Communiqué
de presse
M-NAC-D-
1(2001)88
7 juin 2001
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Déclaration
sur la situation dans les Balkans
Diffusée
à l'issue de la réunion du Conseil de l'Atlantique Nord
en session des Ministres de la défense tenue à Bruxelles
le 7 juin 2001
- Ces dix dernières années ont été des années
de tragédies, doccasions manquées et de ressources
gaspillées pour une bonne partie de la population des Balkans.
Mais aujourdhui soffrent aux pays de la région des
possibilités de sassurer un avenir meilleur, sur la base
du soutien de lintégrité territoriale et de la souveraineté
de tous les Etats, des droits démocratiques pour tous ainsi que
du rejet de lextrémisme dorigine ethnique et des
activités criminelles.
- Nous réaffirmons le ferme attachement de lOTAN à
la sécurité, à la stabilité, à la
paix, à la démocratie et au respect des droits de lhomme.
LAlliance continuera de poursuivre ces objectifs avec énergie,
principalement par les opérations de maintien de la paix menées
sous sa direction en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo, mais aussi
grâce à laide quelle apportera et aux efforts
quelle déploiera dans lex-République yougoslave
de Macédoine (1) et ailleurs. Nous
soulignons notre détermination à assurer la réconciliation
régionale par lengagement politique, le partenariat, les
mesures de confiance, une solution durable au problème des réfugiés
et des personnes déplacées, et une coopération
pleine et entière avec le Tribunal pénal international
pour lex-Yougoslavie (TPIY).
- Nous rendons hommage aux femmes et aux hommes qui composent la SFOR
et la KFOR pour leur dévouement constant et sans faille à
la cause de la paix et de la stabilité. Souvent, ils opèrent
dans des conditions difficiles et dangereuses, subissant parfois de
graves blessures ou y laissant leur vie. Nous exprimons notre plus profonde
sympathie aux familles de ceux qui ont perdu la vie au service de la
paix. Nous sommes reconnaissants envers les Partenaires de lOTAN
et dautres pays et organisations internationales pour les contributions
substantielles quils apportent à notre effort commun.
- En ce qui concerne le Kosovo, nous réaffirmons notre attachement
à l'application intégrale de la Résolution 1244
du Conseil de sécurité des Nations Unies. La KFOR reste
pleinement résolue à créer des conditions de sûreté
et de sécurité qui permettent à chacun de vivre
en paix et de participer à des institutions démocratiques,
quelles que soient son appartenance ethnique ou sa religion. Nous condamnons
vigoureusement la violence et les activités extrémistes
répondant à des mobiles ethniques, politiques et criminels,
d'où qu'elles viennent. Nous réaffirmons la volonté
de la KFOR de soutenir pleinement le retour des Serbes du Kosovo et
des autres minorités, et rendons hommage aux efforts de coordination
que déploie le Comité mixte des retours. La coopération
entre la KFOR et la Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK) reste
excellente, et nous constatons avec satisfaction que le nouveau Représentant
spécial du Secrétaire général des Nations
Unies est fermement résolu à poursuivre les efforts entrepris
par la MINUK pour appliquer la Résolution 1244 du Conseil de
sécurité. Nous félicitons la MINUK pour son succès
dans la mise en uvre des résultats des élections
locales tenues lan dernier et dans létablissement
du cadre dune administration civile opérationnelle, et
nous notons avec satisfaction qu'elle a publié la réglementation
concernant le cadre constitutionnel d'une autoadministration provisoire,
sur la base de laquelle des élections se tiendront le 17 novembre.
Nous réaffirmons la volonté de la KFOR de soutenir l'organisation
des élections, notamment en garantissant un environnement sûr.
Nous exhortons toutes les communautés à participer à
ces élections et à prendre pleinement part aux nouvelles
structures politiques du Kosovo. Nous félicitons le Centre de
coordination antimines des Nations Unies (UNMACC) pour le succès
du programme qui a été lancé en vue d'éliminer
du Kosovo les mines et les autres munitions non explosées, et
qui devrait arriver à son terme pour décembre 2001, un
an plus tôt que prévu.
