Communiqu
de Presse
(2001) 066
14 mai 2001
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Dclaration
du Secrtaire gnral
Retour de forces de scurité
yougoslaves dans le secteur B de
la zone de scurité terrestre
Le Conseil de l'Atlantique Nord a décidé
aujourd'hui d'autoriser le Commandant de la Force de paix au Kosovo (KFOR)
à permettre le retour contrôlé de forces de sécurité
yougoslaves et serbes dans le secteur B de la zone de sécurité
terrestre (ZST) à partir du 24 mai, dernière étape
d'un processus échelonné et conditionnel.
La ZST a été établie afin de constituer un tampon
entre la KFOR et les forces yougoslaves, ce qui n'est plus nécessaire.
L'OTAN suivra de près l'exécution du retour, et le Conseil
de l'Atlantique Nord restera saisi de la question et donnera le cas échéant
des orientations supplémentaires au Commandant de la KFOR.
Il y a deux mois, j'ai fait part de la volonté de l'OTAN de rétrocéder
dès que possible l'ensemble de la ZST, ainsi que de notre décision
d'entamer immédiatement le retour contrôlé de forces
de sécurité yougoslaves dans la ZST en procédant
de manière échelonnée et conditionnelle. Aujourd'hui,
le dernier stade de cette rétrocession a été décidé.
Cette décision n'a pas été prise
à la légère. Mon représentant
personnel, M. Pieter Feith, s'est rendu à plusieurs
reprises dans le sud de la Serbie avec le Haut représentant
de l'Union européenne afin d'aider les albanophones
de cette région et les autorités yougoslaves
et serbes à parvenir à un accord pour promouvoir
la compréhension mutuelle et éviter la violence.
Les gouvernements yougoslave et serbe,
quant à eux, se sont engagés
à prendre diverses mesures
à cet effet. Le Vice-premier
ministre serbe, M. Nebojsa Covic,
m'a écrit le 13 mai pour réaffirmer
le constant attachement de la RFY
et de la République de Serbie
à un règlement pacifique
de la crise dans la région
considérée ainsi qu'à
l'élaboration et à l'application
de mesures de confiance. Il a mis
particulièrement en lumière
les mesures suivantes, qui sont en
cours :
- le retrait des forces yougoslaves d'installations civiles telles
que des écoles et des usines;
- le paiement de certains arriérés de salaire à
des travailleurs albanophones, et l'indemnisation financière
de ceux qui ont subi des dommages matériels;
- la mise en route de grands projets d'infrastructure dans la région
de Presevo;
- la démilitarisation des villages de Lucane et Turija;
- la formation, en collaboration avec l'OSCE, d'une police multiethnique,
avec le réengagement de 60 anciens policiers albanophones et
le paiement d'arriérés de salaire;
- la poursuite d'un dialogue politique avec des représentants
albanophones.
Dans ma lettre de réponse
adressée aujourd'hui au Vice-premier
ministre serbe, j'ai dit à
nouveau que l'OTAN compte fermement
voir prendre des mesures de confiance
supplémentaires comprenant
:
- la proclamation d'une amnistie appropriée pour les éléments
armés albanais déposant volontairement les armes;
- l'engagement de faire respecter par les forces revenant dans le secteur
les droits de l'homme fondamentaux et le droit humanitaire international;
-
l'engagement de ne déployer des troupes que sous strict contrôle
militaire et d'éviter toute utilisation ou démonstration
excessive de la force;
-
la conduite d'une large campagne d'information pour annoncer les
mesures de confiance à la population locale.
Je tiens à souligner que des menaces ou des attaques d'éléments
armés ne dissuaderont pas l'OTAN et la KFOR de poursuivre dans
cette voie. Toute attaque contre des troupes de la KFOR suscitera une
réaction militaire vigoureuse. Le moment est venu pour les groupes
armés albanais de déposer les armes et de prendre une part
active au processus politique pacifique dans une Serbie démocratique.
S'ils refusent de s'engager dans un tel processus, ces groupes armés
ne verront que s'accentuer leur déphasage politique.
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