Communiqué
de presse
(2001)172
18 déc. 2001
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La
situation dans les Balkans
Déclaration
diffusée à l'issue de la réunion du Conseil
de l'Atlantique Nord en session des Ministres de la défense
tenue à Bruxelles le 18 décembre 2001
- Nous réaffirmons le ferme attachement de l'OTAN à
la sécurité, à la stabilité, à
la paix, à la démocratie et au respect des droits
de l'homme dans les Balkans, et sa détermination à
s'opposer à tous les actes de violence, que leurs motivations
soient ethniques, politiques ou criminelles. L'Alliance continuera
de poursuivre cet objectif avec énergie, principalement
au travers des opérations de maintien de la paix dirigées
par l'OTAN en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo, ainsi
que de la force opérationnelle Fox dans l'ex-République
yougoslave de Macédoine (1).
- Nous réaffirmons notre soutien à l'intégrité
territoriale et à la souveraineté de tous les
pays de la région des Balkans. Nous soulignons que
nous sommes déterminés à promouvoir la
réconciliation et la coopération au niveau régional,
par des mesures de confiance, une solution durable au problème
des réfugiés et des personnes déplacées,
et la coopération avec le Tribunal pénal international
pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). Nous félicitons les Etats
de la région pour les efforts qu'ils déploient
en vue de jouer un rôle accru dans l'établissement
d'une sécurité régionale par une coopération
plus étroite.
- Nous félicitons les militaires, hommes et femmes,
de la SFOR, de la KFOR, de la force opérationnelle
Harvest et de la force opérationnelle Fox pour leurs
efforts remarquables au service de la paix et de la stabilité.
Nous exprimons nos remerciements et notre gratitude pour les
sacrifices que ces militaires ont consentis, en particulier
ceux qui ont subi de graves blessures. Nous assurons de notre
plus profonde sympathie les familles des soldats qui ont perdu
la vie. Nous savons gré aux Partenaires de l'OTAN et
aux autres pays de leurs contributions substantielles à
notre effort commun.
- L'OTAN dirige actuellement dans les Balkans quelque 60
000 hommes venant de 19 pays membres et de 20 pays non membres.
La présence dirigée par l'OTAN a apporté
une contribution essentielle à la stabilité
et à l'évolution de la situation politique et
elle continue d'être couronnée de succès.
Au cours des six dernières années, les défis
et les menaces se sont radicalement modifiés, et les
zones opérationnelles sont de plus en plus touchées
par des problèmes communs. Dans ce contexte, nous croyons
qu'il est possible d'élaborer une approche plus régionale
de certains aspects spécifiques aux opérations
dans les Balkans, y compris le retour des réfugiés,
la sécurité des frontières et la lutte
contre la criminalité organisée, l'extrémisme
et le terrorisme. Il est également possible de rationaliser
les opérations dans les Balkans, avec notamment pour
objectif fondamental de renforcer l'efficacité et de
permettre des économies importantes en matière
de ressources. Nous avons décidé que les prochains
bilans semestriels de la KFOR et de la SFOR seront fondés
sur une analyse, à l'échelle de l'ensemble du
théâtre, des opérations en cours et comporteront
l'examen d'un éventail complet de possibilités
de rationalisation et l'élaboration d'une approche
plus régionale de la présence militaire dirigée
par l'OTAN. Notre effort d'ensemble devrait accélérer
l'instauration dans la région d'une paix et d'une démocratie
ayant leur dynamique propre, de sorte que les forces militaires
internationales ne soient plus nécessaires.
- Nous avons fait le point sur les opérations menées
sous la direction de l'OTAN au Kosovo. Nous restons pleinement
déterminés à jouer notre rôle dans
la réalisation des objectifs de la communauté
internationale, conformément à la résolution
1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Nous réaffirmons que la KFOR est résolue à
soutenir le retour des réfugiés et des personnes
déplacées, y compris les Serbes du Kosovo et
les autres minorités, et nous saluons le travail de
coordination effectué par le Comité mixte des
retours. La coopération entre la KFOR et tous les piliers
de la MINUK demeure excellente. Nous félicitons l'Organisation
pour la sécurité et la coopération en
Europe (OSCE) et la Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK)
pour le bon déroulement, avec le soutien de la KFOR,
des élections législatives qui ont eu lieu en
novembre 2001 dans l'ensemble du Kosovo.
- La KFOR reste pleinement déterminée à
soutenir la Police de la MINUK et le service de police du
Kosovo, et nous nous félicitons du processus, à
peine entamé, par lequel la responsabilité de
la sécurité publique sera transférée,
dès que les conditions le permettront, aux autorités
civiles compétentes. Nous estimons encourageante la
contribution accrue du service de police multiethnique du
Kosovo, qui a commencé à assumer la responsabilité
des tâches quotidiennes de maintien de l'ordre. Nous
nous félicitons des mesures que prend actuellement
le Représentant spécial du Secrétaire
général des Nations Unies pour renforcer le
maintien de l'ordre, comme la création de l'Unité
d'enquêtes criminelles et les dispositions visant à
lutter contre le terrorisme, à contrôler les
passages aux frontières et à réduire
la possession illégale d'armes.
