Communiqué
de presse
M-NAC-2
(2001)158
6 décembre 2001
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Communiqué
Final
Réunion
Ministerielle du Conseil de l'Atlantique Nord
tenue au Siège de l'OTAN le 6 décembre 2001
- Les attentats terroristes perpétrés aux Etats-Unis
le 11 septembre 2001 ont conduit à invoquer l'article 5 du Traité
de l'Atlantique Nord pour la première fois dans l'histoire de
l'Alliance. Nous déplorons la perte de vies humaines qui a affecté
tant de pays membres de l'OTAN et de pays partenaires. Nous avons publié
aujourd'hui une déclaration séparée traitant de
la réponse de l'OTAN au terrorisme et de sa contribution à
la campagne menée contre ce fléau. Dans ce contexte, nous
avons fait le point sur le large agenda de l'OTAN et avons donné
de nouvelles directives pour sa mise en uvre d'ici à la
réunion que les chefs d'Etat et de gouvernement de nos pays tiendront
à Prague en novembre prochain.
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Nous nous engageons aujourd'hui à forger une relation nouvelle
avec la Russie, en renforçant notre aptitude à uvrer
ensemble dans les domaines d'intérêt commun. Nous réaffirmons
qu'un partenariat confiant et coopératif entre les Alliés
et la Russie, fondé sur des valeurs démocratiques partagées
et sur un engagement partagé en faveur d'une Europe stable,
pacifique et sans division, conformément aux dispositions inscrites
dans l'Acte fondateur OTAN-Russie, est essentiel pour la stabilité
et la sécurité de la région euro-atlantique.
Nous avons décidé de donner une impulsion et une substance
nouvelles à notre partenariat, en visant à créer,
avec la Russie, un nouveau Conseil OTAN-Russie qui identifiera et
cherchera à exploiter des possibilités d'action conjointe
à 20. A cette fin, nous avons chargé le Conseil de l'Atlantique
Nord en session permanente d'étudier et d'élaborer,
dans les mois qui viennent, en prenant pour base l'Acte fondateur,
des mécanismes nouveaux, efficaces, de consultation, de coopération,
de décision conjointe et d'action coordonnée/conjointe.
Nous entendons que de tels mécanismes de coopération
soient en place pour ou avant notre prochaine réunion, qui
se tiendra à Reykjavik en mai 2002. Les objectifs fondamentaux
de l'OTAN restent ceux qu'énonce le Traité de Washington,
en vertu duquel l'OTAN conservera sa prérogative de décision
et d'action indépendantes à 19 sur toutes les questions
relevant de ses obligations et de ses responsabilités.
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Nous sommes heureux que la Russie se soit jointe à nous dans
la lutte contre le terrorisme, et sommes persuadés que cela
contribuera dans une large mesure à la réalisation de
notre objectif commun, un partenariat OTAN-Russie solide, stable et
durable. Nous intensifions notre coopération dans ce domaine
comme dans d'autres, y compris la non-prolifération, le contrôle
des exportations et la maîtrise des armements, les mesures de
transparence et de confiance en matière d'armements, la défense
antimissile, la recherche et le sauvetage en mer et la coopération
entre militaires, ce qui représente un pas important vers une
relation qualitativement nouvelle. Nous soutenons le droit de la Russie
à protéger son intégrité territoriale
et reconnaissons son droit à protéger tous ses citoyens
contre le terrorisme et la criminalité. Nous saluons les premières
mesures que la Russie a prises en vue d'instaurer un dialogue politique
sur le conflit de Tchétchénie. Nous invitons instamment
la Russie à poursuivre dans cette voie afin de trouver rapidement
et durablement une solution politique et pacifique à ce conflit,
et à respecter et protéger les droits humains et les
droits légaux de la population. Nous appelons la partie tchétchène
à coopérer de bonne foi à la recherche d'une
solution politique au conflit, à condamner le terrorisme et
à prendre des mesures contre celui-ci.
