Communiqu
de Presse
M-NAC-D-
2(99)156
2 déc. 1999
|
Communiqué
final
Réunion
du Conseil de l'Atlantique nord
en session des Ministres de la défense
tenue à Bruxelles
- Le Conseil de l'Atlantique Nord s'est réuni en session des
Ministres de la défense, à Bruxelles, le 2 décembre
1999.
- Etant donné qu'il s'agissait de notre première réunion
officielle depuis le Sommet de Washington et l'opération ALLIED
FORCE, nos débats ont principalement porté sur l'évaluation
des progrès réalisés dans la poursuite de l'adaptation
de l'Alliance, conformément aux directives données par
les chefs d'Etat et de gouvernement dans le Communiqué du Sommet
et dans le nouveau Concept stratégique, et sur l'examen de la
situation dans les Balkans.
- En nous plaçant dans le contexte de l'évolution politique
dans la région, nous avons fait le point sur l'approche globale
de l'OTAN et sur son engagement continu en faveur de la sécurité,
de la stabilité, de la démocratie, et de la résolution
pacifique des différends dans les Balkans, avec notamment les
opérations dirigées par l'OTAN pour la Bosnie-Herzégovine
et le Kosovo, et la mise en uvre de l'Initiative pour l'Europe
du Sud-Est. En tant que Ministres de la défense, nous nous félicitons
de ce que les autorités militaires de l'OTAN continuent de suivre
attentivement la situation dans l'ensemble de la région.
- L'arrêt de la campagne aérienne au Kosovo témoignait
de ce que les objectifs fondamentaux des Alliés et de leurs partenaires
avaient été atteints. Un terme a été mis
à la catastrophe humanitaire; une force de paix internationale
(KFOR) a été déployée avec succès,
et la communauté internationale a pris en charge l'administration
civile, par l'intermédiaire de la MINUK. La cohésion de
l'Alliance a été la clé du succès. L'OTAN
est demeurée constamment unie et résolue.
- Des progrès considérables ont été accomplis
depuis la fin de la campagne aérienne. Nous sommes déterminés
à jouer notre rôle dans la réalisation complète
des objectifs de la communauté internationale, tels qu'ils sont
définis dans la résolution 1244 du Conseil de sécurité
des Nations Unies.
- Les violences exercées pour des motifs ethniques doivent cesser.
Bien que la situation sur le plan de la sécurité au Kosovo
soit relativement stable, une très grande vigilance demeure indispensable
dans un environnement toujours tendu et incertain. Nous ne tolérerons
aucune forme d'harcèlement à l'encontre des minorités,
pas plus que l'établissement de structures parallèles
constituant une menace pour les objectifs de la MINUK ou de la KFOR,
ou la primauté du droit. Nous notons avec satisfaction que le
Procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie
s'est félicité du soutien apporté par la KFOR.
Les effectifs de la KFOR sont désormais au complet. Nous confirmons
que la KFOR reste vigilante face à toute menace extérieure
pour la sécurité du Kosovo, et capable d'y répondre,
et nous soutenons résolument l'action de la KFOR qui consiste
à assurer la surveillance et la sécurité des frontières
et des limites internes. La KFOR continuera à garantir un environnement
sûr pour tous les habitants du Kosovo. Nous félicitons
la KFOR en particulier pour la protection qu'elle apporte à toutes
les minorités, notamment par le maintien d'une présence
militaire effective dans les régions où vivent des minorités
serbes. Nous nous réjouissons du succès de la démilitarisation
de l'Armée de libération du Kosovo (ALK), et des efforts
déployés par la KFOR pour lutter contre la détention
illégale d'armes et les actes d'intimidation, d'où qu'ils
proviennent. Nous appuyons la contribution de la KFOR à la mise
en place du Corps de protection du Kosovo, en tant qu'organisation multi-ethnique
et civile. La création de ce Corps, en donnant aux anciens combattants
une perspective d'intégration dans la vie civile après
la démilitarisation de l'ALK, a constitué une étape
décisive.