- L'évolution du Corps de protection du Kosovo (TMK)
se poursuit dans l'optique de son objectif qui est de devenir
un organisme civil pleinement efficace, capable de gérer
les situations d'urgence au profit de tous les citoyens du
Kosovo. Nous nous félicitons de la mise en place du
programme de formation qui permet au TMK de fournir des services
d'urgence en matière de neutralisation des explosifs
et munitions. Nous notons que le TMK continue généralement
de respecter les règles prescrites mais appelons néanmoins
ses membres à prendre leurs distances par rapport à
toute activité extrémiste ou criminelle. Nous
insistons sur la stricte observation du Code de conduite et
du Code disciplinaire du TMK. La question du transfert de
2 000 membres supplémentaires du TMK du service actif
aux forces de réserve doit également être
réglée d'urgence.
- La KFOR continue d'appliquer les mesures énergiques
visant à améliorer la sécurité
du côté kosovar de la frontière avec l'ex-République
yougoslave de Macédoine, dans le cadre de l'opération
Eagle. Elle poursuit également une série d'initiatives
pour renforcer la coordination avec les Ministères
de la défense et de l'intérieur à Skopje,
dans les limites des moyens et capacités, en vue d'accroître
l'efficacité militaire des opérations d'interdiction
et de contrôle aux frontières, ainsi qu'avec
les autorités albanaises.
- Nous avons examiné la structure et les niveaux globaux
des forces de la KFOR et en avons conclu qu'ils doivent être
maintenus pour l'instant, mais qu'il conviendra néanmoins
de continuer à remplacer certains moyens de combat
lourds par des unités convenant mieux pour des opérations
de sécurité intérieure. Nous avons chargé
nos Représentants permanents de procéder à
un nouvel examen des rôles et des missions de la KFOR
pour notre réunion du printemps prochain. Nous voulons
parvenir à la plus grande souplesse possible des forces
et à leur rationalisation, y compris par un réexamen
des structures de la KFOR.
- Nous avons examiné les progrès accomplis
sur les plans civil et militaire en Bosnie-Herzégovine.
La SFOR, faisant fond sur les succès réalisés
à ce jour, continuera de maintenir des conditions de
sûreté et de sécurité en Bosnie-Herzégovine
et reste déterminée à soutenir les travaux
des organisations internationales en ce qui concerne la mise
en uvre des aspects civils, dans les limites des moyens
et capacités. Dans ce contexte, l'Alliance attache
une importance particulière à la nécessité
d'accélérer le développement des institutions
civiles et de la police locale de façon qu'elles puissent
assumer leurs légitimes responsabilités en matière
de sécurité publique et de respect de l'Etat
de droit en Bosnie-Herzégovine. Nous sommes conscients
du fait qu'il faut améliorer les moyens, le capital
de confiance, la formation et le matériel de la police
de Bosnie-Herzégovine pour lui permettre de faire face
aux désordres civils, et qu'une coordination étroite
entre la SFOR, le Groupe international de police (GIP) et
la police locale reste nécessaire. Nous notons que
le mandat du GIP viendra à expiration à la fin
de 2002 et saluons les efforts visant à trouver d'urgence
des moyens ultérieurs. Nous sommes favorables à
l'initiative prise par le Bureau du Haut Représentant
en vue de rationaliser la présence de la communauté
internationale en Bosnie-Herzégovine et attendons avec
intérêt sa concrétisation, étape
supplémentaire dans la mise en uvre des aspects
civils de l'Accord de Dayton.
- L'approbation par la Présidence collégiale
d'une politique de défense pour la Bosnie-Herzégovine
a constitué une étape importante et nous prenons
note du souhait déclaré de la Présidence
de voir son pays s'associer au Partenariat pour la paix. Nous
saluons les travaux en cours en vue de mettre en place une
politique de sécurité pour la Bosnie-Herzégovine.
Nous appelons la Présidence à faire fond sur
ces mesures positives et à accélérer
les progrès en ce qui concerne la réforme de
la défense, et en particulier la réduction et
la restructuration des forces armées, dans le cadre
de la Commission permanente aux affaires militaires (SCMM).
Nous félicitons la SFOR pour l'aide qu'elle s'emploie
à fournir à la SCMM dans le processus de restructuration
et de réforme, qui devrait constituer l'axe principal
de l'engagement de l'OTAN auprès des forces armées
en Bosnie-Herzégovine.
