Communiqué
de presse
M-NAC-D-
2(2000)114
5 décembre 2000
|
Communiqu
final
Runion
du Conseil de l'Atlantique Nord en Session des Ministres de la dfense
tenue Bruxelles
- Le Conseil de l'Atlantique Nord s'est réuni en session des
Ministres de la défense à Bruxelles le 5 décembre
2000. Nous avons examiné la situation dans les Balkans et les
principaux points de l'agenda de l'Alliance dans les domaines de la
défense et de la sécurité.
- Dans le contexte des événements politiques de grande
portée qui se sont produits récemment dans les Balkans,
nous réaffirmons que l'OTAN est résolue à promouvoir
la sécurité, la stabilité et la démocratie
dans la région. Nous réitérons notre soutien à
l'intégrité territoriale et à la souveraineté
de tous les pays de la région. Nous saluons en particulier les
changements démocratiques intervenus en République fédérale
de Yougoslavie (RFY), qui offrent des perspectives attendues depuis
longtemps pour la poursuite du développement de relations de
bon voisinage en Europe du Sud-Est ainsi que pour le renforcement de
la stabilité régionale. Nous nous félicitons de
l'admission de la RFY aux Nations Unies, à l'Organisation pour
la sécurité et la coopération en Europe (OSCE),
au Pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-Est et à d'autres
instances internationales, de même que de la normalisation de
ses relations avec les Alliés. Nous attendons avec intérêt
que Belgrade prenne d'autres mesures positives. Nous engageons les autorités
de la RFY à améliorer leur contribution à la mise
en oeuvre de la Résolution 1244 du Conseil de sécurité
des Nations Unies et de l'Accord de paix de Dayton. Nous sommes prêts
à coopérer avec le nouveau gouvernement fédéral
de Belgrade afin de poursuivre cette évolution positive.
- Nous restons reconnaissants pour l'importante contribution que les
Partenaires de l'OTAN, y compris la Russie et l'Ukraine, et d'autres
pays contributeurs apportent à la sécurité, à
la stabilisation, et à la reconstruction de l'économie.
Nous attachons beaucoup de prix à la poursuite de la coopération
entre les forces de l'OTAN et les forces de la Russie en Bosnie-Herzégovine
et au Kosovo, et nous restons déterminés à tenir
encore des consultations étroites avec la Russie au sujet des
Balkans conformément à l'Acte fondateur OTAN-Russie. Nous
réaffirmons notre détermination à maintenir la
sécurité dans la région, notamment grâce
à la contribution qu'apportent les opérations dirigées
par l'OTAN. Pour l'instant, nos forces resteront à leurs niveaux
globaux actuels.
- Nous félicitons les militaires, hommes et femmes, de la SFOR
et de la KFOR pour le dévouement constant et les efforts incessants
dont ils font preuve au service de la paix et de la reconstruction,
dans des conditions difficiles et souvent dangereuses. Nous exprimons
notre profonde sympathie aux familles de ceux qui ont perdu la vie et
à ceux qui ont été blessés pour la cause
de la paix dans les Balkans.
- Nous demeurons résolus à jouer pleinement notre rôle
pour permettre la réalisation des objectifs de la communauté
internationale au Kosovo tels qu'ils sont énoncés dans
la Résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations
Unies. Nous oeuvrons pour un Kosovo pacifique et démocratique,
où chacun, indépendamment de son origine ethnique ou de
son appartenance religieuse, puisse vivre en sécurité
et jouir des libertés et des droits de l'homme universels sur
une base d'égalité, notamment par une pleine participation
aux institutions démocratiques. Nous nous réjouissons
de l'excellente coopération qui existe entre la MINUK et la KFOR,
et rendons hommage au Représentant spécial du Secrétaire
général des Nations Unies pour les efforts qu'il continue
de déployer sans compter afin de promouvoir la mise en place
d'une administration civile pleinement opérationnelle. Nous félicitons
la KFOR et la police de la MINUK d'avoir fait en sorte que les élections
municipales du 28 octobre au Kosovo, placées sous la supervision
de l'OSCE, et conduites avec l'appui de la MINUK, se déroulent
dans un environnement sûr. Nous restons profondément reconnaissants
pour le soutien pratique et politique que les pays voisins, en particulier
l'Albanie et l'ex-République yougoslave de Macédoine ,
continuent d'apporter à la KFOR.
- Nous avons fait le point sur les opérations menées
dans la région sous la direction de l'OTAN. La KFOR poursuit
ses efforts visant à créer des conditions de sécurité
et de sûreté au Kosovo, mais des incidents liés
à des actes de violence continuent de se produire, et il subsiste
des points de déflagration potentiels pouvant mettre en danger
la sécurité, ainsi que d'autres risques de confrontation.
Nous déplorons la poursuite des attaques et des manoeuvres d'intimidation
d'origine ethnique et politique. Nous condamnons le récent attentat
à la bombe contre le bureau de liaison de la RFY à Pristina
et l'assassinat de M. Xhemajl Mustafa, proche conseiller de M. Rugova.
La KFOR continuera de faire face de manière impartiale mais ferme,
en coopération étroite avec la police de la MINUK, à
tous les actes qui mettent en danger le maintien d'un environnement
sûr. Nous demeurons très préoccupés par les
activités d'éléments insurgés dans le sud
de la Serbie et félicitons la KFOR pour les efforts qu'elle déploie
en vue de priver ces éléments de tout appui venant du
Kosovo, notamment en renforçant son contrôle à la
limite entre le Kosovo et le sud de la Serbie. Nous notons que les forces
de la RFY continuent de se conformer généralement aux
dispositions de l'Accord militaro-technique (MTA), et que la Commission
mixte d'application (JIC) a produit des résultats tangibles dans
ce cadre. Nous nous félicitons de la participation d'officiers
russes aux activités de la JIC. Nous restons attachés
au succès des actions du Corps de protection du Kosovo (TMK)
et continuerons de soutenir les efforts visant à faire en sorte
qu'il soit supervisé de manière adéquate, et financé
et équipé comme l'exige son rôle civil.
