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Mise à jour: 18-Dec-2001 OTAN Communiqués de presse

Communiqué
de presse
(2001) 173
18 déc. 2001

Lutte contre le terrorisme :
L'adaptation des capacités de défense de l'Alliance

  1. Les actes atroces commis le 11 septembre contre les Etats-Unis constituaient une attaque contre tous les Alliés. L'invocation, pour la première fois, de l'Article 5 du Traité de Washington, le lendemain même de ces tragiques événements, en a témoigné avec force et a démontré que l'approche globale de l'Alliance en matière de sécurité peut inclure la possibilité d'une action collective en réponse à une attaque perpétrée par des terroristes contre un Allié depuis l'étranger. Elle attestait également une prise de conscience, de notre part, de ce que les cibles de ces attaques étaient, outre des milliers de personnes innocentes, les valeurs qui constituent les fondements de nos sociétés. Ce sont des valeurs que nous défendrons. Nous devons, individuellement et collectivement, faire face à un nouvel environnement de sécurité.

  2. L'Alliance doit adapter ses capacités à ces changements dans les conditions de sécurité et de stabilité. Nous souscrivons entièrement à la récente déclaration des Ministres des affaires étrangères des pays de l'Alliance sur le terrorisme. En tant que Ministres de la défense, nous devons particulièrement veiller à ce que les concepts militaires de l'Alliance évoluent à mesure que se précise notre évaluation de la menace représentée par le terrorisme, et à ce que les capacités de défense de l'Alliance soient suffisantes, quelles que soient les exigences, y compris pour apporter des réponses militaires au terrorisme. Ces réponses doivent naturellement mettre en œuvre un large éventail de moyens nationaux et internationaux, dont les moyens militaires ne sont qu'un élément. Cependant, les moyens d'action militaires et de défense peuvent être essentiels à diverses fins, à titre de compléments aux instruments civils, notamment pour recueillir les données du renseignement, agir contre les terroristes et ceux qui les abritent, protéger les populations, les infrastructures et les forces contre leurs attaques, et faire face aux conséquences des attaques qui pourraient néanmoins se produire.

  3. L'Alliance est déjà en mesure d'apporter une contribution significative à la lutte contre le terrorisme grâce aux travaux qu'elle consacre depuis la fin de la guerre froide à la transformation de ses forces, de ses structures militaires et de ses procédures d'établissement des plans de défense. En fait, depuis le 11 septembre, les Alliés apportent déjà cette contribution, aussi bien individuellement que collectivement. Dans le cadre de l'invocation de l'Article 5, nous avons ouvert notre espace aérien aux aéronefs participant aux opérations de la coalition, déployé des moyens aéroportés de détection et de contrôle afin d'aider à patrouiller l'espace aérien américain, envoyé une force navale en Méditerranée orientale, pris des mesures pour améliorer la protection d'installations sensibles et accru les échanges d'informations et de données du renseignement. Nous examinons des moyens d'améliorer le dispositif de défense aérienne de l'Alliance.

  4. Une réévaluation plus générale du dispositif et des plans de défense de l'Alliance à la lumière des événements du 11 septembre a déjà débuté. Une nouvelle évaluation de la menace que constitue le terrorisme est en cours d'élaboration; des propositions ont été formulées en vue d'améliorer l'état de préparation de l'Alliance contre un terrorisme qui aurait recours à des armes chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires; et les Alliés concernés examinent les incidences du terrorisme sur les plans de défense nationaux dans le contexte du système d'établissement des plans de forces de l'OTAN. Nous poursuivons avec énergie nos efforts de prévention de la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs, et intensifions notre coopération dans le domaine des plans civils d'urgence.

  5. Par ailleurs, les relations de l'OTAN avec ses Partenaires - la Russie, l'Ukraine et les autres membres du Conseil de Partenariat euro-atlantique - ont permis de mettre en place un réseau de pays liés par des habitudes de coopération et unis dans leur condamnation du terrorisme. Ces relations ont déjà prouvé leur importance opérationnelle dans les Balkans et sont également précieuses dans la lutte contre le terrorisme. L'intérêt de notre coopération avec les Partenaires a déjà été démontré par les consultations en cours sur la crise actuelle et par le fait qu'un certain nombre d'entre eux contribuent aux opérations de la coalition. Nous souhaitons approfondir nos relations avec nos Partenaires de l'Asie centrale et du Caucase, ainsi qu'avec les pays participant au Dialogue méditerranéen, qui ont eux aussi condamné sans réserve les attentats contre les Etats-Unis.