- Nous réaffirmons notre entière détermination
à soutenir le TPIY, et en particulier les mesures qu'il
prend pour arrêter les personnes accusées de
crimes de guerre. L'arrestation et le jugement de toutes les
personnes inculpées, en particulier Radovan Karadzic
et Ratko Mladic, sont importants. Nous poursuivrons nos efforts
pour amener les criminels de guerre devant la justice. Nous
nous félicitons des exemples récents de coopération
entre la Fédération et le TPIY et appelons instamment
l'ensemble des autorités de la région à
remplir les obligations et engagements souscrits à
cet égard dans le cadre de l'Accord de paix de Dayton.
- Nous avons examiné la structure et les niveaux globaux
des forces de la SFOR et avons conclu que rien ne doit être
changé pour l'instant. Nous demandons que tous les
moyens nécessaires soient mis à la disposition
des unités multinationales spécialisées,
conformément à l'énoncé des besoins
agréé. Partant du principe que les progrès
constatés sur le terrain se poursuivront et que la
responsabilité du soutien de la mise en uvre
des aspects civils sera transférée en conséquence
à d'autres organisations, nous avons donné pour
instruction aux Autorités militaires de l'OTAN d'élaborer
un concept de transition de forces - avec indication de repères
- et de proposer au printemps différentes structures
de forces qui excluraient une reprise des hostilités
tout en continuant de contribuer, dans les limites des moyens
et capacités, au maintien d'un environnement sûr,
dans le cadre d'une présence réduite en Bosnie-Herzégovine.
- Le succès de l'opération Essential Harvest
et de l'opération Amber Fox prouve l'attachement de
l'OTAN au maintien de la stabilité et de l'intégrité
territoriale de l'ex-République yougoslave de Macédoine,
en coopération avec les autres organisations internationales,
en particulier l'OSCE et l'UE. Nous entérinons la décision,
prise en réponse à une demande du président
Trajkovski, de prolonger de trois mois, jusqu'au 26 mars 2002,
le mandat de la force opérationnelle Fox. Nous invitons
instamment toutes les parties à appliquer intégralement
l'accord d'Ohrid et à continuer de coopérer
étroitement avec la communauté internationale,
notamment pour ce qui concerne le retour des forces de sécurité
dans les zones sensibles et la mise en uvre d'une amnistie.
Nous appelons instamment les extrémistes de tous bords
à s'abstenir de recourir à la violence. Nous
soutenons le rôle joué par le Centre de coopération
et de coordination de l'OTAN et l'approche plus structurée
adoptée à l'égard de la présence
de l'OTAN dans le pays, y compris la coordination plus étroite
mise en place avec les éléments de soutien nationaux.
Nous prenons note avec satisfaction des efforts que continuent
de déployer les Alliés et les Partenaires qui
apportent une assistance bilatérale appropriée.
- Nous louons le gouvernement albanais pour son attitude
constructive durant la récente crise dans l'ex-République
yougoslave de Macédoine, attitude également
encouragée par la contribution positive apportée
par le COMMZ(W) en Albanie dans le contexte de la KFOR.
- 16. Nous nous félicitons de l'amélioration
de nos relations avec la République fédérale
de Yougoslavie (RFY), qui accomplit des actes constructifs
pour soutenir la mise en uvre de l'Accord-cadre général
pour la paix en Bosnie-Herzégovine et de la résolution
1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies
sur le Kosovo. Nous appelons les autorités de Belgrade
à développer davantage leur coopération
avec le TPIY. Nous notons avec satisfaction que les autorités
de la RFY ont encouragé les Serbes du Kosovo à
participer aux élections du 17 novembre au Kosovo,
et nous nous félicitons de la signature du document
commun RFY-MINUK. Nous escomptons que le gouvernement démocratique
de la RFY continuera à coopérer pour résoudre
les problèmes au Kosovo, par exemple à Mitrovica,
fera preuve de transparence dans ses liens avec la Republika
Srpska et continuera à uvrer pour traduire en
justice les personnes accusées de crimes de guerre.
Nous réaffirmons notre soutien à un Monténégro
démocratique au sein d'une RFY démocratique.
- Nous notons que la situation dans le sud de la Serbie est
relativement calme et stable. Nous invitons instamment toutes
les parties à continuer à travailler pour trouver
une solution pacifique aux difficultés restant à
résoudre. Nous encourageons les albanophones à
continuer de s'abstenir de tout recours à la violence.
Toutes les parties doivent soutenir pleinement la force de
police multiethnique et saisir les occasions de s'intégrer
dans les structures administratives et politiques locales,
notamment en participant aux élections locales. Les
autorités de la RFY doivent poursuivre la mise en uvre
de leur plan en vue d'un règlement pacifique du problème.
Nous escomptons que se poursuivra la mise en uvre rapide
des mesures de confiance figurant dans le plan Covic. Nous
réaffirmons que notre objectif ultime est l'abolition
des zones de sécurité terrestre et aérienne.
- La
Turquie reconnaît la République de Macédoine
sous son nom constitutionnel.
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