- Le soutien de la KFOR à la sécurité publique
est significatif, et reste essentiel. Nous accueillons avec satisfaction
l'accroissement des forces de police de la MINUK, qui exercent maintenant
leurs fonctions dans l'ensemble de la province, ainsi que la contribution
sans cesse croissante du service de police du Kosovo. Le crime organisé
pose toujours pour la population du Kosovo un grave problème,
exacerbé par la fragilité des systèmes judiciaire
et pénal, qui crée un climat d'impunité et sape
les efforts de la KFOR dans ce domaine. Les principales activités
de contrôle exercées par la KFOR aux frontières
et aux limites internes sont axées sur le soutien de la MINUK
dans la lutte contre la contrebande afin d'améliorer la sécurité
publique au Kosovo et de renforcer la confiance dans la région.
Il est essentiel de garder la même détermination en ce
qui concerne le contrôle aux frontières et aux limites
internes. Nous réaffirmons notre soutien au retour ordonné,
au Kosovo, des membres de la minorité serbe et des autres minorités
ethniques de cette province, et demandons instamment que des progrès
soient accomplis dès que possible dans le rétablissement
de la confiance, en particulier par la libération des Albanais
du Kosovo prisonniers en Serbie et par la poursuite des efforts visant
à retrouver les personnes disparues, quel que soit leur camp.
- Nous nous félicitons du soutien que la KFOR continue d'apporter,
en fonction des moyens et des capacités disponibles, à
l'action humanitaire, en mettant particulièrement l'accent sur
l'évaluation des besoins civils et sur le programme en cours
pour l'adaptation aux conditions hivernales. Les résultats les
plus marquants, à cet égard, sont l'acheminement de 105.000
tonnes d'aide humanitaire, principalement des matériaux de construction
et des vivres, et le transport de combustible pour les deux centrales
électriques du Kosovo. Nous nous félicitons en outre des
progrès accomplis par la KFOR ainsi que par les organisations
non gouvernementales, dont l'action est coordonnée par le Centre
antimines des Nations Unies, dans l'enlèvement des mines terrestres
et des munitions non explosées du Kosovo, de même que du
succès de la KFOR, qui, grâce aux saisies d'armes et à
son programme commercial de destruction, a pu retirer de la circulation
plus de 15.000 armes et cinq millions de munitions. Nous approuvons
sans réserve les efforts que poursuit la KFOR pour confisquer
les armes détenues illégalement.
- Nous avons examiné les niveaux de forces globaux de la KFOR,
qui, pour l'instant, demeureront inchangés. Nous avons chargé
nos Représentants permanents de procéder à un nouvel
examen du rôle et des missions de la KFOR pour notre réunion
du printemps prochain.
- Nous prenons note du résultat des récentes élections
générales en Bosnie-Herzégovine, organisées
et supervisées par l'OSCE. Nous appelons toutes les autorités
de ce pays à intensifier leurs efforts en vue de l'application
intégrale de l'Accord de paix de Dayton et de la réalisation
des objectifs définis par le Conseil de mise en oeuvre de la
paix (PIC), y compris le renforcement des mesures de confiance et de
sécurité énoncées dans l'annexe 1B à
l'Accord. Nous engageons la Présidence à donner la priorité,
par l'intermédiaire de la Commission permanente aux affaires
militaires (SCMM), aux questions militaires pertinentes abordées
par le PIC en mai 2000. La Déclaration du PIC soulignait que
des changements fondamentaux s'imposent. La Bosnie-Herzégovine
doit disposer de forces armées dotées d'un commandement
et d'un contrôle unifiés, capables de se déployer
et d'agir conjointement sous l'égide d'organisations de sécurité
internationales et régionales. Nous appelons à des progrès
rapides dans la restructuration des forces armées des Entités.
Nous félicitons la SFOR pour le rôle qu'elle joue dans
ce contexte et continuerons de soutenir tous les efforts visant à
renforcer la SCMM. Nous prenons note de l'offre de la Banque mondiale
de fournir des fonds pour la reconversion des militaires amenés
à quitter l'armée du fait de cette restructuration, sur
présentation d'un plan rationnel par les dirigeants de la région.
Nous réaffirmons notre détermination à contribuer
encore à accroître la stabilité et la confiance
en Bosnie-Herzégovine et à renforcer la coopération
entre les forces armées des Entités grâce au programme
de coopération en matière de sécurité arrêté
entre l'OTAN et ce pays pour 2001. Nous appelons les pays voisins de
la Bosnie-Herzégovine à soutenir l'application intégrale
de l'Accord de paix de Dayton.
- Nous prenons note des nouveaux progrès accomplis dans la mise
en oeuvre des aspects civils de l'Accord de paix de Dayton. Bien que
nous nous réjouissions des mesures prises en vue de renforcer
les institutions centrales de la Bosnie-Herzégovine, et notamment
de l'inauguration du service d'Etat pour la garde des frontières,
nous sommes persuadés que des progrès beaucoup plus substantiels
s'imposent à cet égard. Nous félicitons le Haut
Représentant de l'approche mesurée mais ferme qui lui
a permis de faire adopter une législation essentielle, y compris
des lois sur la propriété qui ont aidé à
accélérer les retours de personnes déplacées
et de réfugiés. Nous félicitons la SFOR d'avoir
maintenu l'environnement sûr qui donne aux réfugiés
la confiance nécessaire pour rétablir des conditions de
vie que le conflit avait bouleversées.
