Communiqu
de Presse
M-NAC-
2(99)166
15 déc. 1999
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Communiqué
final
Réunion
ministérielle du Conseil de l'Atlantique nord tenue au Siège
de l'OTAN le 15 décember 1999
- A notre réunion d'aujourd'hui, nous avons rappelé les
accomplissements majeurs de l'OTAN en 1999 :
- nous avons exposé la vision de l'OTAN pour le XXIe siècle
et approuvé un Concept stratégique actualisé,
au Sommet de Washington, où nous avons également célébré
le 50e anniversaire de l'Alliance;
- nous avons admis de nouveaux membres, la République tchèque,
la Hongrie et la Pologne;
- nous avons contribué de façon décisive, en
particulier par la conduite de notre campagne aérienne puis
le déploiement de la KFOR, à la réalisation de
l'objectif de la communauté internationale consistant à
jeter les bases d'une paix et d'une stabilité durables au Kosovo.
Nous avons examiné le chemin parcouru dans la mise en oeuvre
des décisions arrêtées au Sommet de Washington et
pris des mesures pour continuer d'adapter l'Alliance au nouvel environnement
de sécurité. Nous avons réaffirmé l'engagement
de l'Alliance à l'égard de ses tâches de sécurité
fondamentales énoncées dans le Concept stratégique,
et l'importance des efforts individuels et collectifs que nous déployons
pour atteindre notre principal objectif, qui est d'accroître la
sécurité et la stabilité de la région euro-atlantique.
- En nous plaçant dans le contexte de l'évolution politique
dans les Balkans, nous avons fait le point sur l'approche globale et
l'engagement continu de l'OTAN en faveur de la sécurité,
de la stabilité, de la paix et de la démocratie, ainsi
que du règlement pacifique des différends dans la région,
avec notamment les opérations dirigées par l'OTAN en Bosnie-Herzégovine
et au Kosovo, et la mise en oeuvre de l'Initiative de l'OTAN sur l'Europe
du Sud-Est. Par l'intermédiaire du Conseil en session permanente
et des autorités militaires de l'OTAN, nous continuons de suivre
attentivement la situation dans l'ensemble de la région.
- Nous rendons hommage aux militaires, hommes et femmes, de tous les
pays qui participent aux opérations dans les Balkans pour leur
professionnalisme et leur dévouement au service de la paix et
de la stabilité. Nous exprimons notre profonde sympathie aux
familles de ceux qui ont donné leur vie et à ceux qui
ont été blessés pour la cause de la paix.
- La campagne aérienne menée au Kosovo, qui a démontré
la cohésion et l'unité de l'Alliance ainsi que sa détermination
à agir, a renforcé les efforts diplomatiques de la communauté
internationale et a permis d'atteindre les objectifs fondamentaux des
Alliés et de leurs Partenaires. Un terme a été
mis à la catastrophe humanitaire; quelque 850.000 réfugiés
sont rentrés; une force de paix internationale dirigée
par l'OTAN (la KFOR) a été déployée avec
succès, et la communauté internationale a pris en charge
l'administration civile, par l'intermédiaire de la Mission des
Nations Unies au Kosovo (MINUK).
- Nous sommes déterminés à jouer notre rôle
dans la réalisation complète des objectifs de la communauté
internationale, tels qu'ils sont définis dans la résolution
1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous restons
déterminés à oeuvrer pour un Kosovo pacifique,
multiethnique et démocratique, où tous puissent vivre
en paix et en sécurité et jouir des libertés et
des droits de l'homme universels sur une base d'égalité,
y compris en jouant un rôle dans les institutions démocratiques.
Nous avons pris note des progrès accomplis pour ramener la
paix et la stabilité depuis que la KFOR a été
déployée au Kosovo conformément à la Résolution
1244, en particulier de la réduction de la violence et du rétablissement
des institutions civiles. Nous saluons les travaux entrepris par la
MINUK et nous nous réjouissons de la coordination et de la
coopération d'un excellent niveau qui ont été
établies entre la KFOR et la MINUK. D'étroites relations
entre civils et militaires sont essentielles pour la bonne réalisation
de nos objectifs communs et pour le succès de nos efforts en
faveur de la consolidation de la paix dans la région. Dans
ce contexte, nous avons invité M. Kouchner, Représentant
spécial du Secrétaire général des Nations
Unies, à la réunion que le Conseil de partenariat euro-atlantique
tiendra demain.
- Des progrès ont été accomplis, mais il reste
beaucoup à faire, notamment continuer d'assurer la protection
de l'ensemble des groupes ethniques et des minorités. Nous condamnons
tous les actes de violence et d'intimidation, d'où qu'ils proviennent.
Nous soulignons que la KFOR est déterminée à mettre
un terme aux violences exercées pour des motifs ethniques et
à intervenir de façon prompte et décisive contre
tous leurs auteurs, notamment par le maintien d'une présence
militaire effective dans les régions où vivent des minorités
serbes. Nous sommes extrêmement satisfaits de la détermination
de la KFOR à combattre le trafic et la possession illégale
d'armes, ainsi que l'établissement de structures parallèles
constituant une menace pour les objectifs de la KFOR ou de la MINUK
ou pour la primauté du droit, à assurer la surveillance
et la sécurité aux frontières et aux limites internes
du Kosovo, et à oeuvrer avec la MINUK pour éviter la cantonisation.
La démilitarisation et la dissolution de l'Armée de
libération du Kosovo sous la supervision de la KFOR ont constitué
une étape importante s'agissant de créer un environnement
propice à la réconciliation après le conflit.
Nous nous réjouissons de la mise en place d'un Corps de protection
du Kosovo civil et multiethnique, autre étape importante pour
l'établissement d'une société civile, qui sera
bénéfique pour toutes les communautés. Un contrôle
étroit du Corps de protection du Kosovo par la MINUK et la
KFOR est essentiel. Nous soulignons la détermination de la
KFOR à continuer de fixer les orientations et les tâches
opérationnelles au quotidien, sous la haute autorité
du Représentant spécial du Secrétaire général
des Nations Unies.
