En. / Fr. / Rus.
Communiqué
de presse
(2002)127
21 nov. 2002
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Déclaration
du Sommet de Prague
diffusée
par les chefs d'Etat et de gouvernement
participant à la réunion
du Conseil de l'Atlantique Nord tenue à Prague
le 21 novembre 2002
- Nous, chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres
de l'Alliance de l'Atlantique Nord, nous sommes réunis
aujourd'hui pour élargir notre Alliance et renforcer
encore l'OTAN face aux nouvelles menaces graves et aux redoutables
défis de sécurité du XXIe siècle.
Liés par notre vision commune, énoncée
dans le Traité de Washington, nous entendons transformer
l'OTAN en admettant de nouveaux membres, en la dotant de nouvelles
capacités et en nouant de nouvelles relations avec
nos partenaires. Nous sommes résolument attachés
au lien transatlantique, aux tâches de sécurité
fondamentales de l'OTAN, y compris la défense collective,
aux valeurs démocratiques que nous partageons et à
la Charte des Nations Unies.
- Aujourd'hui, nous avons décidé d'inviter
la Bulgarie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie,
la Slovaquie et la Slovénie à engager des pourparlers
d'adhésion afin de se joindre à notre Alliance.
Nous leur adressons nos félicitations en cette occasion
historique, qui ne pouvait avoir de meilleur cadre que Prague.
L'adhésion de ces nouveaux membres renforcera la sécurité
pour tous dans la zone euro-atlantique et nous aidera à
atteindre notre objectif commun d'une Europe entière
et libre, unie dans la paix et par des valeurs communes. L'OTAN
restera ouverte aux démocraties européennes
désireuses et capables d'assumer les responsabilités
et les obligations liées au statut de membre, conformément
à l'article 10 du Traité de Washington.
- Rappelant les événements tragiques du 11
septembre 2001 et notre décision ultérieure
d'invoquer l'article 5 du Traité de Washington, nous
avons approuvé un ensemble complet de mesures fondé
sur le Concept stratégique de l'OTAN, afin de nous
rendre mieux à même de relever les défis
pour la sécurité des forces, des populations
et du territoire de nos pays, d'où que ces défis
puissent venir. Les décisions d'aujourd'hui se traduiront
par la mise en place de capacités équilibrées
et effectives au sein de l'Alliance, de manière que
l'OTAN puisse mieux remplir toute la gamme de ses missions
et répondre collectivement à ces défis,
y compris la menace que représentent le terrorisme
et la prolifération des armes de destruction massive
et de leurs vecteurs.
- Nous soulignons que nos efforts pour transformer et adapter
l'OTAN ne doivent être perçus comme une menace
par aucun pays ou aucune organisation, mais plutôt comme
une preuve de notre détermination à protéger
les populations, le territoire et les forces de nos pays de
toute attaque armée, y compris toute attaque terroriste,
dirigée de l'étranger. Nous sommes déterminés
à décourager et à déjouer toute
attaque dont nous serions l'objet ainsi qu'à nous défendre
et à nous protéger contre elle, conformément
au Traité de Washington et à la Charte des Nations
Unies. Pour remplir la gamme complète de ses missions,
l'OTAN doit pouvoir aligner des forces capables de se déployer
rapidement partout où elles sont nécessaires,
sur décision du Conseil de l'Atlantique Nord, de mener
des opérations soutenues, à longue distance
et dans la durée, y compris dans un environnement où
elles pourraient se trouver confrontées à des
menaces nucléaires, biologiques et chimiques, et d'atteindre
leurs objectifs. Des forces militaires efficaces, élément
clé de notre stratégie politique globale, sont
indispensables pour sauvegarder la liberté et la sécurité
des populations de nos pays et contribuer à la paix
et à la sécurité dans la zone euro-atlantique.