- Nous nous félicitons de l'excellente coopération entre
la KFOR et la MINUK. Nous réaffirmons notre soutien total aux
efforts de la MINUK visant à mettre en place, au Kosovo, une
administration civile pleinement opérationnelle. Nous rendons
hommage au Représentant spécial du Secrétaire général
des Nations Unies pour son travail remarquable en ce sens. La MINUK
devra impérativement disposer des ressources adéquates
pour pouvoir mener à bien sa mission.
- Les pays voisins nous ont apporté, tout au long de la campagne
aérienne, un soutien déterminé sur les plans pratique
et politique; ce soutien, qui se poursuit, a été et demeure
un facteur essentiel de succès. Nous avons vivement apprécié
ce soutien, et nous nous félicitons en particulier de l'appui
que l'Albanie et l'ex-République yougoslave de Macédoine
continuent d'apporter à la KFOR. L'OTAN poursuivra, en étroite
liaison avec les pays de la région, son action visant à
l'établissement d'une stabilité régionale à
long terme et durable. Dans ce contexte, nous avons noté que
l'Alliance poursuit l'élaboration de l'Initiative pour l'Europe
du Sud-Est afin de promouvoir la sécurité régionale
et la coopération dans la région, notamment grâce
aux outils du Partenariat pour la paix, au Conseil de partenariat euro-atlantique,
et au Forum consultatif. Cette initiative vient à l'appui des
objectifs du Pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-Est et les
complète. Des activités sont déjà entreprises
dans le cadre de cette initiative, et notamment des efforts menés
tant au siège de l'OTAN que dans les pays eux-mêmes pour
harmoniser les programmes d'assistance. A cet égard, nous attendons
avec intérêt la mise en place par les pays concernés,
avec l'appui des Alliés, d'un groupe d'aide dans le domaine de
la sécurité, et la mise en uvre rapide d'autres
mesures conçues pour accroître l'efficacité de cette
assistance et promouvoir, au niveau régional, la coopération
et la transparence sur les questions de sécurité. Nous
accueillons avec satisfaction les idées déjà avancées
à ce propos par des pays de la région, ainsi que les mécanismes
effectifs de coopération qu'ils ont mis en place, et nous les
encourageons à concrétiser les activités envisagées
telles que l'échange de représentants entre quartiers
généraux militaires et ministères nationaux. Nous
avons donné pour instruction au Conseil en session permanente
de rendre compte de l'état d'avancement des travaux dans tous
ces domaines à notre prochaine réunion.
- Nous nous sommes félicités des progrès qui ont
été accomplis en Bosnie-Herzégovine, comme le développement
d'institutions civiles; le retour d'un nombre croissant de réfugiés,
en particulier vers les régions où vivent des minorités;
les progrès accomplis dans la reconstruction civile; les réductions
des stocks d'armes, et le développement du rôle de la Commission
permanente aux affaires militaires. Nous avons salué le rôle
de la SFOR dans ce processus, qui a permis de procéder à
une restructuration en profondeur de la force, avec notamment une réduction
d'environ un tiers de ses effectifs actuels qui devrait être achevée
au début de l'année prochaine. Nous sommes persuadés
que grâce à cette restructuration, la force sera plus souple
et capable de contribuer pleinement au maintien d'un environnement sûr
pour la mise en uvre intégrale de l'Accord de paix de Dayton.
Nous avons entériné l'établissement de relations
de travail étroites entre la SFOR et le Haut Représentant
et d'autres organismes civils en Bosnie-Herzégovine, et en particulier
le ferme soutien que la SFOR continue d'apporter à l'action du
Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, en poursuivant
les arrestations de personnes accusées de crimes de guerre. Dans
le même temps, nous sommes bien conscients qu'il faut faire davantage,
et nous sommes déterminés à maintenir cette dynamique,
y compris par de nouvelles arrestations, et nous accordons la priorité
à la campagne de lutte contre la corruption, au retour ininterrompu
des réfugiés et à de nouvelles réductions
du nombre d'armes, des niveaux de forces et des budgets militaires.