- Nous approuvons le maintien par la SFOR de relations de travail étroites
avec les organismes civils en Bosnie-Herzégovine, y compris l'appui
qu'elle fournit au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie
(TPIY), et en particulier les actions qu'elle mène pour arrêter
les personnes accusées de crimes de guerre. Nous réitérons
notre plein soutien au TPIY. Nous poursuivrons nos efforts pour amener
les criminels de guerre devant la justice.
- Nous avons examiné les niveaux et la structure des forces
de la SFOR et en avons conclu qu'ils doivent être maintenus pour
l'instant. Nous avons chargé nos Représentants permanents
de fournir des avis sur une stratégie à moyen terme, y
compris une gamme complète d'options concernant la taille et
la structure futures de la SFOR, en vue de leur examen à notre
prochaine réunion.
- Nous avons pris note avec satisfaction de la contribution que l'initiative
de l'OTAN pour l'Europe du Sud-Est (IESE) apporte au dialogue et à
la coopération à l'échelon régional en vue
de renforcer la sécurité et la stabilité à
long terme dans les Balkans. Les activités de l'OTAN dans ce
contexte visent à permettre aux pays de la région d'oeuvrer
ensemble pour assurer leur propre sécurité et, ainsi,
appuient et complètent les objectifs du Pacte de stabilité
pour l'Europe du Sud-Est, y compris par l'intermédiaire de sa
Table de travail sur la sécurité. Le Groupe directeur
sur la coopération en matière de sécurité
en Europe du Sud-Est (SEEGROUP) a été établi et
s'attache à promouvoir une coopération régionale
concrète dans le domaine de la sécurité et de la
défense, y compris l'harmonisation de l'aide sur le plan de la
sécurité. Nous avons salué les efforts qu'accomplissent
les pays de la région afin de négocier un document d'évaluation
commune des défis et des perspectives en matière de sécurité
régionale, document destiné à aider ces pays à
se mettre d'accord sur des conceptions communes de la sécurité.
La coopération entre l'OTAN et la Banque mondiale en vue d'aider
la Bulgarie, la Roumanie et la Croatie dans la reconversion civile des
officiers dégagés des cadres offre également des
perspectives significatives de renforcement des objectifs du Pacte de
stabilité. Nous avons chargé nos Représentants
permanents de suivre et de soutenir la poursuite du développement
de l'IESE et de sa contribution au Pacte de stabilité, et de
nous faire rapport à notre prochaine réunion ordinaire,
au printemps 2001.
- Nous saluons les résultats de la réunion au sommet
que l'Union européenne et les pays du Processus de stabilisation
et d'association ont tenue à Zagreb le 24 novembre 2000. Cette
réunion a été une étape importante sur la
voie de la réconciliation, d'une coopération régionale
accrue et d'une stabilisation à long terme. Nous nous félicitons
également, à cet égard, du Sommet informel faisant
partie du processus de coopération en Europe du Sud-Est qui s'est
tenu à Skopje le 25 octobre avec la participation de tous les
pays d'Europe du Sud-Est, et qui était aussi la première
réunion à laquelle les nouvelles autorités démocratiques
de la RFY prenaient part au niveau d'un sommet.
- Nous avons examiné les progrès accomplis jusqu'ici
dans la mise en oeuvre de l'Initiative sur les capacités de défense
(DCI), approuvée par les chefs d'Etat et de gouvernement au Sommet
de Washington, qui vise à améliorer les capacités
de défense de l'Alliance pour garantir l'efficacité des
futures opérations multinationales dans la gamme complète
des missions de l'Alliance. Le but de la DCI est de faciliter le passage
à des forces alliées plus interopérables, plus
mobiles, déployables à tout moment et dotées de
capacités importantes. Cette initiative a été lancée
pour permettre aux forces de l'Alliance de se déployer rapidement,
de recevoir du ravitaillement et des renforts et d'être soutenues
pendant une période prolongée hors de leurs bases habituelles,
ainsi que d'opérer plus efficacement, en étant mieux protégées,
dans les environnements les plus exigeants, selon des dispositions efficaces
de commandement et de contrôle. La réalisation des objectifs
de cette initiative continue d'exiger un effort soutenu de tous les
Alliés - à la fois à l'OTAN et dans les capitales
- dans les domaines où des lacunes ont été relevées.
Un tel effort consoliderait également le pilier européen
de l'Alliance, compte tenu du fait que les objectifs découlant
de la DCI et l'Objectif global de l'UE se renforcent mutuellement.
- Nous jugeons encourageants les annonces récentes concernant
la fourniture de moyens de transport aérien et maritime stratégique,
les plans prévoyant le renforcement de la capacité de
ravitaillement en vol, les plans portant sur la coopération pour
l'acquisition et le stockage de munitions à guidage de précision,
et les mesures qui sont prises pour accélérer les progrès
dans la mise en place de capacités améliorées de
consultation, de commandement et de contrôle. Il est essentiel
de maintenir cette dynamique. Nous estimons avoir atteint un stade important
de la mise en oeuvre de la DCI. Nous restons déterminés
à dégager suffisamment de ressources pour mener à
bien cette initiative. Nous sommes aussi résolus à utiliser
ces ressources de la façon la plus efficace qui soit et à
trouver des approches novatrices pour pallier les insuffisances affectant
les capacités, en tirant parti des contributions nationales et
des arrangements et mécanismes collectifs et de coopération
qui pourront exister, y compris le financement multinational, conjoint
et commun. C'est pourquoi les initiatives récentes d'un certain
nombre d'Alliés concernant la tenue de réunions destinées
à évaluer les possibilités de coopération
accrue dans des domaines clés, notamment le transport aérien
et maritime stratégique, le ravitaillement en vol, l'acquisition
et la gestion en coopération de stocks logistiques, l'acquisition
et le stockage de munitions à guidage de précision et
les systèmes de télécommunications tactiques, sont
encourageantes et devraient, en coordination avec les efforts des comités
concernés de l'OTAN, donner une nouvelle impulsion aux activités
dans ces domaines. Nous sommes prêts à appuyer personnellement
de tels efforts de coopération. Nous saluons également
les efforts visant à donner un nouvel élan aux travaux
relatifs à un système allié de surveillance terrestre.
