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Mise--jour: 16-Feb-2001 OTAN Communiqus de presse

Communiqu
de Presse
(2001) 020

15 février 2001

Déclaration du Secrétaire général

Aujourd'hui, le Conseil de l'Atlantique Nord a tenu une réunion très utile, historique, avec le Vice-premier ministre serbe, M. Covic et le Ministre des affaires étrangères yougoslave, M. Svilanovic. M. Covic a exposé à l'OTAN ses propositions visant à résoudre durablement les problèmes du Sud de la Serbie.

L'OTAN se réjouit vivement de l'initiative prise par Belgrade, même si les propositions elles?mêmes soulèvent de nombreuses questions. Cette initiative constitue une rupture importante avec le passé. Et de fait, ces propositions représentent une base de négociation constructive et encourageante. Nous appelons la communauté de souche albanaise du Sud de la Serbie à entamer un dialogue avec Belgrade pour donner corps à un règlement équilibré et durable.

Mais je tiens à dire clairement que ce n'est effectivement qu'un début. Ces propositions ne doivent pas être perçues ni utilisées comme un ultimatum, et d'ailleurs M. Covic et M. Svilanovic nous ont assurés qu'ils ne les voyaient pas ainsi. L'OTAN est fermement opposée à toute tentative visant à résoudre les problèmes de la région par la violence ou par des opérations dites "antiterroristes".

De la même façon, l'OTAN condamne sans réserve la violence des groupes extrémistes du Sud de la Serbie qui cherchent à miner ce qui, selon moi, constitue de réelles perspectives de paix. Les Albanais de souche de la région doivent saisir cette chance de dialogue. Milosevic n'est plus là, et chacun doit saisir les nouvelles possibilités que son départ a offertes. Une paix et une stabilité durables ne peuvent reposer que sur une base négociée et agréée par toutes les parties.

Les propositions de Belgrade sont complexes et demanderont une étude approfondie. Nul ne doit sous-estimer les difficultés de l'entreprise, et nous devons envisager avec réalisme que la recherche d'une solution puisse prendre du temps. Les problèmes de quarante ans ne peuvent être résolus en quatre mois.

Mais il importe de commencer dès maintenant. Les autorités yougoslaves et serbes devraient mettre en œuvre des mesures de confiance immédiatement, sans conditions préalables. Elles pourraient commencer par retirer du Sud de la Serbie le corps d'armée de Pristina, qui a participé aux opérations du Kosovo en 1998 et 1999. La présence de ces forces militaires qui ont participé à l'époque au nettoyage ethnique est un obstacle évident à une réconciliation pacifique. Il faudrait mettre en marche immédiatement l'intégration des Albanais de souche dans les structures politiques, administratives et sociales, ainsi que dans la police locale, de même que la réforme des forces de sécurité de la région. M. Covic et M. Svilanovic ont indiqué clairement dans leurs entretiens d'aujourd'hui qu'ils sont bien déterminés à mettre en route rapidement de telles mesures de confiance.

Une partie du plan appelle à des changements pour la zone de sécurité terrestre à la limite entre le Kosovo et le Sud de la Serbie. L'OTAN est prête à envisager de telles modifications si cela ne crée pas un vide ou ne conduit pas à de nouveaux affrontements, et si cela fait partie d'un règlement des problèmes de la région. Mais des changements prématurés comportent le risque de ne faire qu'aggraver les choses.

J'aimerais terminer en appelant l'attention sur la signification même de cette réunion. Il y a quelques semaines, j'ai eu une rencontre avec le Ministre des affaires étrangères, M. Svilanovic, que nous accueillons à nouveau aujourd'hui, avec le Vice-premier ministre, M. Covic. Nous avons fait beaucoup de chemin en très peu de temps. Nous avons déjà établi une relation constructive et raisonnable, et je pense que ce n'est que le début. J'ai indiqué clairement à M. Covic et à M. Svilanovic que l'OTAN tient beaucoup à ouvrir des canaux de communication directs avec Belgrade, au niveau des relations de travail, pour pouvoir donner suite au dialogue qu'ils ont mis en route au cours de leurs réunions, ici, à Bruxelles.

L'OTAN est intervenue dans les Balkans pour mettre un terme aux effusions de sang et aider à jeter les bases de la paix. Cela reste notre objectif fondamental, et nous ne modifions en rien notre engagement à l'égard de la sécurité du Kosovo et de tout son peuple. Après tout, la KFOR et la SFOR ont encore 60.000 soldats dans la région.

Mais il y a maintenant un nouveau climat à Belgrade. La rencontre d'aujourd'hui s'inscrit dans ce contexte, et porte en elle l'espoir d'une plus grande stabilité qui pourra profiter à l'ensemble des Balkans. Je tiens à répéter ce que j'ai dit en commençant : l'OTAN salue cette initiative. Nous devons tous saisir cette occasion qui s'offre, après un tel conflit, de créer une nouvelle ère de paix. Les gouvernements yougoslave et serbe ont montré qu'ils sont prêts à le faire, et l'OTAN, pour sa part, est prête aussi à faire tout ce qu'elle peut.


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