La KFOR continuera de collaborer étroitement avec la MINUK,
en appuyant les efforts que celle-ci déploie pour mettre en
place une administration pleinement opérationnelle et des institutions
démocratiques, pour promouvoir la primauté du droit
et le respect des droits de l'homme, et pour veiller à ce que
tous les réfugiés et toutes les personnes déplacées
puissent regagner leurs foyers en toute sécurité. Il
faudra impérativement que la MINUK puisse disposer de ressources
financières et humaines suffisantes pour mener à bien
sa mission, particulièrement en ce qui concerne l'administration
locale et la police internationale civile. Nous continuerons de faire
tout ce qui est en notre pouvoir pour garantir un environnement sûr
et nous fournirons le soutien nécessaire pour que les élections
qui doivent se tenir l'an prochain, sous les auspices de l'OSCE, soient
libres et équitables. Nous continuerons aussi de soutenir fortement
les travaux du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.
- Nous exhortons tous les dirigeants des communautés du Kosovo,
quelle que soit leur origine ethnique, à oeuvrer ensemble, et
avec la communauté internationale, à la reconstruction
du Kosovo et à l'instauration d'une société démocratique
fondée sur la primauté du droit, la tolérance et
le respect des droits de l'homme. Nous appelons en particulier les dirigeants
de la communauté kosovare albanaise à renoncer à
la violence, à démontrer leur attachement en faveur d'un
Kosovo tolérant, démocratique et multiethnique et à
agir en coopération avec la MINUK et la KFOR contre ceux qui
prônent et pratiquent la violence. Dans ce contexte nous nous
félicitons de la création par la MINUK d'une structure
administrative intérimaire conjointe, et en particulier de l'établissement
d'un Conseil administratif intérimaire. Nous jugeons encourageant
que les Albanais du Kosovo acceptent de participer à ces structures,
et nous soulignons l'importance d'une participation rapide de représentants
de tous les peuples du Kosovo, y compris la communauté serbe.
Nous attendons de toutes les parties qu'elles coopèrent pleinement
avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, notamment
en facilitant la conduite de ses investigations. Une réponse
adéquate à ces impératifs sera déterminante
pour le maintien du soutien de la communauté internationale.
- Nos efforts communs au Kosovo démontrent tout l'intérêt
que présentent des institutions se renforçant mutuellement,
concept en faveur duquel l'Alliance milite depuis longtemps. A cet égard,
nos efforts individuels bilatéraux ainsi que le rôle substantiel
de l'UE et celui d'autres organismes internationaux contribuent de façon
décisive à la reconstruction économique du Kosovo.
Nous apprécions aussi les efforts du HCR des Nations Unies, qui
organise les secours et la réinstallation des populations, de
même que le rôle du Centre d'action antimines des Nations
Unies dans la coordination des activités de déminage,
et félicitons l'OSCE de son action en faveur de la mise en place
des institutions, du respect des droits de l'homme, ainsi que de la
formation et de l'entraînement de la police kosovare. Le rôle
important que jouent les nombreuses organisations non gouvernementales
mérite aussi d'être souligné.
- Nous remercions très vivement les pays partenaires de la région
pour le soutien déterminé sur les plans pratique et politique
qu'ils nous ont apporté durant toute la campagne aérienne
et par la suite. Leur appui a été et demeure une clé
du succès. Nous redisons combien nous apprécions en particulier
les efforts que l'Albanie et l'ex-République yougoslave de Macédoine
déploient pour soutenir la KFOR.
Nous sommes reconnaissants envers les Partenaires de l'OTAN et les
autres pays pour leurs contributions substantielles aux efforts entrepris
en vue d'apporter la paix et la stabilité dans les Balkans,
traduction concrète de l'attachement de ces pays à nos
valeurs communes.
- La crise du Kosovo a démontré la solidité de
l'Accord de paix de Dayton/Paris. L'Alliance reste déterminée
à fournir son soutien en faveur d'un avenir pacifique pour la
Bosnie-Herzégovine, établie en tant qu'Etat démocratique
unitaire composé de deux Entités multiethniques, la Fédération
de Bosnie-Herzégovine et la Republika Srpska. Nous jugeons encourageants
les progrès qui continuent d'être réalisés
pour l'application intégrale de l'Accord de Dayton. Nous saluons
la nomination, au poste de Haut représentant, de l'Ambassadeur
Petritsch, dont nous soutenons fortement l'approche énergique
à l'égard de la mise en oeuvre de l'Accord de Dayton.
Nous notons en particulier les progrès accomplis dans :
- le développement d'institutions civiles qui fonctionnent;
- le retour d'un nombre croissant de réfugiés, en
particulier vers les régions dans lesquelles ils constituent
une minorité;
- la reconstruction civile;
- la réduction des stocks d'armes;
- le développement du rôle de la Commission permanente
aux affaires militaires.
Nous nous réjouissons aussi des progrès accomplis dans
les négociations sur la maîtrise des armements et les
mesures de confiance qui sont en cours dans le cadre de l'Accord de
Dayton, et qui visent à établir un équilibre
régional à l'intérieur et autour de l'ex-Yougoslavie.
Nous appelons instamment toutes les parties à concrétiser
pleinement dans les faits leur engagement à l'égard
du processus de Dayton et à manifester leur coopération
avec le Haut représentant, ce qui permettra de progresser encore
en direction d'un transfert des responsabilités administratives
aux autorités locales.
- La SFOR a aidé à garantir un environnement plus stable
et plus sûr en Bosnie-Herzégovine. Les progrès réalisés
ont permis d'entreprendre une restructuration importante. Au début
de l'an prochain, nous aurons sur place une force dont l'effectif sera
allégé, qui sera plus souple et qui conservera toute sa
capacité de remplir son mandat. La SFOR continuera de contribuer
au maintien d'un environnement sûr et de fournir un soutien ciblé
et focalisé pour la mise en oeuvre du volet civil. A cet égard,
nous approuvons pleinement les relations de travail étroites
de la SFOR avec le Bureau du Haut représentant et d'autres organismes
civils en Bosnie-Herzégovine, et notamment le ferme soutien que
la SFOR continue d'apporter à l'action du Tribunal pénal
international pour l'ex-Yougoslavie afin que soient traduites en justice
les personnes accusées de crimes de guerre.