En fin de compte, toutefois, la mise en oeuvre de la DCI dépendra
de l'adéquation des budgets nationaux de défense. Afin
de maintenir le haut niveau d'engagement nécessaire dans la mise
en oeuvre de la DCI, nous avons décidé de prolonger jusqu'en
2002 le mandat du Groupe directeur de haut niveau qui est chargé
de la superviser.
- Nous avons fait le point sur les progrès réalisés
en ce qui concerne l'Identité européenne de sécurité
et de défense (IESD), l'élaboration des principes et des
modalités de la consultation, la coopération et la transparence
entre l'OTAN et l'Union européenne, et des questions connexes.
- Les Alliés européens sont décidés à
continuer de renforcer leurs capacités militaires et à
consolider le pilier européen de l'Alliance. Cela améliorera
leur aptitude à contribuer à la fois aux missions de l'Alliance
et à des opérations dirigées par l'UE. Rappelant
les décisions prises à Washington et aux réunions
ministérielles ultérieures, nous nous félicitons
de ces efforts et en particulier des progrès accomplis à
la Conférence d'offres d'engagement de capacités de l'UE
en vue d'atteindre, d'ici à 2003, l'Objectif global de l'Union,
et notons que celle-ci est reconnaissante des contributions additionnelles
significatives offertes par les Alliés européens non membres
de l'Union au pool de forces disponibles pour des opérations
dirigées par l'UE. Comme il a été dit le 21 novembre
2000 à une réunion entre l'UE et les Alliés européens
n'appartenant pas à l'Union, ces contributions sont importantes
et renforceront l'éventail de capacités potentiellement
à la disposition de l'UE. Nous notons que l'UE reconnaît
la nécessité d'apporter de nouvelles améliorations
aux capacités.
- Nous nous félicitons du dialogue intensifié entre l'OTAN
et l'UE. Des groupes de travail ad hoc OTAN-UE se sont réunis
pour examiner les questions de sécurité, les arrangements
permanents pour la consultation et la coopération, les modalités
de l'accès de l'UE aux moyens et capacités de l'OTAN et
les objectifs de capacités - en tenant compte de toutes les questions
pertinentes, y compris celles liées à la participation.
Ces échanges de vues, de même que deux réunions
du Conseil de l'Atlantique Nord et du Comité politique et de
sécurité intérimaire de l'Union européenne,
ont permis aux deux organisations et à leurs membres de mieux
comprendre comment ils pourraient coopérer le plus efficacement.
Nous accueillons avec satisfaction l'établissement d'un accord
de sécurité intérimaire entre les deux organisations,
notant que des travaux sont en cours sur un accord de sécurité
permanent.
- Sur la base d'une décision du Conseil faisant suite à
une demande de l'UE, les experts de l'Alliance ont donné des
avis militaires et techniques pour les travaux des experts de l'UE sur
l'établissement d'un catalogue de forces et de capacités
pour l'Objectif global de l'UE. Nous notons que l'UE reconnaît
la valeur de cette contribution de l'OTAN. Nous sommes prêts à
examiner toute nouvelle demande de l'UE visant à obtenir l'avis
d'experts.
- Tenant compte de l'évolution des arrangements pertinents dans
le cadre de l'UE, les travaux sur l'IESD se poursuivent au sein de l'Alliance
conformément aux instructions données au Sommet de Washington
et aux décisions prises aux réunions ministérielles
ultérieures. Ils se fondent sur le principe selon lequel rien
ne sera approuvé tant que tout n'aura pas été approuvé
- la question de la participation est également pertinente dans
ce contexte. Sur cette base, et conformément aux décisions
prises à Washington et aux réunions ministérielles
ultérieures, les travaux ont progressé sur les différents
aspects de l'agenda de Washington. Cela étant, nous avons l'intention
de mettre en place des arrangements pour : un accès assuré
de l'UE à des capacités de planification de l'OTAN pouvant
contribuer à la planification militaire d'opérations dirigées
par l'UE; la présomption de disponibilité au profit de
l'UE de moyens communs et de capacités de l'OTAN préidentifiés
en vue de leur utilisation dans des opérations dirigées
par l'UE; l'identification d'une série d'options de commandement
européen pour des opérations dirigées par l'UE,
qui renforceraient le rôle de l'Adjoint au SACEUR afin qu'il puisse
assumer pleinement et de manière effective ses responsabilités
européennes; et la poursuite de l'adaptation du système
de planification de la défense de l'Alliance en tenant compte
des activités pertinentes menées à l'Union européenne
et des propositions émanant de celle-ci. Les Alliés seront
consultés sur toute proposition d'utilisation de moyens et de
capacités par l'UE, avant la décision de mettre à
disposition ces moyens et capacités, et il seront tenus informés
pendant l'opération.
- Un important travail reste à accomplir, que nous mènerons
de manière intensive. Nous attendons avec intérêt
d'examiner les décisions qui seront prises par le Conseil européen
à Nice sur des propositions relatives à des arrangements
permanents OTAN-UE pour la consultation et la coopération, ainsi
que sur des offres concernant la participation des Alliés non
membres de l'UE. Dans ce contexte, et conformément au Traité
de Washington, nous soulignons l'importance que nous attachons au respect
des intérêts de sécurité de tous les Alliés
et des obligations qu'ils ont les uns vis-à-vis des autres en
tant qu'Alliés.
- Nous demandons au Conseil en session permanente de continuer à
travailler en priorité à la mise en oeuvre des décisions
sur l'IESD, telles qu'elles ont été énoncées
à Washington, en tenant compte de l'évolution des arrangements
pertinents au sein de l'UE, notamment dans le cadre de consultations
suivies avec l'Union.