Nous avons donc décidé :
- de créer une force de réaction de l'OTAN
(NRF) qui fasse appel aux technologies de pointe, qui
soit souple, déployable, interopérable et
apte à soutenir des opérations prolongées
et qui comporte des éléments terrestres,
maritimes et aériens prêts à se transporter
rapidement partout où il le faudra, selon la décision
du Conseil. La NRF servira aussi de catalyseur permettant
de cibler et de promouvoir l'amélioration des capacités
militaires de l'Alliance. Nous avons donné des
instructions pour que soit élaboré un concept
global d'emploi de cette force, qui atteindra sa capacité
opérationnelle initiale dès que possible,
mais au plus tard en octobre 2004, et sa capacité
opérationnelle finale au plus tard en octobre 2006,
et pour qu'un rapport soit soumis aux Ministres de la
défense au printemps 2003. La NRF et les travaux
connexes de l'UE sur l'Objectif global devraient se renforcer
mutuellement dans le respect de l'autonomie des deux organisations;
- de rationaliser les arrangements de commandement militaire
de l'OTAN. Nous avons approuvé le rapport des Ministres
de la défense présentant l'ébauche
d'une structure de commandement plus légère,
plus efficiente, plus efficace et plus facile à
déployer, en vue de répondre aux besoins
opérationnels relatifs à toute la gamme
des missions de l'Alliance. Elle est fondée sur
le document consacré au besoin militaire minimum
agréé concernant les arrangements de commandement
de l'Alliance. La nouvelle structure consolidera le lien
transatlantique, entraînera une réduction
sensible du nombre de quartiers généraux
et de centres d'opérations aériennes combinées
et favorisera la transformation de nos capacités
militaires. Il y aura deux commandements stratégiques,
l’un opérationnel et l’autre fonctionnel.
Le commandement stratégique "opérations",
qui aura son quartier général en Europe
(Belgique), sera appuyé par deux commandements
de forces interarmées en mesure de constituer un
quartier général de groupe de forces interarmées
multinationales (GFIM) terrestre et un quartier général
interarmées permanent solidement constitué
mais plus limité, auquel on pourra faire appel
pour obtenir une capacité de quartier général
de GFIM maritime. Il y aura également des composantes
terrestres, maritimes et aériennes. Le commandement
stratégique "transformation", qui aura
son quartier général aux Etats-Unis, avec
une présence en Europe, sera responsable de la
poursuite de la transformation des capacités militaires
et de la promotion de l'interopérabilité
des forces de l'Alliance, en coopération avec le
commandement allié "opérations",
comme il conviendra. Nous avons demandé au Conseil
et au Comité des plans de défense de mettre
au point, en tenant compte des travaux des autorités
militaires de l'OTAN et de critères militaires
objectifs, les derniers détails de la structure,
y compris les lieux d'implantation des quartiers généraux
de la structure de commandement et des autres éléments,
de manière que des décisions définitives
puissent être prises par les Ministres de la défense
en juin 2003;
- d'approuver l'Engagement capacitaire de Prague (PCC)
dans le cadre de la poursuite des travaux de l'Alliance
visant à améliorer les capacités
militaires et à en développer de nouvelles
pour la guerre moderne dans un environnement caractérisé
par un haut niveau de menace. Les différents pays
alliés ont pris des engagements politiques fermes
et spécifiques en vue d'améliorer leurs
capacités dans les domaines suivants : défense
contre les armes chimiques, biologiques, radiologiques
et nucléaires; renseignement, surveillance et acquisition
d'objectifs; surveillance air-sol; systèmes de
commandement, de contrôle et de communications;
efficacité au combat, y compris munitions à
guidage de précision et neutralisation des défenses
aériennes ennemies; moyens de transport aérien
et maritime stratégique; moyens de ravitaillement
en vol; et unités déployables d'appui tactique
et de soutien des forces au combat. Nos travaux visant
à améliorer nos capacités dans le
cadre du PCC et ceux de l'UE visant à améliorer
les capacités européennes dans le cadre
du Plan d'action européen sur les capacités
devraient se renforcer mutuellement, dans le respect de
l'autonomie des deux organisations et dans un esprit d'ouverture.
Nous mettrons en œuvre aussi rapidement que possible
tous les aspects de notre Engagement capacitaire de Prague.
Nous prendrons les mesures nécessaires pour améliorer
les capacités dans les domaines où des insuffisances
subsistent. Ces mesures pourraient comprendre des efforts
multinationaux, une spécialisation des rôles
et un réaménagement des priorités,
étant entendu que, dans de nombreux cas, des ressources
financières supplémentaires seront nécessaires,
sous réserve, le cas échéant, d'approbation
parlementaire. Nous sommes résolus à rechercher
énergiquement des améliorations capacitaires.
Nous avons chargé le Conseil en session permanente
de rendre compte de la mise en œuvre aux Ministres
de la défense;
- d'entériner le concept militaire agréé
de défense contre le terrorisme. Ce concept s'inscrit
dans un ensemble de mesures destiné à renforcer
les capacités de l'OTAN dans ce domaine et prévoyant
également une amélioration du partage des
données du renseignement et des dispositions de
réponse aux crises.
