Communiqué
de presse
M-NAC-1
(2000)52
24 mai 2000
|
Conseil
de l'Atlantique Nord runi en session ministrielle le 24 mai 2000
Florence
Communiqu
final
- Aujourd'hui, à Florence, nous réaffirmons notre détermination
à promouvoir la paix, la stabilité et la liberté,
grâce à une Alliance atlantique forte, fondée sur
les principes de la démocratie, du respect des droits de l'homme
et de la primauté du droit. Nous avons donné des orientations
dans le but de faire progresser encore la mise en uvre des décisions
prises au Sommet de Washington et avons fait le point sur les résultats
des efforts que l'OTAN déploie pour apporter une paix et une
stabilité durables à l'Europe du Sud-Est.
- L'OTAN est fermement résolue à promouvoir la sécurité,
la stabilité, la paix et la démocratie en Europe du Sud-Est.
Les opérations de soutien de la paix dirigées par l'OTAN
en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo, ainsi que l'Initiative pour
l'Europe du Sud-Est lancée par l'Alliance, sont la preuve de
notre détermination à atteindre ces objectifs. Nous savons
gré aux Partenaires de l'OTAN et aux autres pays de leurs contributions
substantielles à cet effort. Nous redisons en particulier combien
nous apprécions l'appui que les pays voisins immédiats
du Kosovo, l'Albanie et l'ex-République yougoslave de Macédoine
, continuent d'apporter à la KFOR. Nous réaffirmons notre
soutien à l'intégrité territoriale et à
la souveraineté de tous les pays de la région. Par l'intermédiaire
du Conseil en session permanente et des Autorités militaires
de l'OTAN, nous continuons de suivre attentivement la situation dans
l'ensemble de la région. Nous rendons hommage aux militaires
de tous les pays qui participent aux opérations dans les Balkans
pour leur professionnalisme et leur dévouement au service de
la paix et de la stabilité. Nous exprimons notre profonde sympathie
aux familles de ceux qui ont donné leur vie et à ceux
qui ont été blessés dans l'accomplissement de leur
mission.
- Nous nous félicitons des changements démocratiques
intervenus en Croatie à la suite des élections législatives
et présidentielles historiques qui viennent de s'y dérouler.
Nous encourageons la Croatie à poursuivre son vaste programme
de réformes, dont peuvent s'inspirer les pays de la région
qui ne font pas encore partie de la communauté euro-atlantique.
Nous soutenons pleinement l'amélioration des relations de la
Croatie avec la Bosnie-Herzégovine. Nous sommes satisfaits de
ce que la Croatie s'engage à mettre intégralement en application
l'Accord de paix de Dayton, à accélérer le retour
des réfugiés sans discrimination, à coopérer
avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPI)
et à promouvoir la sécurité régionale. Nous
nous réjouissons à la perspective de la signature, demain,
par le Ministre croate des affaires étrangères, du Document
cadre du Partenariat pour la paix (PPP), et de la participation de la
Croatie à la réunion en session ministérielle que
le Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA) tiendra ensuite. Nous
coopérerons étroitement avec la Croatie au sein du CPEA
et du PPP, notamment dans les domaines des opérations de soutien
de la paix et de la réforme et du contrôle démocratique
des forces armées croates.
- Nous restons fermement attachés à la réalisation
intégrale des objectifs de la communauté internationale
au Kosovo, tels que le Conseil de sécurité des Nations
Unies les a fixés dans sa résolution 1244. Nous continuons
d'uvrer pour un Kosovo pacifique, multiethnique, multiculturel
et démocratique, où chacun, indépendamment de son
origine ethnique ou de son appartenance religieuse, puisse vivre en
paix et en sécurité et jouir des libertés et des
droits de l'homme universels, y compris des droits des personnes appartenant
aux minorités, sur une base d'égalité, notamment
en participant pleinement aux institutions démocratiques.
- Des progrès importants ont été accomplis au
Kosovo au cours de l'année écoulée depuis le déploiement
de la force de sécurité internationale dirigée
par l'OTAN (KFOR). Sur le plan de la sécurité, la situation
s'est considérablement améliorée au Kosovo. Depuis
l'arrivée de la KFOR, plus d'un million de réfugiés
et de personnes déplacées, victimes d'une campagne de
nettoyage ethnique particulièrement brutale, sont rentrés
dans leur foyer.
- Nous exprimons notre soutien résolu à la Mission des
Nations Unies au Kosovo (MINUK) et au Représentant spécial
du Secrétaire général des Nations Unies. Nous nous
réjouissons de l'excellent niveau de la coordination et de la
coopération établies entre la KFOR et la MINUK pour la
mise en application de la résolution 1244 du Conseil de sécurité
des Nations Unies. La MINUK a mis sur pied des Structures administratives
intérimaires mixtes dans lesquelles les habitants du Kosovo travaillent
ensemble à l'instauration d'une société démocratique
fondée sur la primauté du droit, la tolérance et
le respect des droits de l'homme et des droits culturels. Nous accueillons
avec satisfaction le choix courageux de ceux qui, parmi les Serbes du
Kosovo, ont décidé d'occuper la place qui est la leur,
aux côtés des Albanais du Kosovo et des membres d'autres
communautés, au sein de ces structures. Nous encourageons les
dirigeants de toutes les communautés, et en particulier les dirigeants
serbes du Kosovo, à s'associer à ce processus. Une pleine
participation à ces structures contribuera à garantir
un avenir multiethnique au Kosovo.
- Dans cette même perspective, nous appelons tous les membres
de la communauté du Kosovo à prendre part aux élections
municipales qui se tiendront cet automne. Nous félicitons l'OSCE
pour sa détermination à organiser et à superviser
des élections qui se déroulent dans des conditions de
sécurité, de liberté et d'équité.
La KFOR jouera un rôle de soutien essentiel. L'élection
de nouveaux dirigeants représentatifs au niveau municipal dans
l'ensemble du Kosovo contribuera à consolider la primauté
du droit, l'autonomie administrative au plan municipal et le développement
de la démocratie. Nous reconnaissons l'apport significatif d'autres
organisations gouvernementales et non gouvernementales au processus
de normalisation au Kosovo.