Nous nous félicitons des efforts déployés par le
Haut Représentant et soutenons pleinement son initiative visant
à transférer progressivement au peuple de Bosnie-Herzégovine
la responsabilité de ses affaires intérieures. Nous appuyons
la décision qu'il a prise récemment de destituer plusieurs
fonctionnaires qui ont entravé la mise en oeuvre de l'Accord
de Dayton.
- Nous sommes préoccupés par l'absence de progrès
vers l'instauration, en RFY, d'un régime démocratique
et pacifique qui lui permettrait de trouver sa place au sein de la communauté
internationale, ce qui reste notre objectif. Nous sommes également
préoccupés par les tensions entre la Serbie et le Monténégro
et nous exhortons toutes les parties concernées à s'abstenir
de toute mesure déstabilisatrice.
- Nous adressons nos remerciements aux pays partenaires de l'OTAN,
y compris à la Russie et l'Ukraine, et aux autres pays pour la
contribution très importante qu'ils apportent aux efforts visant
à instaurer la paix et la stabilité dans les Balkans.
Nous sommes très profondément reconnaissants aux hommes
et aux femmes des forces armées de tous les pays pour la compétence,
le courage et la détermination remarquables qui ont été
les leurs tout au long de la campagne aérienne et dont ils font
preuve dans l'accomplissement de leurs missions au service de la SFOR
et de la KFOR.
- Nous sommes résolus à tirer les enseignements du conflit
du Kosovo pour mieux nous préparer à faire face, à
l'avenir, à toute éventuelle situation de ce type et pour
continuer à édifier une Alliance plus efficace. La campagne
a mis en évidence l'importance d'une planification prenant en
compte une série de circonstances très diverses et la
nécessité de faire preuve de détermination dans
la conduite des opérations. Elle a démontré aussi
la nécessité de renforcer les capacités des forces
militaires des Alliés - en particulier celles des Alliés
européens - d'intervenir plus efficacement pour ce qui concerne
les aspects les plus complexes des opérations modernes de soutien
de la paix, et d'améliorer l'état de préparation
de leurs forces et leur disponibilité pour un déploiement
sur court préavis.
- Nous restons profondément préoccupés par la
situation dans le Nord-Caucase. Reconnaissant l'intégrité
territoriale de la Russie et son droit à se protéger contre
le terrorisme, nous l'invitons instamment à faire preuve de la
plus grande modération, à mettre un terme au recours disproportionné
à la force aveugle qui constitue une source de profondes souffrances
pour la population civile, et à prendre, de toute urgence, des
mesures en vue d'une solution politique fondée sur les engagements
pris à Istanbul et sur le rôle de l'OSCE. Nous appelons
la Russie à faciliter l'acheminement des secours humanitaires
vers ceux qui en ont besoin et à collaborer avec les organisations
internationales. Enfin, nous engageons la Russie à veiller à
ce que le conflit ne s'étende pas à d'autres Etats, compte
tenu de l'importance de la stabilité et de la sécurité
régionales.
- Répondant aux nouvelles exigences de l'approche énoncée
dans le nouveau Concept stratégique s'agissant de la sécurité
de l'Alliance, l'Initiative sur les capacités de défense
adoptée à Washington permettra aux forces de l'Alliance
de se déployer rapidement, de recevoir du ravitaillement et des
renforts et d'être soutenues pour une période prolongée
hors de leurs bases habituelles, de mener plus efficacement des opérations,
d'être mieux protégées et d'être appuyées
par des dispositifs efficaces de commandement et de contrôle.
S'inspirant des enseignements tirés des opérations de
l'Alliance dans les Balkans, l'Initiative sur les capacités de
défense (DCI) favorisera une plus grande interopérabilité
entre les forces des Alliés et, le cas échéant,
également entre celles des Alliés et des Partenaires.
L'Initiative renforcera aussi les capacités européennes
et le pilier européen de l'OTAN. La mise en uvre de l'Initiative
sur les capacités de défense exigera des Alliés,
comme des organismes de l'OTAN, un effort soutenu pour centrer leurs
travaux sur les importants domaines de capacités recensés
dans le cadre de l'Initiative, garantir un équilibre adéquat
des structures de forces en vue de répondre aux besoins prévus,
poursuivre des approches créatives afin de remédier aux
insuffisances des capacités et fournir les ressources suffisantes
pour relever les défis du futur. La mise en uvre de l'Initiative
sur les capacités de défense est essentiellement du ressort
des pays. Toutefois, une contribution importante devra également
être apportée sous la forme d'accords et de mécanismes
collectifs et de coopération, avec notamment un financement multinational,
conjoint et commun.