- Nous rendons hommage aux efforts courageux de la Police de la MINUK
et du Service de police du Kosovo visant à assurer la sécurité
publique au Kosovo. La KFOR reste fermement décidée à
soutenir la Police de la MINUK, qui a maintenant atteint son plein effectif
et est la principale responsable du maintien de lordre. Nous nous
félicitons de la mise en place de Centres dopérations
conjoints, qui contribueront largement à coordonner les actions
de la KFOR et de la Police de la MINUK. Nous rendons également
hommage à limportante contribution apportée par
le Service de police multi-ethnique du Kosovo, dont les membres patrouilleront
bientôt de façon indépendante. Néanmoins,
la fréquence des actes de violence et dintimidation à
caractère criminel, politique et ethnique qui sont commis au
Kosovo reste inacceptable. Le crime organisé constitue toujours
un sérieux obstacle à la réalisation des objectifs
de la communauté internationale ainsi qu'au bienêtre des
citoyens du Kosovo, et le problème est exacerbé par les
carences persistantes des systèmes judiciaire et pénal.
Nous nous félicitons des mesures que prend actuellement le Représentant
spécial du Secrétaire général des Nations
Unies pour renforcer le maintien de l'ordre.
- Nous prenons note des progrès qui continuent dêtre
accomplis en vue de faire du Corps de protection du Kosovo (TMK) un
organisme civil efficace placé sous la responsabilité
globale de la MINUK et la supervision quotidienne de la KFOR. Nous attachons
toujours la plus grande importance à la stricte application du
Code de conduite du TMK et reconnaissons que celuici continue de respecter
généralement ses obligations en jouant le rôle qui
lui est imparti. Cependant, nous sommes gravement préoccupés
par des cas de non-respect, de participation à des activités
illégales, et de soutien apporté à des activités
extrémistes par certains membres du TMK au Kosovo et dans d'autres
parties de la région. Nous sommes opposés à ces
activités et invitons instamment la direction du TMK à
continuer de prendre les mesures nécessaires pour y mettre un
terme et à condamner publiquement toutes les menées extrémistes.
- Nous avons examiné la structure et les niveaux de forces globaux
de la KFOR et en avons conclu quils doivent être maintenus.
Nous avons chargé les Représentants permanents de procéder
à un nouvel examen des rôles et missions de la KFOR pour
notre réunion de décembre.
- Nous restons pleinement attachés à l'application intégrale
de l'Accordcadre général pour la paix en BosnieHerzégovine
et à la réalisation des objectifs définis par le
Conseil de mise en uvre de la paix. Nous continuerons, au travers
de la SFOR, de soutenir les efforts faits par le Haut Représentant
pour contrer les défis représentés par les activités
des séparatistes et la violence des nationalistes. Nous condamnons
les efforts que déploie le Congrès national croate (HNS)
pour constituer une "troisième entité" auto-administrée
illégale. Nous appelons les pays voisins de la Bosnie-Herzégovine
à soutenir pleinement, sous tous ses aspects, le processus de
mise en uvre des volets militaire et civil.
- La SFOR continuera de maintenir des conditions de sûreté
et de sécurité propices à la mise en uvre
des aspects civils. Nous sommes profondément préoccupés
par les événements survenus récemment à
Mostar, du fait d'extrémistes croates, et à Trebinje et
Banja Luka, du fait d'extrémistes serbes. Nous condamnons fermement
de tels incidents et appelons toutes les autorités responsables
ainsi que les dirigeants politiques de Bosnie-Herzégovine et
de l'ensemble de la région à intensifier les efforts qu'ils
déploient pour la réalisation complète des objectifs
définis par le Conseil de mise en uvre de la paix. La SFOR
reste déterminée à promouvoir la sécurité
publique et le retour des réfugiés, et ne tolérera
aucune violence de quelque groupe que ce soit. Nous sommes convenus
de la nécessité d'accélérer le développement
des institutions civiles et de la police locale de façon qu'elles
puissent assumer davantage de responsabilités en ce qui concerne
la sécurité locale et le maintien de l'ordre.
- Nous saluons les progrès récemment accomplis vers le
renforcement des institutions au niveau de l'Etat en Bosnie-Herzégovine,
en particulier le Conseil des Ministres. Nous appelons ce dernier à
prendre toutes les mesures possibles, en concertation avec le Parlement
et la Présidence, pour continuer dans cette voie. Nous estimons
particulièrement encourageants la création et le renforcement
du Service d'Etat pour la surveillance des frontières, qui, une
fois pleinement opérationnel, devrait aider à lutter contre
la contrebande et la traite des êtres humains et à augmenter
les recettes afin de soutenir l'action du gouvernement au niveau de
l'Etat. Nous nous réjouissons de l'approbation d'une politique
de défense commune par la Présidence de Bosnie-Herzégovine,
que nous appelons à accélérer les travaux sur la
restructuration des forces armées des Entités au travers
de la Commission permanente aux affaires militaires (SCMM). Nous saluons
le travail que la SFOR accomplit avec la SCMM afin d'établir
une structure unifiée de commandement et de contrôle pour
des forces armées capables de se déployer et d'intervenir
conjointement sous les auspices d'organisations internationales et régionales
de sécurité. Le programme de coopération en matière
de sécurité entre l'OTAN et la Bosnie-Herzégovine
apporte une contribution importante à cet égard. Nous
réaffirmons que la SFOR est résolue à soutenir
le Bureau du Haut Représentant et les autres organismes civils
qui s'emploient à promouvoir les institutions centrales. Nous
réaffirmons également notre détermination à
soutenir les actions du TPIY, et en particulier celles qu'il mène
pour mettre en détention les personnes accusées de crimes
de guerre. Nous poursuivrons nos efforts pour amener les criminels de
guerre devant la justice.