- Des progrès remarquables ont certes été accomplis,
mais il reste encore beaucoup à faire, notamment pour la protection
des groupes et des minorités ethniques. Malheureusement, les
groupes minoritaires restent à la merci d'actes de violence commis
par des extrémistes albanais du Kosovo. Ceci constitue l'un des
problèmes les plus délicats auxquels sont confrontées
la KFOR et la MINUK. Nous condamnons tous les actes de violence, que
leurs motivations soient ethniques, politiques ou criminelles. Nous
félicitons la KFOR pour les mesures énergiques qu'elle
a prises afin de réagir aux extrémistes de tous bords
et d'assurer la sécurité et la protection des membres
de tous les groupes et minorités ethniques. Nous apprécions
et soutenons les efforts déployés par la MINUK pour intensifier
la lutte qu'elle mène contre la criminalité organisée,
le trafic et la possession illégale d'armes et la traite des
femmes, ainsi que ses efforts de mise en place d'un système judiciaire
et d'une force de police qui fonctionnent pleinement. Nous sommes déterminés
à permettre à toutes les personnes déplacées
d'user de leur droit de retourner au Kosovo. Nous soulignons qu'il appartient
aux dirigeants locaux de s'exprimer clairement contre la violence qui
vise des minorités et en faveur d'un Kosovo multiethnique, et
de tenir leurs engagements. La violence ethnique est inacceptable et
compromettra le soutien que la communauté internationale continue
d'apporter au Kosovo.
- La ville de Mitrovica constitue un foyer de tensions interethniques
explosives qui nécessite toujours une attention particulière.
Nous rendons hommage à la KFOR et à la MINUK pour les
résultats auxquels ont abouti leurs efforts conjoints en faveur
de la coexistence dans une Mitrovica unie et sûre. Nous nous félicitons
de la récente désignation d'un administrateur régional
pour Mitrovica, nouveau témoignage de la détermination
de la MINUK à asseoir son autorité dans l'ensemble du
Kosovo. Nous condamnons toutes les tentatives, venant de Belgrade ou
d'ailleurs, qui cherchent à attiser les tensions ethniques dans
cette ville.
- Nous sommes préoccupés par la violence et l'instabilité
qui persistent au voisinage de la limite interne entre le Kosovo et
la Serbie. Nous soutenons pleinement les mesures prises par la KFOR
pour renforcer le contrôle qu'elle exerce aux frontières
et aux limites du Kosovo ainsi que les actions qu'elle mène avec
fermeté contre ceux qui souhaitent utiliser le Kosovo comme base
pour exporter la violence. Nous considérons toute agitation ou
instabilité dans cette zone comme une menace qui pèse
sur nos efforts visant à instaurer la paix et la stabilité
dans l'ensemble de la région.
- Nous accueillons avec satisfaction les progrès accomplis dans
la mise en place du Corps de protection du Kosovo (CPK), qui uvre
en tant qu'organisme civil, apolitique et multiethnique dans l'intérêt
de toutes les communautés, et sous l'étroite supervision
de la MINUK et de la KFOR. Nous nous félicitons de l'établissement
du Code disciplinaire et du Cadre de contrôle du respect des engagements
du CPK et nous soulignons que toute infraction à ces règles
sera traitée avec fermeté. Nous entérinons les
mesures adoptées par la KFOR pour assurer le respect du Code
disciplinaire tout en fixant au CPK ses orientations et ses tâches
opérationnelles au quotidien, sous l'autorité du Représentant
spécial du Secrétaire général des Nations
Unies. Nous nous félicitons des dispositions énergiques
prises par la KFOR pour confisquer et détruire les armes détenues
illégalement.
- Nous soutenons pleinement les travaux du Tribunal pénal international
pour l'ex-Yougoslavie. Traduire en justice les personnes ayant commis
des crimes de guerre consolidera la primauté du droit et constituera
le fondement de la réconciliation au sein de la population du
Kosovo. La KFOR continuera de coopérer avec le TPI à la
mise en uvre du mandat confié à ce dernier.
- Nous nous félicitons de ce que le Corps européen assume
à son tour le commandement de l'état-major de la KFOR.
- Nous demeurons résolument attachés à la mise
en application intégrale de l'Accord de paix de Dayton. Nous
soutenons pleinement les conclusions de la réunion ministérielle
du Conseil de mise en uvre de la paix tenue à Bruxelles
le 23 mai 2000, ainsi que la détermination de celui-ci à
intégrer la Bosnie-Herzégovine au sein des structures
euro-atlantiques en tant qu'Etat unitaire, multiethnique et démocratique.
Nous sommes convaincus que le temps est venu pour la Bosnie-Herzégovine
de réfléchir à sa place dans le contexte général
de la sécurité européenne. Des changements fondamentaux
s'imposent si les autorités de Bosnie-Herzégovine veulent
se rapprocher de leur objectif d'intégration euro-atlantique.
En particulier, dans le domaine de la sécurité, elles
doivent :
- soutenir la poursuite du développement de la Commission
permanente aux affaires militaires (SCMM) en une institution publique
de défense;
- élaborer une politique de sécurité commune
prévoyant un commandement unifié des forces de la
Bosnie-Herzégovine;
- accroître la transparence et renforcer les mesures de confiance
entre les forces armées des Entités;
- accepter une restructuration fondamentale des forces armées
des Entités pour en assurer la transparence, l'acceptabilité
financière et la compatibilité avec les impératifs
de sécurité à long terme;
- concrétiser cette année, comme prochaine mesure
dans cette direction, l'engagement qu'elles ont pris de procéder
à une nouvelle réduction de 15% des effectifs militaires
et des dépenses de défense des Entités.
- Nous demandons instamment aux dirigeants de la Bosnie-Herzégovine
d'assumer une plus grande part de responsabilité dans le processus
de mise en uvre de la paix. A cet égard, nous nous félicitons
de ce qu'une réduction initiale de 15% des effectifs militaires
et des dépenses de défense ait été réalisée
en 1999. Nous sommes également satisfaits des progrès
importants accomplis en ce qui concerne l'augmentation des retours de
réfugiés, les travaux de reconstruction dans le secteur
civil, ainsi que la création du district de Brcko et sa démilitarisation.
Nous appelons toutes les parties à poursuivre leur coopération
entre elles et avec la communauté internationale dans le but
de faire avancer ce processus.
- Nous nous félicitons du bon déroulement des élections
municipales tenues le 8 avril, confirmation de l'évolution qui
se dessine en Bosnie-Herzégovine vers le pluralisme et la démocratie.
Nous attendons avec intérêt les élections générales
qui se dérouleront au mois de novembre sous la supervision de
l'OSCE, et nous souhaitons qu'elles constituent une nouvelle étape
dans cette direction. Nous soutenons tous les dirigeants élus
et les responsables qui uvrent activement à la mise en
application intégrale de l'Accord de paix de Dayton, en facilitant
notamment le retour des réfugiés et des personnes déplacées.