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A la réunion au sommet qu'ils tiendront à Prague en
novembre 2002, nos chefs d'Etat et de gouvernement lanceront le prochain
cycle d'élargissement de l'OTAN. Nous encourageons les neuf
pays candidats à poursuivre leurs efforts ciblés pour
se préparer à une éventuelle adhésion
future, en exploitant pleinement les possibilités offertes
par notre Plan d'action pour l'adhésion (MAP). Nous attendons
avec intérêt de recevoir, à notre réunion
du printemps prochain, un rapport global sur les activités
menées au titre du MAP en 2001-2002. Nous poursuivrons le processus
du MAP au-delà du cycle actuel. Tandis que les candidats continuent
leurs préparatifs, l'OTAN entreprend en interne ses propres
travaux préparatoires pour l'adhésion de nouveaux membres.
Nous chargeons le Conseil en session permanente de nous faire rapport
à notre prochaine réunion sur les questions qu'il convient
d'examiner en vue d'établir des recommandations complètes
à l'appui des décisions que nos chefs d'Etat et de gouvernement
prendront au Sommet de Prague.
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Nous réaffirmons notre attachement à une Europe du
Sud-Est pacifique, stable et démocratique, ainsi que notre
détermination à nous opposer à tous les actes
de violence, que leurs motivations soient ethniques, politiques ou
criminelles. Nous exprimons à nouveau notre soutien à
l'intégrité territoriale et à la souveraineté
de tous les pays de l'Europe du Sud-Est. En collaboration avec nos
Partenaires au sein de la SFOR et de la KFOR, et avec d'autres institutions
internationales, nous continuerons de promouvoir la réconciliation
et la coopération au niveau régional, les relations
de bon voisinage, des frontières stables et sûres, la
protection des droits des membres de tous les groupes ethniques et
de toutes les minorités, les mesures de confiance, une solution
durable au problème des réfugiés et des personnes
déplacées, et une coopération pleine et entière
avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie
(TPIY). Toutes les personnes accusées de crimes de guerres
par le TPIY doivent être traduites en justice à La Haye.
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Dans le courant de ce mois, nos collègues de la défense
feront le point sur les opérations de l'OTAN dans les Balkans
ainsi que sur les possibilités de les rationaliser et d'adopter
une approche régionale renforcée, en reconnaissant la
nécessité de poursuivre des consultations étroites
avec les autres organisations internationales concernées. Notre
effort d'ensemble a pour objectif ultime de jeter les bases, dans
la région, d'une paix et d'une démocratie qui aient
leur dynamique propre et qui ne nécessitent plus la présence
de forces militaires internationales.
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Au cours de l'année qui vient de s'écouler, l'Alliance
a joué un rôle particulièrement actif pour promouvoir
la stabilité et la sécurité dans l'ex-République
yougoslave de Macédoine (1) en
étroite coopération avec l'Union européenne (UE)
et l'Organisation pour la sécurité et la coopération
en Europe (OSCE). Dans ce contexte, nous rendons hommage aux Etats
voisins, en particulier à l'Albanie, pour leur approche constructive.
Nous nous félicitons du désarmement et de la dissolution
volontaires de ce qu'il est convenu d'appeler l'UCK, de l'adoption
par le Parlement de modifications à la Constitution du pays,
et de l'amnistie déclarée par le président Trajkovski.
Nous réaffirmons notre condamnation de l'usage de la violence
à des fins politiques. Nous invitons instamment toutes les
parties concernées à mettre en uvre intégralement
l'Accord-cadre et à poursuivre leur coopération avec
la communauté internationale. Nous réaffirmons notre
soutien à l'intégrité territoriale de l'ex-République
yougoslave de Macédoine. L'Alliance est prête à
continuer de contribuer à la sécurité en apportant
un soutien aux observateurs de l'UE et de l'OSCE pendant trois mois
encore, dans le cadre de sa contribution à la paix et à
la stabilité dans le pays.