- Nous avons pris note des décisions adoptées à
la récente réunion ministérielle de l'UEO à
Marseille. Nous nous sommes félicités de l'étroite
coopération entre l'OTAN et l'UEO. Nous saluons le rôle
crucial joué par l'UEO et apprécions son importante contribution
au développement de l'architecture de sécurité
et de défense européenne. Nous attendons avec intérêt
l'étude théorique conjointe OTAN-UEO qui aura lieu l'année
prochaine.
- L'Alliance continue d'affiner ses structures et procédures
internes. La mise en place de la nouvelle structure de commandement
de l'OTAN, qui améliorera sa capacité de commandement
dans toute la gamme de ses missions, est en bonne voie; les progrès
récents comprennent le transfert de l'autorité de commandement
à tous les quartiers généraux concernés.
A cet égard, la mise en oeuvre du concept des GFIM se poursuit.
La structure des forces de l'Alliance fait l'objet d'un grand réexamen.
C'est l'un des éléments les plus importants de la restructuration
de l'Alliance en fonction des défis dont fait état le
Concept stratégique de l'OTAN. Ce réexamen met particulièrement
l'accent sur les impératifs de multinationalité, de capacité
de déploiement et de soutien, et de préparation. En poursuivant
l'adaptation de la structure de l'Alliance, il faudra tenir compte des
relations étroites qui existent entre le concept des GFIM, la
mise en oeuvre de la nouvelle structure de commandement de l'OTAN et
ce réexamen de la structure des forces. Nous avons chargé
nos Représentants permanents de nous soumettre à notre
réunion du printemps, après avoir pris l'avis des autorités
militaires de l'OTAN, un rapport contenant des conclusions et recommandations
sur le réexamen de la structure des forces.
- Nous avons examiné et approuvé les progrès accomplis
dans la mise en oeuvre des enseignements tirés de notre expérience
au cours du conflit du Kosovo. Nous avons réaffirmé l'importance
de ces enseignements pour permettre à l'Alliance de réagir
efficacement face à des crises similaires à l'avenir.
Nous attachons aussi de l'importance à la rationalisation et
à l'amélioration des différents aspects de la planification
de la défense de l'Alliance, y compris l'élaboration de
ses objectifs généraux de capacités.
- Nous prenons note des travaux effectués sur l'importante question
de l'amélioration de la gestion des ressources dans le cadre
des budgets militaires de l'Alliance financés en commun, afin
de mettre en place un système de gestion des ressources fondé
sur les résultats, intégré et transparent. Nous
attendons avec intérêt la présentation, à
notre prochaine réunion, d'un autre rapport sur l'état
d'avancement de cet examen, qui devra notamment donner des indications
sur les résultats probables à court terme.
- Nous réaffirmons l'attachement de l'Alliance à sa Politique
de la porte ouverte telle qu'elle a été énoncée
à Washington. L'Alliance compte lancer de nouvelles invitations
dans les années à venir à des pays désireux
et capables d'assumer les responsabilités et obligations liées
au statut de membre, et dès lors que l'OTAN aura déterminé
que l'inclusion de ces pays servirait les intérêts politiques
et stratégiques généraux de l'Alliance et qu'elle
renforcerait la sécurité et la stabilité européennes
en général. Nous nous réjouissons de la mise en
oeuvre du Plan d'action pour l'adhésion (MAP), en particulier
des efforts qui sont déployés pour aider les pays candidats
à développer l'état de préparation de leurs
structures de défense, notamment par le biais du Processus de
planification et d'examen (PARP) du PPP. Nous comptons recevoir au printemps
prochain un rapport de synthèse qui nous permettra de garder
à l'examen les préparatifs menés par les pays candidats
en vue d'une éventuelle adhésion future.
- Nous nous félicitons de l'engagement ferme que les neuf Ministres
de la défense des pays candidats réunis à Sofia
les 12 et 13 octobre 2000 ont pris à l'égard de la réforme
de la défense et de la modernisation de leurs forces armées.
La réforme de la défense est extrêmement importante
dans l'optique d'une adhésion à l'OTAN, et nous réaffirmons
qu'il est nécessaire que les pays candidats poursuivent avec
réalisme l'exécution de plans de défense appropriés
et viables. Nous demeurons fermement décidés à
les aider à atteindre les objectifs qu'ils se sont fixés
dans le domaine militaire et de la défense.
- Nous continuons d'accorder une priorité élevée
au renforcement de notre partenariat avec tous les membres de la communauté
euro-atlantique au travers du CPEA et du Partenariat pour la paix. Nous
sommes convaincus que le partenariat occupe une place essentielle dans
le rôle de l'OTAN consistant à promouvoir la sécurité
et la stabilité dans la région euro-atlantique et qu'il
contribue au renforcement des capacités alliées de gestion
des crises. C'est pourquoi nous accueillons avec satisfaction les discussions
en cours au sein du CPEA sur son rôle possible dans la prévention
des conflits et la gestion des crises, de même que dans les initiatives
visant à promouvoir la coopération régionale en
Europe du Sud-Est ainsi que dans le Caucase et en Asie centrale. Nous
voyons également un encouragement dans les progrès réalisés
en ce qui concerne le développement des activités de coopération
pratique face aux défis de sécurité plus larges,
notamment la prolifération des armes légères et
de petit calibre. Nous saluons et soutenons pleinement la création
récente d'un fonds d'affectation spécial du PPP pour la
destruction des stocks de mines terrestres antipersonnel, et attendons
avec intérêt de recevoir des rapports périodiques
sur les activités qui y sont liées.