- Malgré ces progrès encourageants, il reste d'importants
défis à relever, notamment en ce qui concerne :
- le retour des personnes déplacées, dans les régions
où vivent des minorités;
- de nouvelles réductions portant sur les forces armées
des deux Entités;
- l'avancement des activités de déminage humanitaire;
- l'amélioration de l'efficacité de toutes les institutions
communes, en particulier le Parlement de Bosnie-Herzégovine,
et de la coopération entre les Entités;
- le transfert au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie
des personnes accusées de crimes de guerre;
- la lutte contre la corruption, le crime organisé et les
services secrets illégaux;
- la réforme du judiciaire et de la police;
- la création d'un service d'Etat pour la garde des frontières.
En conséquence, nous attendons des Entités qu'elles
travaillent ensemble, sans restriction, en coordination avec la Présidence
et le Conseil des Ministres et à tous les autres niveaux. Nous
saluons l'esprit de coopération qui s'est manifesté
au sein des institutions communes et entre les autorités des
deux Entités lors des préparatifs en vue de l'organisation
du Sommet sur le Pacte de stabilité. Nous appelons la Présidence
à mettre en oeuvre intégralement les engagements annoncés
dans la Déclaration de New York du 15 novembre, et à
soutenir dans ses travaux la Commission permanente aux affaires militaires.
Par ailleurs, nous exigeons que toutes les parties coopèrent
pleinement avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie,
notamment en livrant les accusés qui se trouvent sur leur territoire.
Une paix durable ne pourra être instaurée que si elle
est fondée sur la justice. Nous insistons sur l'importance
fondamentale de la mise en oeuvre de réformes dans le sens
de l'économie de marché.
L'ensemble de ces mesures servira les efforts déployés
par le Haut représentant en vue de donner aux dirigeants et
aux autorités de Bosnie-Herzégovine la "propriété"
du processus de mise en oeuvre de la paix, et ouvrira la voie à
l'intégration de leur pays dans les institutions euro-atlantiques.
En tant que coprésidente de la Table de travail sur les questions
de sécurité du Pacte de stabilité, la Bosnie-Herzégovine
peut jouer un rôle important en faveur de la stabilité
dans la région.
- Nous demeurons préoccupés par les tensions qui persistent
entre Belgrade et le gouvernement démocratiquement élu
du Monténégro. Nous suivons donc de près l'évolution
de la situation. Nous appelons les deux parties à régler
leurs différends de façon pacifique et pragmatique et
à s'abstenir de toute mesure déstabilisatrice. Nous exprimons
notre soutien en faveur de l'objectif d'une RFY pacifique et démocratique
qui protège les droits de toutes les minorités, y compris
celles de la Voïvodine et du Sandjak. Cela ouvrirait la voie au
retour, à terme, de la RFY au sein de la famille euro-atlantique
des nations.
- Les élections législatives et présidentielles
qui vont avoir lieu en Croatie seront cruciales pour l'avenir de ce
pays. Nous espérons que l'ensemble des dirigeants croates saisiront
l'occasion qui se présente de donner une nouvelle impulsion à
la mise en oeuvre des Accords de paix de Dayton et de démontrer
leur attachement à des élections démocratiques
et aux règles du processus constitutionnel. La possibilité
de s'orienter vers une relation plus étroite avec les institutions
euro-atlantiques s'offre au prochain gouvernement croate.
- Nous avons toujours pour objectif de voir tous les pays d'Europe
du Sud-Est s'intégrer à la communauté euro-atlantique.
A cette fin, nous mettons à profit les activités de coopération
déjà nombreuses que l'Alliance mène dans la région,
et dont témoigne le rôle directeur que joue l'OTAN dans
les opérations de la SFOR et de la KFOR. L'Initiative sur l'Europe
du Sud-Est, lancée à notre Sommet de Washington, va également
dans ce sens, notamment grâce aux outils du Partenariat pour la
paix, au Conseil de partenariat euro-atlantique et au Forum consultatif,
qui tous jouent un rôle important dans nos efforts post-conflit
en vue de parvenir à instaurer une paix permanente dans la région.
Nous avons reçu aujourd'hui un rapport de synthèse sur
l'élaboration de l'Initiative sur l'Europe du Sud-Est et prenons
note avec satisfaction de l'éventail des activités déjà
entreprises, par les pays de la région et par les Alliés,
en vue d'harmoniser les programmes d'assistance destinés aux
Etats de la région, en tant que de besoin.
L'Initiative sur l'Europe du Sud-Est lancée par l'OTAN favorise
la sécurité et la coopération au niveau régional;
elle appuie et complète les objectifs du Pacte de stabilité
pour l'Europe du Sud-Est, adopté par les Ministres à
Cologne en juin et entériné par les chefs d'Etat et
de gouvernement au Sommet de Sarajevo en juillet. L'OTAN participe
pleinement aux activités de la Table régionale et des
Tables de travail créées pour mettre en oeuvre le Pacte
de stabilité. L'Alliance continuera de contribuer à
la réussite du Pacte de stabilité en mettant à
disposition toute la somme de son expérience et de ses compétences
en matière de coopération pratique aux plans militaire
et de la défense et en faisant en sorte que nos efforts viennent
en complément des objectifs du Pacte et contribuent à
leur réalisation.
Nous nous réjouissons de l'apport constructif des Partenaires
et d'autres pays de l'Europe du Sud-Est à la stabilisation
de la région. Nous saluons l'engagement du Monténégro
dans le cadre du Pacte de stabilité et nous attendons le moment
où la RFY sera en mesure d'y jouer le rôle qui lui revient.
Nous demandons au Conseil en session permanente de faire énergiquement
avancer les différentes activités menées dans
le cadre de l'Initiative sur l'Europe du Sud-Est et la contribution
de l'Alliance à la réalisation des objectifs du Pacte
de stabilité, et de rendre compte de la progression de ces
travaux à notre prochaine réunion.
- Dans son Concept stratégique, l'OTAN s'est engagée
à contribuer à la prévention efficace des conflits.
