Communiqué
de presse
M-DPC/NPG-
2(2000)115
5 déc. 2000
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Communiqué
final
Réunions
du Comité des plans de défense et
du Groupe des plans nucléaires en session ministérielle
tenues à Bruxelles le 5 décembre 2000
- Le Comité des plans de défense et le Groupe des plans
nucléaires de l'Organisation du Traité de l'Atlantique
Nord se sont réunis en session ministérielle à
Bruxelles le 5 décembre 2000.
- La planification de la défense collective demeure la pierre
angulaire du dispositif qui permet à l'Alliance d'assurer la
défense et la sécurité de ses membres. Aujourd'hui,
nous avons examiné les plans de défense des pays alliés
pour la période 2001-2005 et au-delà, et avons adopté
un plan de forces quinquennal répondant aux exigences du futur
environnement de sécurité.
- En examinant les plans des Alliés, nous avons accordé
une attention particulière aux progrès réalisés
dans la mise en oeuvre de l'Initiative sur les capacités de défense
(DCI), lancée l'an dernier à Washington par les chefs
d'Etat et de gouvernement des pays de l'Alliance. Nous avons conclu
que la DCI a eu une grande influence sur les plans de forces des Alliés
et avons pris note avec satisfaction des travaux en cours qui visent
à améliorer les capacités de l'Alliance dans des
secteurs essentiels tels que la mise à disposition de moyens
de transport maritime et aérien stratégique et de munitions
à guidage de précision ainsi que la réalisation
de nouveaux progrès en ce qui concerne les capacités de
consultation, de commandement et de contrôle. Nous avons néanmoins
reconnu qu'il faudra un certain temps avant que les Alliés aient
mené à bien le développement d'un grand nombre
des capacités décrites dans la DCI, notamment à
cause des contraintes qui pèsent sur leurs ressources. Dans ce
contexte, nous avons également fait le point sur les plans des
Alliés concernant leurs dépenses de défense. Nous
avons noté que, cette année, les pays alliés sont
plus nombreux que l'an dernier à envisager une augmentation réelle
des dépenses de défense, et qu'une plus grande importance
est accordée à l'amélioration de la gestion des
ressources de défense et aux avantages potentiels des projets
à financement multinational, conjoint et commun, qui peuvent
assurer un meilleur rapport coût-efficacité dans la mise
à disposition des capacités militaires dont l'Alliance
a besoin. D'autre part, nous sommes conscients que dans de nombreux
cas, des fonds supplémentaires paraissent nécessaires
pour réaliser les améliorations de capacités prescrites
dans la DCI.
- Nous sommes convenus de la nécessité de continuer à
nous efforcer d'accroître l'efficacité des dépenses
de défense et de veiller à ce que les priorités
dans ce domaine correspondent aux besoins définis par l'Alliance.
Nous avons en outre décidé de continuer à rechercher
les ressources nécessaires pour que nos forces soient adéquatement
équipées, dotées en personnel, entraînées
et soutenues pour tout l'éventail des missions de l'Alliance.
Nous continuerons d'évaluer l'efficacité de nos efforts
sur la base d'un certain nombre d'indicateurs importants, dans le cadre
des travaux que nous consacrons régulièrement à
l'établissement des plans de forces.
- Au cours de l'examen annuel de la défense, nous avons également
pris note des contributions que de nombreux pays alliés prévoient
d'apporter à l'appui de l'Objectif global de l'Union européenne,
et qui ont été annoncées lors de la Conférence
d'offres d'engagement de capacités. Nous pensons que les buts
de l'Objectif global et de la DCI se renforceront mutuellement et donneront
un nouvel élan au développement des capacités militaires
des pays concernés. Ces capacités améliorées
rendraient également l'Alliance mieux à même de
contribuer à assurer la sécurité et la stabilité.
Pour chaque pays, il n'y a qu'un seul ensemble de forces et de ressources.
Le chevauchement éventuel des besoins de l'OTAN et de l'UE doit
être examiné et coordonné par les deux organisations
d'une façon cohérente, transparente et conséquente
afin d'harmoniser ces besoins et d'étudier les progrès
accomplis en vue d'y répondre. En tout état de cause,
l'autonomie de la prise de décision institutionnelle de l'OTAN
et de l'UE devra être pleinement respectée. Nous continuerons
donc de tenir compte des engagements pris par les Alliés concernés
vis-à-vis d'autres organisations, dans la mesure où ils
ont des conséquences pour la planification des forces de l'OTAN.
- Dans ce contexte, nous avons approuvé la nouvelle Directive
ministérielle, qui servira de cadre à l'établissement
des plans de défense de l'OTAN et des pays jusqu'en 2008 et au-delà.