- Nous avons pris note aujourd'hui de rapports sur le Partenariat renforcé
et plus opérationnel ainsi que sur la mise en oeuvre du Concept
de capacités opérationnelles (OCC). Ces rapports montrent
à quel point notre coopération avec les Partenaires s'est
étendue et a pris de l'importance dans une large gamme d'activités
de l'Alliance. Nous demeurons résolument attachés à
la mise en oeuvre intégrale du Cadre politico-militaire pour
des opérations du PPP dirigées par l'OTAN. Nous accordons
une grande importance au développement de l'OCC comme moyen de
rendre l'Alliance mieux à même de mettre sur pied et de
mener de façon soutenue des opérations de réponse
aux crises avec la participation de Partenaires, ce qui inclut les opérations
en cours au Kosovo et en Bosnie-Herzégovine. C'est pourquoi nous
avons demandé au Conseil en session permanente de nous présenter
à notre réunion du printemps 2001 un rapport sur la mise
en oeuvre de l'OCC comprenant un exposé des autorités
militaires de l'OTAN.
- Nous exprimons notre satisfaction au sujet des travaux en cours sur
la mise en oeuvre du programme de renforcement de l'entraînement
et de la formation, qui acquiert une importance croissante à
mesure que le PPP évolue pour devenir un partenariat plus solide
comportant des exigences accrues dans le domaine de l'entraînement.
Nous saluons le succès de la première Conférence
des institutions d'entraînement et de formation, à laquelle
ont pris part les Centres d'entraînement PPP, qui s'est tenue
à Oberammergau en novembre 2000. Nous accueillons également
avec satisfaction la communication du projet de rapport final sur l'enseignement
réparti et la simulation établi par le Groupe OTAN sur
la modélisation et la simulation, qui témoigne du potentiel
offert par le PPP en matière d'entraînement et de formation.
- Nous considérons avec beaucoup de satisfaction l'évolution
du Processus de planification et d'examen du PPP, qui apporte une contribution
essentielle à notre Partenariat en favorisant l'interopérabilité
entre les forces de l'Alliance et celles des Partenaires participants.
En outre, le PARP est devenu un instrument précieux dans le contexte
du MAP en aidant les pays candidats à adapter leurs plans de
défense et leurs structures de forces aux exigences qu'implique
le statut de membre.
- En tant que Ministres de la défense, nous accordons une importance
particulière à la réforme de la défense.
Nous attendons avec intérêt d'examiner avec nos Partenaires
comment nous pouvons soutenir les efforts qu'ils déploient en
vue de réorganiser et de restructurer leurs institutions de défense
et leurs forces armées, et continuerons d'exploiter pleinement
les mécanismes existants des centres d'échanges afin d'aider
les Partenaires à utiliser de façon optimale les ressources
comptées qui sont disponibles dans ces efforts de réforme.
La coopération OTAN-Ukraine portant sur la réforme de
la défense illustre la manière dont les outils du PPP
pourraient être adaptés pour mieux répondre aux
besoins liés à la réforme de la défense.
Nous encourageons tous les Partenaires à tirer pleinement parti
des outils et des mécanismes du PPP dans leurs efforts de réforme
de la défense.
- Nous attendons avec intérêt la réunion que tiendra
plus tard dans la journée le CCP en session ministérielle.
Nous réaffirmons que, comme il est indiqué dans l'Acte
fondateur OTAN-Russie, notre objectif est d'instaurer un partenariat
authentique et fiable avec la Fédération de Russie. Nous
souhaitons faire fond sur l'expérience positive de la coopération
entre l'OTAN et la Russie dans les Balkans. Notre approche commune impliquant
une coopération pratique entre nos forces sur le théâtre,
en même temps que le maintien d'un dialogue permanent au niveau
politique, peut servir de modèle pour le développement
de notre coopération.
- Nous nous réjouissons de la reprise progressive de la participation
russe au CPEA et au PPP. Il existe des possibilités considérables
de renforcer le partenariat OTAN-Russie dans le domaine militaire et
de la défense. Nous sommes prêts à contribuer à
un programme d'activités dans ce domaine sur la base des principes
de transparence et de réciprocité, ce qui apporterait
des avantages mutuels. Nous saluons la proposition russe visant à
engager des discussions sur la coopération dans le domaine de
la recherche et du sauvetage en mer. Nous attendons avec intérêt
d'entériner un rapport d'activité et d'approuver un programme
de travail à la réunion du CCP qui se tiendra dans le
courant de la journée. Nous espérons qu'une telle coopération
encouragera la Russie à reprendre une plus large gamme de contacts
et d'activités.
- Nous attachons une grande importance à la coopération
et au dialogue suivis avec la Russie dans le cadre du CCP sur des thèmes
comme la stratégie, la politique de défense et les doctrines
militaires, les programmes de développement infrastructurels,
les armes nucléaires, la non-prolifération des armes de
destruction massive et de leurs vecteurs, la défense contre les
missiles de théâtre, la défense aérienne,
et d'autres questions liées au désarmement et à
la maîtrise des armements, y compris les traités FCE et
Ciel ouvert. Nous avons entamé un utile dialogue sur ces thèmes
et estimons qu'il est possible de procéder à un plus large
échange d'idées et de points de vue sur les questions
relatives à la sécurité euro-atlantique. Nous soulignons
notre désir d'ouvrir prochainement une Mission de liaison militaire
de l'OTAN à Moscou, comme le prévoit l'Acte fondateur.
Nous attendons également avec intérêt l'ouverture
prochaine du Bureau d'information de l'OTAN à Moscou.
- En ce qui concerne la situation dans le Nord-Caucase, nous réaffirmons
qu'il est urgent et essentiel que soit apportée au conflit en
Tchéchénie une solution politique mutuellement satisfaisante,
juste et durable, et que les parties doivent faire le nécessaire
pour engager un dialogue susceptible de conduire à un règlement.
Nous appelons le gouvernement russe à soutenir pleinement les
efforts déployés par les organisations d'aide humanitaire
pour atténuer la souffrance des personnes déplacées.