- Malgré des progrès encourageants, il reste d'importants
défis à relever, notamment la libéralisation du
marché, la reconstruction économique et l'instauration
d'une économie autonome; le retour des réfugiés
et des personnes déplacées dans les régions où
elles appartiennent à une minorité, en particulier dans
les zones urbaines; la poursuite des opérations de déminage
humanitaire; l'amélioration de l'efficacité de toutes
les institutions communes, notamment le Conseil des ministres de Bosnie-Herzégovine,
et de la coopération entre les Entités; le transfert au
TPI des personnes accusées de crimes de guerre; la lutte contre
la corruption, la criminalité organisée et les services
secrets illégaux; la réforme du système judiciaire
et de la police; et la mise en place intégrale d'un service d'Etat
pour la garde des frontières.
- Nous nous félicitons de la restructuration de la SFOR, qui
a été menée à bonne fin, et sommes convaincus
que cette force, aux effectifs allégés et plus souple,
conservera toute sa capacité de remplir son mandat. La SFOR continuera
de contribuer à la sécurité et à la stabilité
en Bosnie-Herzégovine, en étroite collaboration avec le
Bureau du Haut Représentant et d'autres organisations comme le
Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés
(HCR), le Groupe international de police et le TPI. Nous approuvons
pleinement le ferme soutien que la SFOR continue d'apporter à
l'action du TPI afin que soient traduites en justice les personnes accusées
de crimes de guerre, et nous nous félicitons des succès
qu'elle a récemment obtenus dans la mise en uvre ferme
et impartiale de ce mandat.
- Nous exprimons notre soutien aux efforts en faveur d'un changement
démocratique en République fédérale de Yougoslavie
(RFY) et encourageons toutes les forces politiques qui uvrent
en ce sens. Nous prenons note avec une profonde préoccupation
de la répression par le régime de Belgrade de la presse
indépendante et des manifestations pacifiques d'étudiants,
et en particulier des informations faisant état d'arrestations
massives d'étudiants et de membres de l'opposition. La récente
prise de contrôle de la chaîne de télévision
Studio B et de la station de radio B2-92 à Belgrade constitue
le dernier exemple de violation flagrante de la liberté d'expression
en RFY. Nous sommes également extrêmement préoccupés
par le caractère nettement politique de la récente condamnation,
par un tribunal serbe, de 143 Albanais du Kosovo accusés de terrorisme.
Nous appelons les autorités serbes à s'abstenir de tels
procès politiques et à respecter les normes internationales
de la justice pénale. Seul un changement démocratique
véritable, qui garantisse le respect des droits de l'homme et
des libertés fondamentales et qui protège les droits de
toutes les minorités, y compris celles de la Voïvodine et
du Sandjak, ouvrira la voie au retour, à terme, de la RFY au
sein de la famille euro-atlantique des nations et facilitera son intégration
à la communauté internationale.
- Nous demeurons préoccupés par les tensions qui persistent
entre le régime de Belgrade et le gouvernement démocratiquement
élu du Monténégro, et nous continuons de suivre
très attentivement la situation. Réitérant notre
intérêt constant pour la sécurité et la stabilité
de la région, et du Monténégro, nous appelons les
deux parties à gérer leurs différends de façon
pacifique et pragmatique et à s'abstenir de toute mesure déstabilisatrice.
- L'Alliance reste déterminée à voir tous les
pays d'Europe du Sud-Est s'intégrer à la communauté
euro-atlantique. La coopération avec les pays de la région,
au sein du CPEA et du PPP ainsi que par le biais de l'Initiative pour
l'Europe du Sud-Est lancée au Sommet de Washington, constitue
un soutien et un encouragement à la coopération régionale
et un appui aux efforts déployés par les pays en vue de
se rapprocher des institutions euroatlantiques. Les activités
de l'OTAN visent à créer les conditions permettant aux
pays de la région de collaborer pour assurer leur propre sécurité,
et ainsi à appuyer et à compléter les objectifs
du Pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-Est. Nous avons reçu
aujourd'hui un rapport sur les diverses activités entreprises
dans le cadre de l'Initiative pour l'Europe du Sud-Est et sur la contribution
de l'Alliance à la réalisation des objectifs du Pacte
de stabilité, et nous prenons note avec satisfaction des progrès
accomplis. Nous nous félicitons de la coopération qui,
grâce au Pacte de stabilité, s'est établie entre
l'Alliance, la Banque mondiale, la Bulgarie et la Roumanie en vue de
la reconversion d'anciens officiers et de leur réintégration
dans le marché du travail. Nous envisageons avec intérêt
de contribuer aux activités menées dans le cadre du Pacte
de stabilité afin de mettre sur pied une capacité civilo-militaire
régionale de réaction aux situations d'urgence pour l'Europe
du Sud-Est. L'OTAN continuera de rechercher les occasions similaires
d'agir conjointement et de coopérer avec d'autres institutions,
y compris, en particulier, dans le cadre du Pacte de stabilité.
Nous jugeons très encourageant le nombre croissant d'initiatives
régionales démontrant que les pays de la région
souhaitent prendre en charge leur propre développement.
- Nous donnons pour instruction au Conseil en session permanente de
poursuivre les activités menées dans le cadre de l'Initiative
pour l'Europe du Sud-Est et de maintenir la contribution de l'Alliance
à la réalisation des objectifs du Pacte de stabilité,
et de rendre compte à notre prochaine réunion des nouveaux
progrès accomplis.
- Nous avons fait le point sur la mise en uvre de l'Initiative
sur les capacités de défense (DCI), qui dotera l'Alliance
des forces et des capacités dont elle a un besoin urgent pour
pouvoir relever les défis de sécurité du XXIe siècle.
Nous nous félicitons des progrès accomplis jusqu'ici dans
la mise en uvre de la DCI et nous comptons bien voir s'améliorer
encore les capacités militaires de l'Alliance et s'accroître
l'interopérabilité des forces. Les opérations récentes,
notamment au Kosovo, ont fait apparaître la nécessité
d'apporter des améliorations dans un certain nombre de domaines,
spécialement en ce qui concerne l'aptitude de l'OTAN à
déployer rapidement des forces là où elles sont
nécessaires, à assurer leur soutien aussi longtemps qu'il
le faut, notamment par des rotations, à leur fournir les moyens
dont elles ont besoin pour remplir leur mission correctement et sans
prendre de risque inacceptable, et à leur donner la possibilité
de communiquer et d'opérer harmonieusement et efficacement les
unes avec les autres. La DCI définit les mesures spécifiques
que l'Alliance dans son ensemble, et les Alliés à titre
individuel, doivent prendre dans ces domaines.