  6. La lutte contre le terrorisme concernera un large éventail d'organisations internationales. Nous soutenons les efforts de l'ONU ainsi que son rôle central dans ce domaine, et ceux de l'Union européenne, de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, du G-8 et des institutions financières internationales.

  7. Il y a cependant encore beaucoup à faire, tant sur un plan conceptuel que sur un plan pratique. Ces travaux devraient comprendre :

    la poursuite de l'examen, comme noté auparavant, de la manière dont l'Alliance peut contribuer dans le domaine de la défense à la lutte contre le terrorisme;

    l'élaboration par les Autorités militaires de l'OTAN, aux fins d'approbation par le Conseil en session permanente, et sur la base des directives qu'il leur donnera, d'un concept militaire de défense contre le terrorisme, après l'évaluation de la nouvelle menace;

    un réexamen de l'efficacité des politiques de défense et militaire de l'Alliance, ainsi que de ses structures et capacités pour accomplir la gamme complète de ses missions dans le contexte de la menace que constitue le terrorisme;

    d'autres travaux du Groupe "défense" de haut niveau sur la prolifération, en consultation avec les autres organismes OTAN pertinents, pour améliorer la capacité alliée de faire face à une éventuelle utilisation par des terroristes de substances chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires;

    d'autres travaux des pays et des organismes concernés de l'Alliance en vue de déterminer les mesures qu'il est possible de prendre dans tous les domaines de capacités pertinents relevant de la DCI, à court et à long termes, ou des travaux supplémentaires qui renforceraient le dispositif de défense de l'Alliance face aux attaques terroristes;

  8. un partage accru d'informations, entre les Alliés, sur les avertissements relatifs aux menaces et les évaluations du renseignement, sur les concepts, les structures, les équipements, l'entraînement et les exercices prévus pour les forces militaires destinées à lutter contre les menaces terroristes, ainsi que sur d'autres mesures susceptibles d'améliorer le dispositif de défense de l'Alliance face à ces menaces.

  9. Les efforts visant à améliorer l'aptitude de l'OTAN à apporter une réponse au terrorisme doivent faire partie intégrante, tout en ayant un caractère d'urgence, des travaux plus généraux en cours pour renforcer les capacités militaires de l'Alliance. Il y a eu quelques progrès dans cette perspective plus générale depuis notre dernière réunion, mais il reste encore énormément à faire. Nous sommes particulièrement préoccupés par les lacunes persistantes et déjà anciennes dans des domaines tels que la surviabilité, l'aptitude au déploiement, l'identification au combat, ainsi que le renseignement, la surveillance et l'acquisition d'objectifs. La mise en œuvre intégrale de la DCI est essentielle si l'Alliance veut être en mesure de mener à bien ses missions, en tenant compte de la menace que représente le terrorisme.
  10. Nous fondant sur la présente déclaration, nous chargeons le Conseil en session permanente de procéder à l'examen régulier de ces questions et de nous faire rapport, à notre prochaine réunion, sur les progrès accomplis dans la réalisation des tâches énumérées au paragraphe 7, et d'une manière plus générale sur l'aptitude de l'Alliance, du point de vue militaire et de la défense, à assumer l'éventail complet de ses missions dans un environnement de sécurité modifié, en particulier à la lumière de la menace que représente le terrorisme. Le Conseil devrait aussi formuler des recommandations concernant les éventuels travaux complémentaires requis. En outre, le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement qui se tiendra l'an prochain à Prague constituera une occasion particulièrement importante d'évaluer les progrès réalisés dans la mise en place des capacités requises pour lutter contre le terrorisme et faire face aux autres défis auxquels l'Alliance est confrontée, et de donner le cas échéant de nouvelles orientations.

 

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