- Nous avons examiné la structure et les niveaux de forces globaux
de la SFOR et en avons conclu qu'il n'est pas souhaitable pour le moment
d'envisager de restructuration ou de réduction majeures de la
SFOR, en particulier compte tenu des développements actuels,
mais que, dans certaines circonstances définies par les autorités
militaires de l'OTAN, on pourrait procéder à de légères
réductions des effectifs en conservant la structure actuelle
de la Force. Nous avons pris note de la contribution particulière
des unités spécialisées multinationales et de la
nécessité, pour les pays, de répondre aux besoins
du Commandement de la SFOR. Nous avons demandé aux Représentants
permanents d'élaborer une stratégie à moyen terme
pour la SFOR, ce qui inclut un réexamen de ses missions et de
sa tâche, pour notre prochaine réunion informelle, en septembre,
et d'établir sur cette base un nouveau bilan concernant la SFOR
pour notre prochaine réunion formelle, en décembre.
- Nous nous réjouissons de l'amélioration continue de
nos relations avec le gouvernement démocratique de la République
fédérale de Yougoslavie (RFY) et des progrès accomplis
par celle-ci en vue de coopérer à l'application intégrale
de l'Accordcadre général pour la paix en BosnieHerzégovine
et de la Résolution 1244 du Conseil de sécurité
des Nations Unies sur le Kosovo. Nous prenons note avec satisfaction
de l'attitude plus coopérative de la RFY à l'égard
du TPIY et des mesures positives qu'elle a déjà prises,
et nous attendons d'elle qu'elle continue d'avancer sur la voie d'une
coopération pleine et entière avec le Tribunal dans les
travaux qu'il mène à La Haye, y compris par l'adoption
d'un cadre légal approprié. Tous les inculpés doivent
être rendus comptables de leurs actes, en pleine conformité
avec la Résolution 827 du Conseil de sécurité des
Nations Unies sur l'établissement du TPIY. A cet égard,
nous nous félicitons de l'arrestation de l'ancien président
Milosevic. Nous exhortons Belgrade et Podgorica à rechercher
une solution mutuellement acceptable à la question de leurs relations
constitutionnelles futures au sein d'une République fédérale
de Yougoslavie démocratique.
- Nous continuons à appuyer les efforts qui sont faits pour parvenir
à régler pacifiquement les problèmes qui se posent
dans le sud de la Serbie. Nous rendons hommage aux efforts déployés
sous la conduite du Représentant personnel du Secrétaire
général pour faciliter ce processus en coopération
étroite avec l'Union européenne (UE). Nous notons avec
satisfaction qu'à la suite de notre décision d'autoriser
le retour contrôlé de forces de la RFY dans la zone de
sécurité terrestre pour finalement supprimer celle-ci,
la RFY a respecté la note d'intention du Commandement de la KFOR
sur le retour des forces yougoslaves, en particulier dans le secteur
B. Nous nous félicitons du fait que ce retour a eu lieu sans
violence grave et que de nombreux membres de groupes armés ont
volontairement déposé les armes. Nous appelons tous les
albanophones à continuer de rejeter la violence. Nous exhortons
tous les habitants de la région à appuyer la mise en place
d'une force de police multiethnique et à participer aux structures
administratives et politiques locales. Les autorités de la RFY
devraient poursuivre la mise en uvre des mesures de confiance
énoncées dans le plan qu'elles ont établi en vue
d'un règlement pacifique du problème.
- Nous réaffirmons notre attachement sans réserve à
la sécurité, à la stabilité et à
l'intégrité territoriale de l'ex-République yougoslave
de Macédoine (1). Nous n'oublions
pas le soutien précieux apporté par l'ex-République
yougoslave de Macédoine (1) à
l'Alliance, en particulier depuis 1999, son appui constant à
la KFOR et à ses lignes de communication, ainsi que sa contribution
au Partenariat pour la paix. Nous condamnons avec force les récents
actes de violence commis par des groupes albanais extrémistes,
qui non seulement menacent la stabilité de ce pays, mais sapent
les efforts de tous les albanophones qui collaborent avec la communauté
internationale pour amener la paix, la démocratie et la stabilité
dans la région des Balkans. Les extrémistes armés
doivent déposer les armes et se retirer immédiatement.
