les encourageons
à établir un programme de coopération individuel en vue de mieux structurer
notre coopération. Nous apprécions vivement le soutien apporté par nos
partenaires de l’ICI aux opérations et aux missions que mène l’Alliance.
- L’Alliance attache un grand prix aux relations diverses
qu’elle développe avec d’autres partenaires dans le monde. Les objectifs
que nous poursuivons dans ces relations sont notamment le soutien des
opérations, la coopération en matière de sécurité, et le rapprochement
des positions au service d’intérêts de sécurité et de valeurs démocratiques
partagés. Nous avons accompli des progrès substantiels dans l’instauration
d’un dialogue politique et dans l'établissement de paquets individuels
et adaptés d'activités en coopération avec un certain nombre de ces pays.
Nous nous réjouissons en particulier de la contribution importante qu’apportent
l’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande et Singapour aux efforts menés
sous la direction de l’OTAN en Afghanistan. Nous nous réjouissons également
des contributions appréciables de la République de Corée aux efforts
de soutien de la mission dirigée par l’OTAN en Afghanistan. Reconnaissant
que ces pays recherchent chacun un degré différent de relation avec l’OTAN,
et que d’autres pays pourraient à leur tour souhaiter engager avec elle
un dialogue et une coopération, nous réaffirmons que nous sommes à la
fois désireux de développer les relations individuelles existantes et
disposés à en établir de nouvelles, sous réserve de l'approbation du
Conseil de l'Atlantique Nord, à un rythme qui respecte les intérêts de
chaque partie.
- Nous réaffirmons que la région de la mer Noire demeure importante
pour la sécurité euro-atlantique. À cet égard, nous nous félicitons des
progrès réalisés dans le renforcement de l’appropriation régionale, grâce
à l’usage efficace des initiatives et des mécanismes existants. L’Alliance
continuera d’apporter, comme il conviendra, un soutien à ces
efforts, en fonction des priorités régionales et suivant les principes
de transparence, de complémentarité et d’inclusivité, afin de développer
le dialogue et la coopération avec les États de la mer Noire et entre
eux.
- La prolifération des missiles balistiques
représente une menace croissante pour les forces, le territoire, et la
population des pays de l'Alliance. La défense antimissile s’inscrit dans
le cadre d’une réponse plus large visant à contrer cette menace. Nous
reconnaissons donc la contribution substantielle que le projet d'implantation
en Europe de moyens de défense antimissile des États-Unis apporte à la
protection des Alliés contre les missiles balistiques à longue portée.
Nous analysons actuellement les moyens d’associer cette capacité aux
efforts en cours à l'OTAN en matière de défense antimissile de manière
à ce qu’elle puisse être intégrée dans toute architecture future de défense
antimissile à l’échelle de l’OTAN. Soucieux de respecter le principe
de l’indivisibilité de la sécurité des Alliés, ainsi que la solidarité
au sein de l’OTAN, nous chargeons le Conseil en session permanente de
définir des options pour une architecture globale de défense antimissile
visant à étendre la couverture au territoire et à la population de tous
les pays de l’Alliance non couverts par le système des États-Unis ;
ces options, destinées à préparer toute décision politique qui pourrait
être prise à l’avenir, seront examinées à notre sommet de 2009.
- Nous nous félicitons également des travaux
déjà entrepris en vue de renforcer la coopération OTAN-Russie dans le
domaine de la défense antimissile. Nous sommes déterminés à assurer la
plus grande transparence et à mettre en place des mesures de confiance
réciproques afin de répondre à toute préoccupation éventuelle. Nous encourageons
la Fédération de Russie à mettre à profit les propositions de coopération
en matière de défense antimissile formulées par les États-Unis, et nous
sommes prêts à étudier les possibilités de relier les systèmes de défense
antimissile des États-Unis, de l’OTAN et de la Russie en temps opportun.
- Nous réaffirmons que la maîtrise des armements, le désarmement
et la non-prolifération continueront d'apporter une contribution importante
à la paix, à la sécurité et à la stabilité, et plus particulièrement
à la prévention de la dissémination et de l’emploi d’armes de destruction
massive et de leurs vecteurs. Nous avons pris note du rapport élaboré
à notre intention sur la mise en valeur du rôle de l’OTAN dans ce domaine.
Dans le cadre d’une réponse plus large aux questions de sécurité, l’OTAN
doit continuer de contribuer aux efforts internationaux en matière de
maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération, et nous
chargeons le Conseil en session permanente de suivre activement ces questions.