- C'est aux pays qu'incombe la responsabilité principale du
succès de la mise en uvre de la DCI. Nous reconnaissons
que pour certains Alliés, la solution la plus viable pour remédier
à quelques-unes des insuffisances actuelles des capacités
prendra probablement la forme d'accords de coopération multinationaux.
A cet égard, les efforts collectifs, y compris la mise en commun
et le partage des ressources, un financement multinational, conjoint
et commun, ainsi que les acquisitions en coopération, joueront
un rôle important. Tous les pays doivent être prêts
à fournir les ressources nécessaires afin d'atteindre
les objectifs de la DCI.
- La DCI favorisera également une plus grande interopérabilité
des forces des Alliés entre elles et, le cas échéant,
avec celles des Partenaires. La DCI est essentielle pour renforcer les
capacités de défense européennes et le pilier européen
de l'OTAN, de sorte que les Alliés européens puissent
apporter une contribution plus forte et plus cohérente à
l'OTAN. Elle les rendra aussi mieux à même d'entreprendre
des opérations dirigées par l'UE dans lesquelles l'Alliance
dans son ensemble n'est pas engagée. Etant donné que les
Partenaires ont un rôle important à jouer dans les futures
opérations dirigées par l'OTAN, nous sommes satisfaits
de leur engagement actuel dans des éléments de la DCI
et nous continuerons d'examiner le développement de leur implication.
- Les fréquences radioélectriques sont une ressource
nationale très limitée. Du fait de la création
d'un marché du spectre radioélectrique, des pressions
croissantes s'exercent pour qu'une plus grande partie de ce spectre
soit mise à disposition à des fins commerciales. Etant
donné que la tarification relative à l'utilisation du
spectre relève des responsabilités nationales, nous recommandons
aux pays de l'Alliance de fournir aux forces militaires de l'OTAN en
visite un accès gratuit au spectre radioélectrique sur
une base de réciprocité et dans le cadre d'accords spécifiques
qui devraient couvrir les forces en visite temporaire, comme c'est le
cas au cours d'opérations, d'entraînements ou d'exercices,
ainsi que les forces stationnées pour une période de durée
indéfinie. Au cas où la législation nationale exige
le paiement de redevances pour l'utilisation du spectre, les redevances
dues par des forces en visite ou invitées devraient être
prises en charge par le pays hôte.
- Nous restons déterminés à renforcer le pilier
européen de l'OTAN. Le développement d'une IESD effective
et dotée de moyens renforcera l'Alliance, à travers laquelle
nous restons disposés à poursuivre des objectifs communs
en matière de sécurité chaque fois que possible.
Les travaux de l'Alliance dans ce domaine, tels qu'ils ont été
définis au Sommet de Washington, progressent, et il est tenu
compte de l'évolution des arrangements pertinents pris au sein
de l'UE, afin d'examiner, entre autres, les moyens d'assurer l'établissement
d'une consultation, d'une coopération et d'une transparence mutuelles
effectives, en mettant à profit les mécanismes existants
entre l'OTAN et l'UEO; la participation des Alliés européens
non membres de l'UE; de même que les dispositions pratiques requises
pour garantir l'accès de l'UE à des capacités de
planification de l'OTAN et l'accès aisé de l'UE aux moyens
et capacités collectifs de l'OTAN cas par cas et par consensus.
- Les Alliés devront examiner les décisions que l'UE
aura prises lors de la réunion du Conseil européen de
Feira. Le Conseil en session permanente coordonnera les travaux du côté
de l'OTAN et sera prêt au dialogue.
- Nous avons pris note du rapport d'activité sur le suivi des
décisions sur l'IESD arrêtées au Sommet de Washington
et nous avons donné pour instruction au Conseil en session permanente
d'intensifier ses travaux dans ce domaine. Nous sommes prêts à
engager un débat avec l'UE sur un programme de travail substantiel
à réaliser en commun, entre autres sur :
- la définition des modalités d'une consultation, d'une
coopération et d'une transparence mutuelles effectives entre
l'OTAN et l'UE, en mettant à profit les mécanismes existants
entre l'OTAN et l'UEO, et en prenant en considération les propositions
actuellement à l'examen au sein de l'Union européenne
sur les arrangements de consultation entre l'OTAN et l'UE;
- des dispositions pratiques requises pour garantir l'accès
de l'UE à des capacités de planification de l'OTAN et
l'accès aisé de l'UE aux moyens et capacités
collectifs de l'OTAN, cas par cas et par consensus, comme cela a été
défini à Washington;
- des arrangements applicables à l'échange d'informations,
ce qui constitue le besoin le plus urgent, et la conclusion, en priorité,
d'un accord de sécurité. C'est pourquoi nous avons chargé
le Secrétaire général de prendre immédiatement
des contacts avec l'UE et d'ouvrir la voie aux futurs arrangements
en matière de sécurité entre les deux organisations,
dans la perspective des consultations prévues sur cette question.
Nous intensifierons les travaux sur la participation des Alliés
non membres de l'UE et, dans ce contexte, nous attendons avec intérêt
d'examiner les décisions que l'UE aura prises lors de sa réunion
de Feira ..
- nous soulignons, comme nous l'avons fait au Sommet de Washington,
qu'il importe de trouver des solutions qui satisfassent tous les Alliés,
pour permettre la nécessaire association des Alliés
européens non membres de l'UE aux structures que l'UE met en
place afin d'assurer le dialogue, la consultation et la coopération
nécessaires avec les Etats européens membres de l'OTAN
qui n'appartiennent pas à l'UE sur des questions liées
à la Politique européenne de sécurité
et de défense et à la gestion des crises. Nous prenons
note de l'établissement de structures politiques et militaires
intérimaires au sein de l'UE. Nous nous réjouissons
qu'une réunion ait eu lieu le 11 mai entre l'UE et les Alliés
européens non membres de l'UE;
- nous notons que les Etats européens membres de l'OTAN qui
n'appartiennent pas à l'UE participeront, s'ils le souhaitent,
à une opération qui impliquerait le recours à
des moyens et capacités de l'OTAN, et qu'ils seront invités,
sur décision de l'UE, à prendre part à d'autres
opérations dirigées par l'UE. Nous notons que des consultations,
lorsque la possibilité d'une opération dirigée
par l'UE sera à l'examen, offriront un cadre à des échanges
de vues et à un débat sur toute préoccupation
en matière de sécurité exprimée par les
pays concernés. Lorsque le recours de l'UE à des moyens
de l'OTAN fera l'objet d'un examen actif, on accordera une attention
particulière à la consultation avec les six pays européens
membres de l'OTAN n'appartenant pas à l'UE. Nous considérons
ces décisions de l'UE comme des étapes importantes en
direction des objectifs envisagés par nos chefs d'Etat et de
gouvernement au Sommet de Washington. La participation des Alliés
européens non membres de l'UE renforcera l'efficacité
des opérations militaires dirigées par l'UE et contribuera
directement à l'efficacité et à la vitalité
du pilier européen de l'OTAN. Pour ce qui concerne les opérations
dirigées par l'UE et impliquant le recours à des moyens
et capacités de l'OTAN, il conviendra, si le Canada choisit
d'y participer, d'agréer des modalités à cet
effet
- Nous prenons note des travaux réalisés au sein de l'UE
vers le développement des nouvelles capacités associées
à son objectif global, comme cela a été demandé
au Sommet d'Helsinki, afin de contribuer à l'amélioration
et au renforcement des capacités militaires européennes.