Le terrorisme, que nous rejetons catégoriquement
et condamnons sous toutes ses formes et dans toutes ses
manifestations, constitue une menace grave et croissante
pour les populations, les forces et le territoire des
pays de l'Alliance, ainsi que pour la sécurité
internationale. Nous sommes déterminés à
combattre ce fléau aussi longtemps qu'il le faudra.
Pour combattre efficacement le terrorisme, notre réponse
doit être multiforme et globale.
Nous sommes résolus à mettre en œuvre
intégralement, en coopération avec nos partenaires,
le Plan d’action en matière de plans civils
d'urgence (PCU) visant à améliorer la préparation
du secteur civil face au risque d’attaques contre
les populations civiles au moyen d’agents chimiques,
biologiques et radiologiques (CBR). Nous renforcerons
notre capacité d'aider, sur demande, les autorités
nationales à faire face aux conséquences
d'attaques terroristes, y compris des attaques menées
contre les infrastructures essentielles au moyen d'agents
CBRN, comme le prévoit ce Plan d'action;
- de souscrire à la mise en œuvre de cinq
initiatives de défense contre les armes nucléaires,
biologiques et chimiques (NBC), ce qui permettra de renforcer
les capacités de défense de l'Alliance contre
les armes de destruction massive (ADM) : un prototype
de laboratoire d'analyse NBC déployable, une équipe
prototype de réaction aux incidents NBC, un centre
d'excellence virtuel pour la défense contre les
armes NBC, un stock OTAN de moyens de défense biologique
et chimique, et un système de surveillance épidémiologique.
Nous réaffirmons notre volonté d'étoffer
et d'améliorer rapidement nos capacités
de défense NBC;
- de renforcer nos capacités de défense
contre les cyberattaques;
- d'examiner différentes options pour faire face
de manière efficace à la menace croissante
que les missiles représentent pour le territoire,
les forces et les centres de population de l'Alliance,
en recourant à une combinaison appropriée
d'efforts politiques et de défense, en même
temps qu'à la dissuasion. Aujourd'hui, nous avons
demandé que soit entamée une nouvelle étude
de faisabilité sur la défense antimissile
de l'OTAN visant à examiner les options relatives
à la protection du territoire, des forces et des
centres de population des pays de l'Alliance contre toute
la gamme des menaces liées aux missiles, que nous
continuerons d'évaluer. Nos efforts dans ce sens
seront compatibles avec l'indivisibilité de la
sécurité des Alliés. Nous sommes
favorables à un renforcement du rôle du Centre
ADM au sein du Secrétariat international, pour
soutenir les travaux menés par l'Alliance en vue
de lutter contre cette menace.
Nous réaffirmons que le désarmement, la maîtrise
des armements et la non-prolifération contribuent de
façon essentielle à prévenir la dissémination
et l'emploi des ADM et de leurs vecteurs. Nous soulignons
qu'il est important de respecter et de renforcer les régimes
multilatéraux existants de non-prolifération
et de contrôle des exportations et les accords internationaux
de maîtrise des armements et de désarmement.
- En admettant la Bulgarie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie,
la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie en tant que
nouveaux membres, l'OTAN sera mieux à même de
relever les défis présents et futurs. Ces pays
ont prouvé leur attachement aux principes et valeurs
de base inscrits dans le Traité de Washington, leur
capacité de participer à tout l'éventail
des missions de l'Alliance, y compris la défense collective,
ainsi que leur ferme volonté de contribuer à
la stabilité et à la sécurité,
spécialement dans les zones de crise et de conflit.
Nous engagerons immédiatement des pourparlers d'adhésion
en ayant pour objectif de voir signer les protocoles d'accession
pour la fin de mars 2003 et de voir le processus de ratification
se terminer à temps pour que ces pays puissent se joindre
à l'Alliance au plus tard à notre Sommet de
mai 2004. Au cours de la période conduisant à
l'adhésion, l'Alliance associera les pays invités
le plus possible à ses activités. Nous nous
engageons à continuer d'apporter une aide et un soutien,
notamment dans le cadre du Plan d'action pour l'adhésion
(MAP). Nous attendons avec intérêt de recevoir
des pays invités leurs calendriers de réformes,
en fonction desquels de nouveaux progrès seront attendus
de leur part, avant et après l'adhésion, en
vue d'accroître leur contribution à l'Alliance.