Leur stratégie de violence ne bénéficie d'aucun
soutien et va directement à l'encontre des efforts et des objectifs
de la communauté internationale. Nous nous félicitons
de la mise en place d'un gouvernement de large coalition et exhortons
les parties à prendre rapidement des mesures concrètes
dans le cadre du dialogue interethnique associant toutes les parties
légitimes en ex-République yougoslave de Macédoine
(1) sous les auspices du président
Trajkovski. Dans ce contexte, nous nous félicitons de la déclaration
publiée par les dirigeants politiques le 29 mai. Nous soutenons
les autorités de l'ex-République yougoslave de Macédoine
(1) dans leurs tentatives visant à
isoler les éléments extrémistes de manière
à favoriser une solution pacifique. Nous attendons d'elles qu'elles
évitent de faire un usage excessif de la force et qu'elles prennent
toutes les précautions voulues pour qu'il n'y ait pas de victimes
civiles.
- Nous nous félicitons des mesures énergiques prises par
la KFOR pour renforcer la sécurité du côté
kosovar de la frontière avec l'ex-République yougoslave
de Macédoine (1) et nous prenons
note de l'intensification actuelle des opérations frontalières.
Nous sommes reconnaissants envers les Alliés et les Partenaires
qui ont fourni les forces et assuré la souplesse supplémentaires
requises pour multiplier les patrouilles et améliorer l'aptitude
de la KFOR à décourager, détecter et interrompre
le passage d'hommes et de matériel entre le Kosovo et l'ex-République
yougoslave de Macédoine (1).
- Nous saluons l'amélioration de la coordination militaire entre
la KFOR et les Ministères de la défense et de l'intérieur
à Skopje, ainsi que la conclusion d'une Convention sur le statut
des forces entre l'OTAN et l'ex-République yougoslave de Macédoine
(1) et l'établissement d'un Centre
de coopération et de coordination de l'OTAN, qui faciliteront
l'échange d'informations militaires en temps voulu. En outre,
nous prenons note avec satisfaction des efforts accomplis par les Alliés
pour accélérer l'aide bilatérale à l'ex-République
yougoslave de Macédoine. L'Alliance continuera à rechercher
des moyens concrets de renforcer l'aide dans tous ces domaines. Nous
nous félicitons particulièrement de l'engagement constructif
qui lie l'OTAN et le gouvernement de l'ex-République yougoslave
de Macédoine (1), et de l'étroite
coopération entre l'Alliance et l'UE, dont un exemple est fourni
par les missions conjointes à Skopje du Secrétaire général
de l'OTAN et du Haut Représentant de l'UE.
- Nous avons reçu aujourd'hui le Rapport d'activité global
sur le développement de l'Initiative pour l'Europe du Sud-Est
(IESE) et sur les contributions de l'Alliance à la réalisation
des objectifs du Pacte de stabilité, et avons pris note avec
satisfaction des progrès accomplis grâce à cette
initiative. L'établissement du Document d'évaluation commune
sur les défis et perspectives en matière de sécurité
régionale (SEECAP) peut apporter une contribution durable à
l'évolution de la coopération régionale et promouvoir
une réforme du secteur de la sécurité. Nous saluons
par ailleurs la poursuite des efforts déployés par le
Groupe directeur sur la coopération en matière de sécurité
en Europe du Sud-Est (SEEGROUP) pour développer encore la coopération
régionale. Les travaux visant à renforcer la sécurité
aux frontières dans l'ex-République yougoslave de Macédoine
(1) et en Albanie ont contribué
à améliorer la sécurité et la stabilité
dans la région. Nous nous félicitons de l'extension à
la Croatie du programme de coopération entre l'OTAN et la Banque
mondiale, qui a pour but de reconvertir d'anciens militaires en vue
de leur réinsertion dans le secteur civil. Nous jugeons encourageants
les progrès accomplis par les pays d'Europe du Sud-Est dans la
mise en place de leur propre force régionale de maintien de la
paix et notons que la Force multinationale de paix pour l'Europe du
Sud-Est a déclaré le 1er mai être prête au
plan opérationnel.
- La
Turquie reconnaît la République de Macédoine sous
son nom constitutionnel.
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