A cet égard, nous notons que l'UE a l'intention de tenir cette
année une conférence d'offres d'engagements en matière
de capacités. La contribution des Alliés européens
non membres de l'UE à ce processus est et sera importante. L'Initiative
sur les capacités de défense de l'Alliance soutient déjà
le renforcement des capacités européennes. L'objectif
global et les objectifs de capacités de l'UE, et ceux découlant
de la DCI de l'OTAN, se renforceront mutuellement. L'OTAN se tient prête
à fournir à l'UE - sous réserve que soient prises
les décisions qui s'imposent - une expertise militaire en matière
de planification nécessaire à l'élaboration de
l'objectif global et des objectifs de capacités de l'UE, en mettant
à profit, le cas échéant, le processus d'établissement
des plans de défense de l'OTAN et le processus de planification
et d'examen du PPP (PARP) et à examiner comment le système
de planification de la défense de l'OTAN pourrait être
adapté plus avant pour intégrer plus complètement
la disponibilité de forces pour des opérations dirigées
par l'UE.
- Les relations entre l'OTAN et l'UE se développeront sur la
base des mécanismes existants entre l'OTAN et l'UEO, dont les
rapports continuent d'évoluer de manière satisfaisante.
A cet égard, le récent exercice CMX/CRISEX, qui a été
utile, a permis de tirer de précieux enseignements sur le plan
de la coopération OTAN-UEO, particulièrement dans les
domaines du commandement et du contrôle et de l'accès aux
moyens de l'OTAN.
- Nous prenons note avec satisfaction des contacts qu'entretiennent
actuellement le Secrétaire général de l'OTAN, Lord
Robertson, et le Haut représentant de l'UE pour la Politique
étrangère et de sécurité commune, M. Javier
Solana. Ces contacts devraient être intensifiés et développés
plus avant. Nous saluons la présence de M. Solana à notre
réunion.
- Nous donnons pour instruction au Conseil en session permanente de
poursuivre la mise en uvre de toutes les décisions prises
au Sommet de Washington dans ce contexte, en tenant compte de l'évolution
des arrangements pertinents au sein de l'UE, et de nous faire rapport
à notre prochaine réunion.
- Rappelant les décisions prises au Sommet de Washington, nous
réaffirmons l'engagement de l'Alliance à rester ouverte
à de nouveaux membres. Un an après l'adhésion de
la République tchèque, de la Hongrie et de la Pologne,
nous sommes plus que jamais convaincus que notre décision d'élargissement
a été un choix stratégique important pour l'Alliance
et pour la sécurité euro-atlantique. Les trois pays qui
ont adhéré à l'OTAN en 1999 ne seront pas les derniers.
L'Alliance compte lancer de nouvelles invitations dans les années
à venir à des pays désireux et capables d'assumer
les responsabilités et obligations liées au statut de
membre, dès lors qu'elle aura déterminé que leur
inclusion servirait ses intérêts politiques et stratégiques
généraux et renforcerait la sécurité et
la stabilité dans l'ensemble de l'Europe.
- Au Sommet de Washington, les chefs d'Etat et de gouvernement des
pays de l'OTAN ont décidé de faire le point sur le processus
d'élargissement à leur prochaine réunion au sommet
qui se tiendra au plus tard en 2002, et nous ont chargé de garder
constamment à l'examen ce processus, notamment la mise en uvre
du Plan d'action pour l'adhésion (MAP). Nous avons examiné
aujourd'hui un rapport de synthèse, qui nous a été
soumis par le Conseil en session permanente, sur l'état d'avancement
des activités menées au titre du MAP durant la première
année de son application. Nous avons donné pour instruction
au Conseil en session permanente de continuer de veiller à ce
que le MAP soit mis en uvre activement et d'examiner des améliorations
à apporter à son fonctionnement en consultant les pays
candidats, le cas échéant.
- Nous nous félicitons de l'engagement ferme des neuf pays candidats
à l'égard du MAP ainsi que de la réforme et de
la coopération, comme ils l'ont réaffirmé à
Vilnius le 19 mai, et nous sommes satisfaits des progrès réalisés
à ce jour en rapport avec le MAP. Le Conseil de l'Atlantique
Nord s'est réuni ce printemps avec de hauts responsables des
gouvernements de chacun des pays candidats afin d'examiner les progrès
accomplis. Les avis, les informations en retour et l'aide fournis par
l'Alliance et par des pays membres de l'OTAN à titre individuel
ont grandement aidé à mieux cibler leur préparation
à une éventuelle adhésion, dans tous les domaines
couverts par le MAP, y compris les questions politiques et économiques,
les questions militaires et de défense, ainsi que les questions
liées aux ressources et à la sécurité et
les questions juridiques. Des objectifs du Partenariat en rapport avec
le MAP et des programmes de partenariat individuels adaptés ont
été agréés avec les pays candidats pour
les aider à atteindre les objectifs qu'ils se sont fixés
dans le domaine militaire/de la défense. Ce sont des objectifs
ambitieux. Il sera essentiel, pour les atteindre, que les pays candidats
définissent leurs priorités et affectent des ressources
suffisantes.
- Nous restons fermement attachés au renforcement du CPEA et
du PPP afin d'améliorer la coopération, la transparence
et la confiance entre tous les membres de la communauté euro-atlantique.
Nous nous félicitons des activités menées dans
le cadre du CPEA/PPP afin de promouvoir la coopération régionale
pratique ainsi qu'une paix et une sécurité durables en
Europe du Sud-Est, de même que dans le Caucase et en Asie centrale.
Nous nous félicitons également des progrès accomplis
dans le cadre du CPEA/PPP à l'appui d'efforts plus généraux
dans les domaines des armes légères et de petit calibre
et de l'action humanitaire globale de lutte contre les mines.