- Nous restons fermement attachés à la pleine mise en
uvre de l'Accord-cadre général pour la paix en Bosnie-Herzégovine
et nous appelons tous les dirigeants politiques de ce pays à
continuer de renoncer au séparatisme et à la violence,
à soutenir les institutions démocratiques, à assumer
une plus grande part de responsabilité dans le processus de mise
en uvre de l'Accord de paix de Dayton et à prendre ce processus
plus à leur charge. Nous approuvons sans réserve les efforts
déployés respectivement par la SFOR et le TPIY pour arrêter
et juger les personnes inculpées de crimes de guerre. Dans ce
contexte, nous répétons que c'est aux Entités qu'incombe
au premier chef la responsabilité de traduire en justice les
personnes inculpées de crimes de guerre, et nous leur demandons
instamment de coopérer plus efficacement avec la SFOR à
cette fin.
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Nous accueillons avec satisfaction les élections qui ont
eu lieu à l'échelle du Kosovo le 17 novembre, auxquelles
les membres de toutes les communautés ont participé
en nombre et qui représentent un pas important vers un Kosovo
pacifique, multiethnique, multiculturel et démocratique, où
chacun, indépendamment de son origine ethnique ou de son appartenance
religieuse, puisse vivre en paix et en sécurité et jouir
des libertés et des droits de l'homme universels sur une base
d'égalité, notamment en participant aux institutions
démocratiques. Nous encourageons les dirigeants nouvellement
élus à exercer leurs nouvelles fonctions en stricte
conformité avec la Résolution 1244 du Conseil de sécurité
des Nations Unies et le cadre constitutionnel pour une auto-administration
provisoire et en pleine coopération avec la MINUK et la KFOR.
Nous les appelons également à instaurer une coopération
efficace avec les autorités de la République fédérale
de Yougoslavie (RFY).
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Nous saluons le soutien constructif apporté par Belgrade
à la participation de la communauté serbe du Kosovo
aux récentes élections qui se sont tenues dans cette
province. Nous prenons note avec satisfaction des progrès continus
qui sont accomplis vers la réconciliation entre les parties
dans le sud de la Serbie, et nous continuerons de suivre de près
l'évolution de la situation dans cette région. Nous
nous félicitons de l'amélioration continue de nos relations
avec la RFY et espérons les voir se développer encore.
Nous réaffirmons notre soutien à un Monténégro
démocratique au sein d'une RFY démocratique.
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En célébrant le 10e anniversaire de la politique de
partenariat et de coopération de l'OTAN, nous reconnaissons
la contribution essentielle que les Partenaires de l'OTAN apportent
aux efforts de l'Alliance pour promouvoir la paix et la stabilité
dans la région euro-atlantique. En particulier, nous apprécions
à leur juste valeur les contributions de ces pays à
nos opérations de maintien de la paix dans les Balkans. Nous
apprécions également la solidarité et le soutien
dont nos Partenaires, et en particulier ceux d'Asie centrale et du
Caucase, ont fait preuve dans la campagne internationale contre le
terrorisme. Nous souhaitons élargir et renforcer davantage
la coopération dans le cadre du Conseil de partenariat euro-atlantique
(CPEA) et du Partenariat pour la paix (PPP). Nous encourageons tous
nos Partenaires à rechercher une relation plus active avec
l'Alliance. Nous souhaitons également élargir et renforcer
la coopération avec nos partenaires méditerranéens
et nous les invitons à intensifier leur dialogue avec nous
sur des questions de sécurité d'intérêt
commun.
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Nous accordons toujours une grande importance à la poursuite
du développement et du renforcement du Partenariat spécifique
entre l'OTAN et l'Ukraine. Dans ce contexte, nous encourageons l'Ukraine
à continuer de prendre des mesures concrètes pour faire
avancer son processus de réforme, et nous restons prêts
à l'y aider. Nous souhaitons par ailleurs souligner combien
il est important de tenir nos engagements conjoints et de nous acquitter
de nos responsabilités partagées dans les Balkans.
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Nous réaffirmons notre détermination à construire
une relation OTAN-UE étroite, transparente et cohérente.