- L’Alliance a considérablement réduit ses forces conventionnelles
depuis l’époque de la Guerre froide, et elle a réduit de plus de 90 %
le nombre d’armes nucléaires affectées à l’OTAN. Les Alliés ont également
réduit leurs arsenaux nucléaires. La France n'a plus que deux types de
systèmes nucléaires, et elle a diminué de plus de moitié le nombre de
ses vecteurs nucléaires ; elle a aussi annoncé qu’elle allait ramener
à moins de 300 le nombre de ses têtes nucléaires, et qu’elle n’aurait
aucune autre arme que celles de ses stocks opérationnels. Le Royaume-Uni
n’a plus qu’un seul système nucléaire, il a réduit de 75 % la puissance
explosive de son stock d’armes nucléaires, et il a ramené
à moins de 160 le nombre de ses têtes nucléaires disponibles opérationnellement.
Les États-Unis ont, quant à eux, ramené leur stock d'armes nucléaires
à moins de 25 % de ce qu'il était au plus fort de la Guerre froide,
et ils ont diminué de près de 90 % le nombre d’armes nucléaires
tactiques affectées à l'OTAN.
- Nous restons profondément préoccupés par
les risques de prolifération que représentent les programmes de l'Iran
dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques. Nous appelons
ce pays à se conformer pleinement aux résolutions 1696, 1737, 1747 et
1803 du Conseil de sécurité de l'ONU. Nous sommes en outre profondément
préoccupés par les activités de prolifération auxquelles se livre la
République populaire démocratique de Corée, et nous appelons ce pays
à se conformer pleinement à la résolution 1718 du Conseil de sécurité
de l’ONU. Les Alliés réaffirment leur soutien aux accords multilatéraux
de non-prolifération en vigueur, tel que le Traité sur la non-prolifération
des armes nucléaires, et ils appellent au respect universel de ce traité,
à l’adhésion universelle au protocole additionnel à l’accord de garanties
de l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), et au plein
respect de la résolution 1540 du Conseil de sécurité de l’ONU. Les
Alliés sont convenus de redoubler leurs efforts en vue de la pleine application
des accords de non-prolifération et des résolutions pertinentes du Conseil
de sécurité, auxquels ils réaffirment leur soutien et par lesquels ils
sont liés.
- Nous souscrivons pleinement à la déclaration du Conseil de
l’Atlantique Nord du 28 mars 2008 et réaffirmons l’attachement
de l’Alliance au régime du Traité FCE, exprimé dans la position de l’Alliance
décrite au paragraphe 42 de la déclaration diffusée en 2006 à l'issue
du sommet de Riga, dans la déclaration finale des Alliés à la conférence
extraordinaire des États parties au Traité FCE tenue à Vienne et dans
d'autres déclarations de l'Alliance reflétant les développements intervenus
depuis lors. Nous attachons le plus grand prix au régime du Traité FCE
et à tous ses éléments, et nous soulignons l’importance stratégique du
Traité FCE, notamment de son régime des flancs, en tant que pierre angulaire
de la sécurité euro-atlantique. Nous sommes vivement préoccupés par le
fait que la Fédération de Russie ait maintenu la « suspension »
unilatérale des obligations juridiques qui sont les siennes au titre
du Traité FCE. Cette action ne sert pas notre objectif commun consistant
à préserver la viabilité à long terme du régime FCE, et nous appelons
instamment la Fédération de Russie à reprendre l’application du Traité.
La situation actuelle, qui voit des Alliés parties au Traité FCE en appliquer
les dispositions, alors que la Russie ne les applique pas, ne peut se
prolonger indéfiniment. Nous avons avancé un ensemble de propositions
constructives et tournées vers l'avenir, qui portent sur des actions
parallèles relatives à des questions clés, notamment sur des mesures
qui seraient prises par les Alliés sur la ratification du Traité FCE
adapté et par la Fédération de Russie sur les engagements restant à remplir
concernant la Géorgie et la République de Moldova. Nous pensons que ces
propositions répondent à toutes les préoccupations exprimées par la Russie.
Nous encourageons les autorités russes à travailler en coopération avec
nous, et avec les autres États parties au Traité FCE concernés, pour
parvenir à un accord sur la base du plan d’actions parallèles proposé
afin qu'ensemble nous puissions préserver les avantages de ce régime
historique.
- Nous sommes préoccupés par la persistance de conflits régionaux
dans le Sud-Caucase et en République de Moldova. Nos pays appuient l’intégrité
territoriale, l’indépendance et la souveraineté de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan,
de la Géorgie et de la République de Moldova. Nous continuerons de soutenir
les efforts visant à parvenir à un règlement pacifique de ces conflits
régionaux, compte tenu de ces principes.