- Nous nous réjouissons de la tenue, demain, de la réunion
du Conseil de partenariat euro-atlantique et de la présence du
Coordinateur spécial pour le Pacte de stabilité pour l'Europe
du Sud-Est, M. Bodo Hombach. A cette réunion, nous examinerons
des possibilités de rendre le CPEA/PPP plus efficace dans les
domaines de la prévention des conflits et de la gestion des crises.
- Nous avons entériné aujourd'hui des rapports sur le
Partenariat renforcé et plus opérationnel, sur la mise
en uvre du Concept de capacités opérationnelles,
ainsi que sur le Programme de renforcement de l'entraînement et
de la formation. Nous sommes particulièrement satisfaits des
progrès substantiels réalisés depuis le Sommet
de Washington dans la mise en uvre des décisions importantes
visant à renforcer encore le Partenariat pour la paix et à
le rendre plus opérationnel. Nous attendons avec intérêt
l'examen de l'avancement des travaux liés à ces initiatives
et à la mise en uvre du Cadre politico-militaire pour des
opérations du PPP dirigées par l'OTAN, auquel nous procéderons
à notre prochaine réunion, sur la base de rapports d'activité
et à la lumière de l'examen que nous entreprendrons prochainement
avec les Partenaires.
- Nous demeurons attachés à l'établissement d'un
partenariat fort, stable et durable avec la Fédération
de Russie, conformément à l'Acte fondateur OTAN-Russie.
Nous nous félicitons des pas récemment accomplis vers
la reprise de la consultation et de la coopération dans le cadre
du Conseil conjoint permanent (CCP) sur un éventail plus large
de questions. Nous nous réjouissons à la perspective de
la réunion que tiendra cet après-midi le CCP en session
ministérielle.
- Nous apprécions la poursuite de la coopération entre
l'OTAN et la Russie en Bosnie et au Kosovo. Nous notons que le dialogue
et la coopération continuent dans le cadre du CCP sur des questions
liées aux opérations en Bosnie et au Kosovo, en faisant
fond sur la précieuse expérience de coopération
pratique avec les forces russes au sein de la SFOR et de la KFOR. Nous
appelons la Russie à respecter ses engagements à l'égard
du TPI, y compris en donnant suite aux actes d'accusation établis
par le Tribunal.
- L'ouverture à brève échéance d'un Bureau
d'information de l'OTAN à Moscou, comme prévu dans l'Acte
fondateur, constituera une étape importante dans l'approfondissement
de nos relations. Nous soulignons la nécessité d'ouvrir
prochainement une Mission de liaison militaire de l'OTAN à Moscou,
comme le prévoit également l'Acte fondateur, et nous comptons
bien voir la coopération entre militaires se développer
davantage.
- Nous encourageons la Russie à reprendre toutes les formes
de consultation et de coopération envisagées dans l'Acte
fondateur. Dans ce contexte, nous appelons la Russie à participer
activement aux travaux du CPEA et du PPP.
- Nous restons profondément préoccupés par la
poursuite du conflit en Tchétchénie, et en particulier
par la situation précaire des personnes déplacées
et par les rapports faisant état de violations généralisées
des droits de l'homme par toutes les parties et du recours aveugle et
disproportionné à la force par les militaires russes.
Nous prenons note des déclarations des Nations Unies sur ces
rapports, ainsi que de l'annonce faite le 17 avril à Moscou de
la désignation d'une commission d'enquête chargée
de les examiner. Rappelant la résolution adoptée récemment
par la Commission des droits de l'homme des Nations Unies, nous soulignons
que, pour être efficace, toute commission d'enquête doit
être indépendante, que sa composition doit être diversifiée,
et qu'elle doit mener ses travaux de manière exhaustive, rapidement
et dans la transparence. Nous exhortons la Russie à autoriser
l'accès en Tchétchénie aux représentants
de toutes les organisations internationales, en particulier le Groupe
d'assistance de l'OSCE et les Rapporteurs spéciaux de la Commission
des droits de l'homme des Nations Unies. Tout en reconnaissant à
la Russie le droit de préserver son intégrité territoriale
ainsi que le droit et le devoir de protéger tous ses citoyens
contre la criminalité et le terrorisme, que nous condamnons sous
toutes ses formes, nous l'appelons instamment à respecter les
obligations internationales découlant de son statut de membre
des Nations Unies, de l'OSCE et du Conseil de l'Europe, de même
que les principes pertinents inscrits dans l'Acte fondateur.
- Nous continuons de croire qu'il n'y a pas de solution militaire à
ce conflit. Nous exhortons le gouvernement russe à explorer toute
piste pouvant mener à une solution politique, y compris par un
dialogue de fond avec les représentants tchétchènes.
Nous attendons aussi des Tchétchènes qu'ils coopèrent
de bonne foi à la recherche d'une solution au conflit et qu'ils
condamnent le terrorisme et le combattent.
- Nous nous félicitons des progrès accomplis dans le
développement du partenariat spécifique entre l'OTAN et
l'Ukraine, comme l'atteste la récente réunion à
Kiev de la Commission OTAN-Ukraine. Nous nous réjouissons à
la perspective de la réunion que tiendra demain la Commission
OTAN-Ukraine.
- Nous saluons la participation de l'Ukraine au programme du PPP. Nous
sommes convaincus que la récente approbation par la Verkhovna
Rada de la ratification de la Convention sur le statut des forces (SOFA)
constitue un pas important vers le renforcement de la contribution de
l'Ukraine au PPP, y compris par l'organisation d'exercices dont elle
serait l'hôte. Nous encourageons le gouvernement ukrainien à
entreprendre rapidement la nécessaire restructuration de ses
forces armées. A cet effet, l'OTAN est disposée à
continuer de soutenir la mise en uvre de la réforme de
la défense et nous saluons les efforts qu'accomplit actuellement
le Groupe de travail conjoint sur la réforme de la défense.
Nous souhaitons également remercier l'Ukraine pour la contribution
qu'elle continue d'apporter à la KFOR. La présence de
l'Ukraine au Kosovo témoigne de l'importance qu'elle attache
à la stabilité de la région.
- Nous notons avec satisfaction que le Centre d'information et de documentation
de l'OTAN et le Bureau de liaison de l'OTAN à Kiev sont pleinement
opérationnels et dotés de tout le personnel prévu,
et qu'ils contribuent déjà à consolider davantage
le partenariat.