Nos efforts communs en faveur de la paix et de la sécurité
au Kosovo, d'un avenir pacifique pour la Bosnie-Herzégovine et
d'un renforcement de la coopération, y compris de la coopération
en matière de sécurité en Europe du Sud-Est, constituent
autant d'exemples de contributions de cette nature apportées
par l'Alliance, tout comme les récentes initiatives visant à
promouvoir la coopération pratique au niveau régional
dans le cadre du CPEA/PPP. Nous chargeons le Conseil en session permanente
de continuer à étudier les moyens permettant à
l'Alliance d'apporter une contribution efficace et cohérente
aux efforts de la communauté internationale pour prévenir
et désamorcer les conflits, et de formuler des recommandations,
en tant que de besoin.
- Notre expérience au Kosovo a confirmé que l'OTAN doit
continuer d'adapter et d'améliorer ses capacités de défense
dans le but de garantir l'efficacité des futures opérations
multinationales dans la gamme complète des missions de l'Alliance.
La mise en oeuvre de l'Initiative sur les capacités de défense
(DCI) adoptée à Washington servira à mettre les
forces de l'OTAN en mesure de répondre aux défis à
relever dans les domaines de la mobilité, de l'aptitude au déploiement,
de la soutenabilité, de l'efficacité dans l'engagement,
de la surviabilité et des systèmes de commandement, de
contrôle et de communication interopérables et efficaces.
La DCI favorisera également une plus grande interopérabilité
des forces des Alliés entre elles et, le cas échéant,
avec celles des Partenaires. La DCI est essentielle pour renforcer les
capacités de défense européennes et le pilier européen
de l'OTAN, de sorte que les Alliés européens puissent
apporter une contribution plus forte et plus cohérente à
l'OTAN. Elle les rendra aussi mieux à même d'entreprendre
des opérations dirigées par l'UE dans lesquelles l'Alliance
dans son ensemble n'est pas engagée. Nous jugeons encourageants
les premiers résultats, positifs, obtenus à ce jour dans
la mise en oeuvre de la DCI et attendons de nouvelles améliorations
essentielles dans les capacités de défense de l'Alliance.
Bien que la mise en oeuvre de la DCI relève d'abord et avant
tout de la responsabilité des pays, l'affectation de ressources
adéquates, avec notamment des accords pour un financement multinational,
conjoint et commun, constituera un élément critique.
- Le développement d'une IESD effective renforcera l'Alliance,
à travers laquelle nous restons disposés à poursuivre
des objectifs communs en matière de sécurité chaque
fois que possible. Nous sommes déterminés à renforcer
le pilier européen de l'Alliance. Nous appuyant sur les arrangements
existant entre l'OTAN et l'UEO approuvés à Berlin et réaffirmés
lors de notre Sommet de Washington, nous soutenons le développement
au sein de l'OTAN de capacités séparables mais non séparées
qui pourraient répondre aux besoins européens et contribuer
à la sécurité de l'Alliance. Cette évolution
débouchera aussi sur une relation transatlantique plus forte
et plus équilibrée.
- Nous avons mis en route des travaux sur le développement de
l'Identité européenne de sécurité et de
défense au sein de l'Alliance comme indiqué dans le communiqué
du Sommet de Washington et dans le Concept stratégique. Dans
ce contexte, nous avons entamé des discussions au sein de l'Alliance
portant sur les moyens d'assurer l'établissement d'une consultation,
d'une coopération et d'une transparence mutuelles effectives,
en mettant à profit les mécanismes existant entre l'OTAN
et l'UEO, sur la participation des Alliés européens non
membres de l'UE, de même que sur les dispositions pratiques requises
pour garantir l'accès de l'UE à des capacités de
planification de l'OTAN et l'accès aisé de l'UE aux moyens
et capacités collectifs de l'OTAN au cas par cas et par consensus
comme indiqué à Washington.
- L'Alliance avancera dans ses travaux sur le programme du Sommet de
Washington de façon suivie, en tenant compte de l'évolution
des arrangements pertinents au sein de l'UE. A cet égard, nous
notons les résultats de la réunion du Conseil européen
d'Helsinki qui concernent le renforcement de la politique européenne
commune en matière de sécurité et de défense,
ainsi que l'élaboration de modalités pour les relations
entre l'UE et l'OTAN, contribution majeure au processus de renforcement
de notre Alliance et de son pilier européen. Nous prenons acte
de la résolution de l'Union européenne à se doter
d'une capacité d'action autonome, de manière à
pouvoir prendre des décisions et, là où l'Alliance
en tant que telle n'est pas engagée, approuver des actions militaires.
Nous notons que ce processus évitera d'inutiles doubles emplois
et n'implique pas la création d'une armée européenne.
A cet égard :
- Nous prenons note de la décision de l'Union européenne
de fixer un grand objectif commun européen et de déterminer
des objectifs collectifs de capacités en vue d'améliorer
les capacités militaires européennes. La contribution
des Alliés européens non membres de l'UE à
ce processus est et sera importante. Nous saluons la détermination
de tous les Alliés européens à prendre les
mesures nécessaires pour renforcer leurs capacités
de défense. L'objectif global et les objectifs de capacités
de l'UE et ceux découlant de la DCI de l'OTAN se renforceront
mutuellement, par l'utilisation - sous réserve des décisions
nécessaires - des procédures de planification de la
défense existantes, y compris, en tant que de besoin, celles
disponibles à l'OTAN et celles du Processus de planification
et d'examen du PPP, sachant, en outre, que les Ministres de l'UE
élaboreront une méthode de consultation et examineront
régulièrement les progrès réalisés.
- Nous redisons que nous sommes prêts à définir
et à adopter, conformément aux décisions prises
par nous à Washington, les dispositions requises pour permettre
l'accès aisé de l'Union européenne à
des moyens et capacités collectifs séparables mais
non séparés de l'OTAN pour des opérations dans
lesquelles l'Alliance dans son ensemble ne serait pas engagée
militairement en tant qu'alliance, dans le respect des exigences
concernant les opérations de l'OTAN et de la cohérence
de sa structure de commandement.
- Nous prenons note de la décision de l'UE de mettre en
place, à l'avenir, des structures appropriées afin
d'assurer le dialogue, la consultation et la coopération
nécessaires avec les Etats européens membres de l'OTAN
qui n'appartiennent pas à l'UE sur des questions liées
à la politique de sécurité et de défense
et à la gestion des crises au niveau européen. A cet
égard, nous soulignons, comme nous l'avons fait au Sommet
de Washington, qu'il importe de trouver des solutions qui satisfassent
tous les Alliés, pour la nécessaire association des
Alliés européens non membres de l'UE à ces
structures.