- Nous avons déjà bien avancé dans nos travaux visant à transformer
nos forces et nos capacités suivant nos objectifs politiques, en particulier
les priorités énoncées dans la directive politique globale, et suivant
notre expérience opérationnelle. Nous poursuivrons ce processus pour
faire en sorte que l’Alliance reste à même d'assumer ses engagements
opérationnels et de mener à bien toute la gamme de ses missions. Nos
opérations mettent en évidence la nécessité de développer et d'aligner
des forces modernes, interopérables, souples et soutenables. Ces forces
doivent être capables de conduire, sur décision du Conseil, des opérations
de défense collective et de réponse aux crises sur le territoire de l’Alliance
et au-delà, à sa périphérie et à distance stratégique, avec un soutien
faible ou nul de la part du pays hôte. Nous veillerons aussi à disposer
des capacités adéquates pour pouvoir faire face à l’évolution des défis
de sécurité du XXIe siècle et, dans cette optique, nous procéderons
aux transformations, aux adaptations et aux réformes nécessaires.
- La transformation est un processus de longue
durée qui exige une attention constante et active. Nous soutenons par
conséquent les travaux de nos ministres de la Défense, qui supervisent
la gestion des aspects de la transformation relatifs à la défense pour
faire en sorte que l’OTAN demeure efficace et efficiente, en particulier
en poursuivant les efforts engagés dans divers domaines, mentionnés ci-après.
- Nous devons veiller à mettre à disposition les forces requises pour
nos opérations et autres engagements. À cette fin, nous poursuivrons
les efforts qui doivent nous permettre de déployer et soutenir davantage
de forces. Nous sommes résolus à appuyer la Force de réaction de l’OTAN
en mettant à sa disposition les forces nécessaires, et à améliorer
la disponibilité des forces de réserve stratégiques et opérationnelles
pour nos opérations. Nous chercherons à obtenir dans nos pays un plus
grand soutien à l’égard de nos opérations, y compris en adoptant de
meilleures stratégies de diplomatie publique.
- Nous poursuivrons le développement des capacités requises pour mener
à bien toute la gamme de nos missions et pour remédier à certaines
insuffisances spécifiques. Nous nous emploierons particulièrement à
améliorer le transport stratégique et le transport aérien intrathéâtre,
notamment en ce qui concerne la fourniture d’hélicoptères aptes à la
mission, et nous saluons les initiatives nationales appuyant ces travaux ;
nous nous attacherons aussi à la question de la logistique multinationale.
Nous accroîtrons encore la supériorité informationnelle par des capacités
en réseau, y compris un système intégré de commandement et de contrôle
aériens, par une meilleure connaissance de la situation maritime et
par la mise sur pied, dans les délais, de la capacité alliée de surveillance
terrestre. Nous continuerons d’accroître la capacité et l’interopérabilité
de nos forces d'opérations spéciales. Nous appuyant sur les processus
de planification de défense, nous intensifierons nos efforts en vue
de mettre sur pied et de déployer les capacités et les forces appropriées,
dont l’interopérabilité et la normalisation seront aussi poussées que
possible. Notre action sera renforcée par l’amélioration de la coopération
transatlantique s’agissant des industries de défense.
- Nous sommes déterminés à développer des politiques et des capacités
permettant de faire face aux menaces et aux défis nouveaux. Il s'agit
notamment d'élaborer une politique globale pour prévenir la prolifération
des armes de destruction massive (ADM) et se défendre contre les menaces
chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires.
- Nous poursuivons l’adaptation et la réforme des structures et des
processus de l'Alliance. Dans ce contexte, nous réexaminons le tableau
d’effectifs du temps de paix de la structure de commandement de l'OTAN
pour rendre cette structure plus légère, plus efficace et plus efficiente ;
et nous réformons les processus de planification de défense afin de
faciliter la fourniture en temps voulu des capacités visées par la
directive politique globale.
- Cette transformation n’est possible que si l’on y consacre
des ressources suffisantes, assorties de priorités adéquates. Nous entendons
continuer de fournir, individuellement et collectivement, les ressources
nécessaires pour permettre à notre Alliance d’accomplir les tâches que
nous lui assignons. Ainsi, nous encourageons les pays dont les dépenses
de défense sont en diminution à mettre fin à cette situation et à s'efforcer
d'accroître leurs dépenses de défense en termes réels.