- Nous avons fait le point sur la mise en uvre de la DCI. Nous
sommes encouragés par les premiers résultats utiles obtenus
à ce jour, à la fois au sein de l'OTAN et dans le cadre
des programmes nationaux. Nous sommes satisfaits des progrès
enregistrés dans la mise en uvre du concept de centre logistique
interarmées multinational (MJLC), notamment par le recrutement
de personnel pour le MJLC et l'affinement de sa nouvelle doctrine opérationnelle.
Nous avons également pris note des travaux en cours relatifs
au développement de mécanismes de centre d'échanges
sur les formations multinationales au sujet desquels une première
conférence se tiendra ce mois-ci, ainsi que de l'accélération
des travaux visant à établir une architecture de système
pour la consultation, le commandement et le contrôle au niveau
de l'OTAN. Ces progrès vont se poursuivre et nous avons donné
pour instruction à cet effet que de nouveaux efforts assidus
soient déployés pour mettre en uvre la DCI et avons
demandé que nous soit présenté un rapport de situation
à notre prochaine réunion.
- Les travaux sur le développement de l'Identité européenne
de sécurité et de défense au sein de l'Alliance
se poursuivent, comme le prévoient le Communiqué du Sommet
de Washington et le Concept stratégique. Dans ce contexte, un
premier échange de vues informel a eu lieu sur la question des
relations avec l'Union européenne, sur les arrangements pratiques
pour le soutien d'opérations dirigées par l'UE, et sur
la question de la participation.
- Nous saluons la détermination de tous les Alliés européens
à prendre les mesures nécessaires pour renforcer les capacités
militaires européennes. Ces améliorations permettront
à la fois de renforcer la capacité des Alliés de
contribuer aux missions de l'Alliance, et de contribuer au renforcement
de la capacité pour des opérations dirigées par
l'UE. Nous suivons de près les travaux en cours à l'UE
et nous attendons avec intérêt les initiatives qu'elle
pourrait prendre au Sommet d'Helsinki, notamment en ce qui concerne
le développement des capacités de défense, en évitant
les doubles emplois inutiles, escomptant que ces initiatives et celles
découlant de la DCI de l'OTAN se renforceront mutuellement, convaincus
qu'une Europe plus forte signifie une Alliance plus forte. Sur cette
base, nous nous réjouissons à la perspective de l'établissement
d'une relation étroite entre l'OTAN et l'Union européenne.
- Entre-temps, l'Alliance continue à travailler avec l'UEO à
l'achèvement et à la mise en uvre d'arrangements
visant à faciliter la coopération entre les deux organisations
en cas d'opération militaire dirigée par l'UEO et faisant
appel à des moyens et des capacités de l'OTAN. Nous attendons
avec intérêt l'occasion d'appliquer ces arrangements lors
d'un exercice de gestion des crises que l'OTAN et l'UEO conduiront en
février 2000. Nous avons reçu avec intérêt
les informations sur les résultats de l'Inventaire, établi
par l'UEO, des moyens et des capacités disponibles pour les tâches
de Petersberg, telles qu'elles ont été approuvées
par les Ministres de l'UEO à leur réunion de Luxembourg.
- Nous soulignons le danger que la dissémination des armes de
destruction massive et de leurs vecteurs présente pour la stabilité
internationale et régionale. Le but principal de l'Alliance et
de ses membres dans le domaine de la non-prolifération consiste
à prévenir la prolifération ou, si elle se produit,
à en inverser le cours par des moyens diplomatiques. Nous appelons
instamment tous les pays à accéder au Traité sur
la non-prolifération des armes nucléaires et à
appliquer pleinement les dispositions de ce texte, pierre angulaire
du régime de non-prolifération. Nous sommes déterminés
à progresser vers l'adoption d'un protocole juridiquement contraignant
qui, prévoyant des mesures de vérification efficaces propres
à assurer un plus grand respect des exigences fixées et
à promouvoir la transparence, renforce l'application de la Convention
sur les armes biologiques et à toxines. Nous soulignons qu'il
est important que tous les pays accèdent à la Convention
sur les armes chimiques et adhèrent à ses dispositions.