- Des progrès encourageants ont été accomplis
au cours de ces six derniers mois dans le développement du partenariat
spécifique OTAN-Ukraine, surtout en matière de réforme
de la défense. Nous nous réjouissons de l'adoption du
Programme d'Etat ukrainien de réforme des forces armées.
Nous sommes en accord total avec les résultats de la première
réunion du Groupe de travail conjoint sur la réforme de
la défense au niveau élevé, qui s'est tenue en
octobre 2000. Nous encourageons et soutenons les mesures qui sont prises
pour renforcer le contrôle démocratique et parlementaire
sur les forces armées. Nous exprimons notre satisfaction au sujet
du plan d'action qui étend à de nouveaux domaines les
activités de coopération et qui tire pleinement parti
du Processus de planification et d'examen du PPP pour soutenir la mise
en oeuvre des plans de l'Ukraine qui concernent ses forces armées.
A cette fin, l'Ukraine et les Alliés s'attacheront à renforcer
la coopération bilatérale tout en harmonisant les efforts
pour répondre aux objectifs de l'Ukraine dans le domaine de la
réforme de la défense. Nous soutenons pleinement les initiatives
mutuellement agréées qui visent à renforcer encore
la coopération militaire en 2001. Nous redisons combien nous
apprécions la contribution que l'Ukraine apporte à la
KFOR.
- Nous continuons d'attacher une grande importance aux travaux que
mènent le Centre d'information et de documentation de l'OTAN
et le Bureau de liaison de l'OTAN à Kiev pour faire mieux comprendre
au public en quoi consiste notre partenariat spécifique et pour
consolider celui-ci. Nous attendons avec intérêt la réunion
que la Commission OTAN-Ukraine va tenir demain.
- Le Dialogue méditerranéen de l'OTAN est un élément
essentiel de l'approche coopérative de l'Alliance vis-à-vis
de la sécurité. Nous prenons note avec satisfaction des
mesures adoptées pour le développer dans les domaines
tant politiques que pratiques où l'OTAN peut apporter une valeur
ajoutée, notamment en ce qui concerne la recherche et le sauvetage,
la sécurité maritime, l'évacuation sanitaire et
les secours humanitaires, comme prévu au Sommet de Washington.
Nous prenons note dans ce contexte de l'importance que revêt la
poursuite des discussions entre les pays du Dialogue méditerranéen
et espérons que la Conférence annuelle sur le Dialogue
méditerranéen, initialement prévue pour novembre
2000, aura lieu bientôt. Nous réaffirmons le caractère
progressif du Dialogue et accueillons favorablement les propositions
visant à le développer dans le cadre agréé
au Sommet de Washington. Nous prenons note de l'intérêt
manifesté par certains pays participant au Dialogue méditerranéen
pour des activités militaires et de défense spécialement
adaptées, et nous soutenons les travaux menés en vue de
les mettre en oeuvre conformément au cadre agréé
pour le Dialogue méditerranéen.
- La prolifération des armes nucléaires, biologiques
et chimiques (NBC) et de leurs vecteurs demeure un sujet de grave préoccupation
pour l'Alliance, car elle représente un danger pour la stabilité
internationale et régionale et peut faire peser une menace militaire
directe sur les populations, le territoire et les forces des pays alliés.
Le principal objectif de l'Alliance et de ses membres en matière
de non-prolifération consiste à prévenir la prolifération
ou, si elle se produit, à en inverser le cours par des moyens
diplomatiques.
- Le Traité sur la non-prolifération (TNP) est la pierre
angulaire du régime de non-prolifération nucléaire
et constitue le fondement essentiel de la poursuite du désarmement
nucléaire. Nous confirmons que nous sommes résolus à
contribuer à l'avancement de la mise en oeuvre des conclusions
de la Conférence d'examen du TNP et appelons instamment tous
les pays à accéder au Traité, à respecter
pleinement ses dispositions et à apporter leur soutien au régime
de sauvegardes renforcées de l'Agence internationale de l'énergie
atomique. Nous soulignons de nouveau qu'il est important que tous les
pays accèdent à la Convention sur les armes chimiques,
adhèrent à ses dispositions et s'y conforment pleinement,
et nous sommes déterminés à promouvoir activement
la conclusion des négociations sur un protocole efficace pour
le renforcement de l'application de la Convention sur les armes biologiques
et à toxines avant la cinquième conférence d'examen,
prévue pour novembre 2001.
- Nous nous réjouissons que la mise en oeuvre de l'Initiative
sur les armes de destruction massive progresse de façon satisfaisante.
Le Centre ADM nouvellement établi contribue à améliorer
la coordination de toutes les activités du siège de l'OTAN
concernant les ADM, outre qu'il renforce les consultations politiques
en rapport avec la non-prolifération. Nous soutenons tous les
efforts menés au sein de l'Alliance pour rendre les forces militaires
de l'OTAN et des Alliés mieux à même d'opérer
efficacement en dépit de la menace ou de l'utilisation potentielle
d'armes NBC, y compris les travaux visant à adapter la préparation
du dispositif de défense et à améliorer la formation
et les exercices de l'OTAN . L'Alliance poursuivra ses consultations
sur des questions liées à la mise en place éventuelle
par les Etats-Unis d'un programme national limité de défense
contre les missiles.
- L'Alliance intensifie les consultations avec la Russie sur des questions
relatives à la prolifération dans le cadre du Conseil
conjoint permanent et avec l'Ukraine au sein de la Commission OTAN-Ukraine.
Nous poursuivons la préparation de discussions avec les Partenaires
dans le cadre du CPEA/PPP et avec les pays du Dialogue méditerranéen
dans le cadre de ce dernier.