- L’OTAN reste déterminée à renforcer la protection
de ses systèmes informatiques clés contre les cyberattaques. Nous avons
récemment adopté une politique sur la cyberdéfense, et nous définissons
les structures et les autorités pour son application. Notre politique
sur la cyberdéfense souligne la nécessité pour l'OTAN et pour les pays
de protéger les systèmes d'information clés conformément à leurs responsabilités
respectives, de mettre en commun les meilleures pratiques, et de mettre
en place une capacité visant à aider, sur demande, les pays de l'Alliance
à contrer les cyberattaques. Nous comptons bien poursuivre le développement
des capacités de l’OTAN en matière de cyberdéfense et renforcer les liaisons
entre l’OTAN et les autorités nationales.
- Nous avons pris note du rapport intitulé « Rôle de l'OTAN
en matière de sécurité énergétique », qui a été élaboré suite au
mandat donné au sommet de Riga. Les Alliés ont établi les principes qui
régiront l'approche de l'OTAN dans ce domaine, et ils ont exposé des
options et formulé des recommandations pour la poursuite des activités.
Sur la base de ces principes, l’OTAN travaillera dans les domaines suivants :
fusion et partage des informations et du renseignement, projection de
la stabilité, promotion de la coopération internationale et régionale,
soutien à la gestion des conséquences, et soutien à la protection des
infrastructures énergétiques essentielles. L’Alliance continuera de mener
des consultations sur les risques les plus immédiats en matière de sécurité
énergétique. Nous veillerons à ce que les actions de
l’OTAN apportent une valeur ajoutée et à ce qu'elles s’intègrent, en
pleine coordination avec elles, dans celles de la communauté internationale,
qui compte un certain nombre d’organisations spécialisées dans la sécurité
énergétique. Nous avons chargé le Conseil en session permanente d'élaborer
un rapport de synthèse sur les progrès accomplis dans le domaine de la
sécurité énergétique, que nous examinerons au sommet de 2009.
- Au cours des vingt dernières années, la complexité des exigences
auxquelles est soumise notre Alliance a augmenté à mesure qu’évoluait
l'environnement de sécurité et tandis que s’accroissaient la portée de
nos missions et de nos opérations, comme le nombre de nos membres. Cela
implique une adaptation et une réforme constantes des structures et des
processus du siège de l'OTAN. Nous prenons note des progrès accomplis
à cet égard dans le cadre de la transformation générale de l’OTAN, mais
il faut aller plus loin, notamment pour tirer pleinement parti du déménagement
vers un nouveau Siège. Dans l’examen des domaines où il nous faut apporter
des changements, nous devons davantage mettre à profit les enseignements
tirés de notre expérience s’agissant de remplir nos fonctions essentielles,
et notamment de répondre aux besoins liés aux opérations, au développement
des capacités, au partenariat et à la communication stratégique. Dans
le prolongement des travaux menés par nos ministres de la Défense pour
faire progresser le volet défense de la transformation, les Alliés devront
aussi étudier les moyens de parvenir à une rapidité et à une cohérence
maximales dans la transmission de solides avis politiques, militaires
et en matière de ressources à l'appui de notre prise de décision par
consensus, ainsi que les moyens d’accroître notre réactivité aux besoins
opérationnels tributaires du facteur temps, y compris ceux des commandants
de l'OTAN. Nous avons demandé au Secrétaire général de définir la voie
à suivre pour atteindre ces objectifs à temps pour le sommet de 2009.
- Nous exprimons notre sincère gratitude au gouvernement roumain
pour sa gracieuse hospitalité. La ville de Bucarest a accueilli le plus
grand sommet jamais tenu par l’OTAN, témoignage de la détermination de
l’Alliance à collaborer étroitement avec la communauté internationale
et de sa contribution unique s’agissant de promouvoir la sécurité et
la stabilité dans un environnement stratégique en mutation rapide. À
notre réunion, nous avons pris des décisions et donné de nouvelles orientations
en vue de la poursuite de l’adaptation de l’OTAN à cet environnement
par ses missions et ses opérations, par la modernisation de ses structures
et de ses capacités, par le resserrement des liens avec d’autres pays
et d’autres organisations, ainsi que par le maintien de son ouverture
à l'adhésion de nouveaux États. Nous avons renforcé notre dialogue et
notre coopération avec les pays et les organisations qui sont essentiels
à notre sécurité. Nous nous réunirons de nouveau l’année prochaine à
Strasbourg et à Kehl pour célébrer le 60e anniversaire de l’OTAN,
pour faire le point sur son adaptation, et pour continuer de tracer la
voie de la modernisation de notre Alliance en vue de relever les défis
de sécurité du XXIe siècle.
Tél: +32 (0)2 707 5041 - Télécopieur: +32
(0)2 707 5057
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