- Nous félicitons l'Albanie de ses progrès significatifs
dans la voie de la réforme, de son rôle constructif
pour promouvoir la stabilité régionale et de
son ferme soutien à l'Alliance. Nous félicitons
l'ex-République yougoslave de Macédoine 1
des progrès significatifs qu'elle a accomplis dans
son processus de réforme, du ferme soutien fourni aux
opérations de l'Alliance, ainsi que des importantes
mesures qu'elle a prises pour surmonter ses problèmes
internes et faire avancer la démocratie, la stabilité
et la réconciliation interethnique. Nous continuerons
d'aider ces deux pays, notamment dans le cadre du MAP, pour
qu'ils parviennent à la stabilité, à
la sécurité et à la prospérité
et puissent ainsi remplir les obligations liées au
statut de membre. Dans ce contexte, nous avons également
décidé d'améliorer notre capacité
de contribuer à la poursuite de la réforme en
Albanie, et de continuer d'aider au déroulement de
la réforme du secteur de la défense et de la
sécurité dans l'ex-République yougoslave
de Macédoine 1 grâce
à la présence établie par l'OTAN dans
ce pays. Nous encourageons ces deux pays à redoubler
d'efforts dans la voie de la réforme. Leur demande
d'adhésion reste à l'examen en vue d'une admission
future.
La demande de la Croatie, qui a fait des progrès
encourageants dans la voie de la réforme, sera aussi
à l'examen en vue d'une adhésion future. Les
progrès dans cette direction dépendront de la
poursuite des efforts de réforme de la Croatie et de
son respect de toutes ses obligations internationales, y compris
à l'égard du Tribunal pénal international
pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).
Le Plan d'action pour l'adhésion restera le moyen
de suivre les progrès accomplis par les pays candidats.
Les pays que nous avons invités aujourd'hui ne seront
pas les derniers à l'être.
- Le Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA) et le Partenariat
pour la paix (PPP) ont grandement accru la sécurité
et la stabilité dans l'ensemble de la zone euro-atlantique.
Nous avons décidé aujourd'hui de renforcer notre
coopération avec les pays du CPEA/PPP. Notre dialogue
politique sera intensifié, et les Alliés, en
concertation avec les Partenaires, associeront davantage ces
pays, dans toute la mesure du possible et comme il conviendra,
à la planification, la conduite et la supervision des
activités et projets auxquels ils participent et contribuent.
Nous avons mis en place de nouveaux mécanismes pratiques,
tels que les plans d'action individuels pour le Partenariat,
qui assureront une approche globale, adaptée et différenciée
du Partenariat et permettront de soutenir les efforts de réforme
des Partenaires. Nous engageons les Partenaires, y compris
les pays des régions stratégiquement importantes
du Caucase et d'Asie centrale, à tirer parti de ces
mécanismes. Nous nous félicitons de voir les
Partenaires résolus à tout mettre en œuvre
pour combattre le terrorisme, notamment dans le cadre du Plan
d'action du Partenariat contre le terrorisme. Nous continuerons
aussi de renforcer encore l'interopérabilité
et les activités en matière de défense,
qui constituent le cœur de notre partenariat. La participation
au PPP et au CPEA pourrait dans l'avenir être élargie
à la République fédérale de Yougoslavie
et à la Bosnie-Herzégovine, une fois que les
progrès nécessaires auront été
réalisés, y compris en ce qui concerne une coopération
pleine et entière avec le TPIY.
- Nous nous félicitons des résultats significatifs
du Conseil OTAN-Russie enregistrés depuis l'historique
Sommet OTAN-Russie de Rome. Nous avons approfondi nos relations
de manière bénéfique à tous les
peuples de la zone euro-atlantique. Les Etats membres de l'OTAN
et la Russie travaillent ensemble au sein du Conseil OTAN-Russie
en tant que partenaires égaux, réalisant des
progrès dans des domaines tels que le maintien de la
paix, la réforme de la défense, la prolifération
des ADM, la recherche et le sauvetage, les plans civils d'urgence,
la défense contre les missiles de théâtre
et la lutte contre le terrorisme vers la réalisation
de l'objectif que nous partageons : une Europe stable, pacifique
et sans division. Conformément à l'Acte fondateur
et à la Déclaration de Rome, nous sommes déterminés
à intensifier et à élargir notre coopération
avec la Russie.
- Nous demeurons attachés à de solides relations
OTAN-Ukraine au titre de la Charte de partenariat spécifique.