Les mesures que l'Alliance a dû prendre l'an dernier pour mettre
un terme à la crise humanitaire au Kosovo et l'instabilité
qui persiste dans cette région comme dans d'autres rappellent
de façon flagrante la nécessité pour l'OTAN de
disposer de forces substantielles et solides, capables de réagir
rapidement aux crises naissantes. L'aptitude et la détermination
de l'Alliance à réagir aux crises ne relevant pas de l'article
5 qui menacent la sécurité euro-atlantique sont étroitement
liées à sa capacité et à sa volonté
de continuer d'appliquer une politique de dissuasion et de défense
contre toute agression visant les Alliés. La nouvelle Directive
ministérielle souligne dès lors à quel point il
est important de posséder des forces suffisantes dotées
des capacités requises pour toutes les missions probables, ces
forces devant aussi pouvoir se déployer rapidement et assurer
leur soutien aussi longtemps que ce serait nécessaire, s'acquitter
de leurs tâches et se protéger de façon effective,
et agir efficacement de concert avec les forces d'autres pays engagées
dans les mêmes opérations.
- A notre réunion en tant que Groupe des plans nucléaires,
nous avons examiné la situation des forces nucléaires
de l'OTAN ainsi que d'autres questions et activités connexes.
Nous avons écouté avec intérêt des exposés
du Secrétaire d'Etat américain à la défense
qui fournissaient un complément d'information sur les efforts
que poursuivent les Etats-Unis et la Russie pour établir à
Moscou un Centre conjoint d'échange de données en vue
du partage des informations transmises par les systèmes de détection
lointaine au sujet des lancements de missiles.
- Nous avons réaffirmé la validité de l'objectif
fondamentalement politique et des principes sur lesquels s'appuient
les forces nucléaires des Alliés, tels qu'ils sont exposés
dans le Concept stratégique adopté par l'Alliance en 1999.
Les forces nucléaires de l'OTAN sont une composante crédible
et efficace de la stratégie alliée de prévention
de la guerre, et elles sont maintenues au niveau minimal suffisant pour
préserver la paix et la stabilité, dans des conditions
répondant aux normes de sûreté et de sécurité
les plus strictes. Les forces nucléaires basées en Europe
et destinées à l'OTAN constituent toujours un lien politique
et militaire essentiel entre les membres européens et nord-américains
de l'Alliance.
- Nous avons réaffirmé l'importance que les Alliés
continuent d'attacher à l'application intégrale et au
respect des régimes internationaux de désarmement et de
non-prolifération nucléaires. Nous avons confirmé
les engagements pris cette année à la Conférence
d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes
nucléaires, et nous contribuerons à mettre en oeuvre les
conclusions de cette conférence. Les pays membres de l'OTAN continuent
de soutenir la ratification, l'entrée en vigueur rapide et l'application
intégrale du Traité d'interdiction complète des
essais nucléaires, et ils demeurent résolus à ce
que s'ouvrent immédiatement des négociations menant à
la conclusion rapide d'un Traité sur l'arrêt des transferts
de matières fissiles, qui soit non discriminatoire et multilatéral,
et dont l'application soit internationalement et effectivement vérifiable
et universelle.
- Nous avons exprimé notre plein soutien aux Etats-Unis et à
la Fédération de Russie dans la perspective d'une mise
en oeuvre rapide du Traité START II et de négociations
futures sur la base d'un cadre approuvé pour un Traité
START III, l'objectif étant une réduction sensible du
nombre de charges nucléaires stratégiques déployées
par les deux pays. Nous avons par ailleurs rappelé les réductions
radicales dont ont fait l'objet les forces nucléaires de l'OTAN
dans le nouvel environnement de sécurité et avons de nouveau
invité instamment la Russie à mener à terme les
réductions de son arsenal nucléaire non stratégique
sur lesquelles portaient ses engagements de 1991 et 1992, et qui doivent
être réalisées pour la fin de 2000.
- Nous avons salué la reprise des échanges avec la Fédération
de Russie sur une série de questions relatives aux armes nucléaires,
sous les auspices du Conseil conjoint permanent OTAN-Russie, et attendons
avec intérêt que soient menés de nouveaux débats
dans cet esprit de transparence accrue et de pleine réciprocité.
- Au Sommet de Washington de 1999, l'Alliance a décidé
d'étudier des options en matière de mesures de confiance
et de sécurité, de vérification, de non-prolifération
et de maîtrise des armements et de désarmement, à
la lumière des développements stratégiques globaux
et de la réduction du rôle des armes nucléaires.
Nous avons reçu un rapport final détaillé sur les
aspects nucléaires de ces travaux et en avons approuvé
les conclusions, en particulier les propositions formulées dans
le domaine des mesures de confiance et de sécurité et
de l'amélioration de la transparence, bases d'une compréhension,
d'une confiance et d'une coopération accrues. Nous félicitons
le Groupe de haut niveau pour cette précieuse contribution aux
travaux menés par l'Alliance afin d'accomplir les tâches
définies au Sommet.

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