Nous notons que les Etats européens membres de l'OTAN qui
n'appartiennent pas à l'UE participeront, s'ils le souhaitent,
à une opération qui impliquerait le recours à
des moyens et capacités de l'OTAN, et qu'ils seront invités,
sur décision de l'UE, à prendre part à d'autres
opérations dirigées par l'UE. Nous considérons
ces décisions de l'UE comme des étapes importantes
en direction des objectifs envisagés par nos chefs d'Etat
et de gouvernement au Sommet de Washington. La participation des
Alliés européens non membres de l'UE renforcera l'efficacité
des opérations militaires dirigées par l'UE et contribuera
directement à l'efficacité et à la vitalité
du pilier européen de l'OTAN.
- Nous prenons acte de la décision de l'Union européenne
d'établir des structures politiques et militaires permanentes
et des organes intérimaires, et de l'engagement qu'elle a
pris de définir, sous la présidence portugaise, des
modalités visant à assurer une consultation, une coopération
et une transparence pleines et entières entre l'OTAN et l'UE.
Nous notons que cette tâche, comme toutes celles confiées
à la présidence portugaise, doit être menée
de façon prioritaire. Nous avons l'intention pour notre part,
comme l'UE, de développer des modalités appropriées
pour des relations étroites, fondées sur la confiance,
entre les deux organisations. Nous nous réjouissons des contacts
informels prévus entre le Secrétaire général
de l'OTAN et le Haut représentant de l'UE pour la politique
étrangère et de sécurité commune, qui
constituent une première étape.
-
Nous sommes heureux que M. Javier Solana participe à nos
débats. En sa qualité de Secrétaire général
de l'Union de l'Europe occidentale, sa présence symbolise la
relation étroite qui s'est développée entre l'OTAN
et l'UEO. L'Alliance continue à travailler avec l'UEO pour
achever d'élaborer et pour appliquer les dispositions visant
à faciliter la coopération entre les deux organisations
dans l'hypothèse d'une opération militaire dirigée
par l'UEO faisant appel aux moyens et capacités de l'OTAN.
Nous attendons avec intérêt de mettre ces dispositions
à l'épreuve à l'occasion d'un exercice de gestion
des crises organisé par l'OTAN et l'UEO pour février
2000.
- Nous demandons au Conseil en session permanente d'aller de l'avant
comme indiqué au Sommet de Washington, en tenant compte des développements
évoqués précédemment, et de nous faire rapport
sur ses travaux à notre prochaine réunion.
- L'OTAN réaffirme son engagement à rester ouverte à
l'adhésion de nouveaux membres. L'Alliance compte lancer de nouvelles
invitations dans les années à venir à des pays
désireux et capables d'assumer les responsabilités et
obligations liées au statut de membre, et dès lors que
l'OTAN aura déterminé que l'inclusion de ces pays servirait
les intérêts politiques et stratégiques généraux
de l'Alliance et qu'elle renforcerait la sécurité et la
stabilité européennes en général. Les trois
nouveaux membres ne seront pas les derniers.
Au Sommet de Washington, nos chefs d'Etat et de gouvernement ont
approuvé un Plan d'action pour l'adhésion (MAP) destiné
à renforcer l'engagement de l'OTAN à l'égard
de l'ouverture de l'Alliance. Nous avons reçu aujourd'hui un
rapport qui fait le point sur la mise en oeuvre du MAP. Nous sommes
heureux que le processus ait été effectivement engagé,
et que les neuf pays candidats y aient répondu positivement.
Sur la base de programmes nationaux annuels soumis par les candidats,
l'Alliance peut leur fournir directement des avis, des informations
en retour et de l'aide pour leur préparation à une éventuelle
adhésion future.
- Nous encourageons tous les candidats à se fixer des buts et
des échéances réalistes, à établir
un ordre de priorité et à affecter les ressources nécessaires.
Nous nous tenons prêts à les aider dans leurs efforts en
vue d'atteindre ces buts. A cette fin, nous mettrons au point avec eux
des objectifs de planification dans le domaine militaire et de la défense,
ainsi que des programmes de partenariat individuels du PPP adaptés.
Le Conseil tiendra des réunions au printemps prochain avec chacun
des candidats afin de passer en revue les progrès accomplis.
Nous garderons constamment à l'examen le processus d'élargissement,
y compris l'exécution du Plan d'action pour l'adhésion.
Nous comptons recevoir le rapport global annuel sur les activités
menées dans le cadre du Plan d'action à notre prochaine
réunion.
- Le Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA) reste le forum essentiel
pour la tenue de consultations régulières entre l'Alliance
et ses Partenaires sur des questions de sécurité et liées
à la défense. Nous nous réjouissons de l'élargissement
des activités menées dans le cadre du CPEA/PPP pour promouvoir
la coopération pratique, y compris la coopération régionale,
notamment en Europe du Sud-Est ainsi que dans le Caucase et en Asie
centrale. Le renforcement de la coopération à l'appui,
entre autres, du maintien de la paix et de l'action humanitaire globale
de lutte contre les mines, ainsi qu'en réponse aux défis
que posent les armes légères et de petit calibre, met
en relief le rôle du CPEA en tant qu'institution vitale et dynamique
s'agissant d'accroître la sécurité dans la région
euro-atlantique.
- Nous nous réjouissons des progrès réalisés
dans la mise en oeuvre de la décision prise au Sommet de Washington
de renforcer encore le Partenariat pour la paix et de le rendre plus
opérationnel. Nous accueillons avec satisfaction l'approbation
de la première directive ministérielle relative au Processus
de planification et d'examen du PPP (PARP) et l'élaboration d'objectifs
du Partenariat, important pas en avant pour que les processus de planification
des forces des Partenaires se rapprochent de ceux des Alliés.