Nous prenons note de la détermination de l'Ukraine
à poursuivre sur la voie d'une intégration euro-atlantique
totale et nous engageons ce pays à mettre en œuvre
toutes les réformes nécessaires, y compris en
ce qui concerne l'application des contrôles des exportations,
pour atteindre cet objectif. Le nouveau plan d'action que
nous adoptons avec l'Ukraine représente un important
pas en avant; il recense les secteurs de réforme politiques,
économiques, militaires et autres où l'Ukraine
s'est engagée à faire de nouveaux progrès
et où l'OTAN continuera d'apporter une aide. La poursuite
des progrès dans l'approfondissement et le renforcement
de nos relations requiert, de la part de l'Ukraine, un attachement
sans équivoque aux valeurs qui sont celles de la communauté
euro-atlantique.
- Nous réaffirmons que la sécurité en
Europe est étroitement liée à la sécurité
et à la stabilité en Méditerranée.
Nous décidons en conséquence de renforcer substantiellement
les dimensions politique et pratique de notre Dialogue méditerranéen,
partie intégrante de l'approche coopérative
que l'Alliance a de la sécurité. A cet égard,
nous encourageons une intensification de la coopération
pratique et une interaction efficace sur les questions de
sécurité d'intérêt commun, y compris
en rapport avec le terrorisme, comme il conviendra, pour lesquels
l'OTAN peut apporter un plus. Nous redisons que le Dialogue
méditerranéen et d'autres initiatives internationales,
dont le processus de Barcelone de l'Union européenne,
se complètent et se renforcent mutuellement.
- L'OTAN et l'Union européenne ont des intérêts
stratégiques en commun. Nous demeurons fermement attachés
aux décisions prises au Sommet de Washington et lors
des réunions ministérielles ultérieures
en vue de renforcer la coopération entre l'OTAN et
l'UE. Le succès de notre coopération a été
mis en évidence par nos efforts concertés dans
les Balkans pour rétablir la paix et créer les
conditions de la mise en place de sociétés prospères
et démocratiques. Les événements du 11
septembre 2001 et ceux qui les ont suivis ont souligné
encore l'importance d'une transparence et d'une coopération
accrues entre nos deux organisations sur des questions d'intérêt
commun relatives à la sécurité, à
la défense et à la gestion des crises afin qu'il
soit possible d'apporter à celles-ci la réponse
militaire la plus appropriée et de les gérer
avec efficacité. Nous restons déterminés
à accomplir les progrès requis sur les divers
aspects de nos relations, en notant qu'il est nécessaire
de trouver des solutions qui satisfassent tous les Alliés
sur la question de la participation d'Alliés européens
non-membres de l'UE, pour que s'établisse entre nos
deux organisations un véritable partenariat stratégique.
- Soucieuse de promouvoir encore la paix et la stabilité
dans la zone euro-atlantique, l'OTAN continuera de développer
sa coopération étroite et fructueuse avec l'OSCE
dans les domaines complémentaires que sont la prévention
des conflits, la gestion des crises et les opérations
de relèvement après un conflit.
- L'Alliance a joué un rôle vital dans le rétablissement
d'un environnement sûr en Europe du Sud-Est. Nous réaffirmons
notre soutien pour l'intégrité territoriale
et la souveraineté de tous les pays de cette région
stratégiquement importante. Nous continuerons de nous
employer, avec nos partenaires au sein de la SFOR et de la
KFOR, les Nations Unies, l'Union européenne, l'OSCE
et d'autres organisations internationales, à construire
une Europe du Sud-Est pacifique, stable et démocratique,
où tous les pays prendraient eux-mêmes en charge
le processus de réforme et seraient intégrés
dans les structures euro-atlantiques. Nous restons déterminés
à voir cet objectif se réaliser. Nous attendons
des pays de la région qu'ils continuent de construire
des démocraties multiethniques durables, d'éradiquer
la criminalité organisée et la corruption et
d'asseoir l'état de droit, qu'ils coopèrent
au niveau régional et qu'ils remplissent pleinement
leurs obligations internationales, y compris en traduisant
en justice à La Haye toutes les personnes inculpées
par le TPIY. Les progrès que ces pays réaliseront
dans la voie de la réforme détermineront le
rythme de leur intégration dans les structures euro-atlantiques.
Nous confirmons le maintien de notre présence dans
la région et nous sommes prêts à aider
ces pays, par le biais de programmes individuels d'assistance,
à poursuivre leurs progrès. En fonction des
progrès qui continueront d'être faits et de l'analyse
de l'environnement politique et de sécurité
qui prévaudra, nous examinerons différentes
options pour la poursuite de la rationalisation et de la restructuration
des forces, en tenant compte d'une approche régionale.