- A l'occasion du 10e anniversaire de la signature du Traité
FCE, nous reconnaissons la contribution vitale que ce texte apporte
à la stabilité et à la sécurité de
l'Europe. La mise en application générale du Traité,
depuis son entrée en vigueur, en 1992, a apporté des résultats
positifs, notamment une réduction sensible des dotations en équipements
limités par le Traité (ELT), ainsi qu'une transparence
et une prévisibilité accrues. Toutefois, il reste un certain
nombre de problèmes, qui devront être réglés,
concernant à la fois des points techniques et des questions de
fond liés à certains aspects spécifiques de la
mise en oeuvre du Traité FCE. Dans la perspective de la prochaine
conférence d'examen du Traité FCE, qui aura lieu en 2001,
nous demanderons que soient intensifiés les efforts visant à
résoudre ces problèmes. En attendant l'achèvement
du processus de ratification du Traité adapté, l'application
intégrale et continue des dispositions du Traité et de
ses documents connexes reste primordiale.
- L'entrée en vigueur prochaine du Traité FCE adapté,
que les chefs d'Etat et de gouvernement ont signé l'année
dernière au Sommet de l'OSCE tenu à Istanbul, permettra
au Traité de conserver sa validité en tant que pierre
angulaire de la stabilité et de la sécurité européennes.
Nous sommes déterminés à oeuvrer dans ce sens et
nous nous réjouissons du fait que le Traité adapté
permettra l'accession de nouveaux Etats parties. Toutefois, comme nous
l'avons clairement indiqué depuis le Sommet d'Istanbul, nous
estimons que la ratification par nos gouvernements ne peut s'envisager
que si tous les Etats parties respectent les niveaux d'armement et d'équipement
agréés dans le Traité, conformément aux
engagements souscrits dans l'Acte final FCE. A cet égard, nous
constatons avec satisfaction que le président Poutine a réaffirmé
récemment l'intention de la Russie de remplir tous les engagements
et obligations qu'elle a contractés dans le cadre du Traité
FCE. Nous attendons des résultats concrets, conformes aux assurances
données. Nous demeurons particulièrement préoccupés
par le fait que la Russie continue de maintenir ses ELT à des
niveaux élevés par rapport aux limites prévues
à l'article 5 du Traité ("Flancs"). Nous continuons
d'accorder une importance spéciale au respect rapide et complet
des assurances données par la Russie le 1er novembre 1999 selon
lesquelles les niveaux d'équipement actuels dans le Nord-Caucase
sont temporaires et seront réduits jusqu'aux limites fixées
pour les FCE le plus tôt possible, dans des conditions de transparence
maximale et conformément aux règles et procédures
de comptage agréées.
- Nous attendons la concrétisation tout aussi rapide et effective
des engagements pris dans l'Acte final FCE qui prévoient la réduction
et le retrait des forces militaires russes de Géorgie et de Moldova,
dans le respect du calendrier agréé à Istanbul.
Nous nous félicitons des progrès accomplis jusqu'ici en
Géorgie, mais notons qu'il importe que la Russie retire intégralement,
pour la fin de cette année, les ELT excédentaires, et
que les bases militaires russes désignées soient effectivement
fermées d'ici au milieu de l'année prochaine. Toutefois,
il y a eu peu de progrès tangibles dans la mise en oeuvre de
l'engagement sans condition de mener à son terme le retrait des
forces russes du territoire de la Moldova. Pour respecter les échéances
fixées à Istanbul, il conviendrait d'accélérer
le rythme des retraits. Nous saluons et appuyons les efforts entrepris
par divers pays alliés et par des pays partenaires membres de
l'OSCE afin de faciliter ces activités en octroyant une aide
notamment financière.
- Nous continuons d'attacher beaucoup d'importance à la ratification
du Traité Ciel ouvert et demandons à la Russie et au Bélarus
de le ratifier afin qu'il puisse entrer en vigueur le plus tôt
possible. Les vols d'observation conjoints, effectués à
titre d'essai par les signataires, dont la Russie, ont démontré
le potentiel qu'offre le Traité Ciel ouvert pour renforcer la
sécurité et la confiance.
- L'Alliance procède à un réexamen du rôle
des plans civils d'urgence au sein de l'OTAN. Le résultat tiendra
compte des décisions prises au Sommet de Washington et de l'expérience
acquise en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo, et portera sur le
rôle des plans civils d'urgence dans le soutien civil aux opérations
militaires de l'Alliance relevant de l'article 5; le soutien aux opérations
de réponse aux crises ne relevant pas de l'article 5; le soutien
aux autorités nationales dans les situations civiles d'urgence,
y compris les interventions en cas de catastrophe; le soutien aux autorités
nationales pour la protection des populations contre les effets des
armes de destruction massive; et la coopération avec les Partenaires.
Nous reconnaissons le rôle important joué par le Centre
euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe,
qui permet de coordonner l'aide humanitaire des pays du CPEA en cas
de catastrophe, gardant à l'esprit l'action prépondérante
des Nations Unies. Les plans civils d'urgence jouent également
un rôle pour donner suite aux recommandations concernant l'aptitude
au déploiement et la mobilité formulées dans le
cadre de l'Initiative sur les capacités de défense. Comme
il a été convenu au Sommet de Washington, il y aurait
lieu de partager les informations nationales sur les capacités
qui pourraient être mises à disposition sur demande pour
aider un pays touché à faire face aux conséquences
d'une attaque par armes de destruction massive. Il s'agira d'un échange
d'informations présentées à titre volontaire par
les pays sur les mesures de préparation à la gestion des
conséquences.
- Nous déplorons les attentats terroristes récemment
perpétrés contre des ressortissants de plusieurs pays
de l'OTAN et regrettons profondément la perte tragique de vies
humaines. Le terrorisme constitue une grave menace pour la paix, la
sécurité et la stabilité, et il peut mettre en
danger l'intégrité territoriale des Etats. Nous condamnons
vigoureusement le terrorisme et, en tant que Ministres de la défense,
nous restons fermement déterminés à le combattre
conformément à nos engagements internationaux et à
nos législations nationales.

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