- L'Alliance réalise des progrès dans la mise en uvre
de l'Initiative sur les armes de destruction massive. Le nouveau Centre
ADM améliorera la coordination de toutes les activités
liées aux ADM menées au siège de l'OTAN, et intensifiera
aussi les efforts allant dans le sens de la non-prolifération
déployés sur le plan des consultations politiques et sur
celui de la défense en vue d'améliorer l'état de
préparation de l'Alliance. Nous espérons voir se constituer
le Centre ADM d'ici le début de l'an 2000. Des progrès
importants ont été accomplis dans la définition
des tâches du Centre ADM. Les spécifications d'une base
d'informations et de données du renseignement sur les ADM font
l'objet d'un examen très attentif, le but étant d'améliorer
sur les plans qualitatif et quantitatif le partage d'informations et
de données du renseignement entre Alliés. Enfin, nous
continuons à nous préparer en vue de la reprise des consultations
sur ces sujets avec la Russie, dans le cadre du Conseil conjoint permanent,
et nous nous félicitons du lancement, au sein de la Commission
OTAN-Ukraine, de discussions avec l'Ukraine à propos de la prolifération.
Nous sommes déterminés à renforcer nos capacités
en vue de faire face de façon appropriée et efficace aux
risques liés à la prolifération des armes de destruction
massive et de leurs vecteurs, qui représentent également
une menace potentielle pour les populations, le territoire et les forces
des Alliés.
- Les travaux se sont aussi poursuivis sur d'autres aspects de l'adaptation
interne de l'OTAN. L'activation des quartiers généraux
de la nouvelle structure de commandement a commencé le 1er septembre.
La nouvelle structure de commandement assurera à l'Alliance la
capacité de commander et de contrôler la gamme complète
de ses missions militaires, y compris par l'utilisation de quartiers
généraux multinationaux et interarmées déployables,
en particulier des quartiers généraux de Groupes de forces
interarmées multinationales (GFIM). La phase finale de la mise
en uvre du concept de GFIM, qui a débuté, constituera
pour l'Alliance un nouvel outil important pour la gestion des crises
au siècle prochain. En outre, les autorités militaires
de l'OTAN préparent une directive sur la mise en uvre des
aspects militaires du Concept stratégique. Elle sera suivie par
un réexamen de la structure de forces, qui se traduira par une
réponse plus efficace aux risques et aux menaces de l'avenir.
Parallèlement, les autorités militaires de l'OTAN actualisent
leurs procédures de planification opérationnelle, et les
adaptent afin de prendre en compte les enseignements tirés des
récentes opérations et, de manière plus générale,
de répondre aux besoins opérationnels.
- Nous réaffirmons que l'OTAN reste ouverte à l'adhésion
de nouveaux membres conformément à l'article 10 du Traité
de Washington. L'Alliance compte lancer de nouvelles invitations dans
les années à venir à des pays désireux et
capables d'assumer les responsabilités et obligations liées
au statut de membre, et dès lors que l'OTAN aura déterminé
que l'inclusion de ces pays servirait les intérêts politiques
et stratégiques généraux de l'Alliance et qu'elle
renforcerait la sécurité et la stabilité européennes
en général. Nous nous félicitons de l'intérêt
considérable témoigné par les pays candidats à
l'égard du Plan d'action pour l'adhésion et de leur participation
active à ce Plan, y compris à ses aspects militaires et
de défense. Ils ont soumis des programmes nationaux annuels,
qui constituent une base à partir de laquelle pourra progresser
le processus du Plan d'action pour l'adhésion, notamment par
le biais d'une évaluation par l'Alliance des progrès qu'ils
auront accomplis afin d'être mieux en mesure de répondre
aux exigences et aux obligations liées à l'appartenance
à l'Alliance, et des informations en retour qu'elle leur fournira.