- Rappelant les décisions prises au Sommet de Washington sur
le Dialogue méditerranéen, nous constatons avec satisfaction
que nos Partenaires méditerranéens sont désireux
de développer ce Dialogue, notamment par une coopération
renforcée dans des domaines où l'OTAN peut apporter un
"plus", en particulier dans le domaine militaire. Nous avons
reçu aujourd'hui avec intérêt le rapport d'avancement
sur le Dialogue méditerranéen, y compris sur les modalités
de financement et les arrangements pratiques connexes, et nous sommes
satisfaits des résultats positifs des visites effectuées
dans les pays participant à ce Dialogue par de hauts responsables
politiques de l'OTAN. Nous encourageons les Alliés et les pays
méditerranéens à organiser des rencontres telles
que celles qui ont eu lieu à Rome et à Valence. Nous saluons
le rôle important joué par les ambassades points de contact.
Prenant en compte le caractère évolutif et non discriminatoire
du Dialogue, nous sommes prêts à envisager les moyens permettant
de poursuivre et d'approfondir nos relations de coopération avec
tous les Partenaires méditerranéens, dans leurs dimensions
politique et pratique.
- Nous nous félicitons de la participation de l'Algérie
au Dialogue, et nous sommes convaincus qu'elle contribuera à
la réalisation de ses objectifs, notamment par le renforcement
de la sécurité et de la stabilité dans la région.
- L'adaptation du Traité sur les forces armées conventionnelles
en Europe garantira que le Traité FCE conservera sa validité
en tant que pierre angulaire de la sécurité et de la stabilité
européennes. Nous sommes heureux que cette adaptation permette
à de nouveaux Etats parties d'accéder au Traité.
Les Alliés préparent actuellement la mise en uvre
du Traité adapté. Nous préconisons son entrée
en vigueur dans les meilleurs délais, mais cela ne peut s'envisager
que si tous les Etats parties respectent les niveaux d'armements et
d'équipements agréés dans le Traité, conformément
aux engagements souscrits dans l'Acte final FCE. Nous souhaitons que
la Russie concrétise rapidement les engagements qu'elle a pris
de réduire et de retirer ses forces de la Moldova et de la Géorgie.
A cet égard, nous nous félicitons des efforts déployés
par les Alliés et leurs partenaires à l'OSCE pour prêter
leur concours dans le but de faciliter le respect de ces engagements.
Nous demeurons préoccupés par le fait que la Russie continue
de maintenir dans le Nord-Caucase des niveaux d'équipements limités
par le Traité qui sont élevés par rapport aux limites
prévues à l'article V du Traité ("flancs").
Pour que l'entrée en vigueur du Traité soit possible,
ces niveaux doivent être alignés sur ceux que prévoit
le Traité, conformément aux règles et procédures
de comptage agréées. Nous avons pris note des assurances
données par la Russie selon lesquelles ce non-respect des limites
que lui fixe le Traité sera temporaire, et nous attendons d'elle
qu'elle tienne son engagement de revenir, dès que possible, aux
limites prévues dans le Traité et qu'entre-temps elle
fasse preuve de la plus grande transparence concernant ses forces et
équipements déployés dans le Nord-Caucase. C'est
sur cette base que les Alliés continueront à uvrer
à l'entrée en vigueur du Traité adapté.
En attendant l'achèvement de ce processus, il sera primordial
de poursuivre l'application du Traité actuel et de ses documents
connexes.
- Nous nous félicitons de la ratification du Traité Ciel
ouvert par l'Ukraine. Nous appelons la Russie et le Bélarus à
ratifier le Traité, de façon à permettre son entrée
en vigueur dès que possible.
- Nous attachons toujours la plus haute importance à la mise
en uvre complète et au respect des régimes internationaux
de désarmement et de non-prolifération. Alors que nous
célébrons le 25e anniversaire de l'entrée en vigueur
de la Convention sur l'interdiction des armes biologiques et à
toxines (BTWC), nous continuons de considérer qu'il est prioritaire
d'achever les négociations sur des mesures appropriées,
y compris d'éventuelles mesures de vérification et des
propositions pour renforcer la convention, à inclure le cas échéant
dans un instrument juridiquement contraignant. Nous réitérons
notre engagement à mener dès que possible à son
terme l'élaboration d'un tel instrument, avant la 5e Conférence
d'examen de la BTWC, qui se tiendra en 2001. Nous sommes attachés
à l'universalisation de la Convention sur les armes chimiques
et à sa mise en application intégrale. Nous sommes également
attachés au renforcement du Régime de contrôle de
la technologie des missiles (RTCM), élément important
de nos efforts de lutte contre la prolifération des vecteurs
des armes de destruction massive.
- Les pays de l'OTAN considèrent que le Traité sur la
non-prolifération des armes nucléaires (TNP) constitue
la pierre angulaire du régime de non-prolifération nucléaire
et le fondement essentiel de la poursuite du désarmement nucléaire.
Les pays de l'Alliance ont considérablement réduit le
nombre d'armes nucléaires et de vecteurs; ils réaffirment
leur résolution à uvrer en faveur de la poursuite
des réductions d'armes nucléaires au niveau mondial. Nous
nous félicitons des résultats positifs de la Conférence
d'examen du TNP. Les participants à la Conférence sont
convenus de l'importance de l'adhésion universelle au TNP et
de son respect par tous les pays, et ont réaffirmé l'engagement
de tous les Etats parties en faveur du désarmement, des garanties
et d'une coopération pacifique en matière nucléaire.
Les Alliés confirment les engagements qu'ils ont pris à
la Conférence d'examen du TNP et contribueront à en mettre
en uvre les conclusions.
- Au Sommet de Washington, nos dirigeants se sont engagés à
ce que l'Alliance étudie des options en matière de mesures
de confiance et de sécurité, de vérification, de
non-prolifération et de maîtrise des armements et de désarmement,
à la lumière des développements stratégiques
globaux et de la réduction du rôle des armes nucléaires.
Nous avons mis en marche ce processus à la réunion ministérielle
de décembre 1999. Nous avons reçu aujourd'hui un rapport
d'activité sur les consultations en cours au sein des organes
compétents de l'OTAN, et nous nous félicitons de ce que
cet examen global et intégré soit bien avancé.
Nous attendons avec intérêt le rapport de fond qui nous
sera soumis pour examen à la réunion de décembre
2000. Nous avons donné pour instruction au Conseil en session
permanente de charger le Comité politique au niveau élevé
(renforcé) de superviser et d'intégrer les travaux relatifs
au processus en définissant, comme prochaine étape, le
cadre de ce rapport. La décision prise par l'OTAN de lancer ce
processus montre une fois de plus que les Alliés sont résolus
à promouvoir la maîtrise des armements et le désarmement
et à renforcer le régime international de non-prolifération.
