Communiqué
de presse
(2001)170
18 déc. 2001
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Communiqué
final
Réunions
du Comité des plans défense et du
Groupe des plans nucléaires
Sessions
ministérielles tenues à Bruxelles le 18 décembre
2001
- Le Comité des plans de défense et le Groupe des plans
nucléaires de l'Organisation du Traité de l'Atlantique
Nord se sont réunis en session ministérielle à
Bruxelles le 18 décembre 2001.
- Au lendemain des attentats terroristes perpétrés contre
les Etats-Unis et de l'invocation de l'Article 5 du Traité de
Washington, nos travaux relatifs à la planification de la défense
prennent une nouvelle dimension. Nous avons réaffirmé
notre attachement à la défense collective et souligné
l'importance que présente, pour l'Alliance, la possession des
capacités devant lui permettre de répondre de manière
efficace à toute agression ou menace d'agression contre nos pays,
et de faire face, le cas échéant, à toute autre
crise.
- Nous avons noté, au cours de l'examen des plans de défense
des Alliés, que les structures de forces et les capacités
des Alliés sont de manière générale suffisantes
pour faire face à d'éventuelles attaques militaires conventionnelles
contre le territoire de l'Alliance. Toutefois, comme le prévoit
le Concept stratégique de l'OTAN, et comme le confirment les
évènements récents, nos forces doivent aussi être
capables de faire face efficacement à un plus grand éventail
de défis, qui pourraient impliquer le déploiement de forces
substantielles en dehors du territoire allié. De ce point de
vue, mais aussi de celui de leur capacité de faire face aux risques
d'une prolifération d'armes NBC et de leurs vecteurs, les forces
de la plupart des Alliés présentent encore des lacunes
significatives. L'Initiative sur les capacités de défense
et le processus OTAN de planification de la défense collective
ont recensé les mesures à prendre pour combler ces lacunes.
Il est toutefois nécessaire et urgent, aujourd'hui, de réaliser
de nouveaux progrès vers le développement de forces davantage
déployables pour entreprendre les tâches que nous nous
sommes fixées dans la Directive ministérielle de l'an
dernier.
- Nous sommes résolus à faire en sorte que le développement
de nos forces se fasse de manière à relever ces défis.
A cet effet, nous poursuivrons avec énergie les nécessaires
processus de modernisation et de restructuration, actuellement en cours.
Nous avons l'intention d'y parvenir, en partie grâce à
une utilisation plus efficace des ressources de défense, y compris,
le cas échéant, par un recours accru à la coopération
multinationale. Mais nous sommes également conscients que, dans
certains cas, des ressources supplémentaires seront requises
pour faire de cette ambition une réalité, et nous déploierons
tous les efforts possibles pour que ces ressources soient mises à
disposition.
- Le développement des capacités de l'Alliance est également
important dans le contexte du succès d'éventuelles opérations
dirigées par l'UE. Pour chacun des pays concernés, les
besoins de l'OTAN et ceux de l'UE devront être satisfaits à
partir d'un même ensemble de forces. Nous avons, par conséquent,
également pris en compte dans l'examen de la défense les
forces et les capacités que les Alliés pourraient mettre
à disposition en vue d'opérations dirigées par
l'UE. Ces engagements semblent entièrement compatibles et cohérents
avec les plans de forces de l'OTAN et ne devraient donc pas avoir une
incidence défavorable sur la capacité de l'Alliance de
remplir ses missions.
- A notre réunion en tant que Groupe des plans nucléaires,
nous avons examiné la situation des forces nucléaires
de l'OTAN et abordé un certain nombre de questions connexes.
Tout en prenant note de l'objectif fondamentalement politique, qui est
de préserver la paix et de prévenir la coercition ainsi
que toute forme de guerre, nous avons réaffirmé les principes
sur lesquels s'appuient ces forces, tels qu'ils sont exposés
dans le Concept stratégique de l'Alliance. Face aux nouveaux
défis de sécurité qui se posent, et qui n'ont aucun
précédent, nous avons une raison particulière de
réaffirmer notre totale confiance et notre attachement résolu
à l'égard de la solidité et de la validité
du lien transatlantique au sein de notre Alliance, qui garantit une
sécurité et une stabilité égales dans la
zone euro-atlantique. Nous soulignons de nouveau que les forces nucléaires
basées en Europe et destinées à l'OTAN constituent
toujours un lien politique et militaire essentiel entre les membres
européens et nord-américains de l'Alliance.
- Nous avons reçu avec intérêt des informations
du Secrétaire à la défense des Etats-Unis sur les
échanges en cours entre les Etats-Unis et la Fédération
de Russie concernant un nouveau cadre stratégique. Nous soutenons
sans réserve les évolutions qui ont pour but de promouvoir
la coopération sur la base d'intérêts partagés
et d'améliorer la stabilité stratégique et la coopération
dans le domaine de la non-prolifération. Nous saluons les résultats
enregistrés lors des réunions des 13 et 14 novembre entre
le président Bush et le président Poutine et avons exprimé
l'espoir de voir l'atmosphère de confiance et de coopération
qui caractérise les échanges sur la sécurité
et la stabilité stratégique mondiales se généraliser
à l'ensemble des relations de l'Alliance avec la Russie, et notamment
aux échanges portant sur les questions relatives aux armes nucléaires.
- La dissuasion et la défense, au même titre que la maîtrise
des armements, le désarmement et la non-prolifération,
continueront de jouer un rôle majeur dans la réalisation
des objectifs de sécurité de l'Alliance. Nous avons accueilli
avec satisfaction la décision du président Bush de ramener
à un niveau se situant entre 1700 et 2200, au cours de la prochaine
décennie, le nombre d'armes nucléaires stratégiques
déployées sur le plan opérationnel par les Etats-Unis,
et avons salué la déclaration du président Poutine
annonçant l'intention de la Russie de réduire de manière
équivalente son armement nucléaire stratégique.
Nous avons réaffirmé notre détermination à
renforcer le Traité sur la non-prolifération nucléaire
(TNP) et à contribuer à la mise en uvre des conclusions
de la Conférence d'examen 2000 du TNP. Nous continuons de soutenir
les moratoires existants sur les essais nucléaires.
- En cette période de sensibilisation accrue à la sécurité,
nous sommes fiers de notre exceptionnel bilan en matière de sûreté
et de sécurité des armes nucléaires de l'OTAN.
Nous avons réaffirmé notre engagement permanent pour que
ces armes continuent de répondre aux normes de sûreté
et de sécurité les plus strictes et souligné, une
fois de plus, que les armes nucléaires de l'OTAN ne présentent,
à aucun égard, de risque sur les plans de la sûreté
et de la sécurité.
- Nous avons exprimé notre grande satisfaction face aux progrès
encourageants des échanges avec la Fédération de
Russie sur les questions relatives aux armes nucléaires sous
les auspices du Conseil conjoint permanent OTAN-Russie, en particulier
sur les mesures de confiance et de sécurité dans le domaine
nucléaire proposées par l'OTAN. Nous sommes convenus qu'il
est de notre intérêt mutuel de consacrer, dans un premier
temps, l'essentiel de nos discussions aux questions de sûreté
et de sécurité des armes nucléaires. L'accord des
deux parties sur l'intérêt de ces échanges et sur
le caractère souhaitable des réunions des experts nucléaires
constitue une évolution constructive vers davantage de transparence
et de prévisibilité, et une confiance mutuelle croissante
entre l'OTAN et la Russie dans cet important domaine.

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