Nous nous félicitons de la conclusion positive de l'opération
Amber Fox dans l'ex-République yougoslave de Macédoine
1. Nous avons décidé
de laisser en place une présence de l'OTAN pour une
période limitée, à partir du 15 décembre,
afin de contribuer au maintien de la stabilité, ce
que nous réexaminerons à la lumière de
l'évolution de la situation. Nous notons que l'UE s'est
déclarée prête à assurer la relève
de l'opération militaire dans l'ex-République
yougoslave de Macédoine 1
dans les conditions appropriées.
- Les pays membres de l'OTAN ont répondu à l'appel
du Conseil de sécurité des Nations Unies concernant
l'aide à apporter au gouvernement afghan pour rétablir
la sécurité à Kaboul et dans ses environs.
Leurs forces constituent l'épine dorsale de la Force
internationale d'assistance à la sécurité
(ISAF) en Afghanistan. Nous félicitons le Royaume-Uni
et la Turquie des contributions qu'ils ont apportées
successivement en tant que pays chef de file de l'ISAF, et
nous notons avec satisfaction que l'Allemagne et les Pays-Bas
sont disposés à leur succéder conjointement
dans cette fonction. L'OTAN a décidé de fournir
un soutien dans certains domaines aux deux nouveaux pays chefs
de file de l'ISAF, témoignant ainsi de la continuité
de notre engagement. Cependant, c'est aux Afghans eux-mêmes
qu'incombe la responsabilité d'assurer la sécurité
et le maintien de l'ordre dans l'ensemble de leur pays.
- Nous restons attachés au Traité sur les forces conventionnelles
en Europe (FCE) et réaffirmons notre position résolument
favorable à l'entrée en vigueur rapide du Traité
adapté. Le régime FCE contribue de manière fondamentale
à l'accroissement de la sécurité et de l'intégration
européennes. Nous nous félicitons de l'approche adoptée
par les pays non-signataires du Traité FCE qui ont manifesté
leur intention de demander à accéder au Traité
adapté lors de son entrée en vigueur. Leur accession représenterait
une contribution supplémentaire importante à la stabilité
et à la sécurité en Europe. Nous prenons note avec
satisfaction des résultats significatifs des efforts de la Russie
tendant à réduire ses forces, dans la zone visée
à l'article V du Traité, jusqu'aux niveaux agréés.
Nous appelons de nos vœux la prompte exécution des engagements
d'Istanbul restant à remplir au sujet de la Géorgie et
de la Moldova, exécution qui créera les conditions requises
pour que les Alliés et les autres Etats parties aillent de l'avant
s'agissant de la ratification du Traité FCE adapté.
- Alors que l'OTAN se transforme, nous avons souscrit à
un ensemble de mesures visant à améliorer l'efficience
et l'efficacité de l'organisation du Siège.
L'initiative OTAN+ sur les questions relatives aux ressources
humaines vient compléter cet effort. Nous entendons
continuer de fournir, individuellement et collectivement,
les ressources nécessaires pour permettre à
notre Alliance de remplir les tâches que nous lui assignons.
- Nous saluons le rôle que joue l'Assemblée parlementaire
de l'OTAN s'agissant de compléter les efforts déployés
par l'OTAN pour projeter la stabilité dans l'ensemble
de l'Europe. Nous apprécions également la contribution
qu'apporte l'Association du Traité atlantique en s'employant
à faire mieux comprendre l'Alliance et ses objectifs
par les opinions publiques de nos pays.
- Nous exprimons notre profonde gratitude au gouvernement
tchèque pour la gracieuse hospitalité qu'il
nous a offerte.
- Notre réunion au sommet démontre que les
Alliés européens et nord-américains,
déjà unis par l'histoire et par des valeurs
communes, continueront de former une communauté déterminée
et apte à défendre le territoire, les populations
et les forces de nos pays face à toutes les menaces
et à tous les défis. Depuis plus de cinquante
ans, l'OTAN défend la paix, la démocratie et
la sécurité dans la zone euro-atlantique. Les
engagements que nous avons pris ici, à Prague, sont
de nature à garantir que l'Alliance continuera de jouer
ce rôle vital dans l'avenir.
- La
Turquie reconnaît la République de Macédoine
sous son nom constitutionnel.
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