Nous nous félicitons aussi de ce que les Partenaires soient davantage
associés, en tant que pays contributeurs de troupes, aux consultations,
à la planification, à la conduite et à la supervision
politique des opérations menées actuellement dans les
Balkans, conformément au Cadre politico-militaire pour des opérations
PPP dirigées par l'OTAN. Nous entérinons le Concept de
capacités opérationnelles, qui renforcera les capacités
opérationnelles du PPP, améliorera les capacités
et l'interopérabilité des forces des pays partenaires,
et renforcera également la capacité globale de l'Alliance
de constituer des ensembles de forces adaptés pour mettre sur
pied et soutenir de futures opérations PPP dirigées par
l'OTAN, comme pour la SFOR et la KFOR. Le Concept continuera d'évoluer.
Nous apprécions les progrès sensibles réalisés
à ce jour à propos du Programme de renforcement de l'entraînement
et de la formation. Nous comptons recevoir à notre réunion
du printemps 2000 un rapport du Conseil en session permanente concernant
l'avancement des travaux sur ces initiatives importantes.
- Nous nous félicitons de la signature récente par l'Irlande
du Document cadre du PPP et nous nous réjouissons à la
perspective d'une coopération étroite avec ce pays au
sein du PPP et du CPEA.
- Nous continuons d'attacher de l'importance aux consultations et à
la coopération pratique avec la Russie. Notre objectif reste
d'instaurer un partenariat fort, stable et durable, dans le cadre de
l'Acte fondateur OTAN-Russie.
- Nous prenons note des progrès accomplis lors de consultations
récentes dans le cadre du CCP sur des questions liées
à l'opération au Kosovo. Nous prenons note avec satisfaction
de la précieuse expérience de coopération pratique
entre les forces de l'OTAN et de la Russie acquise tant au sein de la
SFOR que de la KFOR.
- Nous encourageons la Russie à reprendre la coopération
sur la large gamme des activités prévues dans l'Acte fondateur
et à jouer un rôle actif dans le cadre du CPEA et du Partenariat
pour la paix. En même temps, nous insistons sur le fait que le
développement futur de notre coopération dépend
du respect des normes et obligations internationales par la Russie.
- Nous sommes profondément préoccupés par le conflit
en Tchétchénie, par les rapports qui continuent de faire
état de victimes civiles, et par les souffrances des personnes
déplacées. Nous condamnons en particulier les menaces
de la Russie à l'encontre de civils non armés, comme à
Grozny. Nous reconnaissons le droit de la Russie à préserver
son intégrité territoriale et à protéger
ses citoyens contre le terrorisme et l'anarchie. Nous condamnons le
terrorisme sous toutes ses manifestations mais estimons qu'en recherchant
une solution purement militaire au conflit, la Russie dessert ses intérêts
légitimes. La poursuite d'un usage aveugle et disproportionné
de la force contre la population civile est incompatible avec les engagements
que la Russie a pris au sein de l'OSCE et avec ses obligations en tant
que membre des Nations Unies et du Conseil de l'Europe. Dans ce contexte,
nous rappelons aussi les principes inscrits dans l'Acte fondateur OTAN-Russie.
Nous exhortons donc la Russie à faire preuve de la plus grande
modération, à s'abstenir d'utiliser la force contre les
civils et à protéger les droits de l'homme, à faciliter
l'acheminement de l'aide humanitaire vers ceux qui en ont besoin, ainsi
qu'à coopérer pleinement avec les organisations internationales
qui fournissent des secours et à faire en sorte que celles-ci
puissent mener leurs activités en toute sécurité.
Considérant l'importance de la stabilité régionale
et du respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté
des Etats voisins, nous sommes profondément préoccupés
par l'incidence de la crise dans l'ensemble de la région du Caucase
et soulignons qu'il est nécessaire d'éviter toute mesure
susceptible de miner davantage la sécurité régionale.
Nous exhortons la Russie à ouvrir toutes les voies conduisant
à une solution politique du conflit. Dans cette optique, il
est essentiel que le gouvernement russe et les représentants
tchétchènes prennent des mesures significatives en direction
d'un dialogue renouvelé. Nous exhortons par ailleurs les autorités
tchétchènes à condamner le terrorisme et à
prendre des mesures pour le combattre. Nous attendons de la Russie
qu'elle respecte les engagements pris à Istanbul et mette à
profit la visite effectuée aujourd'hui dans la région
par le Président en exercice de l'OSCE pour faciliter un processus
politique visant à mettre fin au conflit.
- Nous nous félicitons du fait que le partenariat spécifique
OTAN-Ukraine se développe de façon progressive conformément
à la Charte signée à Madrid en 1997. Nous observons
avec plaisir que ce partenariat offre un cadre pour des initiatives
de coopération comme celle du Centre d'information et de documentation
de l'OTAN à Kiev, qui déploie une grande activité
auprès des médias, des universités et des groupes
de réflexion ukrainiens. Nous notons également qu'un Bureau
de liaison de l'OTAN est opérationnel à Kiev depuis le
mois d'avril et contribue très utilement à faciliter la
pleine participation de l'Ukraine au programme de Partenariat pour la
paix et, d'une manière plus générale, à
renforcer la coopération entre l'OTAN et les autorités
ukrainiennes.
- Nous continuons de soutenir les efforts du Groupe de travail conjoint
sur la réforme de la défense et restons prêts à
formuler des avis, selon les besoins, pour aider l'Ukraine dans la transformation
de ses institutions de défense. Sur le plan économique,
nous nous félicitons du lancement d'un programme de reconversion
des officiers dégagés des cadres. La coopération
se développe également dans les domaines des plans civils
d'urgence, de la gestion de la circulation aérienne, des activités
de partenariat en rapport avec l'armement, de la recherche et de la
technologie pour la défense, ainsi que dans le domaine scientifique.
Nous redisons notre sentiment qu'une ratification rapide par l'Ukraine
de la Convention sur le statut des forces servira les objectifs de notre
coopération.
- Nous encourageons l'Ukraine à poursuivre ses réformes
démocratiques et économiques et réaffirmons le
soutien de l'OTAN aux efforts qu'elle y consacre. Dans ce contexte,
nous saluons la détermination de l'Ukraine à exploiter
pleinement les potentialités de la Charte OTAN-Ukraine et nous
apprécions la contribution concrète que ce pays apporte
à la paix et à la stabilité dans les Balkans, notamment
par sa participation à la KFOR. Nous nous réjouissons
à la perspective de la réunion que tiendra aujourd'hui
la Commission OTAN-Ukraine en session des Ministres des affaires étrangères.