Notre action conjointe dans les Balkans a contribué à
asseoir la paix et la stabilité dans la région et a
montré qu'une coopération étroite apporte des
avantages considérables. Les événements du 11
septembre ont souligné qu'il importe d'accroître la coopération
entre les deux organisations sur des questions d'intérêt
commun touchant à la sécurité, à la défense,
et à la gestion des crises, afin d'apporter à celles-ci
la réponse militaire la plus appropriée et de les gérer
avec efficacité. Un travail important reste à accomplir
sur les dispositions relatives au soutien de l'OTAN à des opérations
dirigées par l'UE, conformément aux décisions
prises au Sommet de l'OTAN à Washington en 1999 et lors des
réunions ministérielles qui ont suivi. Nous restons
déterminés à progresser sur chacun des divers
aspects de notre relation, en notant qu'il est nécessaire de
trouver des solutions qui satisfassent tous les Alliés sur
la question de la participation d'Alliés européens non
membres de l'UE. Nous prenons note de l'engagement de l'UE de finaliser
les modalités des consultations avec le Canada et de sa participation
à des opérations dirigées par l'UE.
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Les événements intervenus le 11 septembre et par la
suite montrent que notre sécurité est mise en cause
de différentes façons, parfois imprévisibles.
Par notre Initiative sur les capacités de défense, nous
voulons faire en sorte que les forces de l'Alliance disposent des
meilleures capacités possibles pour relever ces défis
et puissent opérer ensemble harmonieusement. A cet égard,
le renforcement des capacités européennes est essentiel.
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Nous réaffirmons que l'Alliance doit être capable de
se défendre de façon appropriée et efficace contre
les menaces que peut représenter la prolifération des
armes de destruction massive et de leurs vecteurs. Notre réaction
doit être à la mesure de l'indivisibilité de la
sécurité des Alliés. Nous continuerons à
travailler ensemble afin d'adapter la stratégie globale de
l'Alliance pour pouvoir répondre à ces défis,
en adoptant une combinaison appropriée d'efforts politiques
et de défense. Dans ce contexte, la politique de soutien de
l'Alliance à la maîtrise des armements, au désarmement
et à la non-prolifération continuera de jouer un rôle
majeur dans la réalisation de ses objectifs de sécurité.
L'Alliance souligne qu'il est important de respecter et de renforcer
les régimes multilatéraux existants de non-prolifération
et de contrôle des exportations et les accords internationaux
de maîtrise des armements et de désarmement. Nous continuerons
de contribuer activement à l'élaboration d'accords et
de mesures dans ce domaine et poursuivrons les actions en faveur de
nouvelles initiatives en matière de réduction des armements,
de transparence et de confiance. Nous réaffirmons notre détermination
à contribuer à la mise en uvre des conclusions
de la Conférence d'examen 2000 du Traité de non-prolifération
nucléaire et travaillerons au succès du prochain examen.
En outre, nous appuyons les efforts menés pour mettre au point,
avant la fin de 2002, un code de conduite international contre la
prolifération des missiles balistiques. La non-prolifération,
la maîtrise des armements et le désarmement, de même
que la dissuasion et la défense, jouent un rôle essentiel
dans le renforcement de la sécurité face à ces
menaces et à ces défis nouveaux. Dans ce contexte, le
rôle que pourrait jouer la défense antimissile est activement
étudié tandis que nous continuons nos consultations
avec les Etats-Unis sur cette question. A cet égard, nous nous
félicitons de ce que l'OTAN poursuit des travaux sur la défense
contre les missiles de théâtre.
- Rappelant les résultats de la deuxième Conférence
d'examen du Traité FCE, les Alliés se félicitent
que la Russie prévoie de ramener aux niveaux agréés
les équipements en dépassement qu'elle a dans le Nord-Caucase,
ce qui devra se faire de façon transparente et vérifiable;
ils se félicitent également des progrès accomplis
en ce qui concerne la réduction et le retrait des équipements
russes de la Moldova. Nous appelons à un règlement rapide
des problèmes qui subsistent entre la Russie et la Géorgie.
Les Alliés ne peuvent envisager la ratification du Traité
FCE adapté que si tous les Etats parties respectent pleinement
les limites agréées dans le Traité, conformément
aux engagements souscrits dans l'Acte final FCE. Nous nous réjouissons
à la perspective de l'entrée en vigueur du Traité
Ciel ouvert le 1er janvier 2002.
- La
Turquie reconnaît la République de Macédoine sous
son nom constitutionnel.
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