- Nous nous félicitons de la ratification par la Russie du Traité
START II. Nous attachons une grande importance à la conclusion
du Traité START III dans les meilleurs délais, ainsi qu'au
maintien et au renforcement du Traité ABM, pierre angulaire de
la stabilité stratégique et base de nouvelles réductions
des armements stratégiques offensifs. Compte tenu de la nécessité
d'atténuer les incertitudes qui entourent la question des armes
nucléaires substratégiques de la Russie, nous pensons
que la réaffirmation - voire la codification - des Initiatives
présidentielles de 1991-1992 pourrait constituer une première
mesure, quoique non définitive, dans cette direction. Nous restons
attachés à une prompte entrée en vigueur du Traité
d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT) et
nous accueillons avec satisfaction, dans ce contexte, l'approbation
par la Douma et le Conseil de la Fédération de sa ratification
par la Russie. En attendant l'entrée en vigueur du CTBT, nous
demandons instamment à tous les Etats dotés de capacités
nucléaires de respecter un moratoire sur les essais d'armes nucléaires,
et sur toute autre explosion nucléaire, et de s'abstenir de toute
action contraire aux obligations et aux dispositions énoncées
dans le CTBT. Nous sommes également résolus, de manière
prioritaire, à ce que s'ouvrent immédiatement des négociations
menant à la conclusion rapide d'un Traité sur l'arrêt
des transferts de matières fissiles, qui soit non discriminatoire
et multilatéral, et dont l'application soit internationalement
et effectivement vérifiable et universelle. Nous estimons qu'un
moratoire sur la production de matières fissiles destinées
à la fabrication d'armes et d'autres engins explosifs nucléaires
devrait être respecté en attendant la conclusion de ces
négociations. Nous appelons tous les Etats à participer
de manière constructive à la Conférence sur le
désarmement et aux diverses activités entreprises dans
ce cadre.
- La prolifération des armes nucléaires, biologiques
et chimiques (NBC) et de leurs vecteurs peut faire peser une menace
militaire directe sur les populations, le territoire et les forces des
pays alliés et demeure donc un sujet de grave préoccupation
pour l'Alliance. Le principal objectif de l'Alliance et de ses membres
en matière de non-prolifération consiste à prévenir
la prolifération ou, si elle se produit, à en inverser
le cours par des moyens diplomatiques. Dans ce contexte, nous attachons
une grande importance à la maîtrise des armements et aux
régimes de non-prolifération et de contrôle des
exportations en tant que moyens de lutte contre la prolifération.
- Notre réaction à la menace NBC doit être à
la mesure de l'indivisibilité de la sécurité des
Alliés. Nous réaffirmons que le dispositif de défense
de l'Alliance doit être capable de faire face de façon
appropriée et efficace aux risques liés à la prolifération
des armes NBC et de leurs vecteurs. Nous notons que l'OTAN poursuit
des travaux, entre autres sur la défense contre les missiles
de théâtre pour la défense ponctuelle et la défense
de zone, et nous prenons note en particulier de la décision adoptée
au début de l'année de lancer une étude sur la
faisabilité d'un système de défense des forces
déployées de l'OTAN.
- L'Alliance a réalisé des progrès significatifs
dans la mise en uvre de l'Initiative sur les ADM approuvée
au Sommet de Washington. Le Centre ADM qu'elle a créé
permettra de mieux coordonner les activités liées aux
ADM menées au siège de l'OTAN et d'intensifier les consultations
politiques et les efforts dans le domaine de la défense ayant
pour thèmes la non-prolifération, la maîtrise des
armements et le désarmement, et pour but un meilleur état
de préparation de l'Alliance afin de répondre aux risques
présentés par les ADM et leurs vecteurs. Nous avons intensifié
les consultations entre les Alliés sur les questions du désarmement
et de la non-prolifération, envisagées de manière
générale. Nous avons également repris des consultations
avec la Russie sur les questions de non-prolifération, dans le
cadre du Conseil conjoint permanent, et nous avons eu de même
des discussions avec l'Ukraine au sein de la Commission OTAN-Ukraine.
Ces consultations nous ont permis de procéder à des échanges
de vues sur des questions d'intérêt commun et des objectifs
communs concernant la manière de répondre à la
prolifération.
- Nous avons entamé au sein de l'Alliance un processus actif
de consultation sur l'examen par les Etats-Unis de l'éventualité
d'un déploiement limité d'un système national de
défense antimissiles. Nous apprécions les exposés
détaillés fournis par les autorités de ce pays
sur cette question ainsi que les échanges de vues entre les Alliés.
Nous recevons avec satisfaction l'assurance qu'elles nous donnent de
tenir compte de l'opinion des Alliés dans la suite de l'examen
de ces plans. Nous continuerons de suivre attentivement les discussions
entre les Etats-Unis et la Russie sur le START III et le Traité
ABM, et nous sommes convaincus que les résultats de ces discussions
préserveront et renforceront le rôle du Traité ABM
et conduiront à de nouvelles réductions des forces stratégiques
des Etats-Unis et de la Russie. Nous donnons pour instruction au Conseil
en session permanente de poursuivre ses débats sur ces questions.
- Le terrorisme constitue une grave menace pour la paix, la sécurité
et la stabilité et peut mettre en danger l'intégrité
territoriale des Etats. Nous le condamnons avec vigueur et réaffirmons
notre détermination à le combattre conformément
à nos engagements internationaux et à nos législations
nationales. La menace terroriste contre les forces déployées
et les installations de l'OTAN exige que se poursuivent l'examen et
l'élaboration de mesures appropriées pour assurer leur
protection, en tenant pleinement compte des responsabilités du
pays hôte.
- Nous nous félicitons des progrès réalisés
dans le réexamen des plans civils d'urgence (PCU) à l'OTAN.
Ce réexamen, qui a pour objectif une utilisation plus efficace
des ressources civiles, permettra d'adapter les plans civils d'urgence
pour qu'ils répondent aux besoins liés aux tâches
de sécurité fondamentales de l'Alliance. Grâce à
des relations de travail étroites entre les secteurs civil et
militaire, les ressources civiles des Alliés et des Partenaires
pourront être utilisées plus efficacement dans des activités
de l'Alliance telles que des opérations de soutien de la paix.
Nous avons entamé des consultations avec les Partenaires, avec
lesquels nous avons déjà établi une excellente
collaboration dans ce domaine. Nous chargeons le Conseil en session
permanente de mener rapidement à terme la réforme des
PCU.
- Nous rendons hommage au général Wesley Clark pour son
action exceptionnelle au service de l'Alliance pendant son mandat de
SACEUR, et saluons la désignation, comme son successeur, du général
Joseph Ralston.
- Nous sommes profondément reconnaissants au gouvernement italien
d'avoir accueilli cette réunion.

|