Les activités du Partenariat pour la paix contribuent à
la préparation à l'adhésion de nouveaux membres
potentiels. Des programmes de partenariat individuels ciblés
et les objectifs de planification du partenariat pour les candidats
seront d'une importance décisive dans l'amélioration de
l'efficacité et de l'interopérabilité de leurs
forces armées. Nous examinerons à notre prochaine réunion
les progrès réalisés par chacun des candidats dans
le domaine militaire et de la défense.
- Nous nous félicitons de la décision de l'Irlande d'adhérer,
à compter du 1er décembre 1999, au Partenariat pour la
paix. Cette toute nouvelle adhésion témoigne du rôle
central que joue désormais le PPP dans la sécurité
et la stabilité dans la région euro-atlantique.
- Nous sommes satisfaits des progrès en cours dans la mise en
uvre du partenariat renforcé et plus opérationnel,
lancé au Sommet de Washington pour renforcer la capacité
opérationnelle du Partenariat pour la paix. Nous nous réjouissons
à la perspective de l'approbation, demain, de la première
Directive ministérielle relative au Processus de planification
et d'examen du PPP (PARP) et de l'élaboration des objectifs du
Partenariat, pas important vers un rapprochement du processus de planification
des forces à l'intention des Partenaires de celui de l'Alliance,
et vers le renforcement des capacités.
- Nous nous félicitons de ce que les Partenaires soient davantage
associés, en tant que pays contributeurs de troupes, aux consultations,
à la planification, à la conduite et à la supervision
politique des opérations menées actuellement dans les
Balkans, conformément au cadre politico-militaire pour des opérations
PPP dirigées par l'OTAN. Nous entérinons le Concept de
capacités opérationnelles, qui renforcera les capacités
opérationnelles du PPP, améliorera les capacités
et l'interopérabilité des forces des pays partenaires,
et renforcera également la capacité globale de l'Alliance
de constituer des ensembles de forces adaptés pour mettre sur
pied et soutenir de futures opérations PPP dirigées par
l'OTAN, comme pour la SFOR et la KFOR. Ce concept évoluera en
fonction de son développement et de sa mise en uvre ultérieurs
compte tenu des nouveaux défis auxquels seront confrontées
des opérations multinationales associant des Alliés et
des Partenaires. Nous apprécions les progrès sensibles
réalisés à ce jour à propos du Programme
de renforcement de l'entraînement et de la formation, et nous
attendons avec intérêt la soumission du programme complet
à notre prochaine réunion, au printemps 2000. Nous avons
donné pour instruction au Conseil en session permanente de nous
présenter, à notre prochaine réunion, au printemps
2000, un rapport sur ces importantes initiatives.
- Nous continuons d'attacher une grande importance à une relation
étroite avec la Russie, comme le prévoit l'Acte fondateur
OTAN-Russie. S'ajoutant à nos efforts conjoints en Bosnie-Herzégovine,
une excellente coopération s'est établie entre les forces
de l'OTAN et les forces russes au Kosovo, et nous avons continué
de nous consulter sur le Kosovo dans le cadre du Conseil conjoint permanent.
Nous regrettons que la Russie n'ait pas encore été disposée
à reprendre sa participation à tout l'éventail
de la coopération agréée dans l'Acte fondateur.
Nous invitons instamment la Russie à reconsidérer sa politique
à cet égard, et nous espérons que nos consultations
et notre coopération se développeront à l'avenir,
notamment dans le cadre du CPEA et du Partenariat pour la paix.
- Nous attachons une grande importance à la poursuite du développement
de notre partenariat spécifique avec l'Ukraine. Nous nous engageons
à continuer de soutenir le Groupe de travail conjoint sur la
réforme de la défense, et notons le travail précieux
accompli à Kiev par le Bureau de liaison et le Centre d'information
et de documentation de l'OTAN. Nous nous réjouissons à
la perspective de la réunion que tiendra, demain, la Commission
OTAN-Ukraine.
- La Méditerranée est une région d'un intérêt
particulier pour l'Alliance. Nous sommes satisfaits des progrès
accomplis dans le renforcement du Dialogue méditerranéen
comme partie de l'approche coopérative de l'Alliance vis-à-vis
de la sécurité. Nous nous félicitons de ce que
le Programme de travail 2000 comportera un nombre substantiel d'activités
militaires. Nous soulignons aussi l'importance d'activités adaptées
dans le domaine de la défense et, dans ce contexte, de contacts
militaires, grâce aux visites effectuées dans les pays
participant au Dialogue méditerranéen. A cet effet, nous
avons donné pour instruction au Conseil en session permanente
de nous soumettre un rapport d'avancement sur ces questions à
notre prochaine réunion.
- L'Accord sur l'adaptation du Traité sur les forces armées
conventionnelles en Europe, signé le 19 novembre au Sommet de
l'OSCE à Istanbul, garantira que le Traité FCE conservera
sa validité en tant que pierre angulaire de la sécurité
et de la stabilité européennes. Les Alliés ont
formulé des propositions détaillées qui ont constitué
une base importante pour les négociations, et en particulier
pour l'inclusion d'un système de limites concernant les équipements
et applicables par pays, ainsi que d'améliorations des dispositions
du Traité relatives à la stabilité, à la
transparence et à la prévisibilité. Le Traité
adapté renforcera la sécurité de l'Europe tout
entière, dans la mesure surtout où il comporte une structure
de plafonds nationaux et territoriaux plus contraignante, tout en laissant
la souplesse suffisante pour procéder aux déploiements
nécessaires aux activités d'entraînement ordinaire
et à la gestion efficace des crises, ce qui permettra à
l'OTAN d'assumer ses responsabilités. Nous sommes heureux que
le Traité adapté rende possible l'accession de nouveaux
Etats Parties et renforce les dispositions du Traité concernant
le consentement du pays hôte à la présence de forces
étrangères.
- Nous nous félicitons des importants engagements politiques
figurant dans l'Acte final FCE et en particulier des accords bilatéraux
conclus par la Russie et la Géorgie, et par la Russie et la Moldova,
sur le retrait des forces russes. Mais il est essentiel que le Traité
FCE conserve son efficacité et sa crédibilité.
Les pays de l'OTAN sont préoccupés par le fait que la
Russie continue à ne pas respecter les limites prévues
par l'article V du Traité ("flancs"). Nous prenons
note de l'engagement pris par la Russie de respecter toutes les dispositions
et les limites inscrites dans le Traité. Nous prenons note également
des assurances données par la Russie selon lesquelles elle ne
dépassera que de façon temporaire les limites que lui
fixe le Traité. Les Alliés de l'OTAN attendent également
de la Russie qu'elle tienne son engagement de se conformer, dès
que possible, aux limites prévues dans le Traité et qu'entre-temps
elle fasse preuve, conformément au Traité sur les FCE,
et au Document de Vienne, de la plus grande transparence concernant
les forces et les armes qu'elle a déployées dans le Nord-Caucase.
L'entrée en vigueur du Traité adapté ne peut s'envisager
que si tous les Etats Parties respectent les limites que fixe le Traité
actuel. C'est sur cette base que nous uvrerons à l'entrée
en vigueur du Traité adapté. En attendant l'achèvement
de ce processus, il sera primordial de continuer d'appliquer le Traité
actuel et ses documents connexes.
- L'Alliance attache également de l'importance à la préservation
de la stabilité stratégique. A cet égard, nous
appelons la Russie à ratifier le Traité START II sans
délai. Cela ouvrirait la voie à des réductions
considérables des arsenaux nucléaires et permettrait d'entamer
des négociations sur un Traité START III dans le but de
parvenir à de nouvelles réductions importantes des stocks
d'armes nucléaires. Nous restons attachés à une
prompte entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète
des essais et appelons tous les pays à y accéder et à
en appliquer les dispositions dès que possible. Nous sommes favorables
à la conclusion rapide d'un Traité sur l'arrêt des
transferts de matières fissiles.
- Nous nous sommes réjouis de l'achèvement du réexamen
du secteur des armements de l'OTAN conduit sous les auspices de la Conférence
des Directeurs nationaux des armements (CDNA). Le réexamen a
débouché sur de nouvelles dispositions visant à
harmoniser les exigences liées aux armements pour répondre
aux besoins de l'Alliance en matière de capacités de défense,
à normaliser les matériels en vue de la réalisation
d'une large interopérabilité, à coordonner les
acquisitions d'équipements et à utiliser de manière
plus efficace les ressources de la recherche et de la technologie pour
la défense. L'un des résultats essentiels du réexamen
sera de renforcer la coordination, en particulier par l'intermédiaire
du Comité OTAN de coordination des activités en matière
d'armement, des questions en rapport avec les matériels, entre
tous les organismes de l'OTAN concernés, et d'apporter ainsi
une contribution directe à la mise en uvre de l'Initiative
sur les capacités de défense. Une stratégie OTAN
en matière de recherche et de technologie a été
élaborée afin d'orienter les travaux de l'Alliance dans
ce domaine. Tant le réexamen que la stratégie aideront
l'OTAN à conserver son rôle particulier dans le domaine
des armements au cours des années à venir. Nous nous félicitons
des développements intervenus dans l'industrie de défense
européenne et de la contribution qu'ils apportent au renforcement
des capacités européennes. Des industries de défense
viables des deux côtés de l'Atlantique sont d'une importance
cruciale pour l'efficacité des forces militaires de l'OTAN. A
cet effet, nous jugeons positive la poursuite de la coopération
transatlantique dans le domaine de l'industrie de défense, qui
favorise l'interopérabilité, les économies d'échelle,
la concurrence et l'innovation. Dans ce contexte, nous nous réjouissons
à la perspective d'un accroissement de la coopération
transatlantique dans les domaines de la recherche, du développement
et de la production d'armements, dans un esprit d'équilibre et
de partenariat, facteur important pour la cohésion de l'Alliance.
- L'Alliance procède à un réexamen fondamental,
en voie d'achèvement, des plans civils d'urgence de l'OTAN afin
d'accroître l'efficacité de la coopération civilo-militaire,
dont le Concept stratégique a consacré le caractère
essentiel pour la capacité opérationnelle de l'Alliance.
Ce réexamen permettra de resserrer davantage les relations de
travail entre les secteurs civils et militaires et d'utiliser plus efficacement
les ressources civiles dans des activités de l'Alliance telles
que des opérations de soutien de la paix. Les Partenaires, qui
apportent une importante contribution aux opérations conjointes,
bénéficieront également des résultats de
ce réexamen à mesure qu'ils seront de plus en plus associés
aux activités de planification civilo-militaire. A cet égard,
la participation croissante des Partenaires aux activités PCU
s'avère extrêmement utile. Cette participation prévoit
maintenant, outre l'interopérabilité des réactions
en cas de catastrophe par l'intermédiaire de l'EADRCC, des dispositions
pour assurer le soutien civil au secteur militaire.
- Le financement commun de l'OTAN joue un rôle important à
l'appui de la structure de commandement de l'OTAN en Bosnie-Herzégovine
et au Kosovo. Au titre de l'adaptation continue des programmes financés
en commun aux besoins de l'Alliance en matière de sécurité,
comme le prévoit le nouveau Concept stratégique, des mesures
ont été prises pour accroître la transparence de
ces programmes et pour mieux cibler les procédures d'affectation
des ressources financées en commun. Nous accueillons avec satisfaction
les initiatives proposées pour améliorer encore ce processus.
- Le terrorisme, sous toutes ses formes, constitue une grave menace
pour la paix, la sécurité et la stabilité, et peut
mettre en danger l'intégrité territoriale des Etats. Nous
réitérons notre condamnation du terrorisme et réaffirmons
notre détermination à le combattre conformément
à nos engagements internationaux et à nos législations
nationales. La menace terroriste contre les forces déployées
et les installations de l'OTAN requiert l'examen et l'élaboration
de mesures appropriées pour continuer d'en assurer la protection,
en tenant pleinement compte des responsabilités du pays hôte.
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