Communiqu
de Presse
(2000) 112
29 nov. 2000
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Déclaration
du Secrétaire général de l'OTAN
Lord Robertson
Mesures
prises par la KFOR face à la situation dans
la vallée de Presevo
Les récents événements survenus dans la vallée
de Presevo et dans la zone de sécurité terrestre adjacente
à la limite territoriale du Kosovo et de la Serbie sont une source
de préoccupation croissante pour l'OTAN et la KFOR. Les activités
de groupes extrémistes et le risque d'une escalade de la violence
constituent une menace directe pour la mission de la KFOR au Kosovo. Le
Commandant suprême des forces alliées en Europe nous a donné
un exposé sur cette question à la réunion du Conseil
qui s'est tenue aujourd'hui.
L'OTAN condamne et déplore les attaques et les violences dont
se rend coupable une minorité d'extrémistes près
de la vallée de Presevo et appelle leurs auteurs à mettre
fin sur-le-champ à ces activités illégales.
J'ai eu un échange de lettres avec le président Kostunica
sur cette question et je lui ai indiqué que l'Alliance prend ses
préoccupations au sérieux et les partage. Il m'a adressé
ultérieurement une autre lettre à laquelle je répondrai
très prochainement Des contacts directs ont également été
établis entre le quartier général de la KFOR et le
nouveau gouvernement démocratique à Belgrade pour clarifier
la situation; à cette occasion nous avons exposé les mesures
que la KFOR prend pour renforcer la sécurité à la
lisière du Kosovo et du sud de la Serbie. La Commission mixte d'application,
mise en place par l'Accord militaro-technique de l'an dernier, est chargée
de régler les contacts entre la KFOR et les autorités civiles
et militaires yougoslaves et serbes, y compris dans la zone de sécurité
terrestre. Je ne doute pas que la KFOR et les autorités yougoslaves
et serbes, par le biais de ce mécanisme, pourront apporter une
solution directe et concrète à ces problèmes.
Les éléments de la KFOR et la police locale serbe ont,
à diverses occasions précises, effectué conjointement
des inspections dans la zone de sécurité terrestre. Ces
inspections se poursuivront au besoin. Aux termes de l'Accord militaro-technique,
la présence d'éléments des forces armées yougoslaves
n'est pas autorisée dans la zone de sécurité terrestre
et je me félicite des assurances données par les autorités
de la RFY selon lesquelles ces éléments ne seront pas déployés
dans la zone. Contrairement à certaines informations parues récemment
dans la presse, il n'a pas été question d'effectuer des
patrouilles conjointes KFOR-armée yougoslave dans la zone. En vertu
de l'Accord militaro-technique, la KFOR n'est pas responsable du maintien
de l'ordre dans la zone de sécurité terrestre, qui fait
partie de la Serbie.
De toute évidence, le problème auquel nous sommes confrontés
est partiellement de nature politique et je me réjouis que le gouvernement
fédéral yougoslave ait manifesté la volonté
d'examiner les mesures politiques qu'il pourrait prendre pour désamorcer
les tensions. Le cessez-le-feu conclu à l'intervention de la KFOR
ainsi que la restitution des corps des policiers serbes, à laquelle
la KFOR a contribué, ont également favorisé un relâchement
de la tension ces derniers jours.
Afin de prévenir tout regain de violence, le Commandant de la
KFOR a demandé que les mesures ci-après soient prises :
- L'organisation d'une campagne d'information publique pour dénoncer
les aspects criminels des activités des extrémistes
dans la vallée de Presevo et leurs effets politiquement préjudiciables.
Ces activités d'extrémistes albanais dans la vallée
de Presevo ne servent les intérêts de personne et contribuent
seulement à aviver les tensions.
- La mobilisation des hommes politiques albanais du Kosovo pour qu'ils
exercent, en public et en privé, un effet modérateur
sur les groupes de guérilla albanais les plus durs. Le Commandant
de la KFOR a obtenu l'appui personnel de dirigeants albanais influents
au Kosovo qui pourraient intervenir auprès des groupes extrémistes
dans la vallée de Presevo.
- L'adoption de mesures destinées à encourager et à
faciliter l'établissement de contacts directs entre les autorités
yougoslaves et serbes et les Albanais de la vallée de Presevo
sur des questions d'intérêt commun, y compris la conclusion
d'un cessez-le-feu de durée indéterminée, ainsi
que l'octroi d'une aide dans le domaine humanitaire et dans celui
du déminage.
- L'établissement de relations de travail plus étroites
avec la police locale serbe, par le biais de la Commission mixte d'application
de la KFOR, pour renforcer la sécurité dans la zone
de sécurité terrestre en conformité avec l'Accord
militaro-technique.
- L'organisation d'opérations de reconnaissance et de surveillance
plus nombreuses, le long de la limite orientale du Kosovo adjacente
à la vallée de Presevo, qui s'accompagneront d'une surveillance
renforcée et d'un recensement plus précis des actes
de violence commis dans la zone de sécurité terrestre.
- La KFOR continuera à décourager et à faire
cesser, par son action, toute activité illégale ou terroriste
qu'elle aura constatée au Kosovo à proximité
de la limite orientale, en exerçant notamment des contrôles
supplémentaires aux postes 4 et 5 des points de franchissement
entre le Kosovo et le sud de la Serbie.
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