- Le Dialogue méditerranéen fait partie intégrante
de l'approche coopérative de l'Alliance à l'égard
de la sécurité, car la sécurité dans l'ensemble
de l'Europe est étroitement liée à la sécurité
et à la stabilité en Méditerranée. Nous
sommes satisfaits des progrès réalisés pour renforcer
le Dialogue méditerranéen, comme convenu au Sommet de
Washington. La dernière série de consultations politiques
tenues en octobre et en novembre avec les six pays participant au Dialogue
méditerranéen a offert l'occasion de procéder à
des échanges de vues sur la mise en oeuvre et le développement
futur du Dialogue, y compris le Programme de travail 2000. Nous constatons
que nos partenaires méditerranéens sont désireux
de développer ce Dialogue, notamment par une coopération
renforcée dans des domaines où l'OTAN peut apporter un
"plus".
- Nous saluons le rôle joué par les ambassades points
de contact récemment désignées et nous encourageons
le Groupe de coopération méditerranéenne à
poursuivre ses efforts pour développer progressivement le Dialogue.
Les visites effectuées par des représentants de l'OTAN
ouvrent la perspective d'un resserrement des contacts et d'une coopération
plus étroite. Nous encourageons les pays alliés et les
partenaires méditerranéens à organiser des rencontres
telles que les conférences de Rome, en 1997, et de Valence, en
1999, qui constituent des étapes positives pour le développement
de la compréhension mutuelle au niveau régional. Nous
chargeons le Conseil en session permanente de faire rapport, à
notre prochaine réunion, sur la coopération politique
et pratique menée dans le cadre du Dialogue comme convenu à
Washington.
- Nous nous félicitons de l'adoption, à Istanbul, de
la Charte de sécurité européenne de l'OSCE, et
en particulier de l'accent mis dans cette Charte sur le resserrement
de la coopération entre organisations internationales. Nous nous
félicitons aussi de l'adoption de la Plate-forme pour la sécurité
coopérative. L'adoption du Document de Vienne 1999 sur les mesures
de confiance et de sécurité constitue une étape
importante dans la voie d'un accroissement de la transparence sur les
questions militaires entre les Etats participants de l'OSCE. Nous comptons
bien intensifier encore la coopération entre l'OTAN et l'OSCE,
notamment dans les domaines de la prévention des conflits, du
maintien de la paix, de la gestion des crises et du relèvement
après un conflit.
- Nous réaffirmons que la maîtrise des armements, le désarmement
et la non-prolifération continueront de jouer un rôle important
dans la réalisation des objectifs de l'OTAN en matière
de sécurité.
- L'Accord sur l'adaptation du Traité sur les forces armées
conventionnelles en Europe, signé le 19 novembre au Sommet de
l'OSCE à Istanbul, garantira que le Traité FCE conservera
sa validité en tant que pierre angulaire de la sécurité
et de la stabilité européennes. Les Alliés ont
formulé des propositions détaillées qui ont constitué
une base importante pour les négociations, et en particulier
pour l'inclusion d'un système de limites concernant les équipements
et applicables par pays, ainsi que d'améliorations des dispositions
du Traité relatives à la stabilité, à la
transparence et à la prévisibilité. Le Traité
adapté renforcera la sécurité de l'Europe tout
entière, dans la mesure surtout où il comporte une structure
de plafonds nationaux et territoriaux plus contraignante, tout en laissant
la souplesse suffisante pour procéder aux déploiements
nécessaires aux activités d'entraînement ordinaires
et à la gestion efficace des crises, ce qui permettra à
l'OTAN d'assumer ses responsabilités. Nous sommes heureux que
le Traité adapté rende possible l'accession de nouveaux
Etats Parties et renforce les dispositions du Traité concernant
le consentement du pays hôte à la présence de forces
étrangères.
- Nous nous félicitons des importants engagements politiques
figurant dans l'Acte final FCE, et en particulier des accords bilatéraux
conclus par la Russie et la Géorgie, et par la Russie et la Moldova,
sur le retrait des forces russes. Mais il est essentiel que le Traité
FCE conserve son efficacité et sa crédibilité.
Les pays de l'OTAN sont préoccupés par le fait que la
Russie continue à ne pas respecter les limites prévues
par l'article V du Traité ("flancs"). Nous prenons
note de l'engagement pris par la Russie de respecter toutes les dispositions
et les limites inscrites dans le Traité. Nous prenons note également
des assurances données par la Russie selon lesquelles elle ne
dépassera que de façon temporaire les limites que lui
fixe le Traité. Les Alliés attendent également
de la Russie qu'elle tienne son engagement de se conformer, dès
que possible, aux limites prévues dans le Traité et qu'entre-temps
elle fasse preuve, conformément au Traité FCE et au Document
de Vienne, de la plus grande transparence concernant les forces et les
armes qu'elle a déployées dans le Nord-Caucase. L'entrée
en vigueur du Traité adapté ne peut s'envisager que si
tous les Etats Parties respectent les limites que fixe le Traité
actuel. C'est sur cette base que nous uvrerons à l'entrée
en vigueur du Traité adapté. En attendant l'achèvement
de ce processus, il sera primordial de continuer d'appliquer le Traité
actuel et ses documents connexes.
- L'Alliance attache de l'importance à la préservation
de la stabilité stratégique. A cet égard, nous
appelons la Russie à ratifier le Traité START II sans
délai. Cela ouvrirait la voie à des réductions
considérables des arsenaux nucléaires et permettrait d'entamer
des négociations sur un Traité START III dans le but de
parvenir à de nouvelles réductions importantes des stocks
d'armes nucléaires. Nous soulignons l'importance que nous attachons
au succès de la conférence d'examen du Traité sur
la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) qui se
tiendra au printemps 2000. Dans ce contexte, nous redisons que nous
soutenons pleinement l'ensemble des efforts visant à ce que tous
les pays adhèrent au TNP, et à ce que celui-ci soit appliqué
intégralement et encore renforcé, car il est la pierre
angulaire du régime de non-prolifération des armes nucléaires
et la base essentielle pour la poursuite du désarmement nucléaire.
Nous réaffirmons notre engagement en faveur des efforts visant
à réduire le niveau des armes nucléaires.
Nous restons attachés à une prompte entrée en
vigueur du Traité d'interdiction complète des essais
et appelons tous les pays à y accéder et à en
appliquer les dispositions dès que possible. Nous appelons
à une ouverture rapide de négociations sur un traité
concernant l'arrêt des transferts de matières fissiles.
- La prévention de la prolifération des ADM et de leurs
vecteurs demeure notre principal objectif. Nous restons déterminés
à prévenir la prolifération et, si elle se produit,
à en inverser le cours par des moyens diplomatiques. Nous reconnaissons
que la prolifération des armes nucléaires, biologiques
et chimiques (NBC) et de leurs vecteurs, qui représentent une
menace potentielle pour les populations, le territoire et les forces
des pays alliés, peut continuer de se produire malgré
nos efforts de prévention et faire peser une menace militaire
directe sur ces populations, territoires et forces.
Nous attachons toujours la plus haute importance à la mise
en oeuvre complète et à la vérification rigoureuse
des régimes internationaux de désarmement et de non-prolifération.
Nous notons avec satisfaction que la mise en oeuvre de la Convention
sur les armes chimiques avance bien et nous nous félicitons
des progrès accomplis au cours des négociations menées
à Genève pour l'adoption d'un protocole juridiquement
contraignant visant à renforcer la Convention sur les armes
biologiques en prévoyant des mesures de vérification
efficaces propres à favoriser le respect des exigences fixées
et à promouvoir la transparence. Nous demandons instamment
que des efforts supplémentaires soient faits pour achever aussi
vite que possible les travaux restants avant la cinquième conférence
d'examen de la Convention sur les armes biologiques, qui aura lieu
en 2001.
- Nous nous félicitons des progrès accomplis par l'Alliance
dans la mise en uvre de l'Initiative sur les armes de destruction
massive. Le Centre ADM, nouvellement créé par l'OTAN et
qui devrait être opérationnel vers le début de l'an
2000, constituera un moyen supplémentaire efficace de relever
les défis qui, tant sur le plan politique que dans le domaine
de la défense, sont liés à la prolifération
des armes NBC et de leurs vecteurs, et il favorisera des consultations
et une coopération plus actives et régulières au
sein de l'Alliance sur cette importante question. Des progrès
significatifs ont été accomplis dans la mise en place
d'une base de données du renseignement améliorée
et d'un dépôt d'informations concernant les ADM, le but
étant d'accroître, en quantité et en qualité,
les échanges de données du renseignement et d'informations
entre les Alliés pour appuyer les activités menées
par les membres de l'OTAN face aux problèmes liés à
la prolifération. Nous sommes favorables à un approfondissement
des consultations sur ces questions avec la Russie dans le cadre du
Conseil conjoint permanent, avec l'Ukraine au sein de la Commission
OTAN-Ukraine, et avec les autres Partenaires dans le cadre du CPEA,
ainsi qu'avec les pays du Dialogue méditerranéen.
- Au Sommet de Washington, nos dirigeants ont pris l'engagement que
l'Alliance étudierait des options en matière de mesures
de confiance et de sécurité, de vérification, de
non-prolifération et de maîtrise des armements et de désarmement,
à la lumière des développements stratégiques
globaux et de la réduction du rôle des armes nucléaires.
Nous avons décidé de mettre en marche ce processus et
avons donné instruction au Conseil en session permanente de charger
le Comité politique au niveau élevé, renforcé
par des experts des questions politiques et de défense en tant
que de besoin, d'examiner les options de l'Alliance en matière
de politique en faveur des mesures de confiance et de sécurité,
de la vérification, de la non-prolifération, ainsi que
de la maîtrise des armements et du désarmement, de manière
à assurer une approche globale et intégrée de la
réalisation de la tâche agréée au Sommet
de Washington. Les organismes compétents de l'OTAN contribueront
à cet examen. Nous avons demandé au Conseil en session
permanente de soumettre un rapport à l'examen des Ministres en
décembre 2000. Nous estimons que ce processus renforcera la contribution
des Alliés aux efforts en faveur des mesures de confiance et
de sécurité, de la vérification, de la non-prolifération
et de la maîtrise des armements et du désarmement.
- L'Alliance procède à un réexamen fondamental,
en voie d'achèvement, des plans civils d'urgence de l'OTAN afin
d'accroître l'efficacité de la coopération civilo-militaire,
dont le Concept stratégique a consacré le caractère
essentiel pour la capacité opérationnelle de l'Alliance.
Nous nous félicitons des progrès accomplis. Grâce
à des relations de travail étroites entre les secteurs
civil et militaire, les ressources civiles des Alliés et des
Partenaires pourront être utilisées plus efficacement dans
des activités de l'Alliance telles que des opérations
de soutien de la paix. Nous comptons bien que ce réexamen sera
mené rapidement à bonne fin. Nous poursuivrons et consoliderons
l'excellente coopération qui existe avec les Partenaires dans
ce domaine, notamment à travers le Centre euro-atlantique de
coordination des réactions en cas de catastrophe, qui a joué
un rôle important en contribuant à atténuer les
effets de la crise humanitaire au Kosovo et alentour, et en apportant
un soutien aux autorités nationales de pays alliés après
les catastrophes naturelles qui se sont produites récemment.
- Le terrorisme constitue une grave menace pour la paix, la sécurité
et la stabilité et peut mettre en danger l'intégrité
territoriale des Etats. Nous réitérons notre condamnation
du terrorisme et réaffirmons notre détermination à
le combattre conformément à nos engagements internationaux
et à nos législations nationales. La menace terroriste
contre les forces déployées et les installations de l'OTAN
requiert l'examen et l'élaboration de mesures appropriées
pour continuer d'assurer leur protection, en tenant pleinement compte
des responsabilités du pays hôte.
- Au Sommet de Washington, nos dirigeants ont adopté les mesures
nécessaires pour que notre Alliance demeure le fondement de notre
défense collective et continue de jouer un rôle essentiel
dans l'instauration d'une paix stable et assurée dans la région
euro-atlantique. Aujourd'hui, à l'aube du XXIe siècle,
nous pouvons affirmer avec confiance que l'OTAN est prête à
